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Art. 10.

Ceux qui avoient reçu des dotations dans la Marche d'Ancône, en obtiendront sur nos domaines.

Art. 11.

Tous les autres reprendront les dotations qui leur ont été enlevées.

Art. 12.

La brave et fidèle garde de Naples est conservée; ses officiers sont déclarés former nos gardes du corps.

Art. 13.

Nos palais, musées, etc., sont placés sous sa protection.

Art. 14.

Les grands-officiers de la couronne sont responsables de notre propriété.

Art. 15.

Toutes les caisses publiques seront fermées sur-le-champ; tous les officiers du trésor, receveurs, etc., bref tous ceux qui ont maniement de deniers, en sont responsables. Toutes les opérations de bourse sont provisoirement suspendues.

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Art. 16.

Tous les vaisseaux, arsenaux, etc., sont confiés à la garde de la marine et de l'artillerie de terre et de mer.

Art. 17.

Les chefs des légions provinciales, à l'exception de ceux de Naples, sont nommés commandans de leurs provinces; ils rassembleront leurs légions et exerceront la haute police jusqu'à notre entrée à Naples.

Art. 18.

Nos aides-de-camp et officiers d'ordonnance sont appelés à se rendre à notre quartier-général.

Art. 19.

Tous les Napolitains fidèles peuvent porter la médaille d'honneur. L'amaranthe est la couleur nationale. Les dames de Naples sont invitées à s'en décorer.

Art. 20.

Toutes les sociétés patriotiques sont placées sous notre protection particulière.

No III.

Lettre de Murat à son épouse, écrite le jour de son exécution (1).

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Ma dernière heure est arrivée. Dans peu d'instans j'aurai cessé de vivre. Tu n'auras plus d'époux, et mes enfans n'auront plus de pèré. Conserve mon souvenir; ne maudis pas ma mémoire; je meurs innocent. Ma vie n'a été tachée d'aucune sentence injustė. Adieu, mon Achille ! adieu, ma Lætitia! adieu, mon Lucien! adieu, ma Louise! Montrez-vous toujours dignes de moi. Je vous laisse sans bien et sans royaume, au milieu de mes nombreux ennemis. Soyez constamment unis. Montre vous supérieurs au malheur, et pensez plutôt à ce que vous êtes qu'à ce que vous avez été. Que Dieu vous bénisse ! Ne maudissez jamais rha mémoire. Rappelez-vous que la plus profonde douleur que je ressens dans mes derniers momens, est de mourir éloigné de mes enfans. Recevez ma bénédiction paternelle, mes larmes et mes tendres embrassemens. N'oubliez jamais votre malheureux père. Pizzo, le 13 octobre 1815.

(1) Nous ne garantissons pas l'authenticité de cette pièce, dont des copies ont circulé à Naples et à Rome.

ADRESSÉE AUX ITALIENS,

PAR LE GÉNÉRAL AUTRICHIEN HILLER.

Trente, le 26 octobre 1813.

PEUPLES ITALIENS,

J'ai passé les Alpes avec une armée de soixante mille hommes et j'entre dans les plaines d'Italie.

La tyrannie qui vous a opprimés et fait périr votre jeunesse dans les pays lointains du nord et de l'Espagne pour des causes injustes, qui a détruit votre commerce, qui a converti les champs fertiles de l'Italie en un théâtre de misère, est près de cesser.

J'ai fermé les passages qui conduisent d'Italie en Autriche; j'ai traversé l'Isonzo, le Tagliamento, la Piave et le Trente, et j'ai réduit vos soldats à un tel état, qu'aucun ne puisse m'échapper. Vérone, Mantque, Milan, attendent leur délivrance sous peu de jours; le nord l'orient et l'occident de l'Europe ont sacrifié toutes leurs forces pour l'indépendance de leur pays, et sont libres.

Cherchez en Russie, en Prusse, en Autriche ou en Espagne, ces François naguère maîtres du monde; vous y trouverez des cadavres, des prisonniers, des blessés, les traces des ravages, mais plus aucune force armée ennemie.

Les belles provinces du midi de l'Europe ne veulent plus être exclues de la joie universelle qu'éprouvera le monde par le retour du bon vieux temps, de l'ordre et de la justice. Mon souverain m'a fait l'honneur de me charger de. cette tâche. Levez-vous aussi, peuples italiens! Vous connoissez les moyens de défense que l'ennemi peut m'opposer, vous savez qu'ils sont les derniers. Il y a sous mes drapeaux trente mille hommes qui n'ont pas encore combattu dans cette guerre sainte, et qui brûlent du désir de partager la gloire des autres. De nouvelles armées se forment de l'autre côté des Alpes. Le sort de l'Italie est décidé. Rappelez à vos enfans que l'ancienne patrie de la gloire leur a donné le jour, et que le plus bel honneur est de combattre sous les bannières du plus juste des monarques pour la paix du monde et l'indépendance des peuples.

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