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III. CLASSE.

fes pechez, aufli bien que ceux de fon 412. peuple.

IX. Quiconque dira que ce n'est que l'humilité, & non pas la verité, qui fait dire aux Saints ces paroles de l'Oraifon Dominicale, pardonnez-nous nos offenfes, qu'il foit anathême. Car qui pourroit fouffrir celuy qui oferoit mentir jufques dans la priere, & dans ce qu'il adreffe, non aux hommes, mais à Dieu même; & qui pendant que fa bouche demanderoit pardon, feroit perfuadé dans le fond de fon cœur, qu'il n'y a rien à pardonner en luy ?

A

N.

Mat. 6. 12.

Quelques-uns de ceux qui ont fait la collection des Conciles, ne mettent point le troifiéme de ces neuf Canons. Neanmoins Binius & quelques autres le mettent; mais hors de rang, & d'un autre caractere, quoiqu'ils affurent qu'ils l'ont trouvé dans de tres-anciens manufcrits. Mais le fcavant Pere Quefnel, dans le deuxième volume de fon Edition de S. Leon, differtation treizième, en a demontré la verité, par des preuves inconteftables. Car outre les manufcrits de Binius, il fe trouve encore dans celuy de la Biblioteque de Monfieur de Thou, & dans un autre ancien

manufcrit

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manuscrit d'Oxfort, d'où le Pere Quesnel a tiré
le plus ancien Code des Canons de l'Eglife de
Rome, qu'il a fait imprimer dans l'appendix de
cette Edition. De plus, Photius Evéque de Con-
ftantinople, qui vivoit dans le neuviéme Siecle,
met ce Canon entre ceux du Concile de Cartha-
ge, au Code 53. de fa Biblioteque: ce qui fait
voir qu'il étoit dans les Exemplaires de ce Con-
cile, qui avoient paffé d'Affrique ou d'Italie en
Orient. Enfin la verité de ce Canon eft juftifiée
par plufieurs endroits de faint Auguftin méme,
& particulierement par celuy-cy, du livre de
l'ame & de fon origine, chapitre 12. L'authorité
des Conciles Catholiques, & celle du faint Siege
Apoftolique, ont tres justement condamné les nou-
veaux heretiques Pelagiens, pour avoir ofédonner
aux enfans morts fans baptême, un lieu de repos
de falut, hors du Royaume du Ciel. Ces pa-
roles ont un rapport vifible à ce Canon, & font
voir, que la méme decifion a été prononcée par-
plus d'un Concile, & que le Pape Zofime l'avoit
inferée dans la conftitution, par laquelle il con-
damna les Pelagiens, enfuite des Conciles d'Af-
frique, & de l'Edit de l'Empereur, & qui fut en-
voyée par tout le monde Chrétien, mais dont
il ne reste aujourd'huy que quelques fragmens,
comme on verra fur la lettre 90. nombre 23. Une
autre preuve de la verité de ce Canon,
que
les Reverends Peres Benedictins ont tres-
bien remarqué dans une note fur le nombre 2. de
la lettre 215. qu'au lieu qu'avant ce Concile de
418. Saint Auguftin ne parloit de l'opinion.
profcrite par ce Canon, que comme d'une opi-
nion fauffe, il l'a toujours traitée d'herefied puis
će Concile. Ceux qui en voudront davantage
Hh

c'eft ce

Tome III.

III. CLASSE. A N. 412.

III. CLASSE.

A N. 412.

a

fur ce fujet, peuvent voir le 2. tome de la nouvelle Edition de faint Leon page 699. & fui

vantes.

Saint Auguftin parle de la lettre fuivante dans la reveuë qu'il a faite de fes ouvrages, & voicy ce qu'il en dit Livre II. chapitre 26.

Ans le nous étions au

Dplus fort de nos difputes contre

les Donatiftes, & que nous avions déja commencé de combattre les Pelagiens 2, un de mes amis m'envoya de Carthage cinq questions à quoy il me pria de répondre par écrit. Il demandoit en premier lieu ce que veulent dire ces paroles de Jefus-Christ, Mon Dieu, mon Dieu pourquoy m'avez-vous abandonné, & cette autre de l'Apôtre, le prie Dieu qu'étant enracinez & fondez dans la charité vous puißiez comprendre, avec tous les Saints,

a. Les Evêques d'Affiique commencerent à combatre les Pelagiens l'an 411. ou 412 auquel temps Celeftius, Difciple de Pelage, avoit déja été condamné dans un Concile de Carthage, comme on voit par la lettre des Peres d'un autre Concile du même lieu, de l'an 416. au Pape Innocent. Cette lettre eft icy la 175. Saint Auguftin n'affifta point à ce premier Concile, comme il paroit par le 2 livre de la reveuë de fes Ouvrages chapitre 33. Et par celuy où il rapporte ce qui s'étoit palle, fur le sujet de Pelage.

quelle eft la largeur, la longueur, la hauteur,
&la profondeur : ce que c'eft que ces
dix Vierges de l'Evangile dont les unes
font folles, & les autres fages: ce que
c'eft que les tenebres exterieures : & enfin
comment il faut entendre ce que dit
faint Jean que le verbe a été fait chair. Or
comme j'avois en veuë cette nouvelle
herefie ennemie de la grace de Jefus-
Christ, je me refolus d'ajoûter une fi-
xiéme question à ces cinq, & de traiter
de la grace de la nouvelle alliance.
Dans ce traité je fais entrer l'explica-
tion du Pleaume 21. à la tête duquel
fe trouvent ces paroles que Jefus-Christ
adreffa à fon Pere du haut de la Croix,&
qui faifoient le fujet de la premiere des
queftions qu'on m'avoit prié de refou-
dre. Je les ay donc refolues toutes cinq;
non dans le même rang dans lequel
elles m'avoient été propofées, mais
felon qu'elles fe font prefentées, ou
qu'elles font venues à propos
de ce que
je difois en traitant de la grace de la
nouvelle alliance. Ce Livre commence
par ces paroles, vous m'avez proposé cinq
questions..

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III. CLASSE.

AN. 412.

Mat. 25.1.

2. &c. Mat 8. 12. fean. 1.14.

111. CLASSE.

A N. 412.

C'étoit au paravant la 120. & celle qui étoit la

140. eft prefentement la 260.

LE LIVRE DE S. AUGUSTIN,

De la grace de la nouvelle Alliance.

OU

LETTRE CXL. *

* Ecrite

l'an 412. un

peu aurés la Saint Augustin, à l'occafion des cing questions qui luy avoient été proposées par Honoré, traite de la Grace de la nouvelle Alliance; & fait voir quel eft proprement le but de l'Incarnation du Fils de Dieu. Il n'y a rien dans tous les ouvrages de ce Saint, où l'on puiffe mieux s'inftruire du fond de la Religion que dans cette

Lettre.

AUGUSTIN à HONORE'a.

I.

V

Ous m'avez propofé cinq questions, Honoré mon cher

frere, prifes çà & là dans l'Ecriture felon que les chofes vous ont fait de la peine en lifant, ou qui vous font venuës dans l'efprit en meditant ce que vous aviez lû, & vous me priez de les traiter & de les refoudre. C'eft ce que j'ay deffein de faire icy; non en les re

a. HONORE' étoit un Citoyen de Carthage, ami de nôtre Saint, & qui n'étoit point encore baptife, comme il paroît par le nombre 48. de cette lettre. Il fut fait Prêtre depuis, à ce que dit Caffiodore.

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