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1887, Nov. 9.
Gift of

Jormes Freeman Clarke.

Imprimerie MIGNE, au Petit-Montrouge.

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DÉCISIONS

DES PLUS CONSIDÉRABLES DIFFICULTÉS

TOUCHANT LA MORALE ET LA DISCIPLINE ECCLÉSIASTIQUE,

TINÉES DE L'ÉCRITURE, DES CONCILES, DES DÉCRÉTALES DES Papes, des pères,
ET DES PLUS CÉLÈBRES Théologiens ET CANONISTES.

PRÉFACE DE COLLET.

Le Dictionnaire de M. Pontas jouit depuis longtemps d'une juste réputation. On y trouve des recherches et une bonne partie de l'érudition dont ces sortes d'ouvrages sont susceptibles. Il ne parle ordinairement que d'après les bons théo'ogiens; et il est aisé d'apercevoir qu'il n'a jamais prétendu favoriser une morale relâchée. Mais il y a chez lui des défauts, comme il y en a partout ailleurs. Les uns viennent de son plan, et il faut comme nécessairement les lui passer; les autres sont uniquement sur le compte de l'esprit humain, que ni la droiture de ses intentions, ni la justesse de ses mesures ne peuvent entièrement garantir du mécompte et de l'erreur.

C'est en vertu de son plan, que les matières sont coupées, et pour ainsi dire, hachées en morceaux très-séparés; en sorte qu'il faut souvent parcourir des trois ou quatre litres, plus ou moins éloignés, pour avoir une idée passable de ce qui regarde un seul point. Sur le min ́s ère des prêtres, il faut que j'aille d'APPROBATION à CAS RÉSERVÉS; de ceux-ci à CONFESSEUR et CONFESSION, de là, aux mols ABSOLUTION, EVÊQUE. CURE, VICAIRE, etc. C'est un inconvénient; car sans parler de l'ennui des répétitions qui soit inévitables, 'es titres intermédiares effacent la notion de ceux qui les précèdent les idées ne se lient point, on lit beaucoup, et on ne retient qu'avec peine. Le plan des théologiens est beaucoup meilleur. Ils épuisent une matière avant que d'en entamer une autre; et l'union des articles dont le premier mène au second, forme dans l'esprit un tissu de principes et de conséquences, qui s'y maintient beaucoup plus aisément.

:

Pour ce qui est des défauts, qui sont une suite de l'humanite, M. Pontas n'en a pas éjé exempt. Il dit le oui et le non en différents endroits; et il a besɔin, quoique peut-être moins que bien d'autres, qu'on se souvienne de cette maxime, que Prosper Fagnan, cet aveugle si éclairé, a adoptee: Impossibile est doctorem non esse sibi contrarium aliquando. J'ai tâché de faire remarquer ces contradictions, mais toujours avec les égards qui sont dus à l'auteur. Il n'est guère possible que je n'y sois aussi tombé dans un ouvrage de si longue haleine, et où, en retranchant beaucoup, j'ai beaucoup ajouté. Je serai toujours charmé qu'on me relève là dessus, comme sur tout autre chef, où je me serai écarté du vrai. Il me semble seulement qu'il serait d'un esprit bien fait, et plus encore d'un cœur chrétien, d'avoir pour ceux que 'on critique, au moins une partie de l'indulgence qu'on a coutume d'exiger pour soi-même. Cela est d'autant plus juste, qu'on reprend quelquefois très-mal à propos; et que la censure ne réussit jamais mieux, que quand la charité dirige sa marche, et que la bienséance l'accompagne.

Dans les matières qui sont purement de droit civil, j'ai suivi l'au'eur, quana de nouvelles ordonnances, ou des écrivains postérieurs ne m'ont pas déterminé à prendre un parti différent du sien. La jurisprudence n'est pas toujours la même; les légistes se combattent comme les théologiens, et il en résulte un bien. Depuis la mort de M. Pontas, il a paru un grand nombre de commentaires, de remarques, etc., qu'il n'avait pu consulter. Fevret Argou et beaucoup d'autres ont été redressés par des gens qui leur devaient une partie de leurs lumières, et qui y en ont ajouté d'autres.

Comme il y a des matières qu'il est important d'approfondir, et que toutes ne le sont pas, même dans le grand dictionnaire de l'auteur, j'ai renvoyé aux bons théologiens, qui les ont 1

Dictionnaire DE CAS DE CONSCIENCE, I.

foncière ment discutées, quand il avait manqué à le faire. J'ai même renvoyé à mes ouvrages pour m'épargner et épargner aux autres l'ennui de la répétition. Si l'on ne trouve pas chez moi ce qu'on voudrait y voir, on le trouvera au moins dans les écrivains que j'ai cílés. J'ai traité plus au long les cas plus difficiles, comme l'usure et quelques autres. J'ai plus abrégé ceux qu'on trouve par out, et dont les principes sont plus aisés à saisir.

Pour ne point faire tort à M. Pontas, et afin qu'on ne lai imputât pas des défauts qui ne seraient que sur mon compte, j'ai marqué d'une étoile quelques courtes additions, que j'ai de temps en temps insérées dans son texte. Celles qui sont plus importantes oal été marquées d'un trait; aussi bien que les titres et les cas que j'ai ajoutés aux siens.

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Dans la table des matières, j'ai ajouté quelques choses légères qui manquaient dans le texte du livre, soit par ma faute, soit par celle de l'imprimeur. On en verra un exemple au sujet de la remarque que j'ai faite sur le cas Galeacius, au mot VOEU, n. 13.

J'avais conjecturé, que les cas résolus à Boulogne, et imprimés à Ferrare, n'avaient point été approuvés par le feu pape Benoît XIV. Je viens enfin d'en être assuré par deux lettres d'Italie. La seconde qui confirme la première, commence par ces paroles tres précises: Ho gia fatto tutte le mie diligenze, et non ho avuto che la sequente notizia; cio e que questi Casus resoluti, etc., non e libro letto ed approvato da papa Benedetto XIV, etc. On verra en lisant ces résolutions, parmi lesquelles il y en a de fort mauvaises, que cette observation n'est pas indifférente.

Je ne dirai rien des deux abrégés de Pontas, dont l'un qui a conru sous mon nom, a été imprimé à Avignon, et l'autre à Lyon; parce que je n'aime point à dire du mal, et que je ne pourrais en dire da bien. Je finis, selon l'usage du temps, par une notice abrégée de la ve de M. Pontas. On est bien aise de connaître, au moins en général, ceux qui ont consacré leurs plus précieux moments au service de la religion et de ses ministres. Je vais donner ce qu'en a dit M. l'abbé Goujet dans le tome VIII du Moréri, édition de Paris, 1759.

« PONTAS (Jean), célèbre dans le dernier siècle, et dans les premières années de celui-ci par ses ouvrages, et par son zèle dans le ministère ecclésiastique, était né à Saint-Hilaire du Harcouet, au diocèse d'Avranches, le dernier jour de l'an 1638, et fut baptisé le 1o janvier 1639.

<< Jean Portas, son pere, sieur de la Chapelle, et Guillemine du Mesnil, sa mère, l'ayant laisse en bas âge, il fut élevé par les soins de M. d'Arqueville, son oncle maternel, qui lui fit apprendre la grammaire chez lui, et l'envoya ensuite à Rennes, où il fit sa seconde et sa rhétorique en 1657 et 1653, sous le père de la Trimouille, jésuite; de là il vint à Paris, où il étudia en philosophie et théologie au collège de Navarre.

«En 1662, M. Pentas embrassa l'état ecclésiastique; et M. André du Saussay, evêque de Toul, qui lui avait donné la tonsure cléricale, le siége de Paris vacant, lui conféra en 1663 à Toul tous les ordres, depuis les mineurs jusqu'à la prêtrise, en dix jours de temps, en vertu d'un démissoire de Gabriel de Boylève, évêque d'Avranches, qui permettait à M. Pontas de recevoir les ordres, sans garder les interstices accoutumés.

« Comme l'étude du droit canon avait beaucoup d'attraits pour M. Pontas, ce fut celle dont il s'occupa plus volontiers, et en 1666 il reçut le bonnet de docteur en droit canon et en droit civil. Deux ans après, M. de Péréfixe, archevêque de Paris, le fit vicaire de la paroisse de Sainte-Geneviève des Ardents, et M. Pontas travailla dans ce poste au salut des ames, pendant vingt-cinq années, avec tout le zèle et toute l'application d'un ministre attentif à remplir exactement les devoirs de son état. Mettant à rofit le peu de loisir que Jui laissaient les fonctions du ministère, il s'appliqua à composer des ouvrages pieux et utiles aux fidèles.

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« En 1690 il donna un volume d'Exhortations aux malades, sur les attributs de JésusChrist dans l'Eucharistie, in-12, à Paris; et l'année suivante 1691, il donna un second volume, par le conseil de M. Bossuet, évêque de Meaux, contenant des Exhortations sur le Baptême, les Fiançailles, le Mariage, et la Bénédiction du lit nuptial. La même année il donna deux autres volumes d'Exhortations sur les Evangiles du dimanche, pour la réception du saint viatique et de l'extrême-onction. Ces quatre volumes sont dédiés à M. Bossuet, évêque de Meaux. En 1693 il publia ses Entretiens spirituels pour instruire, exhorter et consoler les malades dans les différents états de leurs maladies, en deux volumes in-12 imprimés, comme les précédents. à Paris, chez Hérissant, et dédiés à M. de Harlay, archevêque de Paris.

«Le désir de la retraite ayant porté M. Pontas à quitter c tte année Sain e-Geneviève des Ardents, M. de Harlay l'arrêta, et le fit sous-pénitencier de l'Église de Paris. Il y avait déjà plusieurs années qu'il remplissait ce poste, peu capable de flatter l'amour-propre, lorsqu'il donna en 1698 un ouvrage latin sous ce titre: Sacra Scriptura ubique sibi constans, in-4, à Paris, chez Boudot. Son but est de faire voir qu'il n'y a aucune contradiction réelle dans l'Écriture-Sainte. Ce premier volume ne touche que le Pentateuque. L'auteur voulait suivre ainsi les autres livres de l'Écriture; mais il n'a publié que ce volume, dans lequel on voit M. Pontas avoir bien étudié les langues originales, qu'il avait lu l'Écriture-Sainte avec beaucoup d'application, et qu'il avait l'esprit juste. Cet in-4o est dédié à M. de Noailles, archevêque de Paris.

«Le plus grand ouvrage de M. Pon'as, et celui qui l'a fait plus connaitre, est son Dietionnaire des Cas de conscience, qui parut en 1715 en deux volumes in-fl., et dont il donną

DICTIONNAIRE DE CAS DE CONSCIENCE.

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13 un supplement en un volume in-fol. en 1718. Ce supplément fut répandu dans la nouvelle édition du Dictionnaire qui fut donné en 1724 avec des additions nouvelles à la tête de chaque matière, et trois tables chronologiques et historiques : l'une des conciles, la seconde des papes, la troisième des auteurs cités dans l'ouvrage. Cette dernière manque assez souvent d'exactitude. Enfin on a imprimé ce Dictionnaire en 1726 et en 1730, et il a été traduit en latin, imprimé à Genève en 1731 et 1732 en trois volumes in- fol., avec des notes du traducteur, pour expliquer ou rectifier même quelques décisions de l'auteur. On a encore une autre traduction latine de ce Dictionnaire, imprimée à Augsbourg en 1733. En 1738, le même Dictionnaire fut reimprimé à Venise par les soins du père Concina, qui y ajouta une préface, et un examen critique des notes de l'édition latine d'Augsbourg, dont nous venons de parler.

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«En 1728, M. Pontas publia un Examen des pechés qui se commettent en chaque état volume in-12, à Paris, chez Vincent. Cet auteur mourut la même année, le 27 d'avril, âgé de 89 ans et près de 4 mois, el fut enterré dans l'église des Ermites de Saint-Augustin, au faubourg Saint-Germain.

« Il y avait plusieurs années qu'il s'était retiré dans un appartement voisin du couvent de -ces pères, dans lequel il pouvait entrer sans sortir au dehors; et il leur a fait beaucoup de bien pendant sa vie et à sa mort, surtout pour leur église, leur cloître et leur bibliothèque. Voici l'épitaphe qui se lit sur son tombeau, et qui est de la composition du feu père Maillt, alors bibliothécaire de la maison, et homme de beaucoup d'esprit. »

Hic jacet Joan. Pontas Abrincensis, dignitate presbyter et vita, doctor in utroque Jure; in ecclesia Parisiensi pro-pœnitentiarius; vir pudore virgineo, sancta gravitate, hilari modestia, reverenter amabilis. In oratione, vel in sacra lectione perpetuus, hinc pietatem hausit et scientiam: utramque in omnes refudit egregiis conscriptis voluminibus. Egris hortator, quos ducit ad vitam. Scripturæ vindex, quam probat ubique sibi consonam. Morum magister, quos æquat ad regulam; veri semper ac recti tenax. Austerus in jejuniis productis ad vesperam, etiam in senectute. Paupertatis amator et pauperum, nunquam ipsis defuit vivus et moriens. In magna sapientia, in virtutum cumulo humillimus. Obiit in Christo proxime nonagenarius die 27 april., an. 1728, elc.

J'avais d'abord quelque envie de donner d'après lui la table des auteurs qu'il a cités. Mais M. Goujet nous ayant averti qu'elle n'est pas exacte, je crois qu'il est plus sûr de laisser à d'autres le soin de la réformer. Peut-être que sans examiner trop scrupuleusement celles qu'il a données des conciles et des papes, on trouverait qu'elles ne sont guère moins défectueuses pour la chronologie. On peut les comparer avec celles que j'ai données à la fin de mon seizième volume de Morale; et pour lesquelles i'ai eu des secours que ce savant homme n'a pas eus.

DICTIONNAIRE

DE

CAS DE CONSCIENCE.

A

ABANDON.

Ce mot ne caractérise aucun contrat en particulier. Tantôt il exprime l'acte par lequel un débiteur délaisse ses biens à ses créanciers. En ce sens il est synonyme de cession de biens. Voyez CESSION DE BIENS. Tantôt il signifie l'état d'un enfant qui a été abandonné par ses parents. Voyez EXPOSITION. D'autres fois il est synonyme du mot négligence, la loi punit de peine de police celui qui laisse des animaux à l'abandon sur le terrain d'autrui. Enfin le mot abandon se prend pour DESISTEMENT. (Voyez ce mot.) Et aussi pour l'action de renoncer à une chose ou à un droit qui nous appartient. Entendu dans ce dernier sens. l'abandon est soumis à quelques princi, es généraux qu'il est bon d'indiquer; ainsi l'abandon n'a d'effet qu'autant qu'il est fait avec l'intention, soit expresse, soit tacite, de ne plus avoir telle ou telle chose en sa possession; je dis avec l'intention, car ceux qui dans une tempête jettent à la mer des objets qui leur appartiennent pour alléger le vaisseau, n'en per ent pas la propriété, et peuvent toujours revendiquer ceux de ces objets qui seraient retirés de l'eau ou rejetés sur le rivage. On distingue deux sortes d'abandon : l'un qui consiste à sc priver de sa propriété sans retirer aucun avan age réel de l'abandon; il en existe peu d'exemples, et il n'est guère fondé que sur le ca rice, comme lorsque quelqu'un jette sur la voie publiqu un objet qui ne lui sert pas ou qu'il ne trouve plus à son gré. L'autre qui a pour objet d

se libérer des charges qui frappent la chose abandonnée; mais alors pour que l'abandon opère libération, il faut que celui qui le fait ne soit pas personnellement obligé. C'est sur ce principe qu'est fondé 1 l'abandon qu'un propriétaire fait de son fonds pour se dispenser de faire les ouvrages nécessaires à la conservation d'une servitude dont il est grevé; 2° la renonciation à la mitoyenneté d'un mur, d'un fos é cu d'une haie, pour s'affranchir de l'en. tretien des réparations ou constructions à faire; 3° le dél issement que fait un particulier au profit de sa commune de ses terres vaines et vagues, pour s'affranchir de la contribution qui le frappe; 4° l'acte par lequel, en matière de douanes, on abandonne une marchandise pour se dispenser d'en payer les droits. Dans ces divers exemples, en effet, c'est la chose qui se trouve engagée, la personne ne l'est en quelque sorte qu'accessoirement. Mais au contraire lorsque c'est la personne qui se trouve personnellement obligée, comme dans le cas d'hypothèque, l'abandon qu'elle ferait de sa propriété ne saurait la libérer; car l'hypothèque n'est que la garantie de l'engagement antérieur.

CAS I. Titius, père de quatre enfants, a abandonné sans formalité ses biens à ses enfants qui se les sont partagés, comme si la succession était vacante, s'engageant à tcnir à ce partage après la mort de leur père. Ce partage est-il valable?

R. Il ne l'est point au for extérieur; le code est formel: on ne pourra disposer de ses biens à titre gratuit, que par denation entre-vifs ou par testament; et à l'article 1076 il dit: Les partages ne pourront être faits par actes entre-vifs ou testamentaires

avec les formalités, conditions et règles prescrites pour les donations entre-vifs et les taments. Ces articles du c.de ont implicitement aboli ce genre de partage opéré par l'abandon ou la démission de ses biens. Mais il n'en est pas ainsi au tribunal de la conscience, le partage que les enfants de Titius ont fait entre eux du bien abandonné par leur père est valable: il est fondé sur une convention qui n'a rien de contraire aux lois, et produit une obligation nature le.

ABBAYE.

C'est un lieu érigé en prélature où vivent des religieux ou des religieuses sous l'autorité d'un abbé ou d'une abbesse. Le grand prieur d'une abbaye perd son pouvoir à la mort de l'abbó régulier qui l'avait nommé à cette charge. Ce qu'il a fait en qualité de prieur étant fondé sur un titre coloré, t sur le silence de ceux qui pouvaient en mettre un autre, est bon et valide. L'évêque qui a le gouvernement de cette abbaye, jusqu'à ce qu'on y ait mis un abbé régulier, peut ou continuer ou destituer ce grand prieur; s'il est continué ce sera comme délégué de l'évêque. L'évêque ayant le droit de commettre un ou plusieurs députés pour gouverner l'abbaye pendant la vacance, peut en commettre le soin au seul prieur jusqu'à ce qu'il y ait un abbé régulier qui pourra le continuer ou en choisir un autre.

ABBÉ.

Le nom d'abbé, que des princes et d'autres supérieurs laïques se sont autrefois attribué, pris dans le sens qu'il a dans le droit canonique, signifie, à proprement parler, un supérieur que les religieux vocaux d'une abbaye se choisissent pour père spirituel, et auquel ils s'engagent, conformément à leur institut, d'obéir en tout ce qui concerne l'observance rézulière. Ces sortes d'abbés sont fort différents de ceux qu'on appelle Commendataires. Car ceux-ci, que le roi nommait au pare dans les six mois, à compter du jour de la vacance do l'abbaye, et qui, en vertu de leur titre, jouissaient franchement du tiers du revenu d l'abbaye, ou des deux tiers, en se chargeant des réparations des lieux réguliers, n'avaient aucune juridiction sur les religieux de leur abbaye, et ne pouvaient même recevoir les novices à la profession, à moins qu'ils ne fussent cardinaux.

légitime par conséquent, à moins qu'il n'ait eu dispense, etc.

Les abbés réguliers sont ou triennaux, on perpétuels. Tous doivent être prêtres et ceux mêmes qu'on nomme commendataires, à moins que le pape ne les en ait dispensés. CAS J. Abel qui doit assister à l'élection d'un abbé, demande 1o quelles qualités doit avoir celui qu'on élira; 2o qui dans le concours de trois sujets, dont l'un a beaucoup de science, et assez peu de régularité; le second est trèsrégulier, mais fort peu éclairé ; le troisième est moins habile que le premier, mais beaucoup plus exact, quoiqu'il le soit moins que le dernier; lequel, dis-je, de ces trois mérite la préférence ?

R. à la 1" q. Un abbé et tout supérieur doit 1. de droit naturel, être prudent, ferme avec douceur, tempérant, sagement économe, et à parler moralement, n'être ni fort jeune, ni trop âgé; 2° le droit positif veut qu'il soit bon catholique et enfant de bon catholique; profès de la religion qui veut l'élire ; | rètre, quoique cela ne soit pas toujours nécessaire; exempt de censure et de toute irrégularité ·

R. à la 2 q. Un savant peu régulier fera plus de mal que de bien dans une communauté. Il se trouvera rarement le premier à tous les exercices. Il recevra beaucoup de visites et en fera encore plus. Il sera dur et caustique; toujours rempli de projets étrangers à son emploi, et très-peu de ceux qui concernent sa charge, etc. Un dévot ignorant sera peu estimé de ses frères. Avec de bonnes intentions, il les conduira mal. Faute de lumières il ne sera pas en garde contre l'erreur. Ses conférences seront insipides, sans onction, sans solidité : d'où il suit qu'Abel doit préférer le dernier des trois, qui à assez de science pour bien diriger, et assez de régularité pour maintenir le bon ordre. Lisez sur celle importante matière le Prélat régu

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