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sont donc bien et dûment élus et convoqués. Leur droit est le même aujourd'hui qu'hier. La France les supplie de ne pas l'oublier. Tout ce qu'ils pourront pour faire prévaloir ce droit, ils le doivent.

» Le gouvernement a perdu aujourd'hui le caractère de légalité qui commande l'obéissance. Nous lui résistons pour ce qui nous concerne; c'est à la France à juger jusqu'où doit s'étendre sa propre résistance.

» Ont signé, les Gérans et Rédacteurs des journaux actuellement présens à Paris :

MM.

Gauja, gérant du National.

Thiers, Mignet, Carrel, Chambolle, Peysse, Albert Stapfer, Dubochet, Rolle, rédacteurs du National.

Leroux, gérant du Globe.

De Guizard, rédacteur du Globe. Sarrans jeune, gérant du Courrier des Electeurs.

B. Dejean, rédacteur du Globe.

Guyet, Moussette, rédacteurs du Courrier. Auguste Fabre, rédacteur en chef de la Tribune des Départemens.

Année, rédacteur du Constitutionnel.

Cauchois-Lemaire, rédacteur du Consti

tutionnel.

Senty, du Temps.

Hausmann, du Temps.

Avenel, du Courrier français.

Dussard, du Temps.

Levasseur, rédacteur de la Révolution.
Evariste Dumoulin.

Alexis de Jussieu, rédacteur du Courrier français.

Châtelain, gérant du Courrier français.
Plagnol, rédacteur en chef de la Révolution.
Fazy, rédacteur de la Révolution.
Buzoni, Barbaroux, rédacteurs du Temps.
Chalas, rédacteur du Temps.

A. Billiard, rédacteur du Temps.

Ader, de la Tribune des Départemens.
F. Larreguy, rédacteur du Journal du Com-

merce.

J.-F. Dupont, avocat, rédacteur du Courrier français.

Ch. de Rémusat, du Globe.

V. de Lapelouze, l'un des gérans du Courrier français.

Bohain et Roqueplan, du Figaro.

Coste, gérant du Temps.

J.-J. Baude, rédacteur du Temps.
Bert, gérant du Commerce.

Léon Pillet, gérant du Journal de Paris.
Vaillant, gérant du Sylphe.

Le 27, dès le matin, on se porta en foule dans tous les lieux où pouvaient se lire les journaux; mais les commissaires de police avaient déjà signifié aux propriétaires d'établissemens que, s'ils communiquaient au public d'autres feuilles que celles autorisées, leurs maisons seraient immédiatement fermées. Cependant tous les journaux, excepté le Constitutionnel et le Journal des Débats avaient été imprimés, et se distribuaient dans la ville. Le Palais-Royal, centre de l'activité de la population de Paris, fut encore le point où l'on se porta pour apprendre des nouvelles. Des amis de la liberté, montés sur des chaises, faisaient à haute voix la lecture du National et du Temps; les groupes devenaient de plus en plus nombreux, et l'autorité fit encore évacuer le jardin et fermer le Palais.

Pendant ce temps, la police et les gendarmes assiégeaient les bureaux des feuilles libé

rales, barrant les rues pour saisir les presses et les caractères. Cette brutale exécution contribua beaucoup à ameuter les citoyens et à augmenter l'indignation et le ressentiment publics.

M. Mangin avait fait afficher, dès la veille, une ordonnance relative aux écrits imprimés; en voici les dispositions:

« Tout individu qui distribuera des écrits périodiques dans lesquels ne se trouvera pas l'indication des vrais noms, profession et demeure de l'auteur ou de l'imprimeur, ou qui donnera à lire au public les mêmes écrits, sera immédiatement conduit devant le commissaire de police du quartier où les écrits seront saisis.

>> Tout individu tenant cabinet de lecture, café, etc., etc., qui y donnera à lire des journaux ou autres écrits imprimés en contravention à l'ordonnance du Roi du 25 de ce mois, sur la presse, sera poursuivi comme complice des délits que ces journaux ou écrits pourraient constituer; et son établissement sera provisoirement fermé. »

Cependant la foule, chassée du Palais-Royal, se répandit sur la place vis-à-vis, et dans

toutes les rues voisines; plus l'heure avançait, plus le nombre des curieux croissait, et dest groupes considérables se formèrent sur toutes les places du centre de la ville, sur les boulevards, les quais, dans les rues Saint-Denis et Saint-Martin.

Le poste du Château-d'Eau, vis-à-vis le Palais-Royal, fut doublé, et un piquet de gendarmes à cheval s'y plaça. Sur les dix heures, les fiacres disparurent de la place, et les gendarmes commencèrent à manœuvrer pour la faire évacuer; mais les rues Saint-Honoré, de Richelieu, de Valois, Fromenteau, de Chartres, de Saint-Thomas du Louvre, s'encombrèrent bientôt de monde. Les citoyens de toutes les classes se pressaient, et la circulation devenait de plus en plus difficile; les détachemens de gendarmerie à pied et à cheval repoussèrent violemment les habitans, les charges devinrent bientôt plus fréquentes et plus vives, et alors commença la résistance. Des coups de bâton furent donnés aux soldats de la police, ils ripostèrent par des coups de sabre, et furent peu de temps après assaillis par une grêle de pierres.

Le poste du Château, occupé par des hom

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