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que avoir atteint ce but que de s'y porter avec cette réunion de désirs et d'efforts. Quant à moi, j'aurai atteint le mien, si je puis par ces réflexions inspirer quelque confiance aux bons esprits, et quelque frayeur

aux mauvais.

J'ai l'honneur d'être.....

UN SOLITAIRE.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le 23 octobre, on a célébré dans l'église de Saint-Louis des François un service solennel pour Charles Clérembault, ancien consul françois à Smyrne, mort à Rome, le 14 février de cette année. Son Exc. M. l'ambassadeur de France y assistoit avec la légation.

S. S., attentive à procurer le bien de ses sujets comine l'avancement des sciences utiles, a établi deux écoles, l'une de médecine clinique, l'autre de chirurgie clinique, dans l'hôpital du Saint-Esprit et dans celui de Saint-Jacques des Incurables, et y a nommé des professeurs de la Sapience.

Les cimetières des anciens chrétiens, où se sont conservés tant de monumens précieux pour l'histoire du christianisme dans les premiers siècles, offrent aussi de temps en temps aux recherches de l'antiquaire des monumens profanes dont les premiers fidèles se servoient pour orner leurs tombeaux. On vient de trouver dans ce genre, dans une branche du cimetière de Callixte, près la voie Appienne, un marbre qui prẻsente une horloge solaire, avec la zone des vents, en grec. Nos savans s'occupent de l'explication de ce monument intéressant et unique dans son genre.

- Un chanoine espagnol vient de faire une donation magnifique au monastère de Mont-Serrat. Le docteur Raimond Iglesias, chanoine de Sainte-Anne, à Barcelonne, avoit acquis à grands frais, depuis bien des ́an

nées, une belle collection de tableanx. Il en a fait do nation entre-vifs à l'abbaye de Mont-Serrat, si célèbre par la dévotion des peuples de ces contrées. Son intention est que cette collection soit placée dans une galerie qu'on va construire à cet effet, et qu'elle serve encore à attirer les étrangers dans ce monastère, et à lui donner les moyens de réparer les pertes qu'il a faites lors de l'invasion des François. Le roi d'Espagne a autorisé cette donation.

PARIS. Nous nous sommes déjà plusieurs fois élevés contre la manière dont quelques journaux donnent des nouvelles qu'ils prétendent tirées du Diario romain. On lit dans un de ces journaux, que le départ des Jésuites pour l'Espagne a causé de vifs débats dans la congrégation des cardinaux-évéques, et un autre journal, qui ne vit que de ce qu'il prend chez les autres, s'est hâté de copier, le lendemain, cette nouvelle, que, nous pouvons qualifier d'absurde. Il n'y a point de congrégation des cardinaux-évêques, et les cardinaux en général doivent trouver tout simple que le roi d'Espagne rappelle ses sujets. Cet acte de justice ou de bonté ne sauroit exciter des débats entr'eux. Le premier journal ajoute que S. Em. le R. P. Fontana, général des Barnabites, a remis, au nom des ordres, suivant la règle de saint Dominique et de saint François dans les Espagnes, des mémoires tendans à faire sentir le danger d'envoyer des Jésuites dans ce royaume, où la re ligion s'étoit conservée si pure dans les temps de désordre, par les soins et le zèle des autres ordres. La rédaction et le fond de cette note sont également ridicules. Le P. Fontana n'a point le titre d'éminence ; il n'est point chargé des intérêts des ordres de saint Dominique et de saint François, et il n'a assurément pas remis des mémoires contre les Jésuites. Ce pieux et savant religieux n'est pas persuadé, comme le journaliste, qu'il y ait du danger à envoyer des Jésuites en Espague, où cet ordre a pris naissance, où il a produit

des saints que l'Eglise révère, et d'où il a envoyé des apôtres en tant de pays, et notamment au Paraguay. Nous croyons que nos lecteurs nous sauront gré de ne point leur donner de pareilles nouvelles, qui sont dépourvues de vraisemblance comme d'authenticité. Nous ne suivons que le Diario et des correspondans sûrs, et nous rejetons tout ce qui nous paroît altéré, ou mêine fabriqué loin de Rome.

BORDEAUX. Le maire de cette ville a écrit une circulaire aux commissaires de police pour leur recommander à l'observation de la loi du 18 novembre 1814, sur les fêtes et dimanches.

DIGNE. L'évêque et le clergé de cette ville ont envoyé au Roi l'adresse suivante :

« Sire, quand le clergé de l'église de Digne, uni à son respectable évêque, vous vit remonter sur le trône de vos pères, il s'empressa de vous transmettre les témoignages de la vive et profonde joie qu'il en ressentoit, rapportant aux soins d'une Providence toute particulière cet événement à jamais mémorable. Fidèle à son devoir, non moins qu'à ses chères affections, il a prouvé, par sa conduite ferme et inflexible, dans les douloureuses circonstances d'où nous sortons, qu'il tenoit à cette maxime de notre droit public : Où est le Roi, là est la royauté. Les menaces, les caresses des agens de la tyrannie n'ont pu le détourner de ce principe sur lequel repose le trône des Bourbons et notre tranquillité. Par-là, s'il ose le dire, ce clergé a dirigé sans effort et sans bruit la conduite et des ministres de la religion et du peuple de ce grand diocèse. On n'y compte guère que des citoyens inébranlablement dévoués à la cause et à la personne de Votre Majesté. Ils rivalisent d'amour pour votre auguste famille, famille qui donne l'exemple de toutes les vertus. Nos maîtres sont donc aussi nos modèles! Il est doux et glorieux d'imiter ceux que nous chérissons à tant de titres. Oui, pour être heureuse, la nation n'a qu'à leur ressembler.

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>> Veuille le ciel exancer les vœux que nous formons pour la prospérité de la maison régnante et du peuple françois »>!

Cette adresse a été apportée à Paris par M. Trenqualye, chanoine, vicaire général, député du chapitre et de M. l'évêque de Digne. Ce prélat est un de ceux qui ont montré le plus de dévouement au Roi dans les derniers troubles, et il a constamment refusé de céder aux instances comme aux menaces des agens de l'usurpateur.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. On se flattoit d'apprendre la conclusion définitive du traité de paix avec les puissances alliées. Elle devoit avoir eu lieu, disoit-on, le 8 novembre; des circonstances que nous ignorons ont apparemment retardé cette signature. Où espère de nouveau qu'elle aura eu lieu cette semaine, et ce qui accrédite ce bruit, c'est que l'on annonce le départ de lord Castlereagh pour l'Angleterre. Or il est probable que sa seigneurie ne partira qu'après que tout sera terminé. On parle plus que jamais ce matin de la conclusion du traité.

-Ce qui occupe aujourd'hui tous les esprits, c'est le procès du maréchal Ney, dont on recommence l'instruction. La chambre des pairs a nommé pour rapporteur M. Séguier, un de ses membres, et président dé la cour royale. Seize témoins ont été assignés, le 13, devant lui et les autres commissaires. Parmi ces témoins sont MM. le prince de Poix, le duc de Duras, le duc de Reggio, différens militaires et autres. On a notifié au maréchal Ney les deux ordonnances du Roi, et l'acte d'accusation des ministres. On ne sait pas encore quel jour pourront commencer les débats dans la chambre. Ils seront publics, et l'on a établi deux tribunes pour les personnes qui seront admises. MM. les pairs ecclésiastiques n'ont point assisté à la séance du 13, à raison de leur caractère qui leur défend de prendre part aux procès criminels. Le 16, la chambre a tenu une séance, où elle a entendu un rapport de M. Séguier, et la lecture de l'instruction. Le vendredi 17, réquisitoire de M. Bellart, procareur-général du Roi, Ou croit que la première séance publi

que aura lieu lundi 20. Plusieurs pairs se sont récusés, entr'autres les membres du ministère actuel, ainsi que du pré

.cédent.

Dans la chambre des députés, M. Hyde de Neuville a fait, le 15, en comité secret, une nouvelle proposition relative à peu près aux mêmes objets que celles dont nous avons parlé dans notre dernier numéro. Il a développé sa proposition, le 16, et elle sera jointe probablement aux autres de même nature. On sait qu'il s'agit dans ces quatre projets de punir les principaux coupables de la conspiration du mois de mars, et d'amnistier les autres. La commission chargée d'examiner ces projets est composée de MM. Berthier de Sauvigny, d'Hardivilliers, Corbière, de Villèle, Jolivet, Feuillant, de Sesmaisons, Chifflet et Pardessus.

M. de Bonald, rapporteur de la commission sur la réduction des tribunaux, a prononcé, le 16, un très-beau discours sur ce projet. Il paroît que les cours royales seroient fort réduites, et on étendroit le ressort de celle de Paris. II n'y auroit qu'un tribunal de première instance pour chaque département, et l'on n'accorderoit l'institution aux juges qu'a près une année d'exercice. Nous donnerons un extrait de ce rapport quand il aura été imprimé.

du

Le vendredi 17, il y a eu séance publique. Un rapport comité des petitions a été entendu; la chambre a passé à l'ordre du jour, et a renvoyé les diverses petitions aux autorités compétentes.

M. le due de Feltre a été introduit; il étoit accompagné de deux conseillers d'Etat. Il a présenté à la chambre, au nom de Sa Majesté, une ordonnance qui crée, dans chaque chef-lieu de département, une cour prévotale. Ce projet de loi est composé de 52 articles. (Nous le donnerons dans notre prochain No.)

- M. le ministre de l'intérieur, par une circulaire adressée aux préfets, leur recommande d'instruire avec soin le ministre de la police des événemens qui intéressent la paix publique. Il les prévient que ce ministre a des fonds à sa disposition pour assurer les mesures qu'ils seroient obligés de prendre. Il leur demande un compte exact des moindres faits, et les charge de recommander aux sous-préfets d'instruire aussi le ministre de la police de ceux de ces événemens qui exigeroient une prompte notification.

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