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chauffer. On peut même, si l'on veut, enfoncer le verre avec une pointe métallique, de manière que le petit trou E se trouve sur le sommet du petit cône Emn, fig. 7.

On fait bouillir le mercure dans ce baromètre jusqu'en F, fig. 5, comme dans les baromètres ordinaires ; mais pour le faire bouillir dans le tube FBC, on se servira d'un fil de fer PC pour faciliter le dégagement des bulles aériformes. On ne laissera ensuite de mercure que jusqu'en G, ei on courbera le tube en B, comme le représentent les fig. 1, 2° et 3°. On réglera le baromètre en versant un peu de mercuire par l'orifice O, et on le fermera ensuite, à moins qu'on ne préfère le fermer avant de l'avoir courbé, et le régler comme je l'ai déjà indiqué.

Le transport de ce baromètre est très-facile, et il ne pourra se déranger si on a l'attention de le tenir renversé, comme l'indiquent les fig. 2o et 3°, ou au moins incliné sous un angle de 15 à 30 degrés. J'ai annoncé qu'il ne fallait pas plus d'une minute pour l'observer; et, en effet, il suffit de le retourner pour qu'il se prête immédiatement à l'observation.

On peut le monter de beaucoup de manières; par exemple, le mettre dans une canne fendue dans toute sa longueur, et qui s'ouvre à charnière, comme l'indique la fig. 8; mais je préfère l'enfermer dans un tube creux dé métal, fendu dans une partie de sa longueur, comme l'indique la fig. 9, et recouvert par un autre tube qui peut glisser longitudinalement, ou tourner à léger frottement sur le premier. Si l'on adopte cette dernière construction, le tube extérieur doit aussi être fendu, pour laisser voir la colonne de mercure ou la cacher, suivant

que les fentes des deux tubes seront ou ne seront pas appliquées l'une sur l'autre.

On peut encore, si l'on veut avoir un instrument peu dispendieux, tracer les divisions sur le verre même, et enfermer le tube barométrique dans un tube de fer blanc qui s'ouvre à ses deux extrémités. Il n'est pas alors nécessaire de se servir d'un vernier, parce que les divisions étant près du mercure, on évite facilement l'effet de la parallaxe, et on peut avec un peu d'habitude évaluer à l'œil nu un huitième et même un dixième de millimètre, pourvu que l'on observe l'origine de la courbe du mercure. Enfin, si l'on voulait se conserver la facilité de nettoyer le tube CD, fig. ire, dans la crainte que le mercure ne se ternisse à la longue, on pourrait se contenter de le fermer en D avec une peau ou avec un liége.

La manière de se servir du nouveau baromètre ne présente aucune difficulté; on observe la hauteur de la colonne inférieure et celle de la colonne supérieure, et on les retranche l'une de l'autre. Si les deux branches sont d'un égal diamètre, il suffira d'observer la hauteur de la colonne supérieure, et de doubler les variations apparentes pour avoir les variations réelles. Lors même que les deux branches n'auraient pas un égal diamètre, on pourrait encore se contenter d'une seule observation, pourvu que l'on connût les vraies différences de niveau de centimètre en centimètre, parce que dans l'intervalle on pourrait regarder, sans erreur sensible, les deux branches comme ayant le même diamètre. Cet avantage, commun à tous les baromètres à syphon, est très-précieux pour les voyages géologiques; car on fait d'autant plus d'observations qu'elles sont plus faciles à faire.

Sur la nature des Prussiates triples, et sur les Acides formés par l'union de certains corps avec les élémens de l'Acide prussique.

PAR M. PORRETT.

(Transactions philosophiques pour l'an 1814.)

Extrait par M. COLIN

M. Porrett a divisé son Mémoire en deux parties : dans l'une, il se propose de démontrer que l'acide des prussiates triples est un acide particulier dont l'acide prussique est un des élémens; dans l'autre il fait connaître un acide composé de soufre et des élémens de l'acide prussique, et il y traite des sels que donne ce nouvel acide. C'est le même ordre de preuves dont il se sert dans l'un et l'autre cas.

Pour établir son opinion relativement aux prussiates triples, l'auteur rappelle qu'il existe une différence remarquable entre les prussiates simples, c'est-à-dire les sels qui résultent de l'union directe de l'acide prussique avec les alcalis et les autres bases, et ceux que l'on obtient ́en ajoutant à ceux-ci une certaine quantité d'un oxide métallique, ou en décomposant un prussiate métallique au moyen des alcalis. Ainsi, par exemple, le prussiate simple de potasse est toujours alcalin ; il est soluble dans l'alcool; il est incapable de former le bleu de Prusse quand il est ajouté aux dissolutions de peroxide de fer; il donne un précipité jaune avec les sels de cuivre aụ maximum; il est décomposé à la température de

l'eau bouillante, et son acide est déplacé par l'acide carbonique. Au contraire, le prussiate triple de potasse est neutre; il est insoluble dans l'alcool; il forme du bleu de Prusse avec les sels de fer peroxidé; il donne un précipité d'un rouge brun avec les sels de cuivre au maximum; il n'est pas décomposé à la température de l'ébullition, ni enfin altéré par l'acide carbonique. Les chi mistes ont attribué à l'oxide noir de fer contenu dans ce sel la permanence et la neutralité qui sont refusées au prussiate simple. « Ce dernier fait, dit M. Porrett, est << sans exemple en chimie, et ce n'est pas la seule ano« malie que présentent les prussiates triples. En effet, « l'oxide de fer qu'ils contiennent ne peut en être

précipité par les hydro-sulfures, les succinates, les « gallates, ou les autres réactifs qui attestent la pré« sence du fer; comme aussi il accompagne toujours « l'acide prussique quand ce dernier est transféré par «< une affinité plus forte d'une base à une autre. » Et plus bas : « En conséquence, je considère les sels ap«< pelés prussiates triples comme une combinaison bi«naire formée d'un acide et d'une seule base; comme << des sels qui ne contiennent ni acide prussique, ni oxide << de fer comme base, quoique l'une et l'autre de ces «<substances puissent en être retirées par la décomposi«tion de leur acide.

<< La première expérience que je citerai à l'appui de << cette opinion a été faite au moyen de la pile voltaïque. « Il m'a paru que cet instrument ferait connaître si « l'oxide de fer existait dans les prussiates triples comme << une base, ou s'il y était comme un élément particulier : son attraction devant se manifester pour le pôle négatif

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« dans le premier cas, et pour le pôle positif dans le << second. J'ai donc exposé, pendant vingt heures, une << solution des prussiates triples de soude à l'action d'une pile de 50 paires de doubles plaques carrées d'un pouce «<et un quart de côté; la solution communiquait par un fil de platine au pôle négatif, et par des filamens de << coton mouillés d'eau distillée, avec le pôle positif. <«< Dans ces circonstances, le prussiate triple de soude « a été décomposé, son acide (consistant dans les élé«< mens de l'acide prussique et de l'oxide noir de fer) a « été charrié au côté positif: là, il a subi en outre un «< changement, parce qu'en se mêlant à l'oxigène pro« venant de la décomposition de l'eau, il a été converti « en acide prussique qui s'est en partie volatilisé, et en <«< prussiate bleu de soude et de fer qui s'est formé en « abondance. Au pôle négatif, le liquide, après cette expérience, contenait seulement de la soude, avec une « trace de prussiate triple indécomposé. Dans cette opé«ration, je considère la circonstance de l'oxide noir de « fer qui a été charrié au pôle positif, comme une preuve « qu'il agit comme un des élémens de l'acide, parce << qu'une base eût demeuré an pôle négatif. »

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L'expérience ayant été répétée en substituant des fils de cuivre à ceux de platine, il y a eu seulement cette différence, que le prussiate triple de cuivre et de fer, d'une couleur rouge brune, s'est formé à la place du prussiate triple de fer dont la couleur est bleue.

L'auteur ayant dissous dans l'eau chaude du prussiate triple de baryte, lequel en a exigé 1800 fois son poids, il a partagé la dissolution en deux parties égales. La première a été saturée par l'acide sulfurique, et il a

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