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avec l'oxide de fer; car, dans ce cas, on ne pourrait assigner aucune cause pour la diminution de volume du gaz; et toutes les analogies sont en faveur de l'opinion que le fer y est à l'état métallique.

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Le résultat général de ces expériences est opposé à l'opinion, que les substances carbonacées communes diffèrent du diamant en ce qu'elles contiennent de l'oxigène; car, dans ce cas, elles devraient augmenter au lieu de diminuer le volume de l'oxigène. Il n'est pas non plus favorable à la supposition que le diamant contient de l'oxigène; car la différence dans la quantité d'acide car-. bonique produit dans les différentes expériences n'est pas assez grande pour qu'on ne puisse l'attribuer raisonnablement à la formation de l'eau dans la combustion des substances carbonacées communes; et les résultats des expériences que j'ai citées au commencement de ce Mémoire, relativement à l'action du potassium sur le diamant, peuvent être aisément expliqués par d'autres circonstances (1).

On peut expliquer pourquoi le charbon est plus inflammable que le diamant, par son tissu lâche et par l'hydrogène qu'il contient; mais le diamant paraîtbrûler dans l'oxi

(1) Voyez ma leçon Backerienne pour 1808. Le potassium décompose la silice lorsqu'on le chauffe dans le verre ; et dans le cas où l'on a chauffé pendant long-temps des quantités égales de potassium dans des tubes de verre, l'une en contact avec le diamant, l'autre seule, celle en contact avec le dia-mant doit avoir agi sur une beaucoup plus grande surface de

verre.

gène avec autant de facilité que la plombagine, de manière au moins que ces expériences détruisent toute distinction que l'on supposerait exister, à cet égard, entre le diamant et les substances carbonacées com

munes.

Un fait que j'avais autrefois observé, savoir, le noircissement du diamant pendant sa longue exposition à l'action du potassium chaud, m'avait conduit à soupçonner, au commencement de ces recherches, que le charbon commun pouvait devoir sa couleur, son opacité et son pouvoir conducteur, à de petites portions des métaux, des alcalis ou des terres, et la plombagine au fer qu'elle contient ; mais lorsque j'eus reconnu que le charbon d'huile de térébenthine, qui brûle sans résidu, et celui précipité du gaz hydrogène carboné par le chlore, avaient les mêmes propriétés, il fallut renoncer à cette opinion.

50000

La seule différence chimique que l'on puisse assigner entre le diamant et le charbon commun, c'est que le dernier contient une petite proportion d'hydrogène; mais la quantité d'un élément, moindre dans quelques cas que la partie du poids de la substance, peut-elle produire une aussi grande différence dans les caractères physiques et chimiques ? Cela est possible, quoique contraire à toute analogie; mais j'incline davantage à adopter l'opinion de M. Tennant, que la différence dépend de la cristallisation. Les corps solides transparens sont en général non-conducteurs de l'électricité, et il est probable que le même arrangement corpusculaire qui donne à la matière le pouvoir de transmettre et de polariser la lumière, préside aussi à ses propriétés électriques. L'eau,

les hydrates d'alcalis, et beaucoup d'autres corps qui conduisent le fluide électrique pendant qu'ils sont lquides, ne le conduisent plus lorsqu'ils sont cristallisés.

La propriété qu'ont certaines substances carbonacées d'absorber les gaz et de séparer les matières colorantes des liquides, est probablement mécanique, et dépend de leur porosité; car elle appartient, au plus haut degré, au charbon de nature végétale ou animale, et on ne la trouve point dans la plombagine, le coke, ou l'anthracite.

On peut tirer de ces expériences les mêmes conclusions, relativement à la composition de l'acide carbonique, que de celles de MM. Allen, Pepys et Théodore de Saussure. Si l'on établit les calculs sur la différence de poids entre le gaz oxigène et le gaz acide carbonique, ce qui paraît être la méthode la plus exacte, l'acide carbonique contiendrait, d'après la moyenne des pesanteurs spécifiques des deux gaz, données par M. Théodore de Saussure (1), deux proportions définies d'oxigène et une de carbone, ou 20 parties du premier, et 7,54 du second.

En supposant que la diminution de l'oxigène dans la combustion des matières carbonacées communes est entièrement due à la formation de l'eau, il est aisé de calculer la proportion d'hydrogène qu'elles contiennent; mais, pour la plombagine, il y a probablement dimi

(1) Annales de Chimie, vol. LXXI - p. 261. Cette évaluation est la même que celle que j'ai donnée, Elem. of Chem. phil. P. 305.

nution d'oxigène, à cause de l'oxidation du fer; et il n'est point certain que les cendres produites par le charbon des substances végétales y existent dans l'état de terres ou d'alcalis ; d'ailleurs, comme la quantité d'hydrogène varie suivant le degré de chaleur auquel le charbon a été exposé, il est à peu près inutile de chercher à assigner sa proportion dans un cas particulier, quand surtout la plus grande quantité que contient le charbon est de chose.

si

peu

On peut démontrer, par un autre procédé, la nature des différences chimiques qui existent entre le diamant et les autres substances carbonacées; savoir, en les chauffant dans le chlore. Lorsque du charbon bien brûlé, ou la plombagine du Cumberland, est fortement chauffé dans le chlore, on aperçoit aussitôt des fumées blanches d'acide hydro-chlorique produit par l'hydrogène, lequel acide précipite la vapeur aqueuse contenue dans le chlore; mais le diamant ne donne point lieu à un phénomène

gr.

semblable. Un petit diamant du poids de 0,029 fut tenu dans le chlore dans un état de forte ignition, au moyen de la grande lentille du Muséum florentin, pendant plus d'une demi-heure; mais le gaz n'avait point changé de volume, et le diamant n'avait éprouvé aucune diminution de poids, et ne paraissait point altéré,

Le charbon, après avoir été chauffé fortement dans le chlore, conserve son pouvoir conducteur et sa couleur ; et cette circonstance est bien en faveur de l'opinion, que la petite quantité d'hydrogène qu'il contient n'est point la cause de la grande différence que l'on remarque entre ses propriétés physiques et celles du diamant.

G.

OBSERVATIONS

Sur l'Oxidation de quelques métaux.

PAR M. GAY-LUSSAC.

pro

L'on doit à M. Proust d'avoir, le premier, reconnu que les métaux se combinent avec l'oxigène dans des portions invariables, très-peu nombreuses: ses recherches l'ont même conduit à penser qu'il n'existe au plus, pour chaque métal, que, deux oxides, qui, par leur mélange ou leur combinaison, produisent les autres oxides qu'on a cru appartenir au même métal; mais cette opinion ne peut être soutenue aujourd'hui. La théorie des proportions multiples, établie par M. Dalton, a jeté beaucoup de jour sur l'oxidation des métaux, et M. Berzelius l'a appuyée par un si grand nombre d'expériences, qu'il semble se l'être appropriée. Ce savant chimiste a déterminé les proportions d'un grand nombre d'oxides avec plus de précision qu'on ne l'avait fait avant lui; il a rejeté plusieurs de ceux qui étaient adoptés, et en a admis de nouveaux il faut avouer cependant que ses recherches, quoique dirigées par une théorie qui peut être vraie, n'offrent point toujours le degré de certitude qu'on pourrait désirer. Il m'a semblé, au moins, que les divers degrés d'oxidation qu'il adopte pour le fer, le manganèse, l'étain et l'antimoine, peuvent donner lieu à des objections, et je crois qu'on est en droit d'en faire quand les faits allégués ne sont point de nature à entraîner la

conviction.

e

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