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La dissolution nitrique, examinée avec soin, nè m'a offert que du fer, pas un atôme de nickel.

La portion du résidu qui avait résisté à l'acide et à l'alcali, et qui avait une couleur grise foncée, pesait un décigramme, et paraît être du chrôme métallique pur, où peut-être allié avec du fer: cependant il n'était pas attirable à l'aimant. Ce qu'il y a de certain, c'est que, fondu avec du borax, il lui communiquait une belle couleur verte, semblable à celle que donne le chrôme ordinaire.

Il résulte des expériences rapportées plus haut, que la pierre météorique tombée aux environs de Langres est formée sur 10 grammes de

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Nous remarquons ici, 1o que la pierre de Langres

ne contient ni soufre ni nickel, et que le fer

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est en

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tièrement oxidé, tandis que tous les autres aérolithes renferment ces deux substances, et que le fer s'y est toujours montré à l'état métallique, au moins pour la plus grande partie. 2°. Qu'une partie de silice contenue dans la pierre n'y est qu'à l'état de mélange, sous la forme sableuse, et qu'une autre portion plus abondante que la première est entièrement combinée avec la magnésie, et probablement avec le fer, puisqu'elle se dissout en même temps que ces deux corps dans l'acide sulfurique. 3°. Qu'il y a dans notre pierre deux fois autant de magnésie que dans celles dont on a fait l'analyse jusqu'à présent; c'est peut-être à cause de cela qu'elle présente plus de douceur dans ses parties. 4°. Enfin, que le chrôme s'y trouve à l'état métallique, ce qui annonce qu'il aura résisté à l'action oxidante qui a brûlé le fer la quantité de ce métal est aussi plus considérable que d'ordinaire.

:

Il est probable que si le soufre a existé primitivement dans cette pierre, il en aura été dissipé au moment où le fer a été brûlé par une force quelconque.

L'absence du nickel est d'autant plus remarquable dans la pierre de Langrès, que ce métal s'est, je crois, constamment montré dans toutes les autres.

Sur la hauteur relative des Niveaux de la mer Noire et de la mer Caspienne.

(Extrait d'un Voyage en Crimée et au Caucase [Reise in die Krym and den Kaukasus]. Berlin, 1815, 2 vol.).

PAR MM. MAURICE D'ENGELHARDT ET FRANC. PARROT.

Un des objets principaux du voyage de MM. d'Engelhardt et Parrot au Caucase et en Crimée, était de déterminer, par un nivellement barométrique, l'élévation relative de la mer Noire et de la mer Caspienne, et de mesurer la hauteur des points les plus remarquables de la chaîne du Caucase. L'ouvrage dans lequel ils ont présenté les fruits de leurs recherches a paru à Berlin en 1815; mais comme il est écrit en allemand, et que d'ailleurs peu d'exemplaires sont jusqu'à présent parvenus en France, nous avons pensé que nos lecteurs nous sauraient quelque gré de leur faire connaître le singulier résultat que ces deux savans ont obtenu. La partie de l'ouvrage qui est relative à la géographie des plantes et aux nivellemens barométriques, est rédigée par M. Parrot de Dorpadt; les mesures correspondantes sont des deux

voyageurs.

Le nivellement entre les deux mers a été exécuté deux fois; savoir, premièrement, en allant de la mer Noire à la mer Caspienne; et deuxièmement, en revenant de la mer Caspienne au point de départ. Les voyageurs ont tenté, de plus, de faire des observations correspondantes au niveau des deux mers; mais ce moyen de vérification n'a réussi qu'imparfaitement.

La distance nivelée depuis l'embouchure du Kuban, dans la mer Noire, jusqu'à l'embouchure du Terek, sur les bords de la mer Caspienne, en suivant les sinuosités de la route de poste que les deux voyageurs ont parcourue, est de 990 werstes (1). En ligne droite, cette distance serait seulement de 813 werstes, correspondant à 9o environ de différence de longitude : les deux points extrêmes sont presque sous le même parallèle.

Toutes les parties de cette vaste opération sont rapportées avec beaucoup de détail, et paraissent mériter une grande confiance. On s'est servi de baromètres à cuvette; mais la correction du niveau se faisait par le calcul, ce qui est très-facile, connaissant le diamètre intérieur du tube,

mi.

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mi.

4,5 et celui de la cuvette 39. Un thermomètre enchâssé dans la monture de l'instrument donnait la température du mercure; un thermomètre libre faisait connaître la température de l'air au moment de l'observation; les échelles avaient été rectifiées d'après la mesure connue des astronomes sous le nom de toise du Pérou ; un support particulier, armé d'un fil à plomb, permettait de placer les tubes dans une position bien verticale; un anémomètre donnait la direction et la force du vent, et par suite la mesure du degré de confiance que chaque nivellement partiel semblait devoir mériter. Les indications du baromètre sont toujours exprimées en centièmes de ligne; on avait pris de grandes précautions pour

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(1) 104,3 werstes font 1° du méridien les 990 werstes équivalent donc à environ 237 lieues, de 25 au degré.

comparer les instrumens soit avant, soit après, soit enfin pendant l'opération pour éviter les erreurs qui auraient : pu tenir à des dérangemens de ce genre, les observateurs se réunissaient tous les deux jours. On restait assez longtemps dans chaque station pour y prendre 4 hauteurs barométriques distinctes, et à des intervalles de 15′ au moins les époques de ces observations se correspondaient toujours parfaitement. Toutes les heures de la journée ne sont pas également favorables dans ce genre mesures; mais il n'a pas dépendu des voyageurs de choisir l'heure de midi, qui généralement est celle qui réussit le mieux. Les observations cependant ont été constamment faites de jour, entre six heures du matin et huit heures du soir.

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On devine facilement, d'après toutes ces précautions, que M. Parrot a dû calculer avec soin son opération : aussi s'est-il servi de la formule de M. de Laplace et du coefficient 18393 mètres que M. Ramond avait trouvé dans les Pyrénées, presque sous le même parallèle que le Caucase; il a eu égard à la dépression capillaire du mercure. La seule correction dont il n'ait pas tenu compte, est celle de la diminution de la pesanteur; encore est-ce moins ponr s'éviter des calculs que pour se conformer à quelques idées de M. Parrot père, qui a cru reconnaître qu'il y a erreur dans la manière dont on applique cette correction, en ce qu'on néglige l'attraction qu'exerce sur le mercure la montague sur laquelle le baromètre est placé : quoi qu'il en soit, dans le cas du nivellement qui nous occupe, ces corrections étaient tout-à-fait insensibles.

Le nombre de stations comprises entre l'embouchure du Kuban et celle du Terek est de 51; elles étaient donc

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