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EXTRAIT

Des Séances de la première Classe de l'Institut.

Séance du 3 janvier 1816.

LA Classe accepte le dépôt d'un paquet cacheté, sur le perfectionnement des machines à feu agissant par l'air dilaté, par MM. Désormes et Clément, pour n'être ouvert que sur la demande de l'un d'eux.

Après avoir procédé à l'élection du vice-président, on lit un Mémoire de M. Dutrochet sur le canal alimentaire des insectes.

Séance publique du 8 janvier 1816.

Dans cette séance, la Classe a décerné plusieurs prix. La médaille fondée par M. Lalande a été accordée à M. Mathieu, astronome attaché à l'Observatoire royal,

d'une proportion d'iode et de 5 d'oxigène, et que les oxides contiennent 6 proportions d'oxigène.

Le gaz jaune, quand il est mêlé avec le chlore dans la proportion de 2 à 3, ou même de 2 à 2, lui fait perdre la propriété d'agir sur le clinquant, quoiqu'une partie de chlore, mêlée avec 2 d'air commun, brûle encore cette substance. D'après cela, il paraît probable que le gaz coloré sombre et le chlore ont de l'action l'un sur l'autre, et que l'euchlorine n'est pas un simple mélange de ces gaz. J'espère, sous peu, présenter à la Société quelques nouveaux résultats sur ce sujet,

auteur d'un Mémoire qui contient une longue suite d'observations importantes.

La Classe avait proposé, pour le sujet du prix de 1816, la Théorie des ondes à la surface d'un fluide pesant, d'une profondeur infinie. Elle a couronné le Mémoire de M. Cauchy, ingénieur des ponts et chaussées.

La question de la Théorie mathématique des vibrations des lames élastiques avait été remise au concours en 1814 cette année, la Classe a décerné le prix au seul Mémoire qui lui soit parvenu, et dont l'auteur est mademoiselle Sophie Germain, de Paris.

:

La Classe a de plus partagé le prix extraordinaire de physique entre M. Seebeck et M. Brewster.

« M. Seebeck a découvert que toutes les masses de «< verre, chauffées et ensuite refroidies rapidement, << produisent des figures régulières diversement colorées, «lorsqu'elles sont interposées entre des piles de glace ou << entre des miroirs réflecteurs combinés suivant la mé«<thode de Malus. Il a vu en outre que les figures qui « se produisent dans un même morceau devenaient dif«<férentes quand on en changeait sa forme. M. Seebeck « a publié sa découverte dans le Journal de Physique « de Schweigger, en 1813 et 1814; il a montré que ces

phénomènes dépendent de la rapidité du refroidisse<<ment, de sorte que l'on peut ainsi, par des réchauffemens et des refroidissemens convenables, donner ou « ôter au verre la propriété de produire des couleurs.

<< M. Brewster est auteur d'un grand nombre de Mé«< moires insérés dans les Transactions philosophiques, <«<et qui sont compris dans les limites du concours. Il en a «<envoyé plusieurs autres en manuscrit. Parmi les faits

<< importans contenus dans ces Mémoires, il en est beau« coup qui ont été antérieurement découverts et impri« més en France; mais dans le nombre des résultats « qui appartiennent à M. Brewster, les commissaires ont «< spécialement distingué le transport des couleurs de la << nacre de perle, la formation des couleurs complémen<<< taires par des réflexions successives entre des surfaces « métalliques, et le développement des phénomènes << que M. Seebeck avait découverts. >>

(Voyez, ci-après, les sujets de prix que la Classe propose.)

Dans cette même séance, M. Delambre a lu une Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. Lévêque; M. Ramond, des Considérations sur les Volcans d'Auvergne ;

M. Cuvier, une Notice sur la vie et les ouvrages de M. Olivier;

M. Pinel, les résultats obtenus sur le traitement des aliénés en 1813, 1814 et 1815, avec les moyens de perfectionner leurs dénombremens annuels dans les hospices.

Séance du 15 janvier 1816.

M. Magendie présente à la Classe le premier volume · manuscrit d'un ouvrage qui aura pour titre : Traité élémentaire de Physiologie.

MM. Laplace, Beautemps-Beaupré et Sané font leur rapport sur un ouvrage manuscrit de M. Dupin, officier du génie maritime et correspondant de l'Institut, ayant pour titre Tableau de l'Architecture navale militaire aux 18 et 19° siècles. La Classe, d'après l'avis de la

commission, a décidé que cet important ouvrage ferait partie de la Collection des arts et métiers qu'elle doit publier.

M. Latreille lit un Mémoire intitulé: Introduction à la Géographie générale des Arachnides et des Insectes, ou des climats propres à ces animaux.

M. Cuvier donne communication de la traduction d'un article adressé par sir Charles Blagden, sur la découverte des pays au-delà des montagnes Bleues, dans la Nouvelle-Hollande.

Séance du 22 janvier 1816.

MM. Charles, Poisson et Biot font un rapport sur les Lunettes de spectacle de M. Cauchoix.

A l'origine les objectifs des lunettes de spectacle étaient simples; mais alors, pour que l'effet de l'aberration de réfrangibilité ne fût pas intolérable, il fallait rétrécir considérablement leur ouverture et employer un grossissement à peine sensible. Aussitôt qu'on eut connu la possibilité d'achromatiser les objectifs, on s'empressa d'appliquer cette invention aux lunettes de spectacle; mais, pour ne pas dépasser les limites de longueur que l'usage prescrit, on ne fit qu'en partie la correction des aberrations. Le rapporteur annonce que M. Cauchoix a trouvé les moyens de les détruire complètement, et que par là ses lunettes peuvent supporter des grossissemens plus considérables sans qu'il soit nécessaire d'augmenter leur longueur. Il décrit ensuite les moyens pratiques auxquels l'artiste a eu recours pour découvrir quelles courbures doivent avoir les deux lentilles de flint et de crown

dont l'objectif se compose, afin que leur système soit entièrement exempt des défauts que nous avons indiqués. Parmi ces courbures on choisit celles dans lesquelles les surfaces consécutives ont même rayon, ce qui permet de les appliquer l'une sur l'autre, et de détruire la réflexion intermédiaire en introduisant entre les deux verres une couche liquide d'une réfraction convenable. La substance dont se sert M. Cauchoix (M. le rapporteur ne la désigne pas) s'applique à froid, sans aucune pression, acquiert dans peu de temps une consistance très-grande, n'est pas sujette à se décomposer, de plus est très-commune et par là présente beaucoup d'avantages sur le mastic particulier qu'on avait déjà employé anciennement dans de grands objectifs, afin de diminuer les défauts du travail des surfaces collées.

Les nouvelles lunettes de M. Cauchoix grossissent jusqu'à sept fois au lieu de trois qu'on était parvenu à obtenir auparavant dans les mêmes dimensions. Elles sont construites avec du crown français et du flint-glass de M. Dartigues, de 1,33 de pesanteur spécifique, l'eau étant : éprouvées, l'effet a paru excellent, du moins lorsque la pupille est exactement dans l'axe. Il existe des lunettes anglaises qui, dans les mêmes dimensions, grossissent autant; mais elles ont très-peu d'ouverture : la grande lumière de celles qui font l'objet du rapport tient au diamètre et au collage des verres.

MM. Ampère et Poisson font un rapport sur un Mémoire de M. Pouillet, intitulé: Expériences sur les anneaux colorés qui se forment par la réflexion des rayons à la seconde surface des lames épaisses, et sur un nouveau phénomène qui s'y rapporte.

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