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TABLE

Servant de complément à celle que M. VAUQUELIN a publiée dans le tome LXXVI des Annales de Chimie, page 260, pour faciliter l'évaluation de l'Acide sulfurique étendu d'eau, et réduit à divers degrés de l'aréomètre.

PAR M. D'ARCET.

L'ART du blanchiment au moyen de la dissolution de chlore, la fabrication de la soude factice, la purification des huiles à brûler, les opérations de teinture, la fabrication de l'alun, celle des deuto-sulfates de fer et de cuivre, etc., ont rendu l'emploi de l'acide sulfurique si commun, que la fabrication et la vente de cet acide forment maintenant une des branches les plus considérables du commerce des produits chimiques. Beaucoup de fabricans font usage de l'acide sulfurique non concentré, n'ayant environ que 1532 de pesanteur spécifique (50o de l'aréomètre de Baumé), c'est-à-dire, tel qu'il sort des chambres de plomb; quelques autres l'emploient après sa concentration dans des chaudières de plomb, où il est porté jusqu'à 1717 de pesanteur spécifique (60°); d'autres enfin sont obligés de ne s'en servir que lorsqu'il a atteint le plus haut degré de concentration. Il est donc utile de donner au commerce des moyens faciles d'estimer la valeur de l'acide sulfurique que livrent les fabricans, et dont la concentration doit varier selon les besoins de l'acheteur. Ces moyens deviennent d'autant plus avantageux, qu'ils mettent à même

le consommateur de doser juste ses mélanges lorsqu'il connaît bien la quantité d'acide concentré qu'il faut employer, et qu'il veut y substituer de l'acide sulfurique à différentes densités.

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M. Vauquelin a senti l'utilité de ce travail, et a publié une table exprimant les quantités d'acide sulfurique concentré à 1842 de pesanteur spécifique (66o), qui se trouvent unies à l'eau pour constituer l'acide sulfurique marquant des degrés inférieurs à l'aréomètre. Cette table déjà rendu de grands services aux fabricans et aux consommateurs d'acide sulfurique; mais M. Vauquelin n'a donné que les résultats des expériences faites sur des acides différant entre eux de 5o de densité, et a indiqué de s'en rapporterau calcul pour trouver les termes intermédiaires. J'ai cru utile de remplir cette lacune, au moins pour les degrés auxquels l'acide sulfurique s'emploie le plus ordinairement. La table qui suit n'est donc qu'un complément de celle de M. Vauquelin. Elle a été faite avec soin; les résultats y sont déterminés par un assez grand nombre d'expériences pour pouvoir en garantir l'exactitude. Ils ont d'ailleurs été contrôlés, d'abord par quelques-uns de ceux donnés par M. Vauquelin, et ensuite par les nombres qui forment la table insérée dans le tome II, p. 444, de l'ouvrage anglais publié par Parkes, et ayant pour titre Chemical Essays, etc. London, 1815.

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Cette dernière table, beaucoup plus complète que celle de M. Vauquelin, est cependant loin d'en avoir l'utilité. Il faudrait, pour la rendre applicable en France, en recalculer tous les nombres, parce que l'auteur a employé dans ses expériences de l'acide sulfurique à 1849 de pesanteur spécifique, tandis que l'acide sulfurique concen

tré qui sort de nos fabriques ne se trouve au plus à l'eau que dans le rapport de 1844 à 1000. J'ajouterai, en outre, qu'une grande partie des résultats annoncés par M. Parkes lui ont été fournis par le calcul, ce qui laisse quelque doute sur leur exactitude, surtout en fait de commerce, où la moindre erreur peut causer des pertes considérables, par rapport aux grandes quantités d'acide qui se vendent ou qui s'achètent à la fois.

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NOTE

Sur un Phénomène remarquable qui s'observe dans la diffraction de la lumière.

Lue à l'Institut, le 26 février 1816, par M. ARAGO.

LA Classe nous a chargés, M. Poinsot et moi, de lui rendre compte d'un Mémoire sur la diffraction de la lumière, qui lui a été présenté par M. Fresnel, ancien élève de l'École Polytechnique, et actuellement ingénieur des ponts et chaussées. Je me suis occupé, autant que l'état du ciel l'a permis, de la vérification des lois auxquelles cet habile physicien a été conduit, et qui me semblent destinées à faire époque dans la science. Dans peu, се travail sera complet, et j'en présenterai une analyse détaillée à la Classe; mais, en attendant, j'ai cru devoir extraire de mes observations un fait qui me paraît nouveau, et qui, rattaché à la théorie que M. Fresnel développe dans son Mémoire, semble devoir conduire à des conséquences importantes.

Lorsqu'un corps opaque est placé dans un faisceau de lumière, son ombre est bordée à l'extérieur de bandes de diverses nuances et de diverses largeurs. Ces bandes ont été étudiées par Newton, dans le 3 livre de son Optique; mais ce célèbre physicien ne parle pas des bandes non moins remarquables qui se forment dans l'intérieur de l'ombre des corps déliés, quoique Grimaldi en eût déjà donné une description détaillée dans son ouvrage, et il affirme même positivement qu'aucune lumière ne pénètre dans l'ombre géométrique. L'inexactitude de ce résultat

fut suffisamment prouvée par Maraldi et Delisle, qui, du reste, n'ajoutèrent rien de saillant à ce que Grimaldi avait découvert long-temps avant. Tel était l'état de nos connaissances sur cette question délicate, lorsque le docteur Thomas Young fit l'expérience très-remarquable qui se trouve consignée dans les Transactions philosophiques pour 1803, et d'où il résulte que, pour faire disparaître la totalité des bandes qui se forment dans l'intérieur de l'ombre d'un corps, il suffit d'arrêter, avec un écran opaque, la portion de lumière qui vient de raser ou qui va raser L'UN SEUL des deux bords, et quoique les rayons qui passent près du bord opposé puissent continuer leur course comme précédemment.

L'expérience qui fait l'objet de cette note consiste en ceci : que, pour faire disparaître également la totalité des bandes intérieures, on peut substituer un verre diaphane et à faces parallèles à l'écran opaque du physicien anglais. M. Young avait montré que la production des bandes colorées intérieures nécessite le concours des deux faisceaux blancs infléchis dans l'ombre par les deux bords du corps. Ce que je viens de dire prouve, de plus, que ces faisceaux ne fournissent de bandes que lorsqu'ils se rencontrent sous certaines circonstances particulières; et ce qui semble ne laisser aucun doute sur la nature de ces circonstances, c'est qu'en employant des écrans diaphanes de plus en plus épais, on arrive par degrés au terme de la disparition. Ainsi des lames très-minces de verre, soufflées au chalumeau, n'éteignent pas les bandes intérieures, mais les déplacent toutes de un, de deux, de trois, etc., intervalles, suivant qu'elles ont plus ou moins d'épaisseur. J'ai trouvé des lames de mica qui les trans

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