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portaient sur l'espace qu'occupent les bandes extérieures ordinaires, et ceci conduit à penser que les verres plus épais, placés d'un seul côté du corps, ne les font disparaître qu'en les transportant dans l'espace éclairé par la lumière non infléchie. Les bandes intérieures sont, à toutes distances, symétriquement placées de part et d'autre du centre de l'ombre. Celles qui se forment sous l'influence de la petite lame de verre sortent plus ou moins de l'ombre, suivant qu'on les reçoit plus ou moins loin du corps, et se rapprochent toujours du bord auquel la lame est adaptée. Un verre, de quelque épaisseur qu'il soit, ne nuit point à la formation des bandes intérieures s'il déborde le corps opaque des deux côtés, de sorte que les rayons infléchis en dedans aient eu la même épaisseur de verre à traverser. Deux verres inégalement épais, placés des deux côtés du corps, agissent comme une lame unique d'une épaisseur égale à leur différence.

Toutes les circonstances de cette expérience s'expliquent très-bien dans la théorie que M. Fresnel a adoptée; mais, pour cela, il faudrait admettre que la lumière se meut plus lentement dans le verre que dans l'air. Telle serait alors, à la vérité, la liaison des faits, qu'on pourrait facilement évaluer la perte de vitesse pour chaque épaisseur de verre, ou de tout autre milieu quelconque, en fonction d'une ondulation aérienne prise pour unité. Je puis même ajouter que M. Fresnel devina l'effet qu'avait dû produire l'interposition d'une lame mince, lorsque je lui eus fait part seulement des phénomènes que présente un verre épais. Ce sera aussi dans la même théorie qu'il faudra chercher, sans doute, l'explication des bandes diffractées singulières et de diverses nuances,

qui se forment dans le voisinage des petites stries qu'on remarque sur les lames de mica, et dans d'autres circonstances analogues.

Extrait des Séances de l'Institut.

Séance du lundi 5 février 1816.

M. Biot lit une lettre de M. Seebeck, relative à de nouvelles observations qu'il a faites sur la lumière.

M. Bouvard annonce que M. Pons a découvert, à Marseille, une nouvelle comète très-faible, dans le voisinage du pôle (1).

MM. Ampère, Girard et Poisson font le rapport dont la Classe les avait chargés, sur un Mémoire de M. Hachette, relatif à l'écoulement des fluides par des orifices

(1) L'extrême faiblesse de la lumière de cette comète n'a permis de l'observer que très-rarement, et d'une manière très-imparfaite. Toutefois, en réunissant une observation faite à Paris, par MM. Bouvard et Arago, à quelques observations de Marseille, M. Burckardt a trouvé, par une première approximation, les élémens suivans, dont les astronomes pourront se servir au besoin pour chercher l'astre après son passage par le périhélie :

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en mince paroi, et par des ajutages appliqués à ces orifices.

Le travail de M. Hachette peut être divisé en trois parties: l'une a pour objet la mesure de la contraction de la veine fluide dans le cas d'une mince paroi; l'autre traite de la cause des singuliers phénomènes que présentent les ajutages cylindriques ou coniques; enfin dans la troisième, l'auteur décrit la figure de la veine fluide, et les variations qu'elle éprouve pour différentes formes de l'orifice.

Première partie. C'est un principe généralement admis, qu'à pression égale et l'aire de l'orifice restant la même, la dépense ne varie pas. M. Hachette en a vérifié l'exactitude dans le cas où l'orifice est circulaire, triangulaire, elliptique, ou formé d'un arc de cercle et de deux lignes droites; mais il trouve des produits différens en plus ou en moins, lorsque le contour de l'orifice présente dès angles rentrans.

Pour mesurer la quantité de la contraction de la veine liquide, l'auteur s'est servi de la méthode prescrite par D. Bernouilli. Le Mémoire renferme les résultats de vingthuit expériences faites sur des hauteurs d'eau comprises entre 135 et 888 millimètres, et pour des orifices dont les diamètres variaient depuis 1 jusqu'à 41 millimètres. La moindre contraction observée répond au plus petit diamètre : elle est de 0,78. Pour les diamètres au-dessus de 10 millimètres, la contraction devient presque constante; elle reste comprise entre 0,60 et 0,63. A égalité d'orifice, elle augmente un peu avec la hauteur du fluide; il ne paraît pas qu'elle varie avec la direction du jet.

Newton évaluait la contraction à 0,70; Borda la sup

posait de 0,60, et même dans quelques cas de 0,50. Sans doute d'aussi grandes discordances tiennent à la grandeur des orifices et aux pressions employées; mais une autre cause que M. Hachette indique, et que D. Bernouilli avait déjà aperçue, est la forme de la surface dans laquelle l'orifice est percé. Suivant l'auteur, la dépense est la plus petite, toutes choses d'ailleurs égales, lorsque la paroi en contact avec le fluide est convexe; la dépense augmente quand la paroi devient plane, et augmente encore si la paroi se change en une surface

concave.

Deuxième partie. Le phénomène de l'augmentation de dépense par des ajutages cylindriques ou coniques était déjà connu des Romains. Polini, au commencement du siècle dernier, et Venturi, dans un ouvrage imprimé en 1797, en ont fait l'objet d'un examen particulier. Ce dernier, par exemple, a montré qu'en adaptant à un vase un ajutage cylindrique terminé par deux cônes dont il a fixé la dimension, on pouvait augmenter la dépense dans le rapport de 12 à 5. Cette augmentation tient, sans le moindre doute, à ce que le fluide coule à plein tuyau dans l'ajutage, ce qui fait disparaître la contraction de la veine, et la change même en une dilatation dans le cas des ajutages coniques; mais jusqu'à présent on n'a pas expliqué d'une manière satisfaisante pourquoi le liquide remplit ainsi le tuyau qu'on adapte à un orifice en mince paroi. M. Hachette en trouve la cause unique, ou du moins la cause principale, dans l'adhésion du fluide aux parois de l'ajutage, c'est-à-dire dans la force qui produit les phénomènes capillaires.

Le mercure parfaitement pur coule dans un ajutage en

fer, comme il le ferait dans un orifice en mince paroi : quand au contraire le mercure était sali par un alliage d'étain qui étamait l'intérieur du tuyau, la contraction de la veine disparaissait. Dans un ajutage enduit de cire parfaitement sèche, l'eau s'échappait comme en mince paroi ; mais elle coulait à plein tuyau aussitôt qu'on était parvenu à lui faire mouiller la cire, car alors l'enduit se trouve, pour ainsi dire, remplacé par la première couche d'eau qui s'y est attachée.

vase,

Dans le vide ou dans l'air raréfié jusqu'à un certain degré, le phénomène des ajutages cesse d'avoir lieu. Ainsi l'eau coulant à plein tuyau sous le récipient d'une machine pneumatique, l'auteur a vu la veine fluide se détacher des parois de l'ajutage lorsque la pression intérieure a été réduite à oTM,23, la pression extérieure étant oTM,76. En diminuant ainsi la pression intérieure, on augmente évidemment l'effet de la pression extérieure, qui se transmet à l'ajutage par l'intermédiaire du fluide contenu dans le et il arrive un moment où cette pression, ajoutée à celle de la colonne liquide, est assez grande pour détacher la veine fluide des parois de l'ajutage, de même qu'une force suffisante détache un disque de la surface du fluide à laquelle il était adhérent. Ce qui semble confirmer la justesse de cette explication, c'est que si après avoir détaché la veine, comme nous venons de le dire, par la raréfaction de l'air, on fait rentrer l'air sous le récipient, l'eau ne recommence pas à couler à plein tuyau, en sorte que la contraction de la veine qui s'était formée dans l'air raréfié continue à subsister, quoique la tension barométrique intérieure soit redevenue la même qu'auparavant. Ceci conduisit à penser que l'adhésion du fluide et de la

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