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nitreuse dans l'acide sulfurique concentré: par conséquent la l'eau et l'acide sulfurique ont la propotasse, priété de déterminer la combinaison d'une grande proportion de gaz nitreux avec l'oxigène, et même de décomposer le gaz acide nitreux.

La substance solide et cristalline qui se forme dans l'expérience de MM. Desormes et Clément, en mêlant ensemble de l'oxigène, du gaz sulfureux, du gaz nitreux et de la vapeur d'eau, est précisément la même que le composé d'acide pernitreux et d'acide sulfurique : on l'a regardée jusqu'à présent comme formée de ce dernier acide et de gaz nitreux; mais voici comment je me suis assuré que sa nature est telle que je viens de l'annoncer : 1o. L'acide sulfurique concentré n'absorbe pas sensiblement le gaz nitreux ;

2o. La substance de MM. Clément et Desormes présente fréquemment les mêmes apparences, les mêmes formes cristallines, que le composé d'acide sulfurique et d'acide pernitreux;

3o. Les deux composés se comportent avec l'eau de la même manière ;

4°. Si, après avoir mis chacun d'eux dans un ballon, on en expulse tout l'air au moyen du gaz carbonique, et qu'alors on y ajoute un peu d'eau, l'intérieur du ballon deviendra rutilant; ce qui prouvera, évidemment le dégagement de la vapeur nitreuse.

L'eau, comme on sait, est essentielle à la formation du composé solide de MM. Desormes et Clément; mais il me paraît probable qu'il en renferme moins qu'une quantité d'acide sulfurique isolée, égale à celle qui entre dans sa composition : ayant en effet fait passer beaucoup de

vapeur nitreuse dans de l'acide sulfurique concentré, tout le composé n'a pas pris l'état solide.

Les expériences que je viens de rapporter prouvent incontestablement l'existence de trois combinaisons formées par le gaz nitreux et l'oxigène, et il reste à examiner leurs propriétés acides et leurs rapports avec d'autres combinaisons.

Les propriétés de l'acide nitrique ne peuvent donner lieu à aucun doute: il sature parfaitement les bases alkalines, et il me paraît entièrement analogue aux acides chlorique, iodique, sulfurique, etc.

gaz

L'acide auquel j'ai donné le nom d'acide pernitreux, et qui est formé de 100 parties d'oxigène et de 400 de nitreux, ou de 100 parties d'azote et de 150 d'oxigène, a aussi la propriété de se combiner avec les alkalis et de produire des composés très-remarquables.

Quant à la vapeur nitreuse, qui est formée de 100 parties d'azote et de 200 d'oxigène, elle se décompose avec une telle facilité par les alkalis et même par l'eau, qu'il est bien difficile de constater ses propriétés acides, quoique je sois persuadé qu'elles sont très-marquées. Elle se rapproche, par le rapport de ses élémens, de la combinaison formée par 100 parties de chlore et 200 d'oxigène; mais sa permanence est beaucoup plus grande, et cela doit être; car l'oxigène se rapproche beaucoup plus du chlore que l'azote de l'oxigène. C'est cette mobilité des élémens de la vapeur nitreuse qui empêche de reconnaître ses propriétés saturantes; mais, en y ayant égard, elle paraît se rapprocher beaucoup de l'acide sulfureux, et l'acide pernitreux de l'acide des sulfites sulfurés. L'acide pernitreux contient précisément deux fois plus de gaz

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nitreux que la vapeur nitreuse, et l'acide des sulfites sul-. furés contient aussi deux fois plus de soufre que l'acide sulfureux. Les sulfites sulfurés sont des sels permanens, et s'ils ne se forment pas immédiatement quand on combine l'acide sulfureux avec les bases, c'est à cause de l'affinité très-forte du soufre pour l'oxigène; mais si, au lieu de base, on emploie un métal très-oxidable qui s'empare de l'oxigène, alors on forme immédiatement les sulfites sulfurés; ce qui est analogue à la formation des nitrates et des pernitrites par l'action de l'acide nitreux sur les bases. Enfin l'acide pernitreux ne peut être obtenu isolé, et il en est de même de l'acide des sulfites sulfurés. Ilme paraîtrait convenable de désigner ce dernier acide par le nom d'acide persulfureux ; mais je ne propose cette dénomination et celle d'acide pernitreux que provisoirement; car, avant de les adopter, il est indispensable que les chimistes aient fixé leur opinion sur la nature des composés auxquels je les ai appliquées dans ce Mémoire.

La vapeur nitreuse, en se combinant avec la potasse, se décompose et produit du nitrate et du pernitrite. Les phénomènes qui ont lieu dans cette décomposition auraient la plus grande analogie avec ceux que présente l'action de l'euchlorine sur une dissolution de potasse, si ce n'était la vapeur nitreuse elle-même qui, en se décomposant, donne lieu à la formation de l'acide nitrique et de l'acide pernitreux : néanmoins ils offrent un nouveau rapprochement entre l'azote et le chlore.

De la Relation qui existe entre la Pesanteur spécifique des Corps dans leur état gazeux, et les poids de leurs atomes (1)..

L'auteur de cet Essai le soumet au public avec la plus grande défiance; il ne s'est même décidé à le mettre au jour que parce qu'il pense que les travaux dont l'objet sera de confirmer ou de renverser les propositions qu'il avance, ne pourront manquer de faire faire à la science des progrès importans.

L'auteur commence par faire quelques corrections aux résultats généralement admis sur les densités des gaz simples. Voici ses propres expressions :

<< Les chimistes ne paraissent pas avoir considéré l'air atmosphérique comme une combinaison chimique, ou du moins on n'a fait aucune attention à la possibilité de son existence. Cependant on sait depuis long-temps qu'il est composé de quatre volumes d'azote et d'un volume d'oxigène. Si l'on représente l'atome d'oxigène par 10, l'atome d'azote sera 17,5, et l'air se trouvera formé d'un atome d'oxigène et de deux atomes d'azote; ou sur 100 parties en poids, de 22,22 d'oxigène et de - Ainsi l'air doit être considéré comme une combinaison chimique; et, en vérité, il n'y a que cette supposition qui puisse expliquer l'uniformité de composition qu'on a observée dans l'atmosphère sur tous les points du globe.

77.77

d'azote.

(1) Ce Mémoire anonyme est extrait des Ann. of philos. by d'. Thomson. Novembre 1815, et février 1816.

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D'après ces données, on trouve que la densité de l'air étant prise pour unité,

Celle de l'oxigène=1,1111,

Et celle de l'azote=0,9722.

« 2°. L'Hydrogène. L'hydrogène, à cause de sa légèreté et de la tenacité avec laquelle il retient l'eau, présente de grandes difficultés dans la détermination de sa pesanteur spécifique. Ces obstacles m'ont fait désespérer, en mon particulier, de parvenir à un résultat plus sûr que celui que l'on a obtenu par le procédé ordinaire. J'ai cru qu'on pourrait obtenir plus d'exactitude en la déduisant, par le calcul, de celle d'un composé plus dense dans lequel l'hydrogène entrerait en proportion connue. Le gaz ammoniac m'a paru le plus propre à remplir cet objet, parce que sa pesanteur spécifique a été déterminée avec un grand soin par sir H. Davy, et que la chance de l'erreur est fort diminuée par la faible différence qui se trouve entre sa pesanteur spécifique et celle de la d'eau. De plus, MM. Biot et Arago ont obtenu, presque rigoureusement, le même résultat que sir H. Davy. La pesanteur spécifique du gaz ammoniac est, d'après ce dernier, de 0,5902. Or, d'après la composition connue de l'ammoniaque, on trouve que la densité de l'hydrogène est 0,0694.

vapeur

« 3°. Le Chlore. La pesanteur spécifique du gaz acide muriatique, suivant les expériences de sir H. Davy, qui coïncident exactement avec celles de MM. Biot et Arago, est 1,278. Mais si nous supposons que cette pesanteur spécifique puisse être affectée d'une erreur proporionnelle à celle que nous avons trouvée ci-dessus pour la pesanteur

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