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gueur du tube à laquelle le mouvement du fluide devient linéaire, est encore d'autant plus éloignée de l'origine du tuyau que son diamètre est plus grand.

4°. Lorsque le mouvement de l'eau dans les tubes est devenu linéaire, les variations de la température exercent sur les produits de l'écoulement une influence telle que, dans l'intervalle de zéro à 86 degrés du thermomètre centigrade, ces produits varient dans le rapport de 1 à 4.

I

5o. En deçà de la limite à laquelle le mouvement commence à être linéaire, et lorsque, par la diminution de sa longueur, le tube se trouve réduit à un simple ajutage, le produit de l'écoulement ne varie que dans le rapport de 5 à 6 environ pour un intervalle thermométrique compris entre zéro et 87 degrés.

6°. Le coefficient de la première puissance de la vitesse qui entre dans l'expression de la force retardatrice du mouvement linéaire, varie àvec le diamètre des tubes mis en expérience.

7°. Les coefficiens a de la vitesse qui, pour des tubes de différens diamètres, ont des expressions différentes à une température donnée, approchent d'autant plus de l'identité que la température est plus haute.

8°. Quel que soit le diamètre d'un tube capillaire, les variations dans les produits de l'écoulement d'un degré de température à l'autre sont d'autant plus considérables que la température est plus basse.

9o. La loi de variabilité qui exprime les rapports des produits de l'écoulement aux degrés de température, se manifeste avec d'autant plus de régularité que les observations ont lieu sur des tubes d'un diamètre plus petit.

10°. La température, qui a une si grande influence sur

les produits de l'écoulement uniforme par les tubes ca pillaires, cesse d'en exercer une sensible lorsque le mouvement a lieu dans des canaux ouverts ou des tuyaux de conduits ordinaires dont les dimensions sont hors des limites de la capillarité.

M. Girard attribue les différences considérables qu'il a remarquées dans les produits de l'écoulement par des températures inégales, à la propriété qu'ont quelques fluides de s'attacher à la surface de certains corps. Or, le rayon du tube par lequel l'écoulement s'opère est nécessairement diminué de toute l'épaisseur de la couche fluide qui adhère à sa surface; et comme, suivant M. Girard, cette adhérence provient de l'attraction à distance qu'exerce la surface du tube sur le fluide qui y est contenu, l'effet doit être d'autant plus sensible que la densité est plus grande; l'abaissement de la température doit donc accroître l'épaisseur de la couche fluide qui reste adhérente à l'intérieur du tuyau, diminuer le diamètre effectif, et par conséquent rendre moindres les produits de l'écoulement. En suivant toujours la même hypothèse, ce savant calcule, d'après ses expériences, l'épaisseur de la couche fluide qui, à chaque température, a dû s'attacher à la surface du tube; à zéro, il ne la trouve pas moindre que six dixièmes de millimètre; mais à 100°, elle n'est plus que de de millimètre (1).

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(1) Nous nous proposons d'entrer dans une discussion détaillée de l'hypothèse de M. Girard; mais nous attendrons pour cela que cet ingénieur ait publié le nouveau Mémoire qu'il annonce : pour le moment je me contenterai de remarquer que les expériences qu'il a bien voulu faire, à ma

MM. de Prony, Sané et Ampère font un rapport sur l'ouvrage de feu M. Bremontier, ingénieur des ponts-etchaussées, sur le Mouvement des Ondes.

On trouve dans l'ouvrage de M. Bremontier,

1o. Des observations qui, pendant long-temps, furent regardées comme incompatibles avec la théorie du mouvement des fluides;

2o. Des explications plus ou moins satisfaisantes de divers phénomènes relatifs aux effets des ondes, et à ceux des marées, dont la cause n'était pas connue lorsque l'auteur en fit l'objet de ses recherches;

3o. Des applications de la théorie soit à la navigation, soit aux constructions hydrauliques à la mer.

Parmi les observations de M. Bremontier, il y en a une d'autant plus curieuse qu'elle devait être regardée comme inexplicable avant le travail que vient de faire M. Poisson sur le mouvement des ondes. Ce travail a fait voir que l'ébranlement d'une petite portion d'une masse fluide y produit deux systèmes d'ondes dont le premier disparaît promptement, et est suivi d'un second système dont les

prière, dans la partie inférieure de l'échelle thermométrique, entre o° et 4°, semblent contraires à sa théorie, puisque la vitesse d'écoulement diminue jusqu'à zéro, quoique, d'après les expériences des physiciens, ce terme ne soit pas celui de la plus grande condensation de l'eau. J'ajouterai encore que ces changemens de vitesse se font, entre 10o et 0°, avec beaucoup de régularité, et sans qu'on aperçoive aucun saut brusque à 4°, c'est-à-dire au moment où, par des causes qui nous sont inconnues, la densité de l'eau commence à diminuer, quoique la température s'abaisse.

ondes se meuvent avec une vitesse moindre et dépendante des dimensions du corps qui imprimé le mouvement au fluide, conformément à ce qu'a observé M. Bremontier. Les commissaires citent aussi comme dignes d'intérêt les remarques que cet ingénieur a faites sur la relation qui existe entre la longueur et la largeur d'une onde dans les changemens auxquels elle est assujettie à mesure qu'elle s'étend à la surface d'une eau tranquille; sur les dimensions qu'elle prend par l'action › continuée de la cause qui l'a produite, suivant que le bassin où elle se forme est plus ou moins étendu ou plus ou moins profond; sur les changemens qu'elle éprouve quand, après avoir commencé par des points où la profondeur est considérable, elle arrive dans des endroits où le fond se rapproche de la surface de l'eau, etc., etc. M. Bremontier admet dans son ouvrage que les agitations de la mer peuvent se faire sentir à une grande profondeur, et cite, à l'appui de cette opinion, plusieurs faits que les commissaires ont trouvés concluans : la partie de la théorie mathématique du mouvement des fluides, qui se rapporte à la profondeur des vagues, leur semble done mériter un nouvel examen. L'auteur donne des explications satisfaisantes de divers phénomènes constatés par l'expérience, tels que le retour périodique d'une lame plus considérable parmi celles qui le sont moins; le rcjaillissement d'une partie des lames à une grande haudans les circonstances qui donnent lieu à cet effet; la prompte destruction des talus sur lesquels brisent les vagues, etc., etc. Mais l'explication que donne M. Bremontrer de la barre ou mascaret, dans les fleuves, paraît laisser quelque chose à désirer.

teur,

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Quant aux applications que M. Bremontier fait de sa théorie à la pratique des constructions hydrauliques à la mer, les commissaires ont pensé qu'il était difficile d'en juger sans le secours d'expériences faites en grand, et se sont bornés à émettre le voeu que celles que M. Bremontier avait commencées soient reprises et complétées. A.

Sur un Phénomène de la Vision.

PAR SIR EVERARD HOME.

La faculté dont jouit l'œil de l'homme de s'adapter successivement, par le seul acte de la volonté à la vision distincte des objets diversement éloignés, beaucoup occupé les physiciens et les anatomistes. Les uns supposent que les procès ciliaires, les muscles extérieurs, etc., peuvent contracter le diamètre de l'oeil et allonger son axe, et croient trouver dans le même mécanisme les moyens de faire changer la convexité de a cornée; les autres admettent que la zone ciliaire, ains nommée par Zinn, permet aux enveloppes de l'œil de pousser momentanément le cristallin en avant; Bourdelotconjecture que la contraction de la pupille accroît la convexité de cette lentille; Young pense que ce changement de forme peut seul expliquer les phénomènes de la vision, et en conclut que la totalité ou du moins une partie de la capsule cristalline doit avoir une texture musculaire, tandis que Lahire, dont Haller et d'autres anatomistes célèbres ont adopté l'opinion, soutient que la contraction et la dilatation de la pupille sont les seuls changemens auxquels l'œil puisse être sujet. Il m'a semblé, au milieu de cè con

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