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§. I I.

Cafus refervati quibus ipfo facto annexa eft fufpenfio DD. Epifcopo refervata.

SUSPENSI

USPENSIONEM incurrunt tam Seculares quàm Regulares: 1°. Qui abfque fpeciali licentiâ DD. Epifcopi fcienter abfolvunt, five in foro pœnitentiæ, five extrà, pœnitentem ab hærefi, quæ publicam cum Ecclefiâ reconciliationem exigit.

2°. Qui non approbati, & extrà cafum neceffitatis, excipiunt Confeffiones. Item, qui à cafibus & cenfuris refervatis fcienter, vel ex ignorantiâ culpabili extrà mortis periculum abfolvunt pænitentem abfque licentiâ DD. Epifcopi.

3. Qui matrimonio jungunt Catholicum cum Hæreticâ, vel Hæreticum cum Catholicâ, aut Hæreticum cum Hæreticâ,

4°. Qui Parochianos non fuos ma trimonio jungunt, non obtentâ Parochi vel DD. Epifcopi licentiâ.

So. Qui, abfque DD. Epifcopi licentiâ, vagantes & domicilium fixum

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I I. I.

Cafus refervati DD. Epifcopo.

ARESIS, quo Cafu comprehenduntur, 1°. qui Ecclefiæ definitioni pertinaciter refiftendo, errorem fidei contrarium, coràm uno vel pluribus teftibus, exteriùs profitentur; vel etiam fcripto, quamvis fine tefte, adftruere nituntur. 2°. Qui legunt, abfque licentiâ, libros in quibus hærefis, vel impietas ex profeflo propugnantur; cum excommunica

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lia que ex confuetudine peffimâ certè & abolendâ, inter loquendum fæpiffimè proferuntur, nifi qui ea profert, inten. tionem expreffam habeat Deo maledicendi & renuntiandi.

3o. Profanatio SS. Euchariftiæ, non tamen indigna Communio; item, profanatio Chrifmatis, aut alterutrius Olei fancti.

4°. Divinatio, fortilegium, incantatio, atque omne magicum exercitium. Hanc refervationem incurrunt, non modò qui operationi magice vacant, fed etiam qui poftulando, requirendo, ipfi occafionem præbent. item, Qui Magos & Hariolos, feriò & adhibitâ iis fide, confulunt. Quin etiam excommunicationem ipfo facto annexam habet ac refervatam, fi juratum fit explicitum cum Dæmone pactum, aut facta fuerit expreffa ejus invocatio.

5. Sacrilegium, quo intelligitur violenta & atrox percuffio in Ecclefiâ, aut in alio loco facro aut benedicto. Item, Furtum rei facræ, atque etiam non facræ, depofitæ in loco facro vel benedicto. Hoc etiam cafu comprehenduntur fornicatio & adulterium, in Ecclefiâ, aliove loco facro aut benedicto commissa.

6o. Gravis percuffio Clerici, vel perfonæ Religiofæ, cum excommunica tione ipfo facto & refervatâ.

7°. Simonia realis, item confidentia, utraque occulta: in utroque Cafu comprehenduntur mediatores.

8. Concubitus cujuflibet perfonæ cum perfonâ Religiosâ, utraque refervationem incurrit.

9°. Ingreffus externarum utriufque fexûs perfonarum intrà fepta Monialium, & mulierum intrà fepta Monachorum, etiamfi ex aliquâ parte diruta fint.

10o. Incendium voluntariè factum, opere, mandato, auxilio, confilio.

11°. Effractio cum fpoliatione facra

rum Ædium, Monafteriorum ante publicam denuntiationem.

12°. Raptus virginum vel mulicrum honeftè viventium quo Cafu non raptor folus, fed & qui ei auxilium aut confilium præbent, comprehenduntur; cum excommunicatione ipfo facto & refervatâ.

13°. Inceftus in primo & fecundo gradu confanguinitatis vel affinitatis, Item, Stuprum violentum & lenocinium.

14°. Deteftabilia Bestialitatis, aur Sodomiæ etiam inter perfonas diverfi fexûs, crimina, nonmodò confummata, fed etiam actu ad id per fe ducente tentata. 15°. Homicidium voluntarium, vel per fe, vel per alium, five mandando, five confulendo.

16. Duellum: quo nomine intelliguntur omnes certantes in duello, qui ad illud provocant scienter, aut cooperantur; cum excommunicatione ipfo facto & refervata.

17°. In vitam Conjugis infidiofa machinatio, licet mors non fequatur.

18°. Procuratio abortûs, five foetus fit animatus, five non, licet abortus non fequatur. Item, Sumptio remediorum eo fine ut procuretur fterilitas, licet pariter non fequatur. In utroque cafu comprehenduntur qui dant confilia & fcienter remedia adminiftrant. Ineumdem cafum incidit Mulier vida quæ, verifimili abortûs periculo, fciens & volens, & cum abortûs intentione, fe objecerit, etiamfi effectus non fequatur.

gra

19°. Oppreffio Parvulorum ex propofito, vel ex gravi negligentiâ.

20°. Percuffio Patris, Matris, & aliorum Afcendentium, ficut foceri ac focrûs; cum excommunicatione ipfo facto & refervatá.

21°. Perjurium teftium coràm Judice Ecclefiaftico vel Laïco.

22°. Contractus Matrimonii clan

deftini; cum excommunicatione ipfo facto & refervata, incurrendâ etiam ab ipfis teftibus.

23°. In eâdem causâ Matrimonii, teftimonium falfum à contrahentibus aut ab aliis malâ fide, ac dolo præftitum, fcripto aut vivâ voce, ut à Miniftris Ecclefiæ Matrimonium in fe nullum benedicatur & celebretur; cum excommunicatione ipfo facto& refervatâ. 24°. Peccatum falfariorum tam monetæ quam Litterarum Ecclefiafticarum falfificatio autem Bullarum aut Litterarum Summi Pontificis ipfi refervatur. Item, Fabricatio aut fassi

ficatio, vel per fe vel per alium; contractuum, aut aliorum titulorum feu inftrumentorum.

Sacerdos confcius alicujus peccati mortalis contrà caftitatem exteriùs commiffi, etiamfi pro Cafibus refervatis approbatus foret, vel pofteà approbandus, non poterit complicem abfolvere à dicto peccato, etiam tempore Jubilæi; excipitur tamen mortis articulus, fi non adfit alius Sacerdos approbatus. Expedit autem quammaximè ut in pofterùm nullam ejusmodi complicis Confeffionem excipiat.

Des Vœux.

ES Confeffeurs étant affez fouvent confultés fur les Vœux, on a cru devoir en faire un article féparé, pour les mettre en état de réfoudre les difficultés qu'on peut leur propofer fur ce fujet, & de conduire fûrement les perfonnes qui ont contracté ces faints engagemens.

Le Vau eft une promeffe d'un plus grand bien, comme d'un jeûne, d'une aumône, &c. faite à Dieu librement & avec délibération.

On diftingue deux efpèces de vœux, les funples & les folemnels. Le Vau folemnel eft celui qu'on fait en recevant les Ordres facrés, ou en faifant Profeffion de Religion dans un Ordre approuvé par l'Eglife. Tout autre vœu fait en public ou en parti culier, eft réputé Vau fimple.

Oneft libre de ne pas faire des vœux: mais quand on les a faits, on doit les tenir; & ce qui n'étoit dans fon principe qu'un pur effet de la volonté, devient par la fuite une obli

gation étroite. C'eft pourquoi les Curés doivent avertir leurs Paroiffiens, & plus particulièrement ceux dont la piété ne feroit ne feroit pas affez éclairée, de ne jamais faire de vœux qu'après avoir pris l'avis de perfonnes prudentes & expérimentées; de peur que s'étant engagés légèrement, ils ne se trouvent expofés à s'en repentir, & à enfreindre leurs promeffes.

Un vœu folemnel fait par le motif d'une crainte griève & capable d'ébranler un homme conftant, ne feroit pas valide, fi cette crainte provenoit d'une caufe libre & étrangère: ainfi la Profeffion d'une fille qui n'auroit fait des vœux folemnels que par la crainte de fon père, qui la menaçoit de la tuer fi elle ne fe faifoit Religieufe, feroit nulle de plein droit. Il n'en feroit pas de même fi la caufe de la crainte étoit purement naturelle & intérieure un malade qui par la crainte de la mort promettroit à Dieu de fe faire Religieux, s'il revenoit

en fanté, feroit obligé d'accomplir fon veu après la guérifon. L'Eglife n'ayant point prononcé fur le vœu fimple fait par le motif d'une crainte grieve, on ne doit pas, dans la pratique, le regarder comme nul; mais cette crainte peut être un légitime fondement d'en demander & obtenir la difpenfe.

Ceux qui font en pouvoir d'autrui, ne peuvent s'engager par væu, fans le confentement de ceux qui ont droit fur eux, lorfque l'accompliffement du vœu pourroit préjudicier à leur autorité; ainfi une femme ne peut faire vœu d'un long pélerinage fans le confentement de fon mari. Ces fortes de vœux n'obligent que conditionnellement, c'eft-à-dire fuppofé qu'ils foient ratifiés par les parties intéreffées qui font en droit de les annuller, en déclarant qu'elles s'y oppofent.

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On ne doit pas facilement préfumer que ceux qui ont fait des vœux, ayant atteint l'âge de puberté, aient manqué de la délibération néceffaire pour s'engager. Il fuffit, pour être affûré de la validité de leur vou, qu'ils déclarent qu'ils l'ont fait avec connoiffance & intention de s'obliger, & on doit les en croire, à moins qu'ils ne foient abfolument imbéciles ou fcrupuleux: cependant fi le Confef feur juge qu'ils n'aient pas affez mûrement réfléchi avant de fe déterminer à un engagement fi important, il les renverra aux Supérieurs, qui pourront les difpenfer plus facilement, à raifon de la légèreté qui les a empêchés de prévoir toutes les confé

quences de leur obligation.

Le Pape peut feul difpenfer des vœux de chafteté perpétuelle, d'entrée en Religion, de pélerinage à Jérufalem, à Rome pour vifiter les tombeaux des Apôtres, & à Saint Jacques à Compoftelle: cependant l'Evêque peut en difpenfer, lorfqu'il Y lieu de douter file vœu a été fait avec la délibération néceffaire, quand il renferme une condition qui regarde l'avenir, & qui n'a pas encore été remplie. Il peut même, hors de ces cas, en difpenfer tous ceux qui feroient hors d'état de recourir à Rome, & généralement toutes les fois qu'il eft befoin de difpenfer promptement pour empêcher ou prévenir le scandale. Il n'y a point d'autres Vœux que ceux dont nous venons de faire l'énumération, qui foient réfervés au Pape. Le pouvoir de difpenfer & de commuer tous les autres vœux, appartient de plein: droit & eft réfervé à l'Evêque. Les Confeffeurs Nous renverront, ou à nos Vicaires Généraux, les Pénitens dont il feroit à propos de difpenfer ou de commuer les vœux, ou obtiendront les pouvoirs néceffaires à cet effet ; & les ayant obtenus, ils obferveront exactement ce qui leur fera prefcrit.

Les Confeffeurs qui trouveroient dans leurs Pénitens des vœux réservés au Pape, dont il feroit néceffaire de leur procurer la difpenfe, s'adrefferont à Nous, ou à nos Vicaires Généraux, pour apprendre de quelle maniere ils peuvent en obtenir le pouvoir, fans faire connoître les perfonnes dont il s'agit.

LA

De la Contrition.

A Contrition eft une douleur & une déteftation du péché commis, avec une ferme réíolution de n'y plus retomber. Cette difpofition eft d'une nécessité indispensable, & le Confeffeur ne peut abfoudre un Pénitent, s'il ne le voit touché d'un regret fincere d'avoir offense Dieu, & s'il ne lui paroît bien réfolu de s'abftenir du péché, & d'en éviter les occafions.

Pour exciter cette contrition dans le cœur des Pénitens, il leur propofera de la maniere la plus touchante, les motifs propres à leur faire concevoir des fentimens de douleur & de componction. Pour y parvenir, il imitera la conduite de Dieu, qui commence ordinairement par la crainte, afin d'introduire enfuite fon amour dans les cœurs. Ainfi il effrayera d'abord le pécheur par la vue des jugemens de Dieu & des peines de l'enfer puis il lui expofera les grands avantages dont le péché la dépouillé, la grace & l'amitié de Dieu, l'adoption de fes enfans, le droit à fon héritage, qu'il a perdu pour un plaifir d'un moment. Enfin il lui représentera l'injure qu'il a faite à Dieu infiniment aimable, les richeffes de fa bonté, de fa patience & de fa longue tolérance méprisées, le fang de Jefus-Chrift profané, & sa Paffion renouvellée par Les crimes.

Si le Pénitent étoit infenfible à des motifs fi preffans, il faudroit lui différer l'abfolution, lui ordonnant de demander souvent à Dieu la contrition, & lui prescrire quelques exer

cices de piété, quelques bonnes œuvres, &c. pour l'obtenir.

Pour s'affurer de la contrition du Pénitent, il ne faut pas s'arrêter à ses paroles, ni même à ses larmes & à fes foupirs; ces marques font trop équivoques: il faut examiner si c'est l'efprit de Dieu, & des motifs furnaturels qui le touchent; s'il ne s'ap proche point du tribunal de la Pénitence par coutume, ou par néceffité; s'il a pris du temps pour s'exciter à la contrition; s'il l'a demandée à Dieu; s'il a une ferme résolution & un vrai defir de changer de vie, & de quitter les occafions du péché, s'il reçoit volontiers la pénitence & les avis qu'on lui donne; s'il déclare fes fautes avec humilité; s'il ne les excufe ou diffimule point; s'il détefte de tout fon cœur tous les péchés morrels, fans en excepter un seul; s'il est difpofe de perdre à l'avenir tout ce qu'il a de plus cher, plutôt que de commettre le péché, qu'il doit haïr plus que tous les maux du monde. On doit tenir pour fufpecte la douleur de ceux qui fe confeffent prefque fans aucune préparation, qui se présentent au facré tribunal avec hauteur, qui témoignent de l'indignation quand le Confeffeur veut connoître l'état de leur confcience, qui conteftent avec lui, & qui racontent leurs péchés comme choses indiffe

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