Cometérium peregrinórum tuórum cæleftis pátrix incolátum expectantium benignus purífica & reconcília; & hîc tumulatórum & tumulandórum córpora de poténtia & pietáte tuæ refurrectiónis, ad glóriam incorruptiónis non damnans, fed gloríficans refufcita; Qui venturus es judicáre vivos & mortuos, & féculum per ignem. . Amen, BÉNÉDICTION DU MÉTAL POUR LA FONTE D'UNE CLOCHE. SI le lieu où fe fait la fonte n'est pas trop éloigné de l'Eglife, il fera bon, avant de couler le métal, de faire les Prières fuivantes, pour demander à Dieu qu'il y donne fa bénédiction. Le Prêtre, revêtu d'un Surplis & d'une Etole blanche, ira au lieu où fe fond le métal. Y étant arrivé, il dira : . Adjutórium noftrum, &c. . Qui fecit, &c, *. Dóminus vobifcum; . Et cum fpíritu tuo. Orémus, ER interceffiónem beáta María Vírginis & ómnium Sanctórum, effunde, quæfumus, Dómine, benedictiónem tuam super opus cultui tuo præparátum ; & præsta, ut fignum fiat ad congregandos fidéles in laudem & glóriam nóminis tui; Per Chriftum Dóminum noftrum. B. Amen. En difant, benedictiónem, il fera un figne de croix fur le fourneau. Enfuite il l'afperfera d'eau bénite. Lorfque Lorsque le métal aura coulé avec fuccès, il dira : . Sit nomen Dómini benedictum, R. Ex hoc nunc & ufque in féculum. Orémus. BENEDIC, quæfumus, Dómine, fufum hoc ad ufum Eccléfiæ tuæ metallum ; ut ad ea quæ recta funt, iftius Campánæ pulfu, pópulus tuus promoveátur, & falútis fuæ optátum confequátur effectum; Per Chriftum Dó minum noftrum, . Amen. R. ORDRE POUR LA BÉNÉDICTION DES CLOCHES. AVANT cette Bénédiction, il faut fufpendre la Cloche dans la Nef, enforte qu'on puisse aller librement autour, la laver en-dedans & au-dehors, & y faire les onctions. On mettra devant la Cloche un fauteuil pour le Célébrant, & des fiéges ou tabourets à côté du fauteuil, pour les Miniftres. On arrangera d'autres fiéges fur deux lignes pour le Clergé. A l'extrêmité de ces deux lignes feront deux fiéges, placés vis-à-vis du fauteuil du Célébrant, les deux perfonnes choifies pour donner le nom à la Cloche: Au milieu des fiéges difpofes pour le Clergé, on dressera un pupitre pour l'Evangile. pour On préparera à la gauche du fauteuil une crédence fur laquelle on pofera le livre des Evangiles & ce Rituel; un vafe d'eau nette pour être bénite, & qui être bénite, & qui en contienne affez pour laver la Cloche, tant en-dedans qu'au-dehors; deux grands afperfoirs; quatre ferviettes blanches pour l'effuyer; II. Partie. L un petit vafe dans lequel il y ait du fel; les vaiffeaux de l'Huile des Infirmes & du faint Chrême; du coton ou des étoupes pour effuyer les onctions; la navette garnie de pafilles d'encens, & de myrrhe (fi l'on peut en avoir); un baffin fur lequel il y ait de la mie de pain, avec une aiguierre & une ferviette. Tout étant ainfi difpofé, le Prêtre qui aura reçu la commiffion de bénir la Cloche, s'étant revêtu d'une Aube, d'une Etole croisée & d'une Chape blanches, & les Diacre & Sous-Diacre des ornemens de leurs Ordres, fe rendra proceffionnellement à l'endroit préparé pour la Cérémonie, précédé d'un Thuriféraire, de deux Acolythes portant des chandeliers avec des cierges allumés, du Crucifère portant la Croix, du Diacre & du Sous-Diacre; il fera fuivi de deux Choristes, revêtus de Chapes blanches, & du refte du Clergé, en habit de Chœur. Tous, en arrivant, fe rangeront devant les fiéges qui leur feront préparés; les deux Acolythes mettront leurs chandeliers fur la crédence, & s'y tiendront debout, ayant le Thuriféraire au milieu d'eux; & les deux perfonnes choifies pour donner le nom à la Cloche, s'en étant approchées, le Célébrant, debout & découvert, leur dira: Sous l'invocation de quel Saint, ou de quelle Sainte, fouhaitez-vous qu'on béniffe cette Cloche? Ils répondront: Sous l'invocation de Saint ou de Sainte N. Puis ils falueront le Célébrant, & retourneront à leur place: enfuite le Célébrant, affis, pourra faire aux affiftans l'Exhortation fuivante, ou quelque autre femblable. IL EXHORTATION. eft bon, Mes très-chers Frères, de vous expliquer dans quel efprit la Cérémonie que nous allons faire a été instituée, & de vous rendre sensibles les mystères que renferment les actions qui la compofent. Je vous crois trop inftruits pour qu'il foit befoin de vous dire que l'Eglife ne penfa jamais qu'elle pût, par les prières, imprimer aucune fainteté, ni aucune vertu intérieure à des créatures purement matérielles : & ce feroit fe tromper, que de regarder l'ablution que nous allons faire de cette Cloche, & les onctions que nous y ferons enfuite, comme une espèce de Baptême & de Sacrement qui opère fur ce métal une vraie & réelle fanctification. Il en eft de cette Bénédiction, comme de celle des autres chofes qui fervent au culte des Autels: on les bénit, c'eft-à-dire, qu'on les dédie, qu'on les confacre au service du Seigneur, & qu'une fois destinées à des ufages faints & religieux, elles ne peuvent plus, fans crime, être employées à des ufages profanes: & ce qui nous les rend en même-temps refpectables, ce font les mystères que l'Eglife a en vue dans ces fortes de Bénédictions, & qui ne font autres que les différens moyens de justice & de perfection, figurés par ces Rits purement extérieurs & fenfibles, dont elle fe fert pour élever nos efprits & nos cœurs aux chofes invifibles & fpirituelles. Car pour nous renfermer dans l'objet de la Cérémonie qui nous rassemble, les Cloches ne font en elles - mêmes qu'un inftrument qui fert à avertir les Fidèles que l'heure des Divins Offices approche: & quand elles ne feroient pas bénites, ne pourroient-elles pas être employées à cet ufage? Mais l'Eglife, pour les faire fervir au Seigneur, les tire du rang des chofes communes, pë une confécration folennelle; &, voulant que tout ce qu'elle fait tourne au falut de fes enfans, elle les inftruit par cette confécration même. Si un vil métal eft lavé & purifié de fes fouillures pour être plus digne de Dieu, combien plus pur ne doit point être un Chrétien fanctifié par l'eau de la régénération? Si l'Huile Sainte découle fur la Cloche, l'onction de la grace, & la vertu du Saint-, Esprit, figurées par le faint Chrême & l'Huile des Infirmes, ne doivent-elles pas être plus fenfibles dans nos ames, fi fouvent fanctifiées par les Sacremens du falut? Que nous figurent ces fignes de Croix fi souvent répétés dans cette Bénédiction? si ce n'est que nous sommes confignés à Dieu par la Paffion de fon Fils; que fa Croix qui fait le fondement de nos espérances, doit faire ici bas toute notre gloire; & que pour aller par elle à JesusChrist, il faut la porter après lui. Enfin l'encens qui fume fous la Cloche, ne nous exprime-t-il pas la bonne odeur d'une vie fainte, & la ferveur de nos prières, qui, comme un parfum doux & fubtil, doivent s'élever jusqu'au thrône de Dieu ? La Cloche elle-même, par le fon qu'elle rend, nous apprend que notre voix doit fans ceffe louer le Sei gneur, le bénir, l'adorer; & les différentes modulations que peuvent rendre ces inftrumens harmonieux, ne nous inspirent-elles pas, felon les occafions, les affections différentes d'un cœur Chrétien? Agités plus gaiement ou plus pompeufement dans les grandes folennités, ils nous font penfer à ces fêtes éternelles de la célefte Sion, dont rien n'interrompra la joie. Un fon plus grave & plus entrecoupé nous avertit des infirmités de nos Frères, & nous intéresse à leurs befoins fpirituels & temporels ; & une lugubre harmonie nous annonce leur trépas, & nous fait fouvenir que nous mourrons nous-mêmes. Cette courte expofition des Cérémonies dont vous allez être |