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gion de l'Etat; mais la tolérance a déjà trouvé quelques avocats, soit dans les conversations, soit dans les écrits: elle a même des partisans dans le congrès; mais on craint de mécontenter le clergé, ainsi que la classe du peuple ignoraute et superstitieuse. Il est de fait qu'on écrit sans contrainte sur toutes les matières abstraites; mais on y respecte les actes du gouvernement et la religion. Il n'y a ni inquisition, ni licence. Les Américains du sud reconnaissent le pouvoir spirituel du pape, mais ils ne pensent pas qu'il ait aucun droit de s'immiscer dans les affaires temporelles. Sa bulle en faveur du roi d'Espagne contre les colonies, qu'on peut regarder presque comme une excommunication, u'y a produit aucun effet.

Avant la révolution il n'y avait pas à beaucoup près autant de moines et de religieuses à Buenos-Ayres que dans les autres possessions espagnoles. Le nombre en est encore diminué; il y eut d'abord une loi positive qui défendait de faire des vœux, mais elle fut ensuite rappelée, et les vœux furent permis de nouveau, avec quelques modifications qui furent généralement approuvées. Peu de jeunes gens s'appliquent à l'étude de la théologie depuis que d'autres carrières plus profitables sont ouvertes à leur ambition. La plupart des ecclésiastiques sont Européens; ceux qui sont nés Américains prennent aux événemens de la révolution un intérêt aussi vif que les autres citoyens.

Ce n'est qu'avec prudence que les Américains out procédé aux améliorations dans leurs lois municipales. Le nombre des charges a été considérablement diminué, et ils ont établi une res ponsabilité plus directe. Le système judiciaire a perdu presque tous les traits qui n'étaient point en harmonie avec les principes d'un gouvernement libéral. Toutes les lois barbares ont été abolies; le commerce des esclaves est prohibé pour l'avenir; tous les titres de noblesse ont été supprimés, ainsi que le droit d'aînesse.

Dans la constitution provisoire, ils ont reconnu tous les principes d'un gouvernement libre et représentatif. Ils out bien laissé subsister quelques abus; mais ils allèguent la nécessité des temps, et se promettent de les extirper dans la constitution définitive, que toutes les classes des citoyens attendent avec im

patience. L'exemple de la France les a garantis de la précipitation. Ils ont suivi celui des Etats-Unis en opérant graduellement les réformes.

Ils pensent qu'après avoir acquis leur indépendance par les armes, rieu n'est plus intéressant pour eux que l'éducation de leur jeunesse. Avant la révolution, le gouvernement espagnol avait restreint, autant qu'il était en son pouvoir, tous les moyens d'élever les jeunes gens. Il y avait un collége à Cordova, où ceux qui se destinaient au barreau et à l'Eglise complétaient leurs études sous l'influence monacale. Depuis la révolution, on avait Ouvert à Buenos-Ayres un college appelé le collège de l'union; mais il fut bientôt converti en une caserne pour les soldats. Mais dans ce moment on prépare à grands frais un immense bâtiment, qui est destiné à l'éducation de la jeunesse. Ce collége devait s'ouvrir en mai ou juin 1818, et on devait y régler les principes de l'instruction sur un plan moderne et libéral. La bibliothèque publique est dans un bâtiment adjacent à celui-ci; elle est composée de vingt mille volumes, la plupart rares; elle est formée de celle des Jésuites, de celles de différens monastères et de donations individuelles. Elle a été augmentée derniè rement de quelques milliers de volumes, apportés à Buenos-Ayres par M. Bompland, le compagnon du célèbre Humboldt.

Outre l'université de Cordova, où il y a plus de cent cinquante étudians, il existe encore dans toutes les principales villes des écoles publiques. A BuenosAyres, avec l'académie et le collége, il y a encore huit écoles publiques aux frais de la ville; elles coûtent anuuellement environ sept mille dollars, pour l'instruction de huit cent soixante-quatre écoliers, d'après le dernier recensement. Il y a encore cinq autres écoles exclusivemeut destinées aux enfaus des pauvres. Celles-ci sont à la charge des différens monastères; il y a aussi dans la campagne des écoles de paroisse, à l'entretien desquelles on a affecté une portion des dîmes. Il est difficile de rencontrer à Buenos-Ayres un enfant qui ne sache pas lire et écrire. On ne doit pas non plus passer sous silence les deux académies militaires entretenues par le gouvernement à Buenos-Ayres et à Tucuman, où il y a un grand nombre de jeunes gens élevés pour devenir officiers.

Aucun livre n'est prohibé chez les Américains du sud; ils ont une traduction espagnole du nouveau testament; c'est avoir fait un grand pas vers l'émancipation des esprits. Plusieurs libraires ont fait des fortunes; ce qui prouve que le nombre des lecteurs est augmenté. On connaissait à peine l'imprimerie à Buenos-Ayres, il y a huit ans; aujourd'hui il y a trois imprimeurs, et l'un d'eux occupe quatre presses.

Les trois gros volumes in-8° qu'a fait imprimer M. Dean-Funes, le vénérable historien du pays, peuvent être regardés comme une grande entreprise, si l'on considère que l'art de la typographie est encore dans l'enfance dans cette partie du monde.

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On y publie trois journaux hebdomadaires qui sont fort recherchés dans les Provinces-Unies. Tous trois professent des principes de liberté et de républicanisme; autrement, ils n'auraient point de lecteurs. L'année passée un journal parla de rétablir les Incas du Pérou, et fut mal reçu. On croit pouvoir assurer qu'aucune proposition du rétablissement du pouvoir héréditaire n'y serait écoutée. Le langage ordinaire lui-même est tout-à-fait changé. On y parle de l'Etat, du peuple, de la patrie, comme aux Etats-Unis, ce qui prouve l'intérêt que chacun prend aux affaires publiques. Le premier principe qu'ils professent est que « tout pouvoir émane du peuple. › C'est la première chose qu'apprennent les enfans avec leur catéchisme; et il est naturel de penser que la passion de la liberté doit s'accroître chaque jour. Pour le prouver il suffit d'un fait : c'est que le nombre des votans augmente à chaque élection. En s'habituant à l'exercice paisible et régulier du droit de choisir ceux qui doivent être investis de l'autorité, les Américains s'abstiendront peu à peu de ces tumultes qui accompaguent souvent les élections. Ils apprendront à souffrir avec patience plutôt que de troubler l'ordre de la société. Il n'y a eu aucun désordre depuis l'élection des derniers directeurs; et ces désor dres ont été rarement suivis de l'effusion du sang.

Il y a cela d'heureux qu'avant la révolution la vice-royauté de Buenos-Ayres différait des autres contrées de l'Amérique en ce qu'il ne s'y trouvait que très-peu de noblesse. Une autre circonstance très-favorable à la bonne admi

Annuaire hist. pour 1818.

nistration des affaires publiques, c'est que plusieurs individus sont descendus sans orgueil des hautes dign ités dont ils avaient été revêtus pour remplir avec zèle des emplois inférieurs. On cite à cet égard le général A. Balearce, un des premiers directeurs, qui aujourd'hui commande en second sous le colonel Saint-Martiu. Le colonel Alvares, qui fut autrefois directeur, sert à présent dans l'administration, sous le chef du département de la guerre. Les généraux Azcuenega et Rondeau, qui furent présidens du congrès, occupent de simples emplois; d'autres, qui ont occupé le même poste, se sont retirés des affaires et s'honorent du titre de citoyen.

Les Provinces-Unies ont de grands moyens de défense; la nature et l'étendue de la contrée donnent aux habitans de nombreux avantages pour résister à l'invasion d'une armée; ils peuvent emmener leurs troupeaux hors de la portée de l'ennemi. La grande quantité de chevaux et de mulets qu'ils possèdent leur donne la faculté de transporter rapidement leurs défenseurs à l'endroit qui est menacé, ce qui est un grand avantage sous le point de vue militaire.

Les villes, quoique non fortifiées, et les maisous mêmes sont construites de manière à donner des moyens puissans de défense; c'est ce qu'a éprouvé l'armée anglaise sous le commandement du général Whiteloke, à l'attaque de Buenos. Ayres.

Les commissaires ont rencontré partout le même accueil, et le peuple leur a paru fort attaché aux Américains des Etats-Unis.

Rapport de M. Bland sur le Chili.

(Par extrait.)

M. Bland, en conséquence des instructions du président des Etats-Unis, qui lui furent laissées par ses collègues, MM. Rodney et Graham, partit de Buénos-Ayres pour le Chili le 15 avril 1818, et arriva le 5 mai suivant à Saint-Jago, après un trajet de neuf cents milles."

Le secrétaire d'Etat dom Antonio Jose Irisary le présenta au suprême directeur dom Bernardo O'higgins.

Dans les différentes entrevues que M. Bland eut avec le suprême directeur, il lui parla des bonnes dispositions du gouvernement des Etats-Unis à l'égard

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des indépendaus da Chili, en ajoutant que la formation d'un congrès pour parvenir à l'établissement d'un système représentatif lui paraissait devoir être d'un grand avantage pour les Chiliens.

Le directeur répondit qu'il était fort sensible à la bonne amitié des Etats-Unis; qu'il était bien dans ses intentions de donner un gouvernement libre à ses concitoyens, mais qu'il devait avant tout les délivrer de leurs ennemis, les temps présens lui paraissant peu propres à l'exécution d'un si grand dessein.

Il témoigna en outre le désir que le gouvernement des Etats-Unis fût le premier qui reconnût l'indépendance des Chiliens; disant que ceux-ci, par reconnaissance, ne pourraient refuser de donner la préférence aux Américains pour le commerce extérieur; ce à quoi M. Bland répliqua que sa mission n'avait point pour objet les intérêts du commerce; que son gouvernement désirait seulement d'être éclairé sur la véritable situation du Chili, sur ses institutions et sur ses ressources: mais qu'au surplus, les renseignemens qu'on lui donnerait seraient purement confidentiels, à moins que M. le directeur ne consentit à leur publicité.

Le directeur suprême O'higgins se décida pour la publicité de ces renseignemens, et ordonna qu'il serait dressé un document officiel concernant la situation du Chili. Ce document fut remis à M. Bland.

Pendant les conférences entre M. Bland et O'higgins, M. Bland exposa à M. le directeur les motifs qui avaient engagé son gouvernement à s'emparer de l'ile d'Amélie, et à chasser les aventuriers qui occupaient Galvestown.

Le directeur ignorait où étaient situées l'île d'Amélie et Galvestown. M. Bland lui montra leur position, et O'higgins approuva les ordres qu'avait donnés le président des Etats-Unis, en ajoutant que ses concitoyens étaient à l'abri de toute imputation injurieuse relativement à leur conduite maritime, puisqu'à l'exception de quelques bateaux pêcheurs, ils n'avaient point de marine.

M. Bland lui dit aussi que l'Angleterre avait interposé sa médiation auprès des souverains alliés de l'Europe pour qu'ils protégeassent un accommodement entre I'Espagne et ses colonies; et que le plan proposé était le même que celui qui avait été rejeté par les cortès. Le directeur lui

répliqua que toutes les tentatives à ce sujet n'auraient jamais aucuu succès, à moins que préalablement on ne reconnût l'indépendance des Américains du sud.

M. Bland, après avoir reçu les documens qui lui avaient été promis, quitta Saint-Jago le 10 juillet 1818, se rendit à Valparaiso, d'où il partit le 15 da même mois, et arriva, après avoir doublé le cap Horn, à Philadephie le 29 octobre.

Les communications que M. Bland a reçues du directeur O'higgins occupent peu de place dans son rapport sur la situation du Chili; mais, en revanche, il donne une description fort étendue de cette partie de notre hémisphère.

M. Bland donne au Chili une étendue de côtes de mille milles, non-compris la terre de Magellan, ou le nouveau Chili. Il y a, dit-il, d'excellens ports pour le commerce. Le pays est fertile en grains, vin et huile. On y trouve de l'or, de l'argent, du cuivre et de l'étain. La population est d'environ un million deux cent mille âmes, dont huit cent mille sous l'influence des patriotes, et quatre cent mille sous la juridiction des royalistes. Il y a dans tout le Chili, à peu près cinquante mille esclaves indiens, dont très peu sont de race africaine. Les arts mécaniques et l'agriculture y sont encore daus l'enfance. Les principaux articles d'exportation sont les métaux ci-dessus dits, le blé, le chanvre, les cuirs, les peaux de chinchilla, les figues et les raisins. On estime à 4,000,000 de dollars la valeur des marchandises importées dans l'année 1817, savoir: à 2,000,000 celles importées d'Angleterre, un million celles venues des Etats-Unis, et un million celles de Buenos-Ayres. Quant aux marchandises d'Europe, M. Bland pense qu'on y préfère celles de France et d'Allemagne. Il n'y a que trois grandes routes dans tout le Chili. Le désert d'Atacama qui a trois cents milles en étendue, le protége contre une invasion dirigée du Pérou, par terre. L'archipel d'Ancud ou Chiloé est composé de quarante-sept iles; la pêche y est d'un grand rapport, et cet archipel peut devenir une pépinière d'excellens marins. Le peuple chilien, dit monsieur Biand, est bon, affable, brave et ignorant. Il porte à quarante mille âmes la population de la capitale Saint-Jago.

Les royalistes sont en possession de

Penco, de la Conception, de Valdipa et Chiloé.

Il estime à six mille hommes l'armée des indépendans, dont deux mille sont des nègres de Buenos-Ayres. Il n'y a dans cette armée aucun officier chilien au delà du rang de capitaine, sice n'est O'higgins, lui-même, qui est général de brigade sous les ordres de Saint-Martin et le colonel Raymond Fryere.

Les Chiliens n'ont que deux ou trois bâtimens de peu d'importance. Mais ils attendent depuis fort long-temps deux vaisseaux de guerre, le Saint-Martin et le Chacabuco, qui sont en construction à New-Yorck. Il faudrait que les Chiliens possédassent une marine supérieure pour envahir le Pérou. Le désert d'Atacama leur interdit cette invasion par terre.

Il y a dix mille moines ou religieuses au Chili, et le clergé possède un tiers des propriétés du pays.Outre cela il perçoit encore la dime et les annates ou les premiers fruits, ce qui rapporte à chachaque curé deux ou trois cents dollars par an.

La partie la plus intéressante du rapport de M. Bland est celle où il donne l'histoire de la révolution du Chili et des différens partis qui se sont élevés parmi les patriotes.

Il paraît que les révolutionnaires étaient d'abord divisés en deux partis puissans. A la tête de l'un étaient les Carreras; et les Larrains formaient l'autre, avec O'higgins à leur tête. Au commencement ce fut la faction Carrera qui prévalut; mais il semblerait qu'elle mit peu d'habileté dans le maniement des affaires, car à la bataille de Racanga, qui eut lieu le 2 octobre 1814, contre les royalistes, les patriotes furent entièrement défaits et s'enfuirent jusqu'aux Andes. Mais ils furent ralliés à Mendoza par Saint-Martin. Celui-ci se joignit à la faction Larrain, reçut de Buenos-Ayres un renfort de deux mille nègres, traversa les montagnes, défit les royalistes à Chacabuco, le 12 février 1816, et fit prisonnier leur général commandant Marco. C'est de cet événement qu'on peut dater la deuxième époque de la révolution du Chili. Le parti Carrera perdit toute son influence. Les Larrains, ayant O'higgins à leur tête, s'emparèrent de l'autorité, et parvinrent à confirmer leur pouvoir par la nouvelle victoire qu'ils remportèrent sur les royalistes à Maipo Il est fâcheux de voir que leur gloire fut souil

lée par la condamnation à la peine de mort de deux citoyens des plus distingués du parti de Carera. Il est vrai qu'ou employa les formes judiciaires; mais il est toujours constant que ces deux citoyens furent sacrifiés à la vengeance du parti Larrain.'

La plus grande intimité subsiste entre les deux gouvernemens du Chili et de Buenos-Ayres. Mais M. Bland est d'avis qu'elle ne peut durer long-temps, parce que, dans les services réciproques qu'ils peuvent exiger l'un de l'autre, tout le désavantage est du côté des Chiliens.

Ce ne fut qu'au commencement de la révolution et sous la faction des Carreras que l'imprimerie fut introduite au Chili. Avant cette époque,aucun livre ne pouvait y pénétrer avant d'avoir été approuvé par l'iuquisition en Espagne ou à Lima.

La première gazette fut appelée l'Aurore; elle s'imprimait toutes les semaines avec une presse qu'on avait fait venir de New-Yorck, et qui était dirigée par trois citoyens des Etats-Unis.

A présent il s'imprime quatre journaux hebdomaires à Saint-Jago, et il n'y en point ailleurs dans tout le Chili. Le gouvernement fait les premiers frais de l'impression.

Le lecteur peut se ressouvenir qu'après la bataille de Maipo, le vice-roi du Pérou voulut traiter avec les patriotes pour un échange de prisonniers, et qu'il envoya pour cet effet un officier à Valparaiso et à Saint-Jago.

Mais les royalistes n'avaient plus de prisonniers chiliens. Ceux-ci avaient été confinés dans une des îles de l'Archipel de Chiloé, où les patriotes avaient été les délivrer.

Les patriotes, au contraire, retenaient huit mille prisonniers royalistes, et proposèrent de les échanger contre autant d'indépendans de Buenos-Ayres, que les royalistes avaient en leur pouvoir : mais les négociations furent interrompues par les expressions de mépris dont se servireut les royalistes en traitant avec les autorités patriotes.

En parlant accidentellement du Pérou, M. Bland dit, dans son rapport, que la population de ce pays se compose d'un tiers de blancs et deux tiers de noirs ou d'hommes de couleur, et qu'en général ces derniers sont aussi instruits que les blancs.

APERÇU STATISTIQUE ET COMPARATIF

DES PRINCIPALES PUISSANCES DE L'EUROPE ET DES ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE, AU COMMENCEMENT DE 1818.

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