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d'artillerie. Tous les habitans étaient sous les armes. Les jeunes filles, couronnées

pour augmenter les fortifications de Porto-Ferrajo. Les travaux ont été continués jusqu'en 1958, en sorte que l'on a fait de cette place une des forteresses les plus considérables de l'Italie. Elle est composée de neuf bastions et de beaucoup d'ouvrages, et défendue en outre par deux forts, la Stella et le Falcone. Il y avait encore au-dehors un autre fort nommé S. Giov. Batista, qui a été démoli.

Cette place, fermée par son port du côté de la mer, est séparée du reste de l'île par un canal creusé à main d'hommes, sur lequel est un pont. Elle avait ordinairement une garnison de 500 hommes.

Ses habitans font le commerce de sel, de marbre, de granit, de thon et autres poissons. Sa tonnellerie et ses salines sont d'un revenu considérable. On y compte trois églises. Il y avait en outre autrefois un couvent et deux oratoires de confréries.

Porto-Longone (en latin Portus-Longus) est une petite ville située sur la côte orientale de l'île, à une lieue de Porto-Ferrajo. Elle faisait partie du département de la Méditerranée, et

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de fleurs, les cheveux relevés, tressés avec des rubans; les premières, vêtues

était le chef-lieu de canton de l'arrondissement. Conformément au traité fait avec le roi de Naples, les Français en prirent possession en 1801. On y compte 1500 habitans.

Porto-Longone a aussi un bon port; la forteresse, construite sur un rocher, en est presque inaccessible. Elle faisait autrefois partie de la principauté de Piombino, et le roi de Naples avait le droit d'y entretenir une garnison. On commença à la bâtir en 1611, par ordre de Philippe III, roi d'Espagne. Elle fut prise par Français en 1646, et reprise par les Espagnols en 1650. Elle est à trois lieues de Piombino. L'objet principal d'exportation est le poisson.

les

Il y a au-dessous une petite bourgade dont les habitans tirent de la pêche leur principale

subsistance.

Rio, chef-lieu d'un canton de Porto-Longone, est une bourgade qui compte mille huit cents habitans. Ses environs sont peu cultivés, parce qu'on s'y occupe exclusivement de l'exploitation de ses belles mines de fer, Ces mines offrent un résultat fort intéressant pour le commerce: elles donnent soixante-quinze à quatre-vingt

de robes blanches; les autres dans le simple costume du pays, le chapeau de

cinq pour cent d'excellent fer, égal à celui de Suède et de Sibérie. En 1534 ce petit pays fut saccagé par le corsaire turc Barberousse, qui emmena tous les habitans en esclavage.

Campo, village qui se trouve dans le canton de Marciana, a mille sept cents habitans.

Campo-Livieri est un autre village dont les habitans retirent en grande partie leur subsistance de la culture de leurs champs et de leurs vignes.

Les petites bourgades de Saint-Jean, SaintHilaire, Saint-André et de Pomonte, doivent à leurs vignobles de très-gros profits.

Les salines que l'on exploite sur la côte maritime de Porto-Ferrajo, faisaient autrefois une des parties les mieux assurées des droits régaliens du souverain. Ces salines présentent des avantages beaucoup plus grands que celles de Castiglione di Maremma, dans la principauté de Piombino, parce que le sel s'y prépare sans que l'on ait besoin de bois, et que la chaleur seule du soleil opérant le degré de dessiccation, convenable, il est d'une excellente qualité.

Ces salines sont de deux espèces :.1.° celles

paille noire, le corset blanc, la jupe cour te, rouge ou bleue, vinrent lui offrir leurs corbeilles de fleurs et lui baiser la main. Il se rendit ensuite à l'église, où des actions de grâces furent rendues à l'Eternel. Le 19, S. M. se transporta à Marciana superiore. Là les mêmes scènes se répétèrent. C'était le jour de l'Ascension; et la joie de ces insulaires, pieux et aimans,

nommées alla Paesana, d'où l'on tire des morceaux de sel plus gros et plus bruts; celles delle Chiaje et delle Lazeretto.

2. Celles appelées alla Trapanese, dont les fosses sont revêtues de pierres. L'eau de la mer s'y évapore, et les morceaux de sel qu'on en tire sont plus minces et d'aussi bonne qualité, pour ne pas dire d'une qualité supérieure encore, de même que les salines de Saint-Rocco et dell' Annunziata.

Tel était l'état exact de l'île lorsque l'Empereur vint l'habiter. L'on verra tout ce que pendant dix mois il y fit exécuter de travaux, et ce que serait devenu ce sol ingrat si S. M. eût consacré à l'embellir et à l'améliorer plusieurs années d'une vie que réclamait le grand peuple.

excitée par tout ce qu'inspiraient à leur âme les cérémonies augustes de la religion, ne se manifestait que d'une manière plus touchante encore.

A Poggio, où l'Empereur se rendit ensuite, puis à Saint-Pierre de Campo, puis enfin à Saint-Hilaire de Campo, mêmes transports, même ivresse : partout des Te Deum au bruit des boîtes, dont les coups sont plus forts que ceux de pièces de trente-six. C'est un usage établi depuis bien long-temps dans le pays.

S. M. revint le soir à Saint-Pierre de Campo, où elle coucha. Le 20, à quatre heures du matin, elle se dirigea vers la marine de Campo, où elle s'embarqua sur la speronade la Caroline, pour se rendre à l'île appelée Pianosa.

Dans son voyage, et en s'arrêtant dans le moindre village, l'Empereur n'avait qu'un but, qu'une pensée; c'était de semer des bienfaits autour de lui, de découvrir de nouvelles sources de prospé

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