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Ce fut dans le moment critique où les hôpitaux avaient besoin de toutes leurs ressources, lorsqu'ils venaient de faire face, par le zèle extrême des administrateurs, aux dépenses occasionnées par l'ad. mission des malades militaires français et étrangers, qu'ils furent menacés, pár la loi du 5 décembre relative à la remise des biens des émigrés, de perdre la majeure partie de ceux qu'ils avaient obtenus par l'effet des lois de nos assemblées natio. nales.

L'Empereur a doublé les secours accordés aux sociétés de charité maternelle : cette institution est son ouvrage; pourquoi faut-il que celle qui en était l'auguste protectrice ne soit pas encore rendue à nos vœux!

...Les dépôts de mendicité sont de grands moyens de secours publics : cette importante création de l'Empereur était menacée; elle recevra tous les développemens dont elle est susceptible.

Les hospices, qui sont d'une si haute importance pour recueillir nos militaires malades ou blessés, ont prodigieusement souffert dans les départemens ouverts à l'invasion des ennemis; le gouvernement s'occupe d'améliorer leur situation. La liquidation des charges de guerre, sur le produit des centimes extraordinaires de 1813 et 1814, ordonnée par

l'Empereur, va procurer à ces maisons des ressources considérables.

TRAVAUX PUBLICS.

L'Empereur a toujours fait consister une partie de sa gloire à élever des monumens qui attestent la richesse et la grandeur de la nation, à ordonner des travaux dont l'exécution fût une source de prospérités.

Les peuples voisins qui, pendant quelques années, ont été agrégés à l'empire, ont en partie profité des fruits de ce système.

Les belles routes des Alpes, le pont de Turin, celui de la Doire, le canal de Mons, les écluses d'Ostende, le bassin maritime d'Anvers, sont les meilleures réponses qu'on puisse faire à ceux qui disent que la spoliation des la spoliation des pays où nous pouvions pénétrer, était le but de nos conquêtes. Désormais la France devra seule recueillir les bienfaits d'une administration vigilante. Chez nous les travaux n'avaient jamais cessé, même pendant la guerre, d'avoir beaucoup d'activité : que ne devons-nous pas espérer de la protection particulière de l'Empereur, pour cette source de la pros

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La France est du petit nombre de ces nations privilégiées qui peuvent, pour ainsi dire suffire à elles-mêmes : l'agriculture lui fournit abondamment ce qui est nécessaire à la subsis→ tance de ses habitans; et les manufactures versent dans la consommation tout ce que le luxe du riche et les besoins du peuple peuvent désirer.

La nature avait donc tout préparé pour la prospérité de la France; mais des institutions dont l'origine remonte aux premiers tems de la civilisation, ont contrarié de tout tems le développement de ces heureuses dispositions: les droits féodaux, la dime, les corvées, les réglemens, l'abjection dans laquelle on retenait l'homme utile et industrieux, sont tout autant de fléaux qui pesaient sur le peuple et étouf faient les efforts de l'industrie. Notre révolution tant calomniée a pu seule briser tous ces obs tacles, et rétablir l'agriculteur, le manufacturier le commerçant au degré de considération que méritent leurs utiles travaux.

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Comparez, Messieurs, l'état des arts avant la révolution à ce qu'ils sont aujourd'hui, et vous serez étonnés du degré de perfection où ils sont parvenus. Jádis tributaires de l'étranger pour la plupart de nos produits, étrangers à presque

tous les marchés de l'Europe, pour l'infériorité de notre fabrication, nous pouvons aujourd'hui concourir avec avantage avec les pays où les arts sont les plus parfaits.

Le peu de tems que l'Angleterre jalouse nous a laissé pour faire connaître nos produits, l'a convaincue de notre supériorité dans presque tous les genres d'industrie: et, ne nous y trompons pas, Messieurs, c'est pour nous replonger dans l'état de dépendance où elle nous avait laissés en 1789, c'est pour conserver le monopole du commerce, qu'elle cherche à susciter une guerre injuste dont tous les fléaux retomberont sur elle.

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La seule crainte de la guerre influe déjà singulièrement sur le sort de nos fabriques; elles ne travaillent guères que pour la consommation intérieure qui, dans des tems de crise, diminue même sensiblement.

Tout ce que peut faire l'administration en ce moment, c'est de conserver ce qui est acquis, et de préparer des améliorations pour l'avenir. Dans le système d'amélioration que suit le gouvernement, il s'est proposé de procurer à la France les branches d'industrie qui nous manquent, et de perfectionner celles que nous possédons: de ce

nombre sont la fabrication des aciers fondus, la filature du coton dans les numéros les plus élévés, le perfectionnement des mécaniques propres à filer le lin, le chanvre et la laine; l'amélioration et la simplicité dans la construction des ma

chines à vapeur, la fabrication des aiguilles à

coudre, etc.

Des préjugés avaient fait regarder la fabrication du sucre de betterave comme l'une de ces productions qui, si elles donnent des résultats de quelque intérêt pour la science, n'en ont aucun pour le commerce; aujourd'hui il n'existe, plus de doute sur les avantages qu'elle procure. Depuis l'ouverture de nos ports et l'extrême réduction des droits sur l'importation du sucre de canne, plusieurs établissemens se sont avantageusement soutenus, et la fabrication, qui se perfectionne tous les jours, ne permet pas de douter que cette branche d'industrie, qui présente de si grands avantages pour l'agriculture, ne s'établisse d'une manière stable, et n'affranchisse bientôt, pour cet objet, l'Europe du nouveau monde. Il en est de même de l'indigo - pastel, dont la fabrication n'est pas aussi avancée, mais dont néanmoins il y a des établissemens qui ont résisté à la concurrence de l'indigo des Indes. Le gouvernement s'occupe, avec

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