Page images
PDF
EPUB

quelques enrôlés volontaires, se compose toute d'anciens soldats et ne comprenant point d'hommes audessous de vingt ans, laisse intactes les ressources pour le recrutement.

La force de l'armée de ligne s'accroît chaque jour par les élémens que l'on vient d'indiquer, et dans une proportion qui permet d'espérer qu'elle pourra s'élever jusqu'à 500,000 hommes.

D'un autre côté, 417 bataillons de grenadiers et chasseurs choisis sur la masse des bataillons de garde nationale, et tous composés d'hommes de l'âge de vingt à quarante ans, sont destinés à former les garnisons des places et les réserves déterminées dans le plan de défense des frontières.

Sur ce nombre de 417 bataillons, 240 ont déjà 'été mis en marche, et l'effectif de ceux déjà arrivés à leurs destinations, est au 10 juin de 150,121 hommes.

La formation successive des autres bataillons et le complètement produiront encore 200,000 hommes.

On ne comprend point dans ces bataillons les 106 compagnies d'artillerie de garde nationale, complètement organisées dans les différentes places et qui donnent une force de 12,000 canonniers.

Ainsi 850,000 français vont défendre l'indépen dance, la liberté, l'honneur de notre patrie, et pendant qu'ils combatront, la masse desgardes nationales sédentaires, aussi fortement, aussi régulièrement organisée que les élites, ajoute dans les places fortes, dans tous les postes, dans toutes les villes de l'intérieur, de nouvelles ressources pour le triomphe de la cause nationale.

ORGANISATION ET PERSONNEL.

Il était peut-être moins difficile à l'Empereur de retrouver les élémens de l'armée qui de toutes parts se reproduisaient à ses regards et sous sa main, que de rétablir son organisation.

167 régimens d'infanterie de six et huit bataillons, avaient été réduits à 105 de trois bataillons, et 91 de cavalerie à 57.

Pour confondre et effacer les plus glorieux souvenirs, les incorporations, les changemens de numéros, les nouvelles dénominations avaient divisé les familles des braves et semé la discorde.

Tout à la fois, ingrat, avare et prodigue, te

gouvernement réduisait à la demi solde 14,000 officiers, forçait à la retraite les chefs les plus dévoués à leur pays, et les sous-officiers que des actions d'éclat avaient fait élever jusqu'au grade de capitaine: pendant que 4 ou 5000 anciens officiers émigrés, qu'on avait vu combattre contre leur patrie, étaient introduits dans les rangs de l'armée, récompensés par des pensions et des grades hondrifiques.

L'Empereur a rétabli tous les régimens sur l'ancien pied, a augmenté ceux d'infanterie de deux bataillons, et rappelé à leurs postes un grand nombre d'officiers supérieurs et particuliers.

La formation des bataillons d'élite de la garde nationale, la création de trente-six bataillons de tirailleurs tant à Paris qu'à Lyon, ont fait employer encore 230 colonels, 460 chefs de bataillons et 460 capitaines adjudans-majors.

Un grand nombre d'officiers en retraite ont été rappelés pour servir dans les places.

Enfin, l'Empereur est dans l'intention d'assurer à la classe si précieuse des sous-officiers les avantages d'un nouveau mode d'avancement qui

leur assurera la moitié des sous-lieutenances vacantes, et rappellera les dispositions libérales et l'alternative de l'élection et de l'ancienneté consacrées par la loi du 14 germinal an 3.

Ce fut sur-tout dans les états-majors que le gouvernement des Bourbons porta le plus grand désordre, et montra le plus son imprévoyance et sa faiblesse; pendant qu'il écartait, humiliait, réduisait au désespoir plus de la moitié des généraux de l'armée impériale, et qu'il environnait de soupçons et de recherches inquiètes ceux qui s'étaient montrés les plus fidèles à leurs devoirs et à l'Empereur, pendant qu'il leur retirait le gou vernement des places fortes, plus de 500 nouveaux généraux inconnus à l'armée étaient nommés parmi les officiers de l'émigration.

Les plus anciennes désertions, les plus écla tantes perfidies, les insultes aux décorations na→ tionales étaient, des titres certains à des faveurs

sans mesure.

L'Empereur a rappelé aux commandemens des places de guerre des hommes qui joignent à des principes sûrs, la vigueur et les talens nécessaires pour les bien défendre.

Les plus importantes places ont reçu des gouverneurs et des commandans supérieurs.

Des commandans d'armes ont été placés sur des points qui n'en avaient pas encore eu. Ils multiplieront et dirigeront les résistances partielles et les moyens de surveillance.

Les états-majors emploient au 31 mai,

492 officiers généraux;

1730 adjudans-commandans, aides-de-camp et adjoints;

etc.

1189 commandans d'armes, adjudans de place,

On a éliminé des tableaux plus de 600 officiers de l'émigration.

GARDE IMPERIALE.

L'Europe connaît la valeur héroïque, le sangfroid et la constance de la garde impériale; la France n'a pas de plus ferme rempart pendant la guerre, ni de plus bel ornement pendant la paix. Le gouvernement royal devait à ces guerriers, à ces fils aînés de la gloire, pour l'honneur national et

« PreviousContinue »