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Traité du 25 mars.

OBSERVATIONS.

s'a

avec chacune des trois autres, texte, on arme l'Europe pour l'engagement de préserver attaquer la France jusque dans contre toute atteinte l'ordre le cercle où on l'a renfermée des choses si heureusement tandis que, d'abord, il ne s' rétabli en Europe, et de dé- gissait que de forcer l'Empereur terminer les moyens les plus Napoléon à se contenter de l'anefficaces de mettre cet enga- cienne France, il s'agit à présent gement à exécution, ainsi que d'empêcher l'ancienne France de lui donner, dans les cir- de conserver pour souverain constances présentes, toute l'Empereur Napoléon. On ne se l'extension qu'elles réclament propose rien moins que d'obliimpérieusement.

ger la nation française à receA cet effet, S. M. l'empe- voir un roi d'une main étranreur d'Autriche, roi de Hon- gère; et, tout en prétendant grie et de Bohême, a nommé qu'on ne veut combattre que son pour discuter, conclure et si- chef, on tend à l'affaiblir, gner les conditions du présent l'épuiser et à la démembrer pour traité avec S. M. le roi du en placer ensuite les lambeaux royaume uni de la Grande- échappés au partage, sous le Bretagne et d'Irlande le S'... sceptre d'un prince pusillanime Et S. M. Britannique ayant qui, sacrifiant tout intérêt nanommé de son côté le S... tional aux calculs envieux de Lesdits plénipotentiaires, peuples rivaux, ne rougisse pas après avoir échangé leurs de régner sur le squelette de la pleius - pouvoirs trouvés en patrie; telle est en 1815 la tenbonne et due forme, ont ar- dance avouée d'un traité nourêté les articles suivans: veau auquel le traité de Chaumont est censé servir de base quoiqu'il y ait une opposition absolue entre les principes de l'un et de l'autre.

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Les hautes puissances contractantes ci-dessus dénom

ARTICLE PREMIER.

L'Empereur Napoélon étant rétabli par la nation française

mées s'engagent solennelle- sur le trône de France, n'a point, ment à réunir les moyens de leurs états respectifs, pour

dans l'ordre politique, d'autre position que celle de la France

Traité du 25 mars.

OBSERVATIONS.

maintenir dans toute leur in- même. C'est une hypothèse gartégrité les conditions du traité tuitement inimicale que de prêde paix conclu à Paris le 30 ter à sa volonté individuelle des mai 1814, ainsi que les sti- desseins contre lesquels il soit pulations arrêtées et signées nécessaire de se prémunir. Son au congrès de Vienne, dans premier soin a été de faire conle but de compléter les dis- naître qu'il désirait le maintien positions de ce traité, de les de l'état de paix, tel qu'il a été garantir contre toute atteinte, réglé par le traité de Paris. et particulièrement contre les Quant aux stipulations signées desseins de Napoléon Bona- au congrès de Vienne, il est noparte. toire qu'en aucun tems elles ne

A cet effet elles s'engagent pouvaient être agréables au gouà diriger, si le cas l'exigeait, vernement français : elles ont et dans le sens de la déclara- blessé même le ministère royal, tion du 13 mars dernier, de malgré sa disposition à la conconcert et de commun ac- descendance la plus étendue : on cord, tous leurs efforts contre juge aisément qu'elles ne peului et contre tous ceux qui se vent pas aujourd'hui plaire daseraient déjà ralliés à sa fac- vantage; mais enfin l'Empetion, ou s'y réuniraient dans reur, comme le dernier goula suite, afin de le forcer à se vernement, sans y donner son apdésister de ses projets et de probation, n'entend point faire le mettre hors d'état de trou- la guerre pour s'y opposer: bler à l'avenir la tranquillité peut-on lui demander plus que et la paix génerale, sous la de s'en tenir aux déclarations protection de laquelle les des plénipotentiaires de France droits, la liberté et l'indépen- au congrès? I dance des nations venaient d'être places et assurés.

La question ici change de nature: elle se complique et l'on confond ensemble deux objets très-distincts, Le sens du traité de Chaumont et celui de la déclaration du 13 mars n'ont aucun rapport ensemble, et c'est un jeu d'esprit d'une inconséquence audacieusement réfléchie que de faire sortir d'un acte essentiellement défensif le texte

Traité du 25 mars.

Art. 2.

Quoiqu'un but aussi grand

9 que

OBSERVATIONS.

de la nécessité d'une agression. La dernière partie de l'article, en rappelant la déclaration du 13 mars, en reproduit le langage. Selon cette grammaire, nouvelle, la France est à Gand, et les 28 millions d'habitans qui couvrent le sol français sont une faction! Que répondre à de pareils argumens?

Art. 2.

Il y a ici une distinction à

et aussi bienfaisant ne per- faire, et cette distinction admette pas qu'on mesure les mise, toutes les opinions sel'at- ront d'accord. Si, comme on moyens destinés pour teindre et les hautes cherche à le faire croire, l'Empeparties contractantes soient reur Napoléon voulait boulerésolues d'y consacrer tous verser le monde, le but de la ceux dont, d'après leur situa- ligue que l'on forme contre lui tion respective, elles peuvent serait grand et bienfaisant : disposer, elles sont néan- tous les efforts pour le repousmoins convenues de tenir ser seraient légitimes; mais si, constamment en campagne comme il en donne l'assurance chacune 150,000 hommes au solennelle, il n'a d'autre désir complet, y compris pour le que de conserver la paix; si la moins la proportion d'un France, comme lui, ne peut dixième de cavalerie et une avoir d'autre intérêt, ni d'autre juste proportion d'artillerie, vou, il faut supposer aux arsans compter les garnisons, memens des puissances un but et de les employer active- moins grand, moius bienfaiment et de concert contre sant que celui qu'on leur prête, l'ennemi commun. puisqu'il n'y aurait ni grandeur, ni bienfaisance à conspirer l'asservissement ou le démembrement d'une nation dont l'immobilité ne fournit aucun prétexte aux immenses préparatifs dirigés contre elle.

Traité du 25 mars.

Art. 3.

OBSERVATIONS.

Art. 3.

Enfin voilà de la franchise.

Les hautes parties contractantes s'engagent réciproque- Les puissances contractantes poument à ne poser les armes que vaient s'abstenir d'entortiller d'un commun accord, et avant leurs intentions dans les deux que l'objet de la guerre, dé- premiers articles pour les mettre signé dans l'art. 1 er du pré-à nu dans le troisième. De toutes sent traité, n'ait été atteint, manières, ce troisième article et tant que Buonaparte ne sera arrive trop tard. La prétention pas mis absolument hors de des alliés est d'empêcher l'Empossibilité d'exciter des trou pereur Napoléon de s'emparer bles et de renouveler ses ten- en France du pouvoir suprême. tatives pour s'emparer du pou- Même en adoptant leur logique voir suprême en France. dans toute sa plénitude, l'acte est incomplet; il manque ici une clause de prévoyance : il fallait prévoir le cas où ce qu'elles veuTent prévenir sera déjà consommé il fallait raisonner dans cette supposition. A la vérité la supposition eût été inexacte, et les faits en ont déjà fourni la preuve. Il est une autre chance à laquelle on n'a pas songé : c'était celle où, par un mouvement universel de la population française, le pouvoir supréme se retrouverait tout d'un coup entre les mains de l'Empereur. C'est précisément ce qui est arrivé. S'il est bien démontré qu'il est impossible qu'un seul homme ait conquis une grande nation, faut bien convenir que c'est cette grande nation qui a reconquis son défenseur et son souverain.

il

Traité du 25 mars.

Art. 4.

OBSERVATIONS,

Art. 4.

Le présent traité étant prin- Renvoyer l'exécution de quel cipalement applicable aux ques clauses jusqu'après le mo circonstances présentes, les ment où le but de la convention stipulations du traité de Chau- aura été atteint, ressemble beaumont, et nommément celles coup à un ajournement indéfini. contenues dans l'art. 16, auront de nouveau toute leur force et vigueur, aussitôt que le but actuel aura été atteint.

Art. 5.

Tout ce qui est relatif au commandement des armées combinées, aux subsistances, etc., sera réglé par une convention particulière.

Art. 6.

Les hautes parties contrac tantes auront la faculté d'accréditer respectivement auprès des généraux commandant leurs armées, des officiers qui auront la liberté de correspondre avec leurs gou- [ vernemens, pour les informer des événemens militaires ets de tout ce qui est relatif aux opérations des armées.

Art. 7.

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Art. 7.

Les engagemens stipulés Si on ne se propose en effet par le présent traité ayant que le maintien de la paix géné

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