Page images
PDF
EPUB

créature céleste qui communiquera la vie éternelle à ceux qui la mangeront, et qui donnera un royaume perpétuel à ceux qui étancheront leur soif dans son sang.» «Quant à ces impanateurs, ajoute Guitmond, qui veulent que la substance du pain et du vin demeure encore après la consécration, JésusChrist détruit lui-même leur sentiment, lorsqu'en bénissant le pain il dit: Ceci est mon corps. En effet, il ne dit pas : Mon corps est caché sous ce pain, et ce vin est la figure de mon sang; mais il dit: Ceci est mon corps, ceci est mon sang. » Il allègue encore ce que l'Eglise dit dans le Canon de la messe, où, suivant la tradition des apôtres, elle demande à Dieu que l'oblation soit faite et devienne pour nous le corps et le sang de son Fils bien aimé. Elle ne demande pas que le corps et le sang de Jésus-Christ soit caché dans cette oblation sainte, ni qu'i! vienne s'y renfermer; mais elle demande que l'oblation devienne elle-même ie corps et le sang de Jésus-Christ Guitmond fait voir ensuite que les bérengariens ne s'accordaient pas même entre eux. Les uns n'admettaient dans l'Eucharistie que l'ombre et la figure du corps de Jésus-Christ, les autres croyaient que la substance du corps et du sang s'y trouvait cachée sous le pain et le vin. Il raconte ensuite comment l'hérésie de Bérenger a été condamnée dès sa naissance par le Pape Léon IX, par le concile de Tours, en présence de Grégoire VII, alors archidiacre de l'Eglise romaine, et dans le concile de Rome, sous le Pape Nicolas II; puis il expose comment l'hérésiarque fut obligé de jeter luimême au feu les écrits qui contenaient son erreur. Il insiste sur l'autorité de l'Eglise universelle, et sur la nécessité de croire ce qu'elle a enseigné toujours et en tous lieux. D'où il conclut que l'article du changement substantiel du pain et du vin au corps et au sang de Jésus-Christ étant adopté par le consentement de l'Eglise universelle, on ne peut refuser de lui accorder sa croyance. Il ajoute « Si les bérengariens forment l'Eglise, ou elle n'a pas commencé avec JésusChrist, ou elle a cessé d'être peu de temps après; car il est manifeste aujourd'hui que ces folies n'existaient pas avant que Bérenger les eût inventées. Or, il est certain que l'Eglise a existé dès le temps de JésusChrist, dans ses apôtres et dans leurs disciples, comme il est certain que depuis elle n'a cessé ni pu cesser d'être. Il faut donc que tous cèdent à son autorité, que tous embrassent sa foi. C'est la croyance non d'un homme, mais de tout le monde; c'est la seule raisonnable, invincible, nécessaire. Mais en quel endroit de l'Ancien ou du Nouveau Testament l'impanation est-elle établie? Sur quelles raisons, quels arguments, quels miracles est-elle fondée ? Quelle est son utilité? Quel honneur rapporte-t-elle à Jésus-Christ? On ne gagne rien à manger la figure et l'ombre du corps et du sang du Sauveur, tandis qu'on ne peut nier qu'il n'y ait un grand avantage à se nourrir de la propre substance de son Dieu.» Guitmond prouve

que quand on est convaincu de cette doctrine, c'est un puissant motif pour s'exciter soi-même à recevoir l'Eucharistie qui ne peut être égalé que par l'ardeur du désir qui nous porte vers ce sacrement. I exhorte les bérengariens à se rendre à l'évidence de la vérité, en leur remontrant qu'il ne s'agit pas seulement de l'honneur de la victoire, comme dans les disputes de l'école, ni de quelque intérêt temporel comme dans les tribunaux séculiers, mais de la vie éternelle.

Ce n'est pas sans raison que cet écrit a mérité à son auteur le titre de profond théologien, et que sa manière de raisonner a servi de modèle aux plus habiles controversistes, qui dans la suite des temps se sont vus obligés de réfuter les mêmes erreurs. Outre la force du raisonnement et l'érudition qui se révèlent à chaque page, on découvre partout un écrivain de bonne foi, qui va droit à la vérité et qui ne cherche par aucune objection ni à l'éluder ni à l'affaiblir. Le style de cet traité est grave, clair, précis et toujours convenable et approprié au sujet. On peut remarquer que le peuple répondait encore Amen, lorsqu'en lui montrant l'hostie consacrée, le prêtre lui disait ces paroles: Hoc est corpus Christi. On employait alors, en donnant la communion, cette formule qui diffère très-peu de celle aujourd'hui en usage. Il n'est donc pas surprenant que tous les anciens qui ont eu occasion de parler de cet écrit, ne l'aient fait qu'avec les plus grands éloges. Le principal historien du Pape Grégoire VII regardait ce traité de Guitmond comme un ouvrage exquis, opus eximium. Robert du Mont et le chroniqueur du Bec le représentert comme un livre où la délicatesse du style le dispute à l'éloquence des pensées, elegantem librum. Orderic Vital dit que l'auteur y a laissé des preuves de son génie. L'anonyme de Molk témoigne que Guitmond, qu'il ne désigne jamais que sous le nom de Chrétien, a réfuté d'une manière invincible l'hérésie de Bérenger. L'écrivain sans nom qui, sur la fin du XVIIe siècle, publia un morceau d'histoire dû à la plume de l'infortuné Scolastique de Tours, après avoir loué la piété de Guitmond et de Lanfranc, ajoute qu'ils réussirent à opposer une réfutation complète aux erreurs de Bérenger. Les écrits de ces deux auteurs suffisaient, suivant lui, pour mettre dans tout leur jour les ruses artificieuses de cet hérésiarque, et par là même pour déjouer tous ses efforts.

[ocr errors]

Exposition de foi. Sous ce titre, nous avons de Guitmond un petit traité qui, à proprement parler, est une profession de foi sur les mystères de la Trinité, de llucarnation et de l'Eucharistie. L'auteur, en philosophe non moins habile que profond théologien, y établit ce que tout fidèle doit croire et professer dans l'occasion sur ces trois points fondamentaux de la religion chrétienne. Il y procède avec une netteté et une précision merveilleuses. Les comparaisons qu'il emploie sur le premier point, pour montrer l'unité de substances et la tri

[ocr errors]

nité de personnes, sont naturelles et d'une vérité palpable. Si Abailard et Gilbert de la Parée avaient bien lu cette première partie, ils auraient appris à penser plus juste et à s'exprimer plus clairement sur le mystère de la Trinité. Ce traité est adressé à un nommé Robert, qui avait suivi Guitmond en Italie, et qu'il nomma abbé de Saint-Laurent d'Averse, après qu'il eut été élevé luimême sur le siége épiscopal de cette Eglise. Traité sur la Trinité. Dom Luc d'Achery a publié un autre écrit de Guitmond, qui peut être regardé comme un traité de théologie sur l'unité de Dieu en trois personnes. Il est en forme de lettre et adressé à Erfuste, qui lui avait demandé des éclaircis sements, non-seulement sur cette matière, mais encore sur le sacrement de l'Eucharistie. Il désirait surtout connaître ce que Guitmond pensait de l'induction que l'on tire ordinairement du soleil et de ses qualités, pour rendre croyable ce que la foi enseigne de l'unité de substance en Dicu et de la trinité des personnes. Guitmond lui fait d'abord observer que cette comparaison peut à la vérité donner quelque idée de ce mystère, surtout par rapport à l'unité de substance, mais il n'en est pas de même pour le reste. Il s'applique ensuite à en faire ressortir les différences, en développant le mystère de la Trinité avec une netteté admirable, quelque abstraite que soit cette matière. Il est à regretter que nos théologiens ne connaissent pas assez ce traité de Guitmond ils en tireraient de grands secours pour leur enseignement sur ce mystère. Quoique Guitmond ait recours ailleurs à des comparaisons pour en donner quelque connaissance, cependant il a soin de faire remarquer ici qu'il y a une distance infinie entre la créature et le Créateur. De sorte qu'aucun raisonnement, aucun discours humain, ne peuvent suflire pour expliquer la nature de la Divinité, qui surpasse toute intelligence humaine. Il termine cette première partie de son écrit par une réflexion bien capable d'humilier ces prétendus esprits forts, qui refusent de croire ce qu'ils ne comprennent pas. Après avoir proposé quelques exemples empruntés à l'ordre de la nature, et que l'esprit humain ne peut ni comprendre ní expliquer, il en tire cette conséquence, que l'homme, pour être juste, doit cesser de vouloir, par une présomptueuse témérité, atteindre jusqu'à la perception des choses divines, qu'il est obligé de croire avec une humble soumission. Ce que l'auteur avait dit sur l'Eucharistie manque dans les imprimés, et il y a toute apparence que dom Luc d'Achery n'en avait pas trouvé davantage dans le manuscrit d'où il a tiré la première partie de cet opuscule. Quand inême Guitmond n'y aurait pas mis son nom, on n'aurait pas de peine à le reconnaitre à sa manière de raisonner et à son style.

Discours au roi Guillaume. Le discours de Guitmond à Guillaume, conquérant et roi de l'Angleterre, a passé de l'Histoire ec

clésiastique d'Orderic Vital dans les Bibliothèques des Pères. Il est vraisemblable qu'il aura pris soin de le rédiger lui-même. après l'avoir prononcé devant ce monarque et les seigneurs de sa cour. Il contient, comme nous l'avons dit ailleurs, les raisons motivées qui lui firent refuser l'épiscopat qui lui avait été offert par ce prince. Outre celles qui lui étaient particulières, comme la faiblesse de sa santé, l'ignorance de la langue et des mœurs des Anglais, il ne pouvait se résoudre à accepter cette dignité de la part de Guillaume, dont les mains étaient teintes du sang de son peuple. Il déclare que c'était à ce peuple de se choisir un évêque, à la charge de le faire approuver par qui de droit. Il défie qu'on lui montre nulle part dans les divines Ecritures que les peuples fussent obligés de recevoir des pasteurs de la part de leurs ennemis. Il l'exhorte à ne pas se laisser enfler par les victoires qu'il avait remportées sur les Anglais, en lui représentant que les plus grandes monarchies ont eu leurs bouleversements et leurs révolutions. Il ajoute qu'étant parvenu à la royauté, non par droit d'hérédité, mais par une faveur toute gratuite de la Providence, il n'en jouirait qu'autant qu'il plairait au souverain maître, auquel, malgré sa puissance, il serait obligé de rendre compte un jour des Etats qu'il lui avait confiés. Il règne dans tous ses discours un désintéressement héroïque et une généreuse liberté, qui prouvent que son auteur était vraiment digne de l'épiscopat qu'il refusait. Le tableau abrégé qu'il trace des révolutions qui s'étaient accoinplies dans le monde, depuis celles qui avaient bouleversé l'empire des Assyriens jusqu'à celle qui venait de mettre l'Angleterre entre les mains de Guillaume, prouve qu'à la science théologique il joignait une connaissance étendue de l'histoire.

On le voit, dans ses autres écrits, expliquer les difficultés les plus épineuses de nos mystères avec une facilité admirable; combattre avec force les ennemis de l'Eglise et de la vérité; découvrir avec sagacité le venin de leurs erreurs; résoudre leurs objections avec autant de force que de clarté; et proposer les dogmes de la religion sous un jour aussi lumineux qu'agréable et avec des mouvements de piété propres à la faire bénir. Son style est vif et pressant, ses raisonnements sont justes, et sans affecter l'éloquence, on peut dire qu'il en a autant qu'il convient à un théologien. Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur offrant ici le parallèle tracé par Erasme entre Guitmond et Alger, moine de Cluny, dont nous avons analysé les OEuvres dans notre premier volume, et qui ne sont pour ainsi dire que l'amplification du traité de Guitmond sur la même matière. «Guitmond, ditil, est plus vif, plus ardent, et possède plus l'esprit de l'orateur chrétien; Alger a plus de douceur et plus d'onction. Cependant l'un et l'autre sont également instruits des Ecritures, et on voit qu'ils ont lu avec soin les docteurs de l'Eglise, saint Cyrille, saint Hi

laire et plusieurs autres dont les écrits ne respirent que l'esprit apostolique. Quant à l'éloquence, ils ont tous les deux celle qui convient à des théologiens. Leurs raisonnements sont aussi justes que solides; et chose rare dans l'explication des grands mystères de la religion, on y trouve partout une élocution noble, jointe à un style affectueux et pathétique, qui offre naturellement au lecteur deux avantages, celui d'entendre ce qu'un homme savant lui enseigne, et celui d'adopter ce qu'un homme pieux et apostolique lui propose. » Nous avons pensé que ce jugement d'Erasme nous aiderait à faire connaître Guitmond et à apprécier le mérite de son principal ouvrage.

GURDISTIN ou WRDISTIN, que d'autres, en défigurant un peu son nom, appellent TURDESTIN, était d'abord moine de Landevenec, au diocèse de Quimper, dans l'Armorique. Il fut fait abbé de ce monastère après

la mort d'Aélam, vers l'an 870, et le gouvernait encore en 884. Il donna tous ses soins à entretenir dans sa maison le goût des bonnes études, autant que le génie de son siècle et celui de sa nation pouvaient le comporter. Ce fut par son ordre qu'un de ses disciples, dont nous parlerons en son lieu, composa une Vie de saint Pol de Léon, éveque dans la même province, et qu'un autre, nommé Clément, laissa aussi quelques productions de sa plume. Avant d'être élevé à la dignité d'abbé, Gurdistin avait écrit luimême une nouvelle Vie de saint Guingalais, vulgairement saint Guignalé, fondateur et premier abbé de son monastère. L'ouvrage est divisé en trois livres, dont les deux premiers sont en prose mêlée de quelques vers, et le troisième, qui n'est qu'une récapitula tion des deux autres, tout entier en vers héroïques, ainsi que la préface générale placée en tête de l'ouvrage. Gurdistin, rendant compte des sources où il a puisé, déclare s'être servi d'un ancien écrit qui contenait la vie du saint, et auquel il a emprunté quelquefois jusqu'aux expressions. Cet écrit, du reste, n'est autre que la première vie de saint Guingalais, rajeunie et défigurée, pour l'accommoder au goût du Ix siècle. Notre écrivain l'a tellement suivie, qu'il rapporte presque tous les mêmes miracles et dans le même ordre qu'ils s'y lisent. Seulement il y ajoute diverses circonstances que lui avait sans doute apprises la tradition de son monastère. Une autre différence qui se trouve encore entre ces deux Vies, c'est que celle de Gurdistin n'est pas à beaucoup près aussi bien écrite que l'ancienne. Son ouvrage se trouvait tout entier dans le Cartulaire de Landevenec, écrit vers la fin du XIe siècle, et y occupait les 127 premiers feuillets. Les continuateurs de Bollandus en ont fait imprimer le premier et le second livre, sans rien donner du troisième ni de la préface, que les deux premiers vers.

A la suite de cet ouvrage, dans le même Cartulaire, vient une homélie, divisée en onze leçons, sur le même sujet. C'est à proprement parler un abrégé de la vie du saint,

avec une préface dans laquelle l'auteur avertit qu'il l'a faite en faveur de ceux qui n'auraient pas le temps de lire ni assez d'intelligence pour comprendre l'écrit prolixe qui l'a précédé. Quoique Gurdistin n'y soit nommé nulle part, il est constant néanmoins que cette pièce est de sa façon.

GURHERDEN, moine de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, en Basse-Bretagne, mort le 25 avril 1127, a laissé quelques ouvrages sur l'histoire de son monastère. Comme il y eut de son temps, entre sa maison et l'abbaye de Redon, un grand procès au sujet de Belle-Isle, dont les deux monastères se disputaient la possession, cela donna occasion à Gurherden d'examiner les Croix, pour y découvrir de quoi soutenir ses anciennes chartes de l'abbaye de Saintedroits contre les prétentions de son adversaire. Les recherches qu'il fit à ce sujet lai acquirent des connaissances qui le mirent en état de faire de sa maison une histoire abrégée, dont le manuscrit se conservait encore au siècle dernier parmi ses archives. C'est l'ouvrage le plus intéressant que nous ayons de cet auteur. Mais ce qu'il dit de l'origine de son monastère est plein de fadaigne pas même en faire mention, pas plus bles, au rapport de dom Mahillon, qui ne que de ce qu'il débite sur saint Gurloës, qui en fut le premier abbé depuis le rétablissement, ou plutôt depuis là fondation de ce monastère. Le nouvel historien de la Bretagne en a porté le même jugement que dom Mabillon. Selon lui, cette abbaye fut fondée le 14 octobre de l'an 1029, par Alain Cagnard, comte de Cornouailles, qui lui donna en Propriété l'ile de Guedel, connue depuis sous le nom de Belle-Isle. S'il en est ainsi, de Sainte-Croix, dont il semble faire remontout ce que Gurherden raconte de l'abbaye rejeté comme faux et fabuleux. ter l'origine jusqu'au vr siècle, doit être

Les différents traits que dom Mabillon cite de cet ouvrage, fout voir que l'auteur ne l'entreprit que pour défendre la prétention de l'abbaye de Sainte-Croix sur l'ile de Guedel, qui lui avait été donnée par Alain, contre celle de Redon, qui en avait joui jusqu'alors depuis la donation que le duc Geoffroi lui en avait faite, en considération de son frère Catvallon qui en était alors abbé. Il a soin de rapporter les actes originaux du procès; et quoique cette histoire, outre les fables qu'elle raconte, soit encore remplie de fautes, les monuments curieux qu'elle renferme ne permettent pas de la rejeter entièrement. Dom Mabillon, dans l'Appendix du VI volume des Actes des Saints, a donné sur le procès de ces deux abbayes une relation qui contient l'histoire abrégée de ce différend. Elle est assez bien faite et même intéressante, en ce qu'on y trouve la suite des abbés de ces deux monastères, depuis le commencement jusqu'à l'an 1117, c'est-à-dire, jusqu'à la décision finale de cette contestation. De plus, cetle histoire nous aide encore à connaître quel

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
[blocks in formation]
« PreviousContinue »