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teur, qui ne refuse pas à l'Eglife le pouvoir d'excommunier, mais celui de pouvoir contraindre extérieurement par la force. A la fin de ces notes il remarque que les anciens Docteurs ont toujours eu pour but dans leurs Cenfures la vérité & le bien du peuple, & que c'eft pour cela qu'en qualifiant les propofitions, ils ont pris foin d'expliquer les équivoques & les ambiguités, pour faire voir qu'ils ne vouloient point chicanner, & afin qu'il ne fût pas besoin d'expliquer leurs Cenfures.

I.

nal Baro

ARTICLE V.

Auteurs Eccléfiaftiques qui ont écrit pendant les cinquante premieres années du dix-feptième Siècle.

I.

Le Cardi-CES ESAR Baronius nâquit en 1538 à Sora, ville Epifcopale de la Terre de Labour nius. dans le Roïaume de Naples. Ses parens, qui Biblioth, l'éleverent avec beaucoup de foin, lui firent des Aut. Ecc, faire les études d'Humanités à Veroli, & du XVII. celles de Théologie & de Droit à Naples. fiécle.

Les troubles de ce Roïaume l'obligerent de paffer à Rome avec fon pere en 1557. II Y acheva les études de Droit, & fe mit fous la conduite de S. Philippe de Neri, Fondateur de la Congrégation de l'Oratoire d'Italie, qui ne manqua d'y aggréger un fujet qui donnoit de grandes efpérances En 1593 il en fut fait Supérieur-Général par la démif

fion volontaire du Fondateur. Le Pape Clement VIII le choifit pour fon Confeffeur, & le créa Cardinal en 1596. Il eut enfuite la Charge de Bibliothécaire du Saint-Siége. Il eut plus de trente voix dans le Conclave où fut élu Léon XI, & il l'auroit été infailliblement lui-même fans l'exclufion que lui donnerent les Efpagnols. Il mourut en 1607 dans la foixante-neuviéme année de fon âge.

Il avoit entrepris à l'âge de trente ans les Annales Eccléfiaftiques. Il en digéra longtemps les matieres, en lifant affiduement les Monumens Eccléfiaftiques foit dans les livres imprimés, foit dans les manufcrits de la Bibliothéque du Vatican. Il donna en 1586 pour effai de fon travail, fes Notes fur le Martyrologe Romain, & peu de temps après il publia le premier Tome de fes Annales, qui contient le premier fiécle de l'Eglife, avec quelques Differtations fous le titre d'Apparat. Ce Tome eft dédié à Sixte V. Le fecond dédié au même Pape, renferme 205 ans. Le troifiéme dédié à Philippe II Roi d'Efpagne, comprend les cinquante-cinq années fuivantes. Le quatriéme ne contient que l'hiftoire de trente-quatre ans, qui finissent à l'an 395. Le cinquiéme va jufqu'à l'an 440, & il est dédié comme le précédent & le fuivant au Pape Clement VIII. Il fut bientôt fuivi des 7, 8 & 9, qui renferment l'Hiftoire Eccléfiaftique jufqu'à l'an 842. Le dernier de ces trois Tomes eft dédié au Roi de France Henri IV, le dixiéme à l'Empereur Rodol-" phe II, le onzième à Sigifmond III Roi de Pologne, & fut publié en 1605. Le douziéme parut deux ans après fous le Pontificat de Paul V, & finit à l'an 1198. Ainfi l'on a dans

ces douze Tomes l'Hiftoire des douze premiers fiécles de l'Eglife.

Cette Hiftoire de Baronius eft composée en forme d'Annales année par année, féparées les unes des autres, & défignées par les années des Papes, des Empereurs & des Confuls. Il rapporte fur chaque année ce qui regarde les Eglifes d'Orient & d'Occident, la fucceffion des Papes, des Patriarches, des Empereurs & des Rois, les Actes des Conciles, les Lettres des Papes, les Loix des Empereurs qui concernent l'Eglife, les perfécutions, les Martyrs, les Saints, les Auteurs Eccléfiaftiques, les héréfies, en un mot tous les événemens qui ont rapport à l'Histoire Eccléfiaftique. Le but qu'il s'eft propofé dans cet Ouvrage, comme il le témoigne dans fa Préface, a été de réfuter les Centuriateurs de Magdebourg, ou plutôt d'oppofer à l'Hiftoire Eccléfiaftique de ces hérétiques un Ouvrage de même nature pour la défense de l'Eglife Catholique. Il feroit à fouhaiter que Baronius eût évité d'entrer dans des controverfes & des intérêts particuliers, & qu'il ne fe fût pas déclaré fi zélé partifan des opinions ultramontaines. On a remarqué depuis dans fes Annales des fautes de Chronologie, des faits faux ou douteux avancés comme vrais & certains, des méprises affez confidérables. Mais tous ces défauts n'empêchent pas que ce grand Ouvrage ne foit trèsutile. On peut même dire qu'il eft compofé avec autant d'exactitude qu'on pouvoit l'efpérer d'un homme qui entreprenoit le premier un Ouvrage auffì difficile & auffi étendu que celui-là. Baronius ne poffédoit pas bien la Langue Grecque, & c'est ce qui fait qu'il

a été beaucoup moins exact dans l'Hiftoire des Grecs que dans celle des Latins. Il a eu un nombre d'adverfaires & de critiques, mais il a eu auffi des admirateurs, des défenfeurs, des Abbréviateurs, des Continuateurs, des Traducteurs. Le favant P. Pagi Frere Mineur nous a laiffé en quatre volumes in-folio une Critique des Annales de Baronius. Sans s'arrêter aux queftions de controverse, il indique fur chaque année les fautes ou les omiffons de cet Annalifte. Henri Sponde, Evêque de Pamiers, eft le plus célebre des Abbréviateurs de Baronius. Il eft auffi un de ceux qui ont continué ce grand Ouvrage.

I I.

Robert Bellarmin nâquit à Montepulcia

II.

no ville de Tofcane en 1542. Sa mere étoit Le Cardi four du Pape Marcel II. Il entra à l'âge de nal Bellarmin, dix-huit ans dans la Société des Jefuites qui l'envoierent étudier à Louvain. Il fut ordonné Prêtre en 1569 par Janfenius Evêque de Gand. Il enfeigna l'année fuivante la Théologie à Louvain. Il y prêchoit auffi en Latin avec tant de réputation, que les Proteftans venoient d'Angleterre & d'Hollande pour l'entendre. Après avoir demeuré fept ans dans les Païs-Bas, il retourna en Italie, & fut choifi en 1575 par le Pape Grégoire XIII, pour faire des leçons de controverfe dans le nouveau Collège que ce Pape avoit fondé. IĮ fut élevé fucceffivement à diverfes Charges foit dans la Société, foit à la Cour de Rome; & en 1599 Clement VIII le créa Cardi nal. Trois ans après il fut nommé Archevêque de Саройе. Le Pape Paul V voulut le retenir auprès de lui en 1605. Bellarmin quitta

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fon Archevêché, voïant qu'il ne pouvoit y réfider, & fuivit les affaires de la Cour de Rome jufqu'en 1621. Etant alors tombé malade, il fortit du Vatican, & fe retira au Noviciat des Jefuites. Il y mourut au mois de Septembre de la même année âgé de foixante-dix-neuf ans. Les Jefuites ont tenté de le faire béatifier fous le Pontificat d'Innocent XI; mais dans une Congrégation qui fe tint le 27 Juillet 1677, fept Cardinaux s'oppoferent à la Béatification, & l'affaire n'alla pas plus loin. En 1711 la Société fit de nouveaux efforts, qui furent également fans fuccès. Il paroît qu'elle ne perd pas de vûe ce projet, qui certainement intéreffe toutes les Couronnes. Les préventions de Bellarmin pour les fables ultramontaines ont été extrêmes, & nous avons eu déja occafion d'en parler.

Le principal Ouvrage de Bellarmin eft fon corps de Controverfe, qu'il rédigea & qui fut imprimé pour la premiere fois à Ingolftad en trois Tomes en 1587. Il s'en fit depuis des éditions à Lyon, à Venife, à Paris. Celle de Paris qu'on appelle des Triadelphes, & qui eft la meilleure, eft en quatre Tomes in-folio. Le premier contient trois Controverfes générales. La premiere, de la parole de Dieu, écrite & non écrite, c'est-à-dire l'Ecriture-Sainte & la Tradition. La feconde, de Jefus Chrift Chef de l'Eglife, où il traite des Myfteres de la Trinité & de l'Incarnation. La troisième, du souverain Pontife; cette troifiéme Controverfe eft divisée en cing Livres, & elle eft terminée par une Differtation fur les diverfes tranflations de l'Empire, qu'il prétend avoir été faites par l'autorité du Pape. Le fecond Tome contient quatre

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