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port à la critique, à la chronologie, à l'hiftoire du S. Docteur. Il eut des querelles Théologiques avec différens Auteurs: il époufa celle de fa Société fur le livre de la fréquente Communion de M. Arnauld, & fur les matieres de la Grace.

L'Ouvrage qui lui a acquis le plus de réputation, eft celui des dogmes Théologiques imprimés à Paris en 1643 & 1650, & réimprimés en Hollande en 1700 en cinq volumes in-folio. Dans le premier qui eft divifé en dix livres, il traite de Dieu & de fes attributs Le fecond eft fur le Mystere de la Trinité. Le troifiéme a pour objet les Anges, les démons & l'ouvrage des fix jours. Le quatrième renferme divers Traités, qui ont rapport à la Hiérarchie, au gouvernement de l'Eglife, & aux Sacremens. Le cinquiéme Tome eft fur l'Incarnation, & eft Lett. 3. du divifé en feize livres. Il y a, dit M. Duguet, III volume, dans ce grand Ouvrage du P. Petau une grande érudition, fans élévation néanmoins, & avec le mêlange de plufieurs chofes douteufes ou fauffes que l'expérience & le difcernement feront remarquer. Après avoir folidement expliqué la doctrine de S. Auguftin, fes Confreres le forcerent de revenir fur fes pas: ce qu'il fit dans un dixiéme livre auquel il donne pour titre : Retractatur Auguftini fententia.

V I.

VIII. Antoine Gallonius, Prêtre de la CongréAutres Au- gation de l'Oratoire d'Italie mort en 1617 teurs Ecclé- s'étoit fait connoître par les recherches qu'il haftiques. avoit faites fur les différens fupplices des

Martyrs. Il en avoit compofé un Ouvrage

curieux avec des figures en taille-douce. Luc Caftillini de l'Ordre des Freres Prêcheurs nous a laiffé des Traités fur l'élection des Prélats & fur la canonifation des Saints. Le fameux Fra-Paolo Venitien, Religieux Servite, foutint au commencement du dix feptiéme fiécle par divers Ecrits la caufe de la République de Venife contre l'interdit du Pape Paul V. Il a auffi écrit l'histoire de l'Inquifition, un Traité des Bénéfices, & une hiftoire du Concile de Trente qui eft trèsdéfectueufe par plus d'un endroit. Pierre Mo"rin Parifien qui demeura long-temps en Italie, travailla utilement pour l'Eglife à l'édition de la verfion Grecque des Septante imprimée à Rome en 1578. Il compofa un excellent Traité de l'ufage des fciences, ou l'on trouve des maximes & des principes qui donnent une idée bien avantageufe de cet Auteur. On a auffi de lui d'autres petits Ouvrages curieux & favans, & des Lettres pleines d'érudition. Parmi les Ecrits du célebre Jufte Lipfe Flamand, il n'y a que fes trois livres fur la Croix qui aient quelque rapport à l'Hiftoire de l'Eglife.

Arnaud de Pontac, Evêque de Bazas, a fait un Ouvrage de Controverfe contre Dupleffis-Mornai, & a donné une édition de la Chronique d'Eufebe. Nicolas le Fevre, Précepteur de Louis XIII, n'a laiffé que quelques Opufcules; mais il a contribué à quantité d'Ouvrages des hommes les plus favans de l'Europe par les confeils & les fecours qu'il leur a donnés. Gabriel de l'Aubefpine, Evêque d'Orléans, eft le premier qui ait formé un plan jufte de l'ancienne difcipline de l'Eglife fur l'administration des Sa

IX.

Le P. Mo

cremens de Pénitence & d'Euchariftie, & fur
d'autres matieres, comme on le voit dans
fes deux livres d'Obfervations Eccléfiafti-
ques écrits en Latin. Il en a composé un en
François fur l'ancienne police de l'Eglife
dans l'adminiftration de l'Euchariftie. On a
auffi du même Auteur des notes fur les Ca-
nons de plufieurs Conciles, fur quelques en-
droits des Ouvrages de Tertullien, & fur les
Livres de S. Optat de Mileve : il y explique
divers points de l'ancienne difcipline. Il

mourut en 1639.

Hugues Menard nâquit à Paris vers l'an 1600. Il entra fort jeune dans l'Abbaie de S. Denys en France, & y embraffa enfuite la Réforme à l'âge de vingt-neuf ans. C'est un des premiers moines de cette Réforme, qui fe foit appliqué à l'étude & à la compofition d'Ouvrages utiles au Public. Il donna dès 1629 un Martyrologe des Saints de fon Ordre en deux volumes in-folio avec des Obfervations. Il fit imprimer en 1638 la concorde des Regles de S. Benoît d'Aniane avec la vie de ce faint Abbé écrite par Adon. Il publia en 1642 le Sacramentaire de S. Grégoire le Grand avec de favantes notes fur les différens rits ou ufages. Il préparoit une édition de l'Epître qui porte le nom de S. Barnabé, fur laquelle il avoit fait des remarques, lorfqu'il mourut dans l'Abbaïe de S. Germain des Près à l'âge de quarante-quatre ans. Dom Luc d'Acheri a donné cet Ouvrage au Public. Dom Menard joignoit à la fcience une finguliere piété.

VII.

Jean Morin nâquit à Blois en 1591 de parin de l'O- xens Huguenots. Il y commença fes études,

ratoire.

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A

& les continua à la Rochelle & enfuite à Leyde. Après avoir bien appris les Langues, la Philofophie, le Droit, & les Mathématiques, il fe confacra tout entier à l'étude de la Théologie pofitive, & à la lecture de l'E

criture Sainte, des Conciles & des Peres. It vint enfuite à Paris où il fut connu du Cardinal du Perron qui le convertit à la Religion Catholique. Après avoir été queique temps dans la maifon de ce Cardinal, & enfuite auprès de l'Evêque de Langres, il entra dans la Congregation de l'Oratoire que le Cardinal de Berulle venoit d'inftituer en France. Il fit imprimer en 1626 des Differtations fur l'Origine des Patriarches & des Primats, & fur l'ancien ufage des Cenfures Eccléfiaftiques, qu'il dédia à Urbain VIII. Deux ans après il entreprit l'Edition de la Bible Grecque des Septante avec la Verfion donnée par Nobilius, où il mit une Préface dans laquelle il établit l'autorité de la Verfion des Septante. Il publia auffi le Pentateuque Samaritain, dans le tems même où l'on travailloir à la Polyglotte de Paris. Il fit de nouvelles Differtations où il attaqua l'auten ticité du Texte Hebreu. Ce fut ce qui obligea Siméon de Muis, Profeffeur Roial en Langue Hébraïque, d'écrire pour la défenfe du Texte Hébreu.

Le P. Morin publia en 1629 une Histoire écrite en François de la délivrance de l'Eglife par l'Empereur Conftantin, & de la grandeur & fouveraineté teinporelle donnée à l'Eglife Romaine par les Rois de France. Le Livre ne fut pas bien reçu à Rome, & l'Auteur fut obligé, pour appaifer le Cardinal Barberin, de promettre qu'il y retour

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cheroit. Ce Cardinal l'invita par ordre du Pape à venir à Rome, pour travailler à la réunion des Grecs avec l'Eglife Romaine, que le Pape méditoit. Il y alla, & y fut très bien reçu du Saint Pere. Il fut recommandé à Luc Holftenius & à Leon Allatius, qui paffoient alors pour les plus favans de Rome. Après avoir demeuré neuf mois dans cette ville, le Cardinal de Richelieu le rappella en France. 11 donna dans la fuite au Public le fruit de fes longues études. Son Commentaire hiftorique fur la Pénitence fut imprimé à Paris en 1651 en un volume in-folio. Il y avoit travaillé pendant vingtfept ans. Il y a recueilli non feulement tout ce qui fe trouve dans les Canons des Conciles, & dans les Ecrits des Peres fur le Sacrement de Pénitence, mais encore tout ce que renferment les Pénitenciels Grecs & Latins. Ce grand Traité eft divifé en dix Livres, & femble épuifer la matiere. Dans le premier, il établit l'autorité de 1 Eglife pour la rémiffion & la punition des péchés, & le pouvoir des Apôtres & de leurs fucceffeurs pour lier & délier, & pour le faire en qualité de juges & de medecins. Mais il prouve que ce pouvoir eft aftraint à certaines loix, dont la principale eft de ne lier que celui qui eft mort, & de ne délier que celui qui eft vivant. Il montre que dans tous les tems on a exigé des pécheurs, avant de les réconcilier, une véritable douleur de leurs péchés, une converfion fincere, & des preuves non-équivoques de cette réelle converfion. Les Anciens dit-il, prenoient toutes les précautions poffibles pour s'en affurer, & craignoient toujours de donner les Sacremens à des indignes:

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