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MÉNARD ET DESENNE, FILS,
LIBRAIRES, RUE GIT-LE-CŒUR, No 8.

DE

N. BUONAPARTE.

CHAPITRE PREMIER.

Message du sénat, vœu émis par le tribunat, Buonaparte nommé empereur.

LORSQUE le fils adoptif de César eut triomphé de Lépide et d'Antoine, il voulut, en montant sur le trône, faire oublier les atrocités du triumvirat; les proscriptions cessèrent, l'amnistie ne fut pas seulement dans sa bouche, mais dans son coeur, et les citoyens romans, en perdant leur liberté, nc

furent ni les témoins, ni les victimes de nouvelles scènes d'horreurs. Au contraire, à peine Buonaparte eut-il l'espérance de ceindre le bandeau des rois, qu'il montra toute la perfidie de son caractère. Le 6 germinal (27 mars), le sénat parla le premier de créer un empereur héréditaire, et neuf jours après, Buonaparte fit étrangler Pichegru par ses mamelouks. La condamnation de Moreau, le supplice de douze Vendéens, accompagnèrent son élévation. Il osa nommer prévaricateur un juge qui avait eu le courage de s'élever contre l'illégalité de la procédure, et le destitua. Bientôt il voulut que toutes les nations courbassent le front devant lui, et il fit répandre des flots de sang pour soutenir cette odieuse prétention. Des fusillades, des détentions arbitraires, lui rendirent raison de ceux qui tentaient de mettre un

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