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NOTRE BUT: Défendre les intérêts forestiers qui sont si violemment attaqués aujourd'hui et qui le seront encore davantage demain.

Nos MOYENS : Tous!

Cela dit, l'Administration de LA FORÊT adresse ses plus vifs remerciements à toutes les personnes qui, semblables aux fées des contes de Perrault, ont tenu à apporter au berceau de la jeune Revue, avant même qu'elle fût née, le triple tribut de leurs souhaits, de leurs encouragements, et ce qui est plus précieux, de leurs conseils.

Ces témoignages donnant à la nouvelle Revue une importance inattendue, dès son début, occasionnent un changement notable dans son organisation. M. Marcel Taillis ne pouvant consacrer tous ses instants à LA FORÊT, a bien voulu nous céder la propriété et l'administration de l'œuvre qu'il vient de fonder.

Nos lecteurs n'y perdront rien, et la Revue y gagnera en indépendance.

Bernard ARAGON

Directeur-Gérant.

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La Chambre des députés a adopté le budget présenté par le gouvernement.

Le Sénat, malgré de nouvelles attaques probables contre les inspecteurs généraux, adoptera certainement le chiffre de la Chambre, et, du reste, comme le vote du Sénat ne pourrait que diminuer encore les crédits, on peut, dès à présent, mesurer la porté des économies déjà faites par le Parlement.

En même temps que ces lignes paraîtra le grand mouvement, dans l'administration forestière, qui sera la conséquence immédiate du vote. Nous ne voulons pas préjuger la manière dont les amputations nécessaires seront faites. Nous avons confiance que M. le Ministre de l'agriculture les fera avec un entier discernement. M. Méline a donné, dans la dernière discussion budgétaire, la preuve d'une puissance d'assimilation extrêmement remarquable, et cela nous est d'un bon augure. Nous savons aussi avec quelle douleur le Ministre de l'agriculture s'est vu obligé de réduire le budget des forêts, dnns la crainte de réductions encore plus graves dont la Commission et la Chambre le menaçaient: c'était peut-être le seul moyen de sauver l'administration d'une catastrophe sans exemple. La défense convaincue que M. Méline a présentée à la Chambre nous est, en tous les cas, un sûr garant que, si le Ministre a accepté des réductions, ce n'est, pour ainsi dire, que la main forcée.

Cela dit, nous sommes à notre aise pour discuter les causes et les conséquences de ces réductions.

Il est aujourd'hui bien avėrė, M. le rapporteur du budget en a convenu à la tribune, que la commission ne voulait pas surtout faire des économies, mais qu'elle visait principalement à décapiter l'administration des forêts.

Mais un exemple célèbre avait prouvė, en 1848, que l'on ne pouvait ainsi rayer d'un trait de plume des fonctions éminemment essentielles. Cet exemple, la commission auraitelle pensé le suivre en tous points, et comptait-elle avoir le malin plaisir de demander elle-même, pour le budget de

1886, le rétablissement des organes dont elle demandait la suppression pour le budget de 1885?

Que faut-il penser de ces suppositions? Sont-elles justes en tous points? Nous osons espérer que non. Quoi qu'il en soit, il est certain que la Commission était profondément hostile aux anciens élèves de l'Ecole supérieure forestière. Cela est indiscutable.

Il est aussi certain que l'opération, si elle eût réussi, aurait quelque peu favorisé sur le moment ces mêmes élèves déjà en fonctions, car elle eût assuré un avancement très rapide, en 1886, aux agents de cette origine qui n'auraient pas été compris dans la première hécatombe. Et, partageant cette manière de voir, quelques agents, très rares, il est vrai, auraient accueilli, non sans une ironique joie, l'adoption du projet de la Commission.

C'était d'un calcul douteux.

D'abord cette adoption aurait obligé le Ministre de l'agriculture à supprimer cent vingt agents supérieurs. Des agents de cinquante ans et même au dessous auraient été mis d'office à la retraite; l'exécution du vote acquis a déjà de bien assez tristes conséquences, puisqu'elle entraînera le renvoi brutal d'agents forestiers de cinquante-six ans à peine. Ces exécutions radicales sont toujours une violation flagrante du contrat passé moralement entre l'Etat et les fonctionnaires, surtout quand ceux-ci ont un caractère stable, comme le personnel des forêts. Elles font peser sur quelques-uns, et non sur les moins méritants, la charge qui, en bonne justice, devrait retomber sur tous, et, comme toutes lois d'exception, elles sont profondément blâmables. Et puis, est-on assuré que les projets de la commission se seraient réalisés ? que, l'an prochain, on aurait rétabli les postes supprimés? C'est là un problème fort discutable et dont personne ne peut dès aujourd'hui préjuger la solution, surtout à la veille d'élections législatives. Il est fort à craindre que le budget de 1886 n'eût consacré les chiffres du budget de 1885, et alors c'était la ruine irréparable de l'une des plus honorables administrations de l'Etat.

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