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Les Indes orientales, le Canada, Terre-Neuve, le Cap, Natal, la Nouvelle-Galles du Sud, Victoria, Queensland, la Tasmanie; l'Australie du sud, l'Australie occidentale, la Nouvelle-Zélande.

« Toutefois les stipulations de la présente convention seront applicables à l'une des colonies ou possessions ci-dessus indiquées à partir de la date à laquelle le gouvernement britannique notifiera l'adhésion de cette colonie ou possession aux autres puissances contractantes.

« Chacune des colonies ou possessions ci-dessus dénommées qui aurait adhéré à la présente convention conserve la faculté de se retirer de la même manière que les puissances contractantes.

« Dans le cas où l'une des colonies ou possessions dont il s'agit désirerait se retirer de la convention, une notification à cet effet sera faite par le gouvernement britannique aux autres puissances contractantes. « Art. 7. — La présente convention sera mise à exécution à partir du... << Elle restera en vigueur pendant dix années, à dater de ce jour, et dans le cas où aucune des hautes parties contractantes n'aurait notifié douze mois avant l'expiration de la dite période de dix années son intention d'en faire cesser les effets, elle continuera à rester en vigueur une année et ainsi de suite d'année en année.

« Dans le cas où une des puissances signataires dénoncerait la convention, cette dénonciation n'aurait d'effet qu'à son égard.

« Art. 10.

La présente convention sera ratifiée et les ratifications en seront échangées à Londres dans le délai de... mois, ou plus tôt, si faire se peut.

Les délégués belges se sont abstenus au vote de l'art. 3 qui concerne la Belgique, et sur ce même article les délégués français ont formulé des réserves auxquelles se sont associés les délégués de l'Allemegne, de l'Autriche-Hongrie, de l'Espagne, de l'Italie, des Pays-Bas et de la

Russie.

La conférence a fixé au jeudi 5 avril la date de sa prochaine séance qui ouvrira la deuxième session.

Les frais d'élection des hauts fonctionnaires aux États-Unis. On a négligé de fixer un payement aux Etats-Unis pour certaines dépenses encourues dans les élections des hauts fonctionnaires. C'est bien l'Etat qui se charge de l'enrégistrement des votes et de leur contrôle, mais on n'a pas songé à l'impression et à la distribution des bulletins. Toute une organisation a été créée pour réparer cet oubli des législateurs, dont les partis politiques ont tiré profit avec leur habileté ordinaire.

Chaque candidat paye les frais de son élection. Ces frais sont fort élevés et atteignent des chiffres hors de proportion avec la dépense réelle, qui

n'est d'ailleurs qu'un prétexte pour une exploitation des plus fâcheuses. Ces frais écartent les candidats sans fortune, ou qui du moins n'ont pas trouvé des gens prêts à payer pour leur élection. Un homme de mérite, sans argent ni amis influents, ne peut arriver à se faire nommer. D'un autre côté, ce système favorise des hommes peu honorables, qui acceptent les conditions onéreuses qu'on leur impose, car une fois nommés, ils comptent bien se dédommager à l'aide du trésor public, accorder des places à leurs amis, et trouver moyen de s'enrichir aux dépens de leurs concitoyens.

Pour juger du développement qu'a pris ce trafic, il suffit de jeter les yeux sur le tarif que doivent payer les candidats aux différents emplois :

Le juge à la Cour suprême est taxé à.........

Le juge criminel....

Le juge dans les villes..

Le juge de district....
Le juge délégué..
L'attorney de district..
Le contrôleur..

Le sénateur d'état.

Le député à l'assemblée..

L'alderman....

Le président du conseil des aldermen

20.000 dollars.

10.000

5.000

3.000

10.000

10.000

25.000

5,000

1.500

1.000

2.500

Ces chiffres ne sont pas exagérés. Ce sont les chiffres les plus bas que les comités organisateurs (halls) consentent à recevoir. Ainsi pour la nomination de l'attorney de district, les meneurs de la campagne demandent 15.000 dollars, mais ils finiront par s'arranger de 10.000. Pour la nomination de contrôleur, ils demandent 40.000 mais ils accepteront 25.000. La somme indiquée pour la nomination de sénateur est 5000 dollars, mais dans certains cas on se contente de moins, et parfois on réclame davantage.

Voici maintenant les traitements de ces différents emplois :

Le juge de la Cour suprême reçoit......

Le juge criminel..............

Le juge dans les villes....

Le juge de district..

Le juge délégué .
L'attorney de district.

Le contrôleur..

Le sénateur d'état..

Le député à l'assemblée..

L'alderman..

Le président du conseil des aldermen....

17.500 dollars.

12.000

10.000

6.000

12.000

12.000

10.000

1.500

1.500

2.000

3.000

La première question qui se présente à l'esprit, c'est de se demander comment les candidats se soumettent à payer un prix si élevé. Un juge

de la Cour suprême paye une somme supérieure au traitement de toute une année. Mais il est vrai qu'il est nommé pour quatorze ans. Pour le juge criminel on a fait le même calcul. Le juge délégué ne restant que six ans en fonctions ne paye que 6000 dollars. Le contrôleur doit payer la somme la plus forte, bien qu'il ne soit nommé que pour trois ans, mais il a plus de facilités de gagner de l'argent par sa place, to make a good thing. L'attorney de district ne reçoit que 12.000 dollars pendant trois ans, et il est appelé à verser 10.000 dollars, mais il a, lui aussi, des chances que les politiciens savent exploiter.

Les juges des villes et des districts paient des sommes relativement élevées, mais le salaire est hors de proportion avec les services rendus et le nombre des candidats est considérable. Ce qu'il y a de plus curieux c'est peut-être de voir les sénateurs d'état payer 5000 dollars pour une fonction de deux ans, et pour laquelle ils reçoivent 1.500 dollars; des députés d'assemblée donnent 1.500 dollars pour une place d'un an, où ils reçoivent cette même somme.

Comment expliquer des sacrifices qui paraissent exagérés ? Si les juges supérieurs sont des hommes d'une réputation honorable et par une rare bonne fortune, c'est presque toujours le cas, ils font des économies pendant les années de service ou leurs amis leur viennent en aide. S'ils sont des hommes peu scrupuleux, il leur est facile de gagner de l'argent. Le contrôleur a des facilités très grandes. Les sénanateurs, les députés d'assemblée et les aldermen entreprennent des affaires, connues dans l'état de New-York comme affaires d'aldermen et qui passent pour des jobs, ou une législation qui a de bonnes choses.

En fin de compte, l'argent sort de la poche des contribuables qui le paient, directement sous forme de salaires excessifs, indirectement par suite de la mauvaise administration des affaires publiques, et de la corruption et de l'extravagance dans toutes les branches du civil service.

Le remède pour faire cesser cette triste situation est indiqué par la Nation. Il est bien simple. C'est de mettre à la charge de la ville le soin d'imprimer et de distribuer les bulletins de vote; puis de fixer la somme que chaque candidat peut dépenser pour chaque élection, et d'exiger qu'il fasse connaître exactement ce qu'il a dépensé.

On enlèverait ainsi aux organisateurs le prétexte dont ils se servent pour imposer aux candidats des charges si lourdes. Mais leur esprit d'invention est si fertile que si ce moyen leur manque, ils en inventeront

un autre.

Ce n'est pas une raison pour négliger une réforme nécessaire et qui ne présente que des avantages.

S. R.

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L'année théâtrale. Les théâtres parisiens ont fourni en 1887 un nombre de pièces assez important, bien que le plus grand nombre aient fermé plus que de coutume, en raison des remaniements et demi-réédifications imposés à la suite de l'incendie de l'Opéra-Comique. Car, fait sans doute unique, Paris s'est trouvé un soir de juillet avec une seule salle ouverte, et l'une des plus petites, celle des Menus-Plaisirs. Les 30 et quelques théâtres de Paris ont donné, au total :

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Lesquelles 60 pièces donnent près de 200 actes ou tableaux.

Sans parler d'une autre trentaine de cafés plus ou moins concerts, << Folies de tous les quartiers, qui remplacent depuis 15 ou 20 ans les goguettes si en vogue en 1848, non plus que du Théâtre-Libre, qui ne joue qu'une fois les « chefs-d'œuvre » refusés partout.

Les<< Français » ont produit 2 pièces et 6 actes; l'Odéon, le plus actif de tous 6 pièces et 18 actes; l'Opéra zéro. Il est vrai que rien qu'en six mois, ceux du 1er semestre, il a donné 33 fois Patrie, 14 fois Faust, 12 fois Aïda et 4 ou 5 fois chacune les banalités du répertoire.

Du reste, la mode est aux reprises; « l'art est dans le marasme »>, comme dit un héros de Mürger : certaines pièces, par le seul effet de l'engouement, dépassent les 300 représ entations; d'aucunes atteignent la 700°, le Faust de Gounod a atteint sa 500 et rapporté plus de 425.000 au musicien.

Cinq incendies de théâtres en 1887 l'Opéra-Comique, le plus terrible de tous, avec celui d'Exeter (200 victimes au moins pour chacun), le théâtre Lafayette à Rouen, le Neuen Park à Vienne, celui d'Ibbilton, ont jeté un certain trouble dans ce monde spécial et causé des désastres que la charité publique n'a réparés qu'en faible partie. L'année 1888 compte déjà, dans sa première huitaine, deux sinistres du même genre: le théâtre de Bolton, en Angleterre, et une scène des plus populaires d'Anvers.

E. R.

Le saucisson de Caliban. Notre traité de commerce avec l'Italie va être revu et corrigé ; je vous avoue que j'en suis bien aise, parce que, si M. Flourens s'y prend bien, on pourra enfin manger du saucisson d'Arles dans la patrie de la mortadelle.

A première vue cette considération va vous paraître étroite. Tourner un traité de commerce à la simple protection de la charcuterie franaise,y employer des conférences et jeter M. Flourens sur M. Crispi pour un résultat aussi spécial, voilà qui vous donnera une idée assez fâcheuse de mon intelligence politique. Elle est nulle, hélas! Sachez même qu'avant ma mésaventure de Livourne, je n'avais jamais pu me fourrer dans la tête quelle différence il y a entre le libre-échangisme et le protectionnisme. Je ne dois qu'au roi Humbert et à ses admirables douaniers de comprendre un peu le sens de ces barbarismes affreux. Il est vrai que cela m'a coûté un saucisson. Mais le renard de La Fontaine donne au corbeau de moindres leçons pour un fromage.

Pendant l'excursion que je fis en Corse, en octobre dernier, avec le prince Roland Bonaparte, il nous arriva quelquefois de nous trouver dans les montagnes à des hauteurs où le nom de Chevet ou ceux de Potel et Chabot n'avaient jamais été entendus par les aigles. Certes! les bergers sont hospitaliers dans un pays où les bandits mêlent en eux Hernani et don Ruy Gomez. Mais, à de certaines heures et après certaines ascensions, notre appétit se contentait mal de l'humble et terrible fromage de chèvre que ces bonnes gens mettaient à notre disposition, et plusieurs fois, après le fromage, nous avions reluqué la chèet même le berger! On ne sait pas ce qu'on avalerait à des altitudes de deux mille cinq cents mètres au-dessus du niveau de la bouillabaisse.

vre

Pour parer à des tentations qui allaient jusqu'à la bergérophagie, j'eus l'idée de me prémunir de quelques provisions portatives, et au premier endroit civilisé qui s'offrit à nos pas errants, je me procurai un saucisson d'Arles. O Monselet, qu'il était joli! Il ressemblait à une banane énorme ou à une asperge de concours! Sa chair marbrée semblait un porphyre roux et juteux. Son écorce argentée miroitait et, par ses extrémités ficelées d'une faveur orange, il évoquait le souvenir du cochon guilleret, farceur et bon enfant dont il était l'élixir même,si j'ose m'exprimer ainsi, et le substratum, pour parler la langue de M. Schérer. Arles s'était dépassée, et elle avait atteint la hauteur de Lyon. Enfin, ce saucisson était mon orgueil.

La première fois que, le tirant de ma veste de chasseur, je l'exhibai triomphant, c'était à une altitude de dix-huit cent cinquante-sept mètres, par un temps froid. Il eut un succès immense. Toute la vallée du Golo, dans les gorges de Santa-Regina, retentit d'un hurrah frénétique.

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