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comment les décors avaient été rendus ininflammables; les experts assurent que le rapide développement de l'incendie est dû « à la vétusté des bois et à leur état vermoulu »; on sait enfin quelle bonne garde faisait le fonctionnaire chargé par l'Etat de le représenter pour les mesures à prendre en cas de sinistre.

Comment s'en étonner lorsqu'on a vu, depuis le désastre, l'administration d'un autre théâtre (la Comédie Française) qui ayant fait construire à ses frais deux escaliers de dégagement, n'a pu obtenir de l'administration des Bâtiments civils qu'elle fit percer un mur extérieur auquel la disposition des lieux fait que ces deux escaliers aboutissent forcément?

Voilà ce que fait l'administration que nous payons, voilà ce que font les architectes et les fonctionnaires payés par nous. Ceux qui demandent que l'État ait pouvoir de tout faire pour assurer la sécurité dans les théâtres peuvent voir que, par avance, leur vœu était contenté et qu'il a produit de bons effets. N'est-ce pas aussi un bel argument pour ceux qui veulent augmenter sans cesse les attributions de l'État? Il s'acquitte si bien de ses attributions actuelles qu'on se sent pressé de les étendre et de lui en confier d'autres.

Le second argument est fourni par un article de la Revue du Cercle militaire (8 janvier dernier) qui compare la main-d'œuvre civile et la main-d'œuvre militaire, ou plutôt l'industre privée à l'industrie de l'État, mais exercée par le département de la guerre.

Ici, je sais ce que vont opposer les partisans du socialisme d'État; c'est que s'ils veulent mettre toutes les industries ou le plus d'industries possible aux mains du gouvernement, ils entendent que l'État emploiera des ouvriers civils, car ce qui est militaire leur fait horreur (je parle pour la France). Mais justement lorsque l'État est chef d'industrie, la main-d'œuvre militaire est celle dont il peut attendre le travail le plus assuré et le plus productif.

Pourquoi? Parce que les ouvriers militaires ne peuvent se mettre en grève, ni refuser un travail qui leur déplait, comme font les ouvriers civils; parce qu'enfin on a pour obtenir d'eux un travail exact, ce qu'on n'a pas contre les ouvriers civils: la discipline et les punitions. Louis Blanc avait bien senti que cette indépendance des ouvriers électeurs placés par leur travail sous les ordres de leurs mandataires était le côté faible de son système et il avait, dans ses livres, rétabli pour les paresseux la peine du carcan qu'il vonlait voir abroger à l'endroit des voleurs, faussaires et assassins. Ses disciples même ne l'ont pas suivi en cela; ils demandent pour le peuple souverain des travaux fournis par l'État, bien payés, avec de courtes journées et pour directeurs de ces travaux des gens nommés par ceux qui sont intéressés à travailler peu ou point. C'est

ce grave inconvénient que la main-d'œuvre militaire évite; elle doit donc donner les meilleurs travaux que l'on puisse attendre de l'industrie officielle; or, que donne-t-elle ?

« Il est de règle (je cite la Revue du Cercle militaire) que les entrepreneurs des fournitures militaires emploient trois fois moins d'ouvriers faisait la régie directe de l'administration quand elle gérait le même service.

que

<«< Pour réaliser de grandes économies, l'administration de la guerre a fait passer, dès 1885, trente-huit régies directes à l'entreprise pour les vivres et les fourrages et les nouveaux entrepreneurs ont organisé leurs services sur la base d'un employé civil pour remplacer trois ouvriers militaires. C'est ce que, par exemple, on peut constater dans le service des vivres à Angoulême. Le détachement de la section d'ouvriers militaires était de 33 hommes: il a été remplacé par 11 ouvriers et employés civils.

<< On constate qu'il y a par exemple plus d'ouvriers militaires dans les diverses manutentions en régie directe qu'il y a de boulangers et d'ouvriers boulangers dans les villes de ces mêmes garnisons, quoique le nombre des rationaires de l'armée ne soit en moyenne que le dixième, le douzième et même le quinzième du chiffre de la population »>.

Voilà ce qu'affirme un auteur militaire, mais qui cherche la vérité et parle avec franchise. On peut tenir ses déclarations pour bien exactes. Le même nous apprend qu'à l'hôpital militaire de Versailles 133 malades sont soignés par 122 infirmiers de différents grades et que si l'on voulait chercher ce que coûte chaque malade on arriverait à un prix bien supérieur à 12 fr. par jour ».

Les partisans du socialisme d'État défendent trop souvent leur doctrine par des raisons théoriques: ils devraient y ajouter des arguments de fait; en voilà deux qui pourront leur servir.

HUBERT-VALLEroux.

BULLETIN

1er janvier.

PUBLICATIONS DU « JOURNAL OFFICIEL ».

(Janvier 1888.)

Arrêté interdisant l'importation en France des ruminants et de leurs viandes en provenance de l'île de Malte (page 4).

6 janvier. Etat nominatif des élèves de l'École polytechnique

auxquels il a été accordé des bourses, demi-bourses et trousseaux (page 64).

8 janvier.

Arrêté relatif aux exposants français à l'exposition internationale de Melbourne. — Système de classification générale annexé au règlement australien (page 87). - Voir 31 janvier,

11 janvier.

Rapport adressé au Président de la République par le ministre de l'agriculture et décret modifiant les conditions de recrutement de l'École nationale forestière (page 109).

12 janvier.

Décrets nommant les élèves du Gouvernement dans les lycées et collèges (page 129).

nommant des élèves du Gouvernement dans les lycées et collèges de jeunes filles (page 131).

Règlement général des congrès et conférences à l'Exposition universelle de 1889 (page 133). — Voir 29 janvier.

13 janvier.

-

Décret fixant le minimum d'équipage des navires expédiés en 1888 pour la pêche de la morue (page 146).

Arrêtés réglant les conditions du tirage au sort des obligations trentenaires du Trésor et nommant les membres de la commission chargée de procéder aux opérations de ce tirage (page 146).

-Note concernant la prorogation du régime commercial provisoire entre la France et la Roumanie (page 147).

15 janvier. Rapport adressé au Président de la République par lẻ ministre de la marine et des colonies, et décret réglant le mode de constatation de la présence des libérés tenus de résider dans les colonies pénitentiaires (page 173).

- adressé au Président de la République par le ministre de l'agriculture, et décret modifiant celui du 28 septembre 1887, réglant l'organisation centrale du ministère de l'agriculture (page 175).

Décret rendant exécutoire la délibération du conseil général de la Guadeloupe, du 27 juin 1887, portant suppression de droits de navigation à payer par les bâtiments dans les ports de la colonie (page 179). interdisant l'introduction et le transit en France des porcs et viandes fraîches provenant du Danemark (page 180).

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19 janvier. - Instruction pour l'admission à l'École polytechnique en Programme des connaissances exigées pour l'admission

1888.

(page 230).

21 janvier.

Lettre adressée par le ministre du commerce et de l'industrie a u président de la Société de protection mutuelle des voyageurs de commerce (page 262).

22 janvier.

Rapport adressé au Président de la République par le ministre de la marine et des colonies, relatif à la réglementation de la pêche de la sardine sur le littoral des quatre premiers arrondissements maritimes. Décret conforme (page 282).

25 janvier.

adressé au Président de la République par le ministre du commerce et de l'industrie, relatif à l'admission en franchise temporaire des fontes. Décret conforme (page 326). Voir plus loin le texte

de ce décret.

Tableau des opérations effectuées par la caisse nationale d'épargne pendant l'année 1887 (page 328).

26 janvier. — Arrêté fixant la liste des auteurs étrangers sur lesquels porteront les explications à l'examen du brevet supérieur en 1888 (page 338).

28 janvier.

Mouvement commercial de la France avec la Tunisie

en 1887 (page 375).

29 janvier. Rapport adressé au Président de la République par le ministre de l'instruction publique, des cultes et des beaux-arts, et décret fixant la limite d'âge pour la mise à la retraite du personnel des Archives nationales, de la Bibliothèque nationale, des bibliothèques Sainte-Geneviève, Mazarine et de l'Arsenal (page 385).

Arrêté fixant les prix de vente des poudres à feu destinées à l'exportation (page 387).

Avis relatif au concours d'un poëme lyrique pour l'Exposition de 1889 (page 389). — Voir 12 janvier.

31 janvier. Décret approuvant une convention passée entre le ministre des travaux publics, au nom de l'État, et la compagnie des chemins de fer de l'Ouest pour la concession des voies ferrées à établir sur les quais de la darse Est du bassin Bellot, au Havre. - Convention annexée (page 406).

Arrêté instituant une commission spéciale en vue de la participation de la France à l'exposition internationale de Melbourne (page 407). Voir 12 janvier.

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Décret relatif à l'admission temporaire des fontes. Art 1er. Les fontes d'affinage admises temporairement en franchise devront être transportées dans les usines autorisées à les mettre en œuvre. Le service des douanes prendra les mesures nécessaires pour assurer l'arrivée de ces produits à destination.

Art. 2. Les crédits d'importation déjà ouverts seront valables pendant six mois, à partir de la date du présent décret, sous les conditions déterminées par les règlements antérieurs.

Le présent décret ne sera pas applicable aux opérations déjà engagées en vertu de marchés dont il sera régulièrement justifié devant le comité consultatif des arts et manufactures.

Art. 3. Sont maintenues toutes les dispositions des décrets des 15 février 1862 et 9 janvier 1870 qui ne sont point contraires au présent décret.

Art. 4. Le ministre du commerce et de l'industrie et le ministre des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera inséré au Journal officiel et au Bulletin des lois.

Fait à Paris, le 24 janvier 1888.

Par le Président de la République :

CARNOT.

Le ministre du commerce et de l'industrie, Lucien Dautresme.

Le privilège de la Banque de France. - M. Sans-Leroy et plusieurs de ses collègues viennent de prendre l'initiative d'une proposition de résolution dont voici le texte :

Le privilège de la Banque de France vient à expiration en 1897. Il a été jusqu'ici d'un usage constant en la matière de songer au renouvellement de ce privilège ou à toute autre combinaison destinée à lui succéder dans un délai suffisant pour qu'il ne fût apporté dans le crédit public aucune perturbation. La dernière fois que l'Etat a conféré à la

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