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aux agences; mais le payement aux agences peut être ajourné jusqu'à ce qu'elles aient pu recevoir de la Banque centrale les fonds requis.

En dehors de ses billets, la Banque ne peut émettre d'autres titres que des mandats à vue et à ordre de l'un des comptoirs de la Banque sur un autre. L'émission de ces mandats à ordre a été pendant les exercices :

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a) Des lettres de change et d'autres papiers de commerce à deux obligés solidaires au moins et à un terme d'échéance qui n'excède pas celui d'usage dans le commerce 2;

b) Des obligations ou des coupons payables aux Indes néerlandaises et remboursables dans les trois mois, tant de la dette nationale que de dettes étrangères, et de titres de même nature à charge de sociétés et d'associations particulières, sous l'engagement solidaire de l'emprunteur;

c) Des acceptations émises par les comptoirs de vente à charge de la caisse publique ou pour le payement desquelles le Gouvernement s'est reconnu responsable;

II. Dans les avances sur dépôt :

a) D'effets publics, tels que dettes d'États, actions et obligations de sociétés ou d'associations particulières;

b) De marchandises, denrées, monnaies et matières d'or et d'argent;

III. Dans l'ouverture de crédits en compte-courant contre nantissement d'effets ou de marchandises sur le pied du § 2.

IV. Dans le commerce de l'or et de l'argent;

V. Dans l'ouverture de comptes-courants contre dépôt en argent et l'encaissement de valeurs pour compte de corporations publiques et d'individus privés;

1 Les agences de la Banque sont au nombre de huit, établies à Samarang (1828), Soerabaia (1829), Chéribon (1866), Sourakarta (1867), Pasocroeaun (1867), et Dzokyzakarta 1879), toutes dans l'île de Java; Padang (1864) dans l'île de Sumatra, et Macassar (1865) dans l'tle de Célèbes.

2 Le maximum du terme d'échéance a été fixé par les directeurs de la Banque à 5 mois.

VI. Dans la faculté de recevoir de l'argent et d'autres valeurs en dépôt proprement dit;

VII. Dans l'émission de mandats à ordre, dont il a été déjà fait mention;

VIII. Enfin, dans la faculté d'immobiliser en partie le capital de la Banque par l'achat de fonds publics néerlandais ou indo-néerlandais (ces derniers n'existent pas encore) ou de lettres de gage émises par des banques hypothécaires néerlandaises ou indo-néerlandaises (ces dernières n'existent pas non plus) dont les statuts seront revêtus de la sanction royale ou de celle du Gouverneur général, ou enfin par des avances hypothécaires sur des immeubles sis aux Indes néerlandaises.

Il est expressément défendu à la Banque de faire aucune autre opération en dehors de celles mentionnées ci-dessus. Elle ne peut ouvrir de crédits en blanc à qui que ce soit, pas même au Gouvernement, qui pourtant, pour sa part, s'est réservé la faculté de toujours pouvoir emprunter à la Banque une somme de 2 millions au plus contre nantissement de produits coloniaux et au taux fixe de 2 1/2 pour cent. Les avances au Gouvernement sur ce pied se font pour une durée de six mois au maximum, comme aussi les avances au public contre dépôt de matières d'or, d'argent ou de numéraire ; mais la durée du contrat de tout autre prêt sur nantissement est de trois mois au maximum. Cependant une clause du contrat admet le renouvellement tacite, à moins que la Banque ne s'y oppose formellement. Les prêts d'argent sur ses propres actions lui sont expressément interdits, de même que les prêts sur navires, et elle ne saurait, en outre, prendre une part quelconque à des entreprises de commerce, d'industrie ou autres.

L'immobilisation des fonds de la Banque ne saurait jamais dépasser la moitié du capital social, soit, pour le moment, 3 millions de florins et de ces 3 millions 2 seulement peuvent être utilisés en prêts hypothécaires.

La durée d'un contrat hypothécaire est de six mois au maximum; le renouvellement tacite est admis, et il arrive fréquemment que ces renouvellements se continuent pendant plusieurs années consécutives. C'est même ce qui a lieu presque régulièrement, aussi longtemps que les intérêts de la Banque peuvent être considérés comme entièrement garantis par la valeur de l'immeuble engagé.

Quant aux bénéfices de la Banque, il a été stipulé que, dès qu'ils dépasseront 6 pour cent du capital, 12 pour cent de l'excédent seront affectés au fonds de réserve qui sera porté à 15 pour cent du capital ou 900.000 fl. au maximum. Ce fonds de réserve, s'élevant à présent

à 740.000 fl. environ, dont les intérêts font partie des bénéfices généraux de la Banque, est destiné à faire face aux pertes essuyées par le capital social et à servir de supplément aux bénéfices annuels jusqu'à concurrence d'un dividende de 6 pour cent. Jusqu'ici il n'a jamais été question d'une pareille éventualité, le résultat du compte de profits et pertes ayant toujours permis de servir aux actionnaires un dividende de beaucoup au-dessus de 6 pour cent. Même après l'année désastreuse de 1877 (où la chute de quatre ou cinq maisons d'exportation de premier ordre 'causa à la Banque des pertes considérables), les 6 pour cent statués ont été disponibles, sans entamer le fonds de réserve. Il est à craindre cependant que la stagnation des affaires qui a fait descendre le montant des opérations de la Banque à un chiffre tellement restreint qu'on ne se souvient guère de l'avoir jamais vu à pareil niveau, n'ait exercé une influence des plus fâcheuses sur les résultats financiers de l'exercice clos le 31 mars dernier, et qu'une partie du fonds de réserve ne doive être affectée au payement d'un dividende de 6 pour cent aux actionnaires.

La gestion des affaires de la Banque est confiée à un président et à deux directeurs, dont l'un est chargé des fonctions de secrétaire. Leur gérance est soumise au contrôle d'un conseil de cinq commissaires, nommés par l'assemblée générale des actionnaires ayant droit de vote, tandis que la surveillance des opérations de la part du Gouvernement repose entre les mains d'un commissaire spécial dont les appointements sont à la charge de la Banque.

Le président de la Banque et les deux directeurs sont nommés par le Gouverneur général pour un terme de cinq ans avec prorogation facultative. Pour chacune de ces nominations, une liste de deux candidats est formée par l'assemblée de la direction et des commissaires réunis. Cette liste est présentée au Gouverneur général, qui doit s'y conformer pour le choix d'un directeur, mais qui, pour le choix du président, peut s'en écarter en tant qu'il le juge convenable. La nomination du président doit être sanctionnée par le Roi.

La direction de la Banque est obligée une fois par semaine de faire insérer au Journal officiel le relevé de sa situation dans la forme prescrite par le Gouverneur général, et le bilan final de l'exercice finissant le 31 mars de chaque année doit être soumis le plus tôt possible au conseil des commissaires pour y être examiné et soumis à l'assemblée générale ordinaire qui se tient annuellement au mois de juin au plus tard. Dans la même séance, le président doit présenter son Rapport sur l'exercice qui vient d'être clos.

On pourra juger de la position actuelle de la Banque de Java par le bilan hebdomadaire du 30 mars dernier, reproduit ci-dessous :

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LES ANARCHISTES DE BOSTON

La ville de Boston est par excellence la ville intellectuelle de l'Amérique. Telle est du moins la prétention de ses habitants; et les romanciers américains nous montrent les jeunes Bostoniennes discutant quelque problème obscur de littérature ou de philosophie et ne cachant pas la pitié dédaigneuse qu'elles éprouvent pour leurs sœurs de New-York, toutes absorbées par les frivolités de la vie mondaine.

Ce tableau tracé par M. Henry James porte le cachet de la vérité, et nous en trouvons la confirmation dans les écrits des anarchistes de Boston, qui ont subi, eux aussi, l'influence du milieu. Ils offrent un contraste frappant avec les anarchistes que l'on connaît le mieux, avec ceux, par exemple, que décrit M. Mermeix, dans l'énumération des différents groupes dont se compose la France socialiste. M. Mermeix place les anarchistes au rang inférieur pour le nombre et l'intelligence. « A part quelques hommes éminents, comme M. Elisée Reclus ou le prince Kropotkine, ce sont, en général, des ouvriers grossiers, ignorants, complètement illettrés. Leurs discours sont de vulgaires, plates et violentes déclamations. Ils insultent et ne raisonnent pas. Les attentats inutiles sont le fait des anarchistes ».

Bien différents sont les anarchistes de Boston. Ils savent écrire, ils sont même fort savants; ils citent Comte, Spencer, Mill; il est vrai qu'ils les mettent parfois en étrange compagnie. Sur une de leurs brochures nous voyons le portrait de Herbert Spencer1, et dans le numéro suivant, la place du philosophe anglais est occupée par Louise Michel. Ils blâment les attentats et relèvent la folie de ceux qui veulent résoudre « les problèmes sociaux par la méthode coercitive, par des mesures législatives ou par la violence ». Ils dénoncent les abus des gouvernements, les empiétements de l'Etat, les atteintes plus graves encore dont les socialistes menacent la liberté. Ils sont en lutte constante avec les socialistes allemands et anglais, qui ont adopté les idées de Karl Marx, avec les partisans de Most et de la Freiheit, ou avec les anarchistes de Chicago.

1 The Sun. A bi-monthly publication devoted to cooperation. Janvier et février 1885.

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