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Reports from the Consuls of the United States. No 88, January. 1888 1.

GEORGES MICHEL. Vauban. Dime royale 2.

S. RAFFALOVICH. Bentham. Principes de législation et d'économie politique 3.

Chambre de commerce de Lyon. Réglementation du travail dans les établissements industriels. Rapport de M. JACQUAND 4.

THÉODORE RAFFALOVICH et Cie. Aperçu commercial du marché d'Odessa pour 1887 $.

L'octroi, ses inconvénients, ses compensations, etc., par ERNEST BRELAY".

L'assurance contre la vieillesse et l'invalidité en Allemagne, d'après l'avant-projet du gouvernement, par ED. GRUNER 7.

Associated dairies, by professor RABBENO. Translated by. E. V. N. 8. Chambre de commerce de Lyon. Projet de loi relatif aux accidents industriels, à la réglementation des ateliers et à l'inspection des fabriques. Rapport de M. JACQUAND.

Municipalidad de la Capital. Boletin mensuel de estadistica municipal. Novembre 1887 10.

Revue géographique internationale. No 148, Fév. 1888 11.

La science économique et la politique nationale, par CHARLES TURGEON 12.

Le mouvement coopératif aux Etats-Unis, par M. UGO RABBENO. Traduction de M. CHARLES GIDE 13.

La représentation des intérêts dans les municipalités, par ERNEST BRELAY 14.

Les sociétés coopératives de production, par ERNEST BRELAY 15.

Le risque professionnel et la responsabilité en cas d'accidents, par MARC ABIANE 16.

1 Washington, Government printing Office, 1888, in-8°.

2 Paris, Guillaumin et Cie, in-18.

3 Paris, Guillaumin et Cie, in-18.

Lyon, Impr. de Pitrat aîné, 1884, in-4°.

5 Odessa, Impr. slave, 1887, in-4°.

6 Paris, Guillaumin et Cie, 1886, in-8°.

7 Paris, Warnier, 1888, gr. in-8".

8 S. l. n. d., in-80.

Lyon, Impr. de Pitrat aîné, 1883, in-4°.

10 Buenos-Ayres, Impr. Europea, 1887, in-4°.

11 Paris, 76, rue de la Pompe, in-4°.

12 Paris, Larose et Forcel, 1888, in-8°.

13 Paris, Larose et Forcel, 1888, in-8°.

14 Paris, Guillaumin, 1884, in-8°.

15 Paris, Berger-Levrault et Cie, 1887, in-8°. 16 Paris, Warnier, 1888, in-8°.

SOCIÉTÉ DE STATISTIQUE DE PARIS

RÉUNION DU 20 MARS 1888.

La séance est présidée par M. André Cochut.

A l'ouverture de la séance, le président prononce une allocution dans laquelle il déplore la mort de l'éminent et regretté M. Claude, sénateur des Vosges.

Il parle de son précieux travail sur l'alcoolisme, cette œuvre d'utilité publique qui sera souvent consultée.

Le procès-verbal de la séance du 15 février est adopté.

A l'occasion du procès-verbal, M. Cheysson déclare qu'il a reçu une brochure: Le travail sur les voies de transport, dont M. Limousin a donné lecture dans la dernière séance.

On procède ensuite à l'élection de deux nouveaux membres.

M. Le Roy, publiciste, dont la candidature est soutenue par MM. Liégeard et Loua, et M. Dujardin-Beaumetz, ingénieur civil, présenté par MM. de Foville et Cheysson, sont élus membres titulaires.

OUVRAGES PRÉSENTÉS

La statistique judiciaire et la statistique du recrutement de l'armée d'Italie.

Un volume sur le commerce des Etats-Unis.

L'histoire de la production et le commerce de la houille en France depuis 1870.

Un travail sur le marché d'Odessa, par M. Théodore Raffalovich, travail très intéressant, et très curieux.

Six semaines à Rome, par M. Levasseur, de l'Institut.

L'ordre du jour appelle la discussion du rapport sur la situation financière de la Société.

M. Cheysson prend ensuite la parole et donne lecture d'un travail sur la détermination rationnelle du taux du rachat des cotisations dans les sociétés savantes.

Le diagramme présenté par M. Cheysson fait ressortir l'influence de l'âge sur le taux de rachat. Le problème est le même que celui qu'ont à résoudre les compagnies d'assurances sur la vie lorsqu'elles échangent une rente viagère contre un capital. Ces tarifs varient avec l'âge de l'associé.

Sans formuler de règles précises, M. Cheysson se rapporte au tact des administrations de chaque société, leur donnant pour guide les résultats du calcul mathématique sur la détermination rationnelle de ces taux.

Le président fixe ensuite l'ordre du jour de la prochaine séance qui sera complété par une communication de M. Foville:

Essai de météorologie économique et sociale.

La séance est levée à 11 heures.

COMPTES RENDUS

CH. LETORT.

PRÉCIS D'ÉCONOMIE POLITIQUE, par PAUL LEROY-BEAULIEU, membre de l'Institut, professeur d'économie politique au Collège de France'.

En écrivant ce précis, M. Paul Leroy-Beaulieu s'est proposé, dit-il dans son avant-propos, de mettre à la portée du plus grand nombre les principes d'une science aussi essentielle qu'elle est ignorée. Peut-être aurait-il pu s'abstenir de dénoncer en même temps « les subtilités et les controverses oiseuses auxquelles on se complait parfois dans les ouvrages qui s'adressent à un public spécial », et d'accuser << certains écrivains d'avoir fait de l'économie politique soit une sorte de métaphysique vague et prétentieuse, soit une scolastique obscure et aride » ou bien encore de l'avoir transformée en une algèbre compliquée qu'on ne peut aborder sans un don spécial pour les abstractions ». Ces reproches peuvent être jusqu'à un certain point fondés; mais est-il bien opportun, à une époque où l'économie politique est médiocrement en faveur auprès du grand nombre, de faire savoir urbi et orbi que les économistes se livrent volontiers à des controverses oiseuses et que certains d'entre eux ont un penchant déplorable pour l'algèbre et la métaphysique? Laissons aux socialistes et aux protectionnistes le soin de divulguer nos erreurs et nos faiblesses. C'est une tâche dont ils s'acquittent avec satisfaction et à laquelle ils suffisent. D'ailleurs, les hommes qui ne se contentent pas de chausser les souliers de leurs devanciers et qui travaillent à faire avancer une science ne vont pas toujours d'un pas assuré à la recherche des vérités nouvelles. Ils tâtonnent longtemps avant de les découvrir et il leur arrive même souvent de s'égarer sur une fausse piste. Mais ils

1 Un vol. gr. in-12 de 408 pages. Paris, Ch. Delagrave.

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marchent et font marcher la science. Est-il bien équitable de leur reprocher leurs tâtonnements, et peut-on affirmer que leurs subtilités sont toujours inutiles et leurs controverses oiseuses? On discutait beaucoup au xv° siècle sur le chemin qu'il fallait prendre pour arriver aux Indes et Dieu sait avec quel renfort d'hypothèses bizarres et saugrenues! mais n'est-ce pas à ces discussions pour lesquelles bien des gens, y compris un bon nombre de géographes conservateurs ne cachaient pas leur dédain, que nous sommes redevables de la découverte de l'Amérique ? Soyons donc indulgents pour les chercheurs et n'oublions pas qu'il est plus difficile de découvrir la vérité que de la vulgariser, quand elle est découverte.

Ce n'en est pas moins un mérite sérieux que de savoir monnayer pour la circulation générale le métal précieux des vérités scientifiques, et ce mérite, le savant professeur d'économie politique au collège de France le possède au plus haut degré. Dans le Précis qu'il vient de publier, après tant d'autres œuvres plus considérables, il a su résumer avec une clarté saisissante l'ensemble des notions de la science économique et même de la science financière. Grâce à l'aptitude particulière qu'il possède de rassembler les faits et de les mettre en œuvre, ses démonstrations n'ont jamais rien d'aride et d'abstrait et elles [peuvent être comprises par les esprits les moins préparés à les recevoir. C'est de la science aisée et attrayante. Est-ce toujours de la science sûre? Nous pourrions, sur plus d'un point, contester l'exactitude des affirmations de l'auteur du Précis, malgré ce qu'elles ont d'autoritaire et de péremptoire, et nous demander par exemple, s'il est bien certain que « l'argent et surtout l'or ont été dans le passé et resteront dans l'avenir les objets les plus qualifiés par leurs propriétés naturelles pour jouer le rôle de monnaie et de mesure dans les échanges ». Qui peut répondre de l'avenir ? Nous pourrions trouver un peu maigre et insuffisante sa définition de la valeur, savoir «< la propriété qu'a tel objet de s'échanger contre un certain nombre d'autres ». Nous pourrions contester encore la distinction qu'il établit, en matière de productivité, entre l'agriculture et d'autres branches de travail, telles que le commerce et les professions libérales. Dans l'opinion de M. Leroy-Beaulieu, il ne saurait y avoir trop d'agriculteurs tandis qu'il peut exister un surcroît de commerçants, d'avocats, de médecins et de sous-préfets. Nous lui abandonnons volontiers les sous-préfets, mais est-il bien exact de dire que tout nouvel ouvrier ajouté au travail des champs produira une utilité quelconque que ne produira point tout nouveau commerçant, avocat ou médecin»? N'y a-t-il pas une proportion naturelle et nécessaire entre les différentes branches de l'industrie humaine, en y comprenant même la production agricole ? Si celle-ci s'accroît de telle sorte que le prix des

subsistances offertes au marché cesse de couvrir leurs frais de production, l'excédent des producteurs agricoles ne devra-t-il pas disparaître aussi bien que l'excédent des commerçants, des avocats et des médecins dans un cas analogue? Enfin est-il bien certain que « la doctrine de Malthus n'a guère d'application dans le temps présent et qu'elle ne semble pouvoir en avoir aucune pendant tout au moins deux ou trois siècles, sinou bien davantage ». Dégagée de sa formule pessimiste, la doctrine de Malthus se résume, en définitive, dans la nécessité de proportionner la population aux emplois disponibles. Ces emplois sont-ils actuellement illimités? Suffit-il bien de multiplier les hommes pour créer le supplément d'entreprises nécessaire pour leur procurer des moyens d'existence? Ne faut-il pas aussi augmenter le capital mobilier et immobilier sans lequel aucune entreprise nouvelle ne peut être fondée et mise en œuvre? N'est-ce pas là une vérité applicable aujourd'hui comme elle le sera dans deux ou trois siècles?

Mais nous ne voulons pas nous exposer à être accusé de nous livrer sur ces quelques points, sans parler de plusieurs autres, à des controverses subtiles sinon oiseuses. Nous préférons mettre sous les yeux de nos lecteurs deux passages du Précis, dans lesquels ils trouveront les rares qualités d'exposition qui caractérisent le talent de l'auteur. Le premier concerne la genèse du capital, et nous le recommandons particulièrement aux socialistes, collectivistes ou autres:

Essayons de restituer par la pensée la genèse du capital dans une tribu de peuples pêcheurs. Un de ces sauvages, plus observateur que les autres, a constaté qu'un tronc d'arbre flotte sur l'eau et peut même supporter un corps sans se submerger. Il se met à couper un arbre, à le tailler, à le disposer de façon qu'il puisse s'y asseoir et le diriger. Pour ce travail, il lui faut du temps; il a été obligé de faire des approvisionnements pour vivre pendant qu'il se livre à cette tâche; il doit ménager ses subsistances, restreindre son appétit présent, afin de pouvoir aller jusqu'au bout de son œuvre. Il y parvient : il est maître d'un canot; il faut qu'il le pousse à la mer. Il se trouve alors possesseur d'un instrument qui facilitera sa pêche : cet instrument, c'est du capital; les approvisionnements qui lui ont permis de consacrer tout son temps à le faire étaient aussi du capital.

Ce capitaliste peut disposer de son outil ou pour pêcher plus commodément et se donner moins de peine, ou pour pêcher davantage et céder, moyennant des compensations, une partie du surcroît de sa pêche aux autres membres de la tribu.

Le bon exemple est contagieux, comme le mauvais : les sauvages les plus intelligents et les plus actifs du même groupe finissent aussi par se construire des canots; mais, pour cela, il faut qu'ils fassent violence à

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