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p. 165. 166.

p. 169. 170.

P. 174-176.

Gr. T. ib.

P. 571. 2.

de J. C. » Les autres, dit S. Avite, donnent leurs biens « à leurs héritiers; mais J. C. fe donne lui-même, c'est-à« dire, ajoûte-t-il, fa propre chair & fon propre fang. « 'Tel eft le fragment tiré du fermon fur la Passion du Scigneur. S. Avite s'y étend beaucoup furle côté perce, d'où felon lui, eft fortie l'Eglife; ce qui avoit été figuré par la formation d'Eve tirée du côté d'Adam. Il dit que le fang & l'eau qui fortirent de ce facré côté, marquent deux fortes de Fidéles : le fang, les Martyrs; & l'eau, le commun des Chrétiens régénérés par les eaux du baptême, Tel eft encore le fragment pris du fermon fur la dedi. cace de l'Eglife de S. Michel. S. Avite y reconnoît lẹ miniftere des faints Anges envers les hommes, & les fecours continuels qu'ils leur prêtent, en préfentant leurs prie. res au thrône de Dieu, & leur apportant l'effet qu'elles ont obtenu auprès de la divine Majefté. Il applique à cet, te vérité le fonge mystérieux de Jacob touchant l'échelle. 'Tel eft enfin le fragment de l'homélie fur l'ordination d'un Evêque, dans lequel S. Avite décrit élegamment les qualités requifes pour bien remplir les fonctions de cette dignité.

2o. Quoiqu'il nous refte beaucoup plus de letres de faint Avite que d'homélies, cela n'empêche pas que nous n'en aïons perdu un aflez grand nombre.' S. Gregoire de Tours en avoit vû un recueil divifé en neuf livres, où se trou, voient quelques-unes de celles qui font venues jusqu'à nous, Mais il eft hors de doute qu'il en contenoit beaucoup d'au, Flod. I. 3. c. 21. tres que nous n'avons pas. Il y a quelque apparence que ce recueil ne fubfiftoit plus en fon entier, ou qu'au moins il étoit fort rare, du temps d'Hincmar Evêque de Reims, Car il eft à croire qu'il comprenoit toutes les letres de S. Avite, dont on avoit connoiffance. Or Hincmar n'a. voit point ce recueil, puisqu'il écrivit à Adon de Vienne, pour avoir une letre de S. Avite adreflée à S. Remi de Reims, qu'un Moine nommé Rotfride difoit avoir lûe chez Adon.

'Avit. car. pr. P. 183.

3o. Dès le temps même de S. Avite la plupart de fes poëfies eurent le même fort, qu'ont eu dans la fuite plu fieurs de fes letres & de fes homélies. C'eft lui-même qui nous apprend, qu'il en avoit beaucoup plus compofé qu'il ne nous en reste aujourd'hui, Elles étoient en figrand nom

bre, que fi on les eût recueillies enfemble, elles auroient formé un volume confidérable : adeo ut fi ordinarentur, ditil,non minimo volumine ftringi potuerit epigrammatum multitudo. Mais lorsqu'il publia ce que nous en avons, elles étoient fi difperfées, qu'il lui paroiffoit impoffible de les réunir. Auffi en abandonna-t-il le deffein.

Outre les deux poëmes de S. Avite, dont on a parlé plus haut, l'un divifé en cinq livres fur une partie de l'histoire de Moyfe, l'autre fur la virginité, l'on en trou not. p. 263、 ve encore fix autres fous le nom du même Auteur. Le P. Sirmond avoit vû trois divers manufcrits qui les conte noient. Le premier eft fur l'Exode, le fecond fur le Levitique, le troifiéme fur les Nombres, le quatriéme fur le Deuteronome, le cinquiéme fur Jofué & le fixiéme fur les Juges. Ce font fans doute les mêmes dont parle Sixte de Six. bib. p. 229.2. Sienne, quoiqu'il ne nomme que la Genefe & l'Exode, & qu'on difoit de fon temps fe conferver dans la bibliothé

que de Volfgang Lazius à Vienne en Autriche. Mais le Avit.not. ib. même P. Sirmond les a trouvés fi rudes & fi remplis de fautes, qu'il ne les a pas jugés dignes de voir le jour. Il s'eft borné à marquer le nombre de vers que contient chaque poëme, & à en donner le commencement de chacun.

Ce n'eft pas fans raifon qu'on les regarde comme n'appartenant pas à S. Avite, quoiqu'ils en portent le nom. On fçait que lorfqu'il publia les deux qui nous reftent de lui, il étoit fort avancé en âge & l'on vient de voir qu'il

avoit abandonné le deffein de recueillir les autres.' D'ail- Gr.T.16.Ifid.fcri leurs les Anciens, comme S. Gregoire de Tours & S. Ifi. c. 23.

dore de Seville, n'en ont point connu d'autres pour être

de S. Avite, que les deux que nous avons encore divifés

en fix livres.

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4o. 'Entre les livres de nôtre S. Prélat qui ne fubfi- Avit. fr. p. 147. ftent plus aujourd'hui, Agobard de Lyon cite fouvent fon 148. dialogue avec Gondebaud Roi de Bourgogne, & en copie divers endroits. C'est fans nulle difficulté le même écrit que le Diacre Flore cite auffi très-fouvent, & dont il p. 150-173 nous a confervé quantité de paffages, mais fous le titre de traité contre les Ariens. On voit par ce que nous en ont confervé ces deux célebres Ecrivains, que cet ouvra ge de S. Avite n'eft aucune des letres qui nous reftent de lui à Gondebaud, 'ni la conférence qu'il eur à Lyon avec

ep. 21. p. 56.57.

Gr. T. ib.

Gund. n. 13.

ce Prince & les Evêques Ariens. Mais ce pourroit fort bien être cette autre conférence, qu'il eut avec lui en une autre occasion, & dont il promet dans une de fes letres, une relation à Sigifmond fils de Gondebaud.

C'est peut être encore la même dont parle 'S.Gregoire. Agob. in leg. de Tours, & dont il rapporte un affez long fragment.' Au refte on apprend d'Agobard, qu'outre les letres de S. Avite à Gondebaud, le Saint Evêque avoit eu avec ce Prince plufieurs conférences fur la foi, auxquelles il donne le titre de dialogues. Il fera arrivé fans doute que S. Avite en aura rédigé quelques-uns par écrit, qui fubfiftoient encore au IX fiecle, comme on vient de le voir. ' Adon de Vienne & l'Auteur de la vie de nôtre Saint, qui paroît avoir copié Adon, parlent d'un de ces dialogues en particulier contre l'Arianifme, mais comme adreflé à Gondebaud même, & comme d'un ouvrage immortel pour l'efprit, l'érudition & l'exactitude que l'Auteur Y faifoit paroître.

Ado, chr. p. 798.
Boll. 5. feb. p.

667.

Ibid.

151. 155.157.

5°. 'Les mêmes Auteurs font mention de deux autres traités de S. Avite écrits avec beaucoup d'élegance, contre les héréfies de Neftorius & d'Eutychès. Mais il y a fujet de croire, ou que ces deux traités ne font autre chofe que les deux letres de S. Avite, la feconde & la troifiċme, contre ces mêmes héréfies, qui fe trouvent parmi fes autres letres, ou qu'Adon a pris ces deux letres pour un de Avit. fr. p. 149- ces deux traités,& que par l'autre il a entendu l'écrit contre le phantôme, c'eft à-dire,contre ceux qui prétendoient que J. C. n'avoit qu'un corps en apparence, & dont l'erreur étoit une branche de l'Eutychianifme. S. Avite avoit effectivement compofé un traité contre leur faux dogme; & Flore nous en a confervé deux affez longs fragments. Car bien que ce fçavant Diacre cite fous le même titre plufieurs endroits pris des deux letres de S. Avite dont on vient de parler, & dans lefquelles ce faint Prélat ré.. fute la même erreur, ces deux fragments ne fe trouvant point dans les écrits qui nous reftent de S. Avite, fuffifent pour affûrer qu'il avoit compofé quelque autre traité fur ce fujet. Mais cet ouvrage nous manque comme tant d'autres du même Auteur.

Ado, lib. 2.

6o.' Adon qui paroît en avoir eu une connoiffance particuliere, nous apprend encore que S. Avite avoit écrit

contre

contre Faufte de Riès, pour réfuter fes erreurs touchant la grace de J. C. Il ajoûte, que la foi de l'Eglife brilloit d'une maniere très-lumineuse dans cet autre ouvrage : fcribit lucidiffima fide.

70.' Le Moine Hariulfe, Auteur du XI fiecle, fait men- Spic. t. 4. p. 483. tion des questions d'Alcime Avite fur le Pentateuque. Il n'y a point ici d'équivoque ; & l'on ne peut point entendre par-là le poëme en cinq livres de S. Avite fur l'hiftoire de Moyfe. Hariulfe en effet écarte cette idée, puifqu'il joint ces questions avec celles de S. Cyprien, de faint Hilaire, de S. Jerôme & de S. Auguftin fur les mêmes

livres.

8o. ' M. Baluze à la fuite des quatre letres de S. Avite, Bal. misc. t. 1. pà qu'il publia après le P. Ferrand en 1678, nous a donné 361. 362, trois fragments du livre du même Auteur fur le S. Efprit contre le Roi Gondebaud. Mais à dire le vrai, l'on ne sçauroit certainement conclure de là que S. Avite ait fait un ouvrage particulier fur ce fujet. Le deflein qu'il avoit entrepris & qu'il exécuta, de combattre l'Arianifme, demandoit qu'il y traitât de la divinité du S. Efprit, comme de la confubftantialité du Verbe. C'est ainsi qu'en avoient ufé avant lui, ceux qui avoient écrit contre les Ariens, nommément S. Hilaire de Poitiers & S. Eugene de Carthage, pour ne rien dire des autres. Il y a toute apparence que S. Avite avoit fuivi la même méthode; l'endroit d'une de fes conférences rapporté par S. Gregoire de Tours, ne laiffe aucun lieu d'en douter. De forte que ces trois fragments auront été pris, de ce que les Anciens nomment le dialogue contre les Ariens, par quelue Auteur qui en avoit befoin pour prouver la proceffion du S. Efprit. S. Avite l'y établit d'une maniere fort claire, conformément à la foi de l'Eglife Occidentale.

que

& Gr. T. ib.

90.' On ne sçauroit dire ce que c'eft qu'un autre écrit que Note.in.Seri.c.7 Notker le Begue attribue à nôtre Saint fous ce titre: De p. 9.

inftitutione mortalium, de l'instruction des hommes. Ce n'eft

aucun de fes poëmes, dont cet Ecrivain fait auparavant l'éloge; & l'on ne voit point qu'aucun autre ouvrage de faint

Avite qui nous refte, puifle porter ce titre.

'Poffevin compte entre les écrits perdus du Saint Prélat, poss, app. t. 1. på un livre De fubitanea pænitentia, de la pénitence à l'article 36.

de la mort. Mais ce n'eft autre chofe que la quatrième

Tome III.

S

p. 21.

des letres qui nous restent de S. Avite, dans laquelle il répond aux questions que le Roi Gondebaud lui proposa sur ce fujet.

S IV.

SON ERUDITION, SA MANIERE D'ECRIRE,

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SA DOCTRINE.

na déja rapporté quelques-uns des éloges que les Anciens ont donnés au fçavoir de S. Avite. Îl n'en faudroit pas davantage pour convenir, qu'il avoit une Du Pin, bib. t. 6. érudition peu commune en fon fiecle.' Néanmoins M. du Pin qui hazarde quelquefois des opinions fingulieres, prétend qu'il n'étoit que médiocrement fçavant. Pour avancer à coup für une telle penfée, il faudroit fçavoir ce que contenoient fes ouvrages perdus, dont nous venons de faire l'énumération. Ceux qui les avoient lûs, & dont quelques-uns étoient fort capables d'en juger, ont porté un jugement plus avantageux des connoiflances & de l'habileté de notre faint Prélat. Nous ne rifquons rien d'en penfer comme eux; & nous rifquerions de diminuer de fon mérite, fi nous en penfions autrement.

Avit. ep. 1.

Ep. 2. 3.

Du Pin, ib.

A ne juger même des chofes que par le peu de ce qui nous refte de fes écrits, on ne peut nier qu'il ne poffedât à fond l'Ecriture Sainte, qu'il ne fût verfé dans la Théologie, & qu'il n'eût beaucoup d'acquit pour la controverse. On peut le fouvenir qu'il avoit affaire à Gondebaud, le Prince de fon temps,qui avoit & le plus d'efprit & le plus de fçavoir, & qu'il le confondit toûjours, lui & tous les Evêques de fa communion. 'Il paroît même par quelques endroits de fes écrits, qu'il entendoit au moins, s'il ne les poffedoit pas entierement, le grec & l'hebreu.

'Il eft vrai qu'il montre avoir été plus inftruit de la doarine de la foi, que de l'état des difputes qui divifoient les Orientaux, & de la maniere que les chofes s'y paf foient. Mais il n'eft point étrange, que S. Avite qui écrivoit à Vienne en 512, ne fçût pas exactement ce qui s'étoit paffé à Conftantinople les années précédentes.

'M. du Pin dans la fuite du jugement qu'il porte de fes écrits, lui rend plus de justice fur les qualités du cœur, que fur celles de l'efprit. Il veut bien lui'accorder la droiture

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