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nous manque un affez grand nombre de letres que VISIECLE, rince avoit écrites, ou fait écrire aux Papes & aux erains, avec lefquels il étoit en liaison. C'est une e pour l'hiftoire de l'Eglife & du Roïaume. Il y en a re quatre du Pape Pelage I qui lui font adreffées ui en fuppofent au moins autant de sa part,

Goldaft a fait imprimer fous fon nom & fous le nom Gold. conf. imp. Clotaire, deux ordonnances qu'il place en l'année t. 3. p.115. - Mais M. Baluze remarque qu'elles appartiennent

côt à Childebert II & à Clotaire II. 'II eft marqué Lex Sal. pr. 1. s une des petites préfaces de la Loi Salique, que le ce dont il eft ici queftion, y fit quelques changements.

P. 25.

On lit auffi dans un avertiffement à la tête des Loix Bal. capit. t. 1. p. Ripuaires, des Alemans & des Bavarois, qu'après que erri eut fait dreffer ces Loix, Childebert & Clotaire retoucherent dans la fuite. Mais comme, felon l'obserion du même M. Baluze, c'est Dagobert I qui les à es en l'état où on les voit aujourd'hui, il eft plus venable de les lui attribuer. Nous nous réfervons donc n parler à l'article de ce Prince. 'Thierri au refte, ou Gr. T. hift. 1. 3. eodoric, qu'on vient de nommer, étoit l'aîné des quafils de Clovis I,& un prince en qui l'on voïoit un afnblage confus de bonnes & de mauvaifes qualités. Il urut en 534, la vingt-troifiéme année de fon regne, laiffa fon roïaume à Theodebert fon fils, dont on a paren fon lieu.

C. I. 7.23.

HUNIBAL DE,

HISTORIEN.

68 | Bold. bib. hif.

p. 189. Vall. ann.

1.1. c. 3. p. 13.

L paroît qu'avant les fiécles de la bonne critique on Poff. app. t-2. p. faifoit quelque cas de cet Historien. Mais il eft comdepuis dans un fouverain mépris & prefque une enere obfcurité. Il étoit Franc de nation ; & quelques crivains en ont voulu faire un Moine de l'ordre de faint enoît, du temps de faint Maur en France. D'autres le acent plutôt, & le font fleurir fous le regne de Clovis

grand. M. du Cange ne croit pas toutefois, qu'il ait Du Cang. gl. ind. crit avant l'empire de Justin le jeune, vers 560. On auc. p. 130,

VISIECLE. verra par la fuite qu'on pourroit encore le mettre plus tard. Bold. ib. poff. ib. 'Hunibalde a écrit un ouvrage confidérable fur l'hiftoire divifé en dix-huit livres, où il reprenoit les chofes dès la création du monde. Les fix premiers livres étoient emploïés à décrire en particulier la premiere origine des Francs, que l'Auteur faifoit remonter jufqu'à la deftruction de Troïes, & conduifoient l'hiftoire jufqu'au Roi Antenor, tué par les Gots à l'embouchure du Rhein l'an de J. C. 440, ou plûtôt 340. Les fix livres fuivants comprenoient la fuite de l'hiftoire depuis Antenor jufqu'à Pharamond. Enfin les fix derniers la pouffoient jufqu'à la fin du regne de Clovis mort, non en 514, comme porte le texte d'un des Auteurs que nous citons, mais en 511. 'Cet Historien avoit, dit-on, tiré fon ouvrage de divers Auteurs plus anciens que lui: nommément d'un Dorac Philofophe & d'un certain Waftalde 'Scythe ou Sicambre d'origine. Celui-ci avoit compofé en la langue de fon païs un corps d'hiftoire d'environ 758 ans, depuis la destruction de Troïes jufqu'à la mort de Marcomir 1.' Hunibalde avoit auffi tiré divers fecours des poësies & autres écrits des Prêtres de fa nation. Avec tout cela

Bold. ib.

P. 193

P. 189.

Du Cang. ib.

fon ouvrage eft non feulement très-fufpect ; mais il n'est même regardé des Sçavants, que comme un ramas de menfonges groffierement imaginés.

Il y a beaucoup d'apparence qu'il n'étoit pas encore connu en France, & que même il n'avoit pas encore paru du temps de faint Gregoire de Tours. Il eft au moins vrai que ce prélat n'en parle nulle part, & ne pa. roît point y avoir puifé comme dans quelques autres qu'il cite. C'est ce qui nous feroit croire qu'Hunibalde n'écrivit tout au plutôt qu'à la fin de ce VI fiecle. Mais on ne peut gueres douter que fon hiftoire ne fût répandue dans le public au fiécle fuivant, & que ce ne foit-là que nos Hiftoriens du VII & VIII fiécle ont puifé leur opinion favorite fur l'origine des François, qu'ils font descendre des Troïens.

Personne au reste ne nous apprend fi un ouvrage fi fameux, quoique rempli de fables, a jamais été imprimé, Poff. ib. | Bold. ib. 'Ceux qui en parlent le plus au long, ne témoignent pas même l'avoir vu. Seulement ils prétendent que Vincent de Bauvais, Tritheme, Antoine Demochares ou de Mou

chy

chy & divers autres Ecrivains y ont puifé beaucoup de VISIECLE. chofes touchant nos Rois de France.

LES ACTES DE S. CAPRAIS ET DE STE FOI,

L

MARTYRS A AGEN.

E Continuateur de Surius nous a donné sur de très- Sur. fup. 20. oct, anciens manufcrits, comme il le témoigne, les actes P.785-787.

de ces faints Martyrs, qui fouffrirent fous Diocletien &

Maximien vers la fin du III fiecle de l'Eglife.' Le P. Lab- Lab.bib. nov.t. 2、 be dans la fuite les a fait réimprimer à fon tour fur divers P. 528-538autres manufcrits, fans faire aucune mention de l'édition précédente, parce qu'apparemment il l'ignoroit. Le texte

cr. n. 2.

eft néanmoins le même dans l'une & l'autre édition,' auffi Bail. 6. ođ. tab, bien que dans Mombrice, où ces actes fe trouvent encore, fi l'on en excepte quelques termes changés au caprice des copistes.

Ces actes ne font point originaux. Il s'en faut de beaucoup. Quoiqu'ils foient fort courts, particulierement en ce qui regarde le martyre de fainte Foi, l'on y apperçoit un art & une affectation de pointes & de cadences, qui ne refpirent rien moins que la fimplicité des premiers fiecles. 'On y lit d'ailleurs des vifions, divers prodiges & Till. H. E. t. 4. p. autres circonstances qui paroiffent peu probables & même 542.752]Bail. ib. contraires aux anciennes hiftoires. C'eft ce qui fait croire

aux meilleurs critiques, que ces actes n'ont été écrits qu'après le milieu de ce VI fiecle.

'Si la derniere partie qui regarde la révélation & la Lab. ib. p. 530. tranflation des reliques des deux faints Martyrs, eft du même Auteur, comme le ftyle le fait juger, on y aura une preuve qu'il ne mit la main à fon ouvrage, qu'après l'épifcopat de faint Dulcide Evêque d'Agen. 'Il eft vrai Gall. chr. nov. que faifant fuccéder immédiatement ce prélat à faint t. 2. p. 897. Phebade, l'époque de ces actes pourroit remonter au V fiecle. 'Mais rien n'oblige à placer fi haut l'épiscopat de Till. ib. faint Dulcide; & le vuide qui fe trouve dans le catalogue des premiers Evêques de cette Eglife, permet qu'on ne le mette qu'environ un fiecle & demi après le temps où on le place.

Tome III.

M m

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Cæf. vit. I. 1. n.

18 Cod. reg. t. 3. R 3.3.

Au refte quelque éloignés de leur fource que foient ces actes, & quoiqu'on y ait fait entrer des traditions popu laires, ils ne laiffent pas de mériter quelque créance, pour certains faits qu'ils contiennent de l'histoire des faints Martyrs. Ils font même aflez bien écrits pour le fiecle où ils ont été compofés; mais comme on l'a déja remarqué, il s'y trouve trop détude pour le ftyle. 'Outre faint Caprais & fainte Foi, ils nous font encore connoître deux autres Martyrs, faint Prime & faint Felicien, qui perdirent la vie avec eux, afin de la retrouver en J. C. 'A la tête de ces actes dans quelques manufcrits, fe lit une préface dont le P. Labbe s'eft contenté de donner les premieres lignes, dans l'appendice du volume, où il a fait imprimer l'hiftoire qui la fuit.

'Immediatement avant ce commencement de préface fe trouvent d'autres actes de faint Caprais, où il n'est fait nulle mention de fainte Foi. Ceux-ci font extrê mement courts. Ils ne font point néanmoins un abregé des autres, ni les autres n'en font point un commentaire, puifqu'ils ne s'accordent ni pour les réponses du faint Martyr, ni pour le nom du Tyran. Là il eft nommé Dacien, & ici Heracle, & qualifié Proconful. Il y a beau coup d'apparence que ces actes plus courts auront été compofés dans les fiecles de la plus grande ignorance, pour remplacer les autres, qui avoient pû difparoître pendant quelque temps. Après tout ils font fort peu de chose.

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SAINTE CESARIE,

ABBESSE A ARLE S..

Na déja dit ailleurs, 'que faint Céfaire d'Arles avoit fondé dans la Ville Epifcopale un Monaftere de filles, qui porta d'abord le nom de faint Jean, & qui subsiste encore aujourd'hui fous le nom de faint Céfaire. L'ouvrage étant fini vers 512 ou 513, le faint Fondateur y mit pour Abbefle fainte Céfarie fa four,' qui ne le gouGall, chr. nov. t. verna que peu d'années; 'quoiqu'on lui prolonge com munément les jours jufqu'en $29.

Caf.ib. n. 33.

2.P.. 619.

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A cette premiere Abbeffe fuccéda une autré Céfarie, VI SIECLE. que divers Ecrivains ont mal à propos confondue avec la Cæf. ib. [1. i. a. précédente. C'eft de celle-ci que nous entreprenons de 36. parler dans cet article. Son nom feroit juger qu'elle étoit de la même famille, ou même la niece propre de saint Céfaire. Quoiqu'il en foit, le choix qu'on fit d'elle pour la mettre à la tête d'une communauté, formée par un des plus grands Evêques de l'Eglife Gallicane en fon temps, eft un puiffant préjugé de fon mérite. Une feule produc- Mart. Anecd. t. I. tion de fa plume que la providence nous a confervée fait voir combien elle avoit fait de progrès dans la pieté & la fcience des letres faintes. Ce qu'elle y prescrit aux autres, nous eft une preuve de ce qu'elle pratiquoit ellemême ; & la doctrine qui y eft répandue, montre qu'elle étoit fidéle difciple de l'excellent Maître qui avoit pris foin de l'instruire.

P.3-6.

'Sous fon gouvernement le monaftere de faint Jean, Cæf. ib. reçut un nouveau luftre. On y comptoit plus de deuxcents Vierges, qui fervoient Dieu dans les jeûnes, les veilles, les autres exercices de la pénitence, & qui après le chant des Pfeaumes, faifoient confifter leur principale occupation à lire & à copier les bons livres, en quoi plufieurs excelloient. Ce fut en faveur de Céfarie & de cette illuftre Communauté, que faint Céfaire compofa fa Regle & la plupart de fes exhortations aux Vierges, dont nous avons parlé ailleurs.

'Prefqu'auffi-tôt que ce grand Prélat eut quitté la terre pr.n. 1. pour aller au Ciel, Céfarie engagea les faints Evêques Cyprien de Toulon, Firmin d'Uzès & Vivence, trois des disciples du Saint, les mieux inftruits de ses actions, à en conferver la mémoire à la postérité. Ceux-ci ne pouvant se refuser à une fi jufte demande, écrivirent le premier livre de fa vie, qu'ils dédierent à la pieuse Abbeffe & à sa Communauté, par une petite préface qui fe lit à la tête

de l'ouvrage. Quelques années après que fainte Radé- Mart. ib. p. 3. gonde eut fondé à Poitiers fon monaftere de filles, elle envoïa à Arles prier fainte Céfarie de lui communiquer la regle qu'elle faifoit pratiquer dans le fien. Céfarie l'exécuta avec joïe,& accompagna cette regle d'une letré admirable, que l'on peut regarder comme une exhortation pathétique à la perfection religieufe.

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