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Boll.. 20. apr. p.

54. 11.17.

Mab, dipl. 1. 2.

172.

10 300 38:38 38 3

LA VIE DE S. MARCELLIN

Ο

PREMIER EVEQUE D'EMBRUN.

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N ne peut guéres placer plus tard, que vers les premieres années de ce fiecle, la vie de S. Marcellin premier Evêque d'Embrun; plufieurs traits pris de la piece même le font ainfi juger. Elle fait mention d'Ariens, comme y en aïant encore dans le païs ; & l'on y p. emploïe le terme de Pape pour fignifier un Evêque. 'Dom Mabillon, qui en cite un ms. ancien d'environ 800 ans, ne fait pas difficulté de la rapporter à peu près au même temps que nous la plaçons.

Boll. ib. p. 750.2.

'il eft vrai que l'Auteur dit, qu'il y avoit déja fort long-temps que le Saint étoit mort, lorfqu'il mit la main à la plume, pour l'écrire: multis jam temporibus dormiffe in Domino. Mais le Saint n'étant plus au monde dès avant la fin du IV fiecle, cet Auteur pouvoit fort bien au comSur.31.jul.p.405. mencement du VI s'exprimer comme il fait. 'Le Prêtre

Boll. ib.

P. 753 n. 15.

Conftance, qui n'écrivoit la vie de S. Germain d'Auxerre. qu'environ 32 ans après fa mort, fe fert d'une expression prefque femblable, pour marquer l'éloignement où il étoit de la fource de ce qu'il rapporte. Auffi nôtre Auteur a t-il foin d'ajoûter, qu'en fon temps il y avoit encore une tradition aflés récente des actions de S. Marcellin: qua aut recens memoria mandavit patrum.

Sur la maniere cependant dont cette vie eft écrite,'&. fur ce qu'il y eft dit que l'on célébroit le jour de la mort du Saint au 13 d'Avril & le jour de fa dépofition au 20Bail. 20 avr. tab. du même mois, 'M. Baillet, qui n'eft pas toûjours de la

cr. n. 1.

derniere jufteffe dans fes remarques, la regarde comme une piece qui n'a pas grande autorité. Il doute même que fon Auteur ait vêcu avant S. Grégoire de Tours.

A ces deux difficultés on répond, 1°. qu'on ne prétend pas que cette vie ait la même autorité, qu'auroit l'ouvrage d'un Auteur contemporain, ou prefque contemporain. Mais elle en a autant qu'en mérite un hiftorien, qui n'a écrit qu'un peu plus d'un fiecle après que les chofes qu'il

ib.p.750.

rapporte, fe font paffées, & qui a pris toutes les précautions poffibles pour s'inftruire de la vérité des faits, com- Eoll. ibp 750. 2. me nôtre Auteur affùre l'avoir pratiqué. 2°. Le doute s'il a vêcu avant S. Grégoire de Tours, n'eft pas fi bien fondé qu'on voudroit le faire croire. D'abord il eft clair qu'il pouvoit avoir écrit avant ce Prélat, fans que celuici en fçût rien; car on ne prétendra pas fans doute, que S. Grégoire ait eu connoiffance de toutes les vies de Saints compofées avant lui. D'ailleurs il y a beaucoup d'apparence que S. Grégoire avoit vû l'ouvrage de notre Ecri

!

754.

vain. En effet, à quelques circonstances près que S. Gré- Gr. T. gl.conf. c. goire a pû çavoir par quelque tradition orale, le miracle 69 Boll.ib.p.7) 3qu'il rapporte de l'eau du baptiftaire conftruit par S. Marcellin, eft le même pour le fonds, que celui qui fe lit dans la vie du Saint. Il fait encore mention des frequents miracles, que Dieu operoit par l'huile de la lampe qui brûloit à fon tombeau. La vie en fait auffi mention.

'Elle a eu pour Auteur une perfonne de pieté, qui paroît Boll. ib. p. 750.z. avoir fait confifter une partie de fa dévotion, à conferver à la pofterité ce qu'il pouvoit apprendre des actions des Saints des temps paffes. A cet effet, il parcouroit divers pais pour s'inftruire de leur hiftoire fur les lieux: ce qui fait douter qu'il fût d'Embrun, & qui montre que la vie dont nous parlons, n'est pas l'unique ouvrage de cette nature qu'il compofa. Paffant par Embrun dans le cours de fes voïages, il fut prié d'écrire l'histoire de S. Marcellin fon premier Evêque. C'est ce qu'il entreprit, après avoir confulté plufieurs vieillards de la ville, âgés de & 100 ans, comme devant être plus au fait de ce qui regardoit le Saint. Ce n'eft pas à dire néanmoins qu'il euffent été de fon temps, & l'Auteur ne le témoigne point: mais il infinue affés qu'ils avoient vêcu avec d'autres qui l'a

voient vû.

90

Telle est la fource où cet Ecrivain puifa fon hiftoire. 'Il p. 755. n. 25n'y fit pas entrer tout ce qu'il avoit appris des actions du Saint. Il crut avec raifon devoir abreger fa matiere en faveur de ceux qui liroient fon cuvrage. Il n'y rapporte rien de fort extraordinaire, ni d'étranger à fon fujet. 'Il p-754,755. Y a inféré divers miracles; mais ils y font très-bien attef tés. L'un d'eux fe fit même comme fous les yeux de l'Auteur. Car lorfqu'il relifoit fon écrit pour y mettre la dera

P.753. 12.

niere main, un homme fur qui s'étoit operée une de ces merveilles, alla le trouver pour le prier de l'y joindre aux autres dont il avoit deja fait mention. 'La plus extraordinaire eft celle qui regarde la fontaine du baptiftaire, dont l'eau tous les ans la nuit de Pâque s'élevoit à une certaine hauteur, & qui demeuroit ainfi les fept jours fuivants, après quoi elle commençoit à diminuer. Mais l'Auteur ne la rapporte qu'en affûrant en avoir été témoin lui-même. Elle put effectivement arriver, pendant le sejour qu'il fit à Embrun, 'où il étoit au mois de Mars, que l'on comptoit, dit-il, pour le premier de l'année.

P.755.n. 24.

1.25.

P.754. n. 16.

P. 750-755.

Il fait paroître dans tout l'ouvrage beaucoup de pieté, de bonne foi, de difcernement, & montre qu'il poffedoit fort bien l'Ecriture Sainte. Il le finit en exhortant fes Lecteurs à vivre de maniere, qu'on puifle après leur mort en écrire autant d'eux, fi même on n'en écrit pas encore de plus grandes chofes. Après tout, quoique cet Ecrivain affure avoir abregé fa matiere, il auroit encore pû user de plus de précision. 'Il fembleroit qu'il auroit eu quel. que deffein de divifer fon ouvrage en deux parties: l'une pour l'hiftoire de la vie du Saint, l'autre pour la relation de fes miracles. 'On le trouve au vingtième jour d'Avril dans le recueil des continuateurs de Bollandus.

Conc. t. 4. P. 1381.1382.

I

CONCILE D'AGDE.

Ly eut au commencement de ce fiecle trois célebres Conciles tenus dans les Gaules, qui tous réunis enfemble auroient fait un Concile national. L'un fe tint à Agde des Evêques qui étoient fous la domination des Vifigots; l'autre à Orleans des Evêques qui obéïffoient aux François ; & le troifiéme à Epaone des Evêques du roïaume de Bourgogne. C'eft du premier de ces trois Conciles que nous entreprenons de parler ici.

'Il s'affembla dans l'Eglife de S. André d'Agde, le treizième des Ides de Septembre fous le Confulat de Meffala, c'est-à-dire l'onzième de Septembre 506, la vingtdeuxième année du regne d'Alaric, & la huitième du

pontificat du Pape Symmaque. Il s'y trouva vingt-quatre p. 1394. 1395Evêques en perfonne, entre lefquels étoient cinq Metropolitains S. Céfaire d'Arles qui ypréfida, Cyprien de Bourdeaux, Clair d'Eau fe,Tetrade de Bourges, & Heraclien de Toulouse. Dix autres Evêques n'aïant pû y affif ter, y envoïerent, huit chacun un Prêtre, & deux autres chacun un Diacre. Entre ces derniers eft Verus Evê que de Tours, qui y députa le Diacre Léon. L'on voit par-là que cette ville obéïffoit encore aux Vifigots.

t.

1. p. 160-174-

Les Evêques ainfi affemblés avec les Députés des ab- p. 13827 fents, traiterent enfemble de ce qui regarde la difcipline éccléfiaftique, particulierement l'ordination des Evêques & des Clercs, & des moïens de procurer le bien de leurs Eglifes. 'Ils firent à ce fujet quarante-huit Canons, qui fu- p. 1381-1395|Gr rent foufcrits des Députés comme des Evêques mêmes. C'est tout ce qui nous refte de ce Concile, avec une petite préface qui fe lit à la tête des Canons, & dans laquelle les Peres marquent, que ce fut avec la permiffion du Roi qu'ils s'aflemblerent, & qu'ils commencerent par prier à genoux pour la longue vie de ce Prince, la profperité de fon regne & les befoins du peuple.

'A ces 48 Canons on en a joint vingt-cinq autres dans t. 4. p. 1380 les imprimés. Mais comme ils ne fe trouvent point dans les plus anciens mfl. on croit avec raifon qu'ils y 'ont été ajoûtés après coup, & tirés d'autres Conciles, particulierement de celui d'Epaone.

P. 1383-1389.

'Entre les vrais Canons du Concile d'Agde, il y en a qui regardent les Evêques,d'autres les Clercs inférieurs & plufieurs les fimples laïcs. On y peut remarquer entr'autres chofes, 'qu'il eft défendu aux Evêques d'aliéner les mai- c. 7 fons ou les efclaves de leur Eglife, ou les vafes facrés, hors le cas de befoin. Qu'en ce cas, la caufe doit être examinée par deux ou trois Evêques voifins, & l'aliénation autorisée par leur foufcription. 'On y permet aux Prêtres c. 226& aux Clercs, foit de la ville, ou du refte du diocèfe, de retenir des biens de l'Eglife, fuivant la permiffion de l'Evêque, fauf néanmoins le droit de l'Eglife dont dépendent ces biens, & fans pouvoir les vendre ou les donner. Voilà l'origine des Benefices bien marquée.' L'injonc- c. 20. tion eft faite aux Clercs de porter les cheveux courts, fous peine de fe les voir couper par l'Archidiacre malgré

C. 16.

C. 17.

a c. 19. c. 18.

C. 12.

P. 1396. c. 21

2. 1394.C 71.

eux, & d'ufer d'habits & de chauffure convenables à leur état.' On veut que les Diacres ne foient ordonnés qu'à 5 ans, les Prêtres & les Evêques à 30, a & que l'on ne voile les Vierges qu'à 40. A l'égard des fimples laïcs, 'ceux qui ne communiéront pas à Noël, à Pâques & à la Pente côte, ne feront point tenus pour Catholiques. Celui qui fera un mauvais procès à l'Eglife ou à un Clerc, & l'aura perdu, fera excommunié. 'Il y eft prescrit à tous les Enfants de l'Eglife de jeûner le carême en entier, même les famedis, que certaines Eglifes ne jeûnoient pas, fans en excepter que les jours de dimanche.

'On trouve auffi parmi ces Canons l'établiffement des Oratoires ou chapelles à la campagne, que l'on permetà ceux qui feroient éloignés des Paroilles, pour la commodité de leur famille. Mais on veut qu'aux jours de Pâques, de Noël, de l'Epiphanie, de l'Afcenfion, de la Pentecôte & des autres grandes Fêtes de l'année, comme celle de S. Jean, on aille à la Paroiffe. On défend auffi aux Prêtres fous peine d'excommunication,de célebrer la Mefle dans ces chapelles, fans la permiffion de l'Evêque.

'Le dernier de tous les Canons porte, que tous les ans on affemblera le Concile, fuivant les decrets des Peres. Celui de l'année fuivante 507 fe tint à Toulouse. Mais il ne nous en refte quoi que ce foit, comme nous l'avons déja Cani. B. t. 1. p. obfervé plus haut. Selon la letre où S. Cefaire d'Arles en parle, les Evêques d'Efpagne devoient s'y trouver.

365.

SAINT

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