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• Cod. leg. P.

1207. 1298,

a La même année que parut cette édition de Marculfe, VII SIECLE. Frideric Lindenbrog en donna une autre dans fon Code des loix, imprimé à Francfort en un volume in-fol. La préface & la plupart des chapitres font les mêmes dans l'une & l'autre édition; mais il y a plufieurs chapitres dans celle de M. Bignon, qui ne fe trouvent pas dans l'autre ; & réciproquement celle-ci en contient plufieurs qui manquent dans celle de M. Bignon. Il eft vifible par-là que ces deux Editeurs ont rencontré des manufcrits fort différents les uns des autres.

Dans la fuite des temps les formules de Marculfe entrerent dans les Bibliothéques des Peres, tant de Cologne & de Paris, 'que de Lyon. Mais quoique cette derniere collection Bib. PP. t. 2. p. ne parût qu'en 1677, & qu'on eût dû fe fervir de la meil- 767-812. leure édition de ces formules qui avoit vû le jour dès 1666, comme on va le dire, pour les y inférer ; cependant on fe contenta de prendre pour modéle l'édition de 1613. Encore a-t-on négligé d'y joindre les notes.

Cependant on les réïmprima à Strasbourg l'an 1656, en “ un volume particulier, qui eft un in-4°. Cette édition paroît fort rare; mais ceux qui nous en ont donné connoiffance, ne nous apprennent point fi elle eft faite ou fur celle de M. Bignon, ou fur celle de Lindenbrog.

Dix ans après on donna au public celle que ce célebre Avocat Général avoit préparée avec de nouveaux foins, &

MSS.

illuftrée de nouvelles recherches. On la vit paroître à Pa- Bib. D. de Lotch. ris chez les Cramoyfis l'an 1666, dix ans précisément après la mort de l'Editeur. Elle eft en un volume in-4°, dans lequel on a réuni non-feulement les autres anciennes formules de l'Auteur inconnu, & les notes beaucoup augmentées de M. Bignon, mais encore la Loi Salique & le Gloffaire de François Pithou, qui lui fert d'éclaircissement, avec les nouvelles notes du même M. Bignon fur cette loi. Ce volume fe trouve encore enrichi de l'éloge de cet illuftre Magiftrat, & des diverfes pieces funébres dont les Sçavants ornerent fon tombeau. De forte que cette édition mérite la préférence fur toutes les autres. Elle feroit parfaite en tout point, fi l'on y avoit fait entrer ce qui fe trouve dans l'édition de Lindenbrog, & qui manque dans le texte donné par M. Bignon.

Mais ce qu'on a omis de faire en cette occafion, M. Ba- Bal. capit. t. 2. p. luze l'a exécuté dans le fecond volume de fon recueil des 509-556. Capitulaires de nos Rois, où il a eu foin de recueillir ces

Tome 111.

Cccc

P. 369-508.

VII SIECLE. variantes qui font confidérables. Elles y font placées à la fin des formules de Marculfe & de l'Auteur inconnu,' qui y fuivent immédiatement les derniers Capitulaires. M. Baluze donne ici le texte de ces formules, tant fur la derniere édition de M. Bignon, que fur les manufcrits qu'il en a découverts. Pour rendre cette édition plus parfaite, il a cru y devoir joindre les fçavantes notes du même Editeur. ' On les y trouve à la fuite de fes notes fur la Loi Salique, & immédiatement avant celles de M. Baluze fur les Capitulaires.

P. 861-984.

Mab.act. B. t. 2. P. 14. n. 22 Cod. reg.t. 3. p. 46.

Mab. ib. p. 335. n. 1. 2 Cod. reg.

ibid. p. 46. 47.

Ibid an. 1. 11. B. 43.

S. DONAT,

EVÊQUE DE BESANÇON.

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ONAT étoit fils de Waldalene, Duc de la provin ce Transjurane, & de Flavie dont l'hiftoire releve beaucoup la naiffance & la vertu. Le nom qu'il portoit, fuppofe une des principales avantures de fa naiffance. Il fut effe&tivement le fruit des prieres de S. Colomban, qui l'obtint de Dieu à fes parents, qui fe trouvoient privés de poftérité. Si-tôt que fa mere l'eut mis au monde, elle le fit porter au Saint pour le confacrer à Dieu, fuivant leur convention. Colomban étoit alors Abbé de Luxeu. Il baptifa l'enfant, & lui impofa le nom de Donat, comme étant un don du ciel ; après quoi il le fit reporter à Flavie pour le nourrir. 'Lorsqu'il eut atteint un âge convenable, il fut mis à Luxeu, & fon éducation confiée à S. Colomban. Donat fous cet habile maître & fous S. Euftafe fon fucceffeur, fit des progrès merveilleux dans la pieté & dans les Letres.

'Son mérite devint fi éclatant, qu'il le fit tirer du cloître pour le placer fur le Siege épifcopal de l'Eglife de Befançon. C'étoit vers l'an 624, lorsqu'il n'avoit guéres plus de trentedeux ans. L'épifcopat ne lui fit rien changer ni à fon genre de vie, ni à la manière de fe vêtir. Il continua toujours d'y vivre en Moine. On ne fçait prefque rien de ce qu'il fit dans le gouvernement de fon Eglife ; & fans l'Abbé Jonas Hiftorien de S. Colomban, qui écrivoit du vivant même de nôtre Prélat, nous ignorerions les traits de fa vie que nous veConc. t. 5. p. 168,`nons de rapporter.' En 625 il affifta au grand Concile de

4.6.p. 391.

Reims fous Sonnace, & en 646 à celui qui fe tint à Châ- VII SIECLE. lons fur Saone. Il fonda à Besançon le monaftere de Palais, Mab. act. ibid. où il mit des Moines fous les Regles de S. Benoît & de S. Colomban. 'S. Donat vivoit encore en 649, comme il pa- an. t. 4. p. 76 2.. -roît par fa souscription qui fe lit au bas d'un privilege accordé la même année au monaftere de fainte Croix de Meaux, par S. Faron Evêque du lieu.' Mais on croit qu'il mourut peu de temps après, vers 651.

act. ibid.

'Il nous refte de ce Prélat une Regle pour des filles que Cad. reg. ibid. p. S. Benoît d'Aniane a fait entrer dans fon code, & qu'il a em- 47-71. ploïée dans fa Concorde, pour expliquer celle de S. Benoît du Mont Caffin. S. Donat la compofa à cette occafion. Flavie fa mere, devenue veuve, avoit fondé à Besançon le monaftere de Jouffan, fous l'invocation de la Sainte Vierge, où elle fe confacra à Dieu avec une de fes filles. Les Religieufes de cette maifon qui profeffoient d'abord la Regle de S. Cefaire, voiant que celles de S. Benoît & de S. Colomban étoient fort répanduës,defirerent en avoir une particuliere,qui fût compofée des trois, & qui en contînt l'efprit. Elles s'adrefferent à S. Donat pour l'exécution de ce projet ; & ce ne fut qu'après toute la résistance que peut infpirer une humilité fincere, qu'elles en obtinrent ce qu'elles fouhaitoient.

P. 47.49.

Le faint Evêque tira principalement de la Regle de S. Benoît, ce qu'il fit entrer dans la fienne. De forte que de foixante-dix-fept chapitres qu'elle contient, il y en a quarante-trois qui font pris de celle de ce Patriarche. 'Il mit à la tête une préface qui ne refpire que la pieté & l'humilité chrétienne, & dans laquelle il rend compte de fon dessein. On a peu de monuments de ce fiecle-là, qui foient mieux écrits, quoiqu'il s'y life quelques expreffions forgées, comme Almitas & quelques autres. Il y ordonne de lire fouvent fa Regle en communauté, afin que perfonne n'en puiffe prétendre caufe d'ignorance. Il finit cette préface, en conjurant les Vierges à qui il l'adreffe, de prier fans ceffe pour lui pendant fa vie, & de le faire auffi après fa mort; afin qu'aïant obtenu la remiffion de fes péchés il puiffe mériter d'être affocié dans le ciel au choeur des Vierges fages de l'Evangile. 'Cette préface a paru fi belle à Dom Mabillon, qu'il a cru Mab. an. 1. 17. 8, la devoir inférer en entier dans fes annales.

43.

'MM. du Cange & Fabricius attribuent la Regle dont on Du Cang gl. ind. vient de parler, à un autre Donat Moine de profeffion, qui seri. c. 4 not. ib.

Cccc ij

auct. p. 102 | Ild.

VII SIECLE. felon S. Ildefonfe, alla d'Afrique s'établir en Espagne, & confondent ainfi S. Donat de Befançon avec ce Moine, affez inconnu d'ailleurs. Mais outre que S. Ildefonfe ne dit point que ce Moine ait écrit de Regle, il fuffit de lire la préface dont on vient de donner une idée, pour y reconnoître S. Donat de Befançon.

P. 120. 1.

Gall. chr. ver. t. I. ' MM, de Sainte-Marthe, bien loin de lui ôter cette Regle, lui attribuent encore celle qui porte les noms de S. Paul & S. Etienne, & à laquelle ils donnent le titre d'Avertissement. Ils prétendent que S.Donat la compofa pour former à la pieté les Moines de S. Paul, & les Chanoines de la Cathédrale. Sur ce principe, cette Regle auroit pris fa dénomination, non des Auteurs qui l'auroient dreffée, mais des lieux pour lesquels elle auroit été compofée. De forte que ce fepar erreur,' que l'on feroit Abbé ce Paul & cet Etienne dont elle porte les noms, tels qu'ils font qualifiés dans le titre, & que l'Abbé Smaragde les a qualifiés lui-même dès le IX fiecle. On ne voit point, il eft vrai, que S. Benoît d'Aniane, qui s'eft fervi de cette Regle pour fa Concorde, en ufe de même. Il ne nomme effectivement nulle part Abbés ce Paul & cet Etienne. En citant cette Regle, il la cite tout fimplement fous les noms de Paul & d'Etienne ; ce qui peut s'entendre des lieux comme des Auteurs.

Cod. reg. t. 2. F. roit

44.

Conc.reg. p. 59.

Cod. reg. ibid.
Conc. reg. ibid.

'Mais ce qui doit déterminer à croire que cette dénomination lui fera venue des lieux pour lesquels elle a été faite, plutôt que des perfonnes qui y ont mis la main, ce font les titres qu'elle porte dans les manufcrits. A la tête de la liste des chapitres dans un manufcrit de S. Benoît fur Loire, elle porte cette infcription: Incipiunt capitula pro quibus funt ammonendi fratres Pauli & Stephani, titre qu'elle a retenu à la tête de la même liste dans les imprimés. Enfuite fe lit dans les manufcrits cet autre titre au commencement du corps de l'ouvrage: Incipiunt tituli pro quibus funt fratres ammoniti Pauli & Stephani.

L'on voit clairement par-là, que ces deux titres indiquent plutôt les communautés de S. Paul & de S. Etienne, que les Auteurs de cet ouvrage ; puifqu'ils portent qu'il eft fait pour l'inftruction des freres de ces deux maifons. C'eft de-là fans doute que MM. de Sainte-Marthe ont pris occafion de donner à cette Regle le nom d'Avertiffement, & de l'attribuer à S. Donat, qui avoit fondé le monaftere de Palais fous l'in

vocation de S. Paul, & qui fe trouvoit à la tête des Chanoi- VII SIECLE. nes de S. Etienne fa cathédrale.

Quoiqu'après tout il paroiffe indubitable que cette Regle a pris fa dénomination des Communautés pour lefquelles elle a été faite, il n'est pas néanmoins certain que S. Donat en foit l'Auteur. Au contraire il y a de puiffantes raifons qui ne permettent pas de le croire. 1°. Il eft marqué que S. Donat Cod. reg. t, 3. p. établit son monaftere de S. Paul fous les Regles de S. Be- 47noît & de S. Colomban. Or ces Regles & celle qui porte aujourd'hui les noms de Paul & d'Etienne, font entierement differentes ; & il ne paroît par aucun monument que ces établiffements fous l'invocation de ces deux Saints fuffent à Befançon plutôt qu'ailleurs. 2°. On ne reconnoît dans cette Regle par aucun trait, la maniere d'écrire de S. Donat. On n'y trouve aucun veftige de fa Regle pour des filles, ni de celles de S. Benoît & de S. Colomban dont il étoit fi plein, & dont il a fait tant d'ufage dans la Regle qui eft véritablement de lui. Par quelle efpece de merveille feroit-il arrivé, qu'étant Auteur de l'une comme de l'autre, on n'y vît aucun trait de reffemblance?

'Au refte, cette Regle eft divifée en quarante-un articles t. 1. p. 44-527 ou capitules, & fe trouve avec les autres qui forment le Code des Regles, dreffé par S. Benoît d'Aniane. Elle paroît compofée par un Auteur qui ne connoiffoit pas celle de S. Benoît du Mont Caffin, & n'eft peut-être guéres moins ancienne. On lit à la fin une très belle priere à Dieu, que l'on ne fçauroit prendre pour la production d'un difciple, ni de Pelage, ni de Caffien. On trouve dans le treiziéme chapitre, des preuves de la préfence de Jefus-Chrift dans l'Euchariftie.

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MA

EVÊQUE D'ANGERS.

AGNOBAUD, ou Magnobode, dont on a fait le Coin. an. 198.1. nom vulgaire de Maimboeuf, étoit natif du païs 3606. n. 4, Mab, d'Anjou. Il fut élevé fous la difcipline de S. Lezin Evêque d'Angers: ce Prélat fi bien inftruit, qui l'ordonna Clerc de fon Eglife, enfuite Prêtre, & puis l'établit Abbé d'un mona

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