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L'académie des jeux Floraux fera mane l'ufage, la diftribution des prix, le troisieme Mai 1788.

Ces prix font une amarante d'or de la valeur de 400 livres, destinée à une ode.

Une églantine d'or, de 450 livres, pour le prix du difcours, dont le fujet fera pour l'année prochaine : quelle a été l'influence de Louis XI fur le gouvernement & les mœurs de la nation.

M. Chaz, Avocat au Parlement, eft l'auteur de l'éloge de J. J. Rouffeau, auquel l'académie a adjugé le prix.

Une violette d'argent de 250 livres, pour un poême de foixante vers au moins, & de cent au plus, dans le genre noble; ou pour une épis tre d'environ cent cinquante vers.

Un fouci d'argent de 2000 livres, destiné à une élegie, à une idylle ou à une églogue: ces trois genres concourant pour le même prix. M. Jamme le fils, s'eft déclaré l'auteur de l'idylle intitulée, le bilboquet, qui a été couronnée; & M. Blanchard, de l'idylle intitulée, les oifeaux, à laquelle l'académie a adjugé un prix réservé.

Un lis d'argent de 60 livres, pour un fonnet ou hymne à l'honneur de la vierge. M. Daram, écuyer, âgé de quatre-vingt-quatre ans, s'eft déclaré l'auteur du fonnet couronné.

Le fujet des autres ouvrages de poéfie, eft au choix des auteurs.

Les auteurs feront remettre pendant les quinze premiers jours du mois de Février 1788, trois copies lifibles de chaque ouvrage à M. Caftilhon, Avocat au Parlement, Secrétaire perpétuel de l'Académie, au College Royal.

Ceux qui auront remporté trois prix, l'un defquels fera celui de l'Ode, pourront obtenir, felon l'ancien usage, des lestres de maître des jeux Floraux.

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M. Bechade-Cazaux, du mufée de Bordeaux; s'eft déclaré l'auteur du difcours en vers, ayant pour titre Hommage à Rouffeau de Geneve.

M. Treneule, du mufée de Toulouse, eft l'au teur de l'épître à M. Lecochois.

Les Numéros fortis au Tirage de la Loterie Royale de France, le 1 de ce mois, font: 73, 34, 33, 8 & 71.

PROVINCE S-UNIES.

De la Haye, le 26 Septembre.

Déclaratoire de S. ́A. S. le Prince d'Orange & de Naffau, Stathouder, Gouverneur- -général & Amiral héréditaire des Provinces Unies.

Lorsque nous nous vîmes obligés il y a peu de mois, par la fituation de la patrie, d'inviter folemnellement par notre Déclaratoire du 26 Mai dernier, tant les Seigneurs Etats-Généraux, que les Seigneurs Etats des provinces particulieres, tous les Colleges du Gouvernement de l'Etat ou de Juftice & leur membres particuliers, de même que les bonnes bourgeoifies & autres habitans des villes & du platpays de ces Provinces, de concourir avec nous à les fauver: nous nous flattâmes qu'en déclarant notre bonne volonté à cet égard, & furtout l'affurance folemnelle de la pureté de nos intentions, que nous aurions l'approbation générale, & que nos efforts ne feroient pas infru&ueux.

Mais, quoique la conduite & les réfolutions des Etats de la plus grande partie des Pro

vinces-unies du Confeil d'Etat, & d'autres illuftrés Colleges, quoique les requêtes unanimes de la plus grande & de la meilleure partie de la Nation au Souverain, aient répondu entiérement à notre attente, la pluralité actuelle de l'Affem blée de Hollande, a pris & appuyé des mefures, par lesquelles la violence de quelques habitans armés s'eft élevée peu à peu au-deffus des loix, marche par troupes armées d'une ville à l'autre, fait changer les Régences d'une maniere arbitraire, & en violant les privileges, les octrois & les libertés les plus facrées, admet dans les Régences des villes des perfonnes dont l'unique but eft la diffolution entiere de la Conf. titution. Ils fe font permis, fous les prétextes les plus offenfans, non feulement d'attaquer nos droits légitimes par plufieurs fufpenfions; mais les démarches les plus injuftes & les plus violentes à l'égard de l'Armée & de la Marine de la Généralité, envers les illuftres Confédérés de l'Union en général, & envers la plupart d'entre eux en particulier; enfin ils ne cellent d'allumer & d'attifer ouvertement ou fecretement dans quelques-unes des Provinces-Unies, de même que dans la Hollande, le feu d'une guerre ciafin d'y changer ou divifer auffi les Régences, & de fe rendre maîtres de l'Union entiere par les armes de leurs créatures.

Il faut attribuer, à une perfévérance foutenue dans ce deffein, l'empêchement mis au voyage vers la Haye de S. A. R. notre chere épouse, le 28 Juin dernier, & les nouveaux efforts pour lui fermer l'entrée de la Province de Hollande jufqu'à ce que le repos, comme on juge à propos de s'exprimer, foit afssuré; c'est-à-dire, afin que cette Princeffe ne pût réuffir dans les vues conciliatrices, avant que cette révolution de Gon

vernement ne fût effectuée d'une maniere violente, que quelques chefs de la cabale tâchent de faire adopter par une Nation oppreffée fous les armes de quelques habitans abuses & mercenaires, ou par quelques étrangers cachés.

Cependant cette injure publique à notre Epoufe, & le caprice opiniâtre de refuser la fatisfaction exigée à cet égard par Sa M. le Roi de Pruffe, nonobftant les repréfentations les plus fortes de la plus grande partie des Confédérés, a contraint ce Monarque d'obliger la pluralité actuelle de l'Affemblée de Hollande par la voie des armes, à ce que les Régens légitimes de cette Province euffent accordé ; & nous voyons avec douleur notre patrie expofée à toutes les infortunes d'une guerre, & la plupart de nos meilleurs co- Bourgeois aux malheurs, qu'ils n'ont point mérités, & uniquement caufés par les mefures violentes de leurs Tyrans armés." D'un autre côté, nous n'avons ni affez d'influence, ni affez de pouvoir contre tant de violences armées, pour nous opposer à ces vio. lations de la Conftitution, pour rétablir ou maintenir, par la voie d'une délibération libre, les Régences légales, & ramener par - là la Province d'Hollande fous le gouvernement du Souverain légitime.

Rien ne nous touche davantage que de voir approcher la deftruction entiere d'une Nation, à laquelle nous fommes allié par les relations les plus facrées & les plus tendres, au bonheur & à la liberté de laquelle notre gloire, notre prospérité & celle de notre Maifon font inféparablement attachées. Nous exhortons donc, & fupplions encore une fois de la maniere la plus férieufe & la plus expreffe, tous les Régens, Bourgeois & habitans de Hollande & de Weft

Frife,

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Frife, tant des villes que du plat-pays, les ex hortant & les conjurant par la présente de concourir chacun, à fauver la Province du danger. éminent cù elle fe trouve, & de la délivrer.

Nous avertiffons en particulier la partie abufée du peuple: nous le conjurons, au nom du ferment folemnel, prêté comme bourgeois, au nom de leurs femmes & de leurs enfans; au nom de leur patrie & de tout ce qui peut leur étre précieux, de fe défifter de bonne foi de leur erreur, de tout defir téméraire de nouveautés & de tout armement à cet égard; d'aider au cons traire à foutenir les efforts légitimes, pour réta blir l'ancienne Conflitution de cette Province anéantir tous les torts faits à notre honneur & à nos prérogatives. De note côté, nous répétons publiquement & folemnellement ce que nous avons déjà déclaré expreffément & clairement par notre Déclaratoire précédente, que nous ne defirons aucun pouvoir, que celui qui nous eft acquis légitimement par les réfolutions irrévocaules de l'Etat, par la force de nos Commiffions & par une poffeffion légale ; que de les employer au maintien de la Religion & de la liberté, à l'avancement des defirs du peuple, jeint à fon influence légitime furles intérêts des villes, & en particulier à excufer & à protéger même tous les habitans abufés, qui renonceront à la conduite criminelle à laquelle il ont été portés par les Chefs de la cabale, ou par efprit de parti; il nous feroit trop douloureux de devoir abandonner à la rigueur des loix, un feul de nos Co-Fourgeois, à caufe d'opiniâtreté con:re des moyens falutaires.

Fait à Amersfoort le 11 Septembre 1787. étoit figné G. Pr. D'ORANGE. Plus bas, Par ordre de S. A. R. étoit figné G. VAN CITTERS. N°. 40, 6 Octobre 1787,

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