SÉRIE DE DICTIONNAIRES SUR TOUTES LES PARTIES DE LA SCIENCE RELIGIEUSE, OFFRANT, EN FRANÇAIS ET PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE, LA PLUS CLAIRE, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE, LA PLUS VARIÉE DES ERREURS SOCIALES, DE BIOGRAPHIE CHRÉTIENNE ET ANTI-CHRÉTIENNE, DES PERSECUTIONS, DE PATROLOGIE, DES DÉCRETS DES CONGREGATIONS ROMAINES, D'ÉDUCATION, 'ASCÉTISME ET DES INVOCATIONS A LA VIERGE, — DE PALÉOGRAPHIE, DE CRYPTOGRAPHIE, DE DACTYL.OLOGIE, PUBLIÉE PAR M. L'ABBÉ MIGNE, ÉDITEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE UNI ου ELLE DU CLERGÉ, DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE. 19:6 FR. LE VOL., POUR LE SOUSCRIPTEUR A LA COLLECTION ENTIÈRE, 7 FR., 8 FR., ET MÊME 10 FR. POUR LE SOUSCRIPTEUR A TEL OU TEL DICTIONNAIRE PARTICULIER. S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, EDITEUR, DE PATROLOGIE OU RÉPERTOIRE HISTORIQUE, BIBLIOGRAPHIQUE, ANALYTIQUE ET CRITIQUE DES SAINTS PÈRES, DES DOCTEURS ET DE TOUS LES AUTRES ÉCRIVAINS Contenant, par ordre alphabétique, avec la Biographie des Anteurs, L'ANALYSE RAISONNÉE LEURS ŒUVRES DOGMATIQUES, MORALES, DISCIPLINAIRES, ASCÉTIQUES, ORATOIRES ET LITTÉRAIRES LE TABLEAU DE TOUS LEURS ÉCRITS AUTHENTIQUES ET EXISTANTS, LA NOMENCLATURE DE LEURS ÉCRITS PERDUS, LA DISCUSSION DE LEURS ÉCRITS DOUTEUX ET SUPPOSÉS, LE JUGEMENT MOTIVÉ DES PLUS SAGES critiques deS DIVERS PAYS ET DES DIVERS TEMPS AINSI QUE LE CATALOGUE DES MEILLEURES ÉDITIONS QUI Les ont reprODUITES; OUVRAGE POUVANT SERVIR D'INTRODUCTION AU COURS COMPLET DE PATROLOGLE, RÉDIGÉ ET MIS EN ORDRE PAR L'ABBÉ A. SEVESTRE, DICTIONNAIRE DE PATROLOGIE. H HAIMIN, avant de se faire moine à SaintVaast d'Arras, avait été disciple d'Alcuin, soit à Tours, soit à l'école du palais. Depuis il fut élevé au sacerdoce et chargé de la garde de l'église de son monastère. Il y enseigna aussi les belles-lettres et y forma plusieurs disciples, entre autre Milon, qui se rendit célèbre par ses poésies, et qui lui dédia la Vie de saint Amand. Valère André fixe la mort d'Haimin à l'an 834, époque qu'il peut avoir découverte dans quelque monument de l'abbaye d'Arras; mais les continuateurs de Bollandus la reculent de quelques années, sous prétexte que l'ouvrage de Milon dont nous venons de parler porte l'approbation d'Hincmar de Reims, qui ne fut sacré qu'en 845; mais ne peut-on pas dire que cette approbation est postérieure de onze ans à la première publication de cette Vie, ce qui permet d'en fixer la dédicace et la mort d'Haimin à l'an 834? On a de lui une relation des miracles opérés à Arras par l'intercession de saint Vaast, pendant qu'il y exerçait les fonctions de gardien de l'église ou sacristain. Il n'y rend compte que de ceux qui sont arrivés sous ses yeux, ou qu'il avait appris des personnes mêmes qui en avaient été favorisées, ce qui donne à son récit une grande autorité. Autant qu'on en peut juger par la fin de l'ouvrage, qui manque de conclusion, on voit qu'il se proposait de le continuer à mesure que de nouveaux faits viendraient lui en fournir la matière. Les Bollandistes ont publié ce travail à la suite des Actes du saint, dans leur grande collection. Du temps de Valère André, la relation d'Haimin se lisait à l'office de la cathédrale d'Arras, pendant tout le cours de l'octave de saint Vaast. Nous devons aux mêmes éditeurs un discours qu'Haimin prononça le jour de la fête du saint, à l'occasion de deux enfants, l'un aveugle et l'autre boitenx, qui avaient été guéris miraculeusement. Cette pièce fait juger que son auteur avait du savoir et de la piété. Nous avons encore d'Haimin une lettre de remerciement à Milon, qui lui avait dédié son poëme de la Vie de saint Amand. Il s'y qualifie le plus petit des serDICTIONN. DE PATROLOGIF. III. viteurs de Jésus-Christ, et relève ce poëme par de grands éloges. HAIMON d'HALBERSTADT, l'un des savants du 1x siècle qui ont le plus travaillé sur l'Ecriture sainte, vint au monde avec une ardeur singulière et comme instinctive pour l'étude. On ignore le pays qui lui donna naissance, mais on ne doute point qu'il ne soit d'origine française, quoique plusieurs critiques aient essayé d'en faire honneur à l'Angleterre. Dès sa première jeunesse, il embrassa la vie monastique à Fulde, où il fit ses études avec Raban. De Fulde ils passèrent à Tours, en 802, attirés par la grande réputation d'Alcuin; ils firent l'un et l'autre de rapides progrès dans les sciences divines e! humaines, et joignirent à l'étude de l'Ecriture et des Pères celle de la philosophie et des arts libéraux. Raban lui rappelle toutes ces particularités dans la préface d'un de ses livres, qu'il lui dédia lorsqu'il fut devenu évêque. De retour à Fulde, Haimon fut chargé de la continuation des Annales ou traditions de ce monastère. Il passa ensuite à la dignité de modérateur les écoles, et on lui donna pour collègue le célèbre Loup, depuis abbé de Ferrières. Héric, moine de Saint-Germain d'Auxerre, qui les avait eus pour maitres tous les deux, dit qu'ils avaient leurs heures réglées, Loup, pour enseigner les belles lettres, Haimon, pour donner des leçons de théologie, et qu'ils excellaient l'un et l'autre dans leur genre. Haimon est placé au nombre des abbés d'Hirsfeld, mais il est difficile de dire à quelle époque il exerça cette charge; puisque, dès l'an 831, elle était remplie par Hun, qui ne la quitta qu'en 846, et que, d'un autre côté, il fut élu évêque d'Halberstad' au commencement de 841, à la place de Thiatgrim, mort le 8 février de fa mêm année. A la nouvelle de son élévation, Raban lui donna des avis sur la conduite qu'il devait tenir dans l'épiscopat, et lui recommanda entre autres choses de ne point s'im miscer dans les affaires séculières. Haimon, en effet, se montra docile à suivre ces conseils. Comme la plupart des évêques de son temps, on ne le vit paraître ni à la cour, ni 1 |