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« Je regrette vivement de ne pouvoir vous remercier autant que je le voudrais de votre aimable accueil.

<< Permettez-moi de porter en peu de mots un toast à la ville du Havre et à la prospérité de son

commerce.

<< La population de cette ville se convaincra chaque jour davantage qu'il n'y a pas de prospérité pour le commerce sans l'ordre et la stabilité. Non, en dehors de l'ordre et de la stabilité, il ne peut y avoir de prospérité publique.

Messieurs, je bois à la ville du Havre. »

VOYAGE DU HAVRE A ELBEUF ET LOUVIERS.

13 août 1849.

M. le Président de la République s'arrête à Elbeuf, et à l'issue de la collation qui lui est offerte par la ville, prononce les paroles qui suivent:

α « Messieurs,

« Je suis bien heureux de voir que la ville d'Elbeuf n'a pas oublié ce que mon Oncle a fait pour le développement de son commerce et de son industrie.

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J'espère que ces deux sources de la richesse publique se développeront de plus en plus. Ce but est celui que mon Gouvernement a le plus à cœur d'atteindre.

Permettez-moi, Messieurs, de porter un toast à la ville d'Elbeuf, à son industrie et à son commerce. >>

LETTRE AU LIEUTENANT-COLONEL EDGARD NEY.

18 août 1849.

M. le Président de la République adresse au lieutenant-colonel Edgard Ney, son officier d'ordonnance à Rome, la lettre suivante :

"

Élysée-National, le 18 août 1849.

« Mon cher Ney,

« La République française n'a pas envoyé une armée à Rome pour y étouffer la liberté italienne, mais, au contraire, pour la régler, en la préservant contre ses propres excès, et pour lui donner une base solide, en remettant sur le trône pontifical le Prince qui, le premier, s'était placé hardiment à la tête de toutes les réformes utiles.

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J'apprends avec peine que les intentions bienveillantes du Saint-Père, comme notre propre action, restent stériles, en présence de passions et d'influences hostiles. On voudrait donner comme base à la rentrée du Pape la proscription et la tyrannie. Dites, de ma part, au général Rostolan qu'il ne doit pas permettre qu'à l'ombre du drapeau tricolore on commette aucun acte qui puisse dénaturer le caractère de notre intervention.

« Je résume ainsi le rétablissement du pouvoir temporel du Pape : Amnistie générale, sécularisation de l'administration, Code Napoléon et gouvernement libéral.

« J'ai été personnellement blessé, en lisant la proclamation des trois cardinaux, de voir qu'il n'était pas même fait mention du nom de la France, ni des souffrances de nos braves soldats.

<< Toute insulte faite à notre drapeau ou à notre uniforme me va droit au cœur, et je vous prie de bien faire savoir que si la France ne vend pas ses services, elle exige au moins qu'on lui sache gré de ses sacrifices et de son abnégation.

« Lorsque nos armées firent le tour de l'Europe, elles laissèrent partout, comme trace de leur passage, la destruction des abus de la féodalité et les germes de la liberté : il ne sera pas dit qu'en 1849 une armée française ait pu agir dans un autre sens et amener d'autres résultats.

« Dites au Général de remercier, en mon nom, l'armée de sa noble conduite. J'ai appris avec peine que, physiquement même, elle n'était pas traitée comme elle devrait l'être; rien ne doit être négligé pour établir convenablement nos troupes.

Recevez, mon cher Ney, l'assurance de ma sincère amitié.

« LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE. »

BANQUET DES EXPOSANTS DE L'INDUSTRIE.

31 août 1849.

M. le Président de la République assiste au banquet donné par les exposants de l'Industrie nationale au Jardin d'hiver.

Au dessert, le Président de la Commission porte un toast.

le

Le Prince répond

« Messieurs,

« Le véritable congrès de la paix n'était pas dans la salle Sainte-Cécile. Il est ici, c'est vous qui composez, vous, l'élite de l'industrie française. Ailleurs on ne formait que des vœux, ici sont représentés tous les grands intérêts que la paix seule développe. Lorsqu'on a admiré comme moi tous ces prodiges de l'industrie étalés aux regards de la France entière, lorsqu'on pense combien de bras ont concouru à la production de ces objets, et combien d'existences dépendent de leur vente, on se console d'être arrivé à une époque à laquelle est réservée une autre gloire que celle des armes.

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