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En effet, aujourd'hui, c'est par le perfectionnement de l'industrie, par les conquêtes du commerce, qu'il faut lutter avec le monde entier; et dans cette lutte, vous m'en avez donné la conviction, nous ne succomberons pas. Mais aussi n'oubliez pas de répandre parmi les ouvriers les saines doctrines de l'économie politique; en leur faisant une juste part dans la rétribution du travail, prouvez-leur que l'intérêt du riche n'est pas opposé à l'intérêt du pauvre.

« Je vous remercie de la manière flatteuse dont vous appréciez mes efforts pour le bien public, et je porte un toast:

« A la prospérité de l'Industrie française! »
« A ses honorables Représentants! »>

INAUGURATION DU CHEMIN DE FER D'EPERNAY.

3 septembre 1849.

M. le Président de la République assiste au banquet que lui offre la ville d'Épernay. Le maire porte un toast auquel le Prince répond en ces termes ·

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« Messieurs,

L'inauguration d'un chemin de fer est toujours une fête nationale à laquelle je suis heureux de m'associer; mais l'inauguration du chemin de fer de Paris à Strasbourg est à mes yeux un événement important à cause des lieux qu'il tra

verse.

<< En effet, en voyant Château-Thierry, La Ferté, Épernay, on se retrace les dernières et héroïques luttes de l'Empire contre l'Europe coalisée; et je me suis dit que si ce chemin de fer eût existé à cette époque, si l'Empereur Napoléon eût connu la vapeur, jamais nous n'aurions vu les étrangers envahir la capitale de la France.

<<< Honneur donc aux chemins de fer! puisque dans la paix ils développent la prospérité commerciale, et que pendant la guerre ils concourent à fortifier l'indépendance de la patrie. Honneur aussi à la ville d'Épernay, qui a conservé intacts les sentiments de patriotisme et de nationalité !

« A Épernay! »

INAUGURATION DU CHEMIN DE FER DE SENS.

9 septembre 1849.

Le Président inaugure la section du chemin de fer de Lyon jusqu'à Sens.

Au banquet offert par la ville à l'occasion de la présence du Prince, M. le Président prononce l'allocution suivante :

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<< Messieurs,

Il y a un an, à pareille époque, j'étais exilé, proscrit; si j'eusse voulu mettre le pied sur le territoire français, on m'en eût interdit l'entrée. Aujourd'hui je suis le Chef reconnu de la grande nation.

« Qui a produit ce changement dans ma destinée? C'est vous, c'est le département de l'Yonne tout entier, qui, en m'élisant Représentant du peuple, m'a rappelé dans mon pays.

« Vous avez pensé, Messieurs, que mon nom serait utile à la France; vous vous êtes dit qu'étranger à tous les partis, je n'étais hostile à

aucun, et qu'en réunissant sous le même drapeau tous les hommes dévoués à notre patrie, je pourrais servir de point de ralliement dans un moment où les partis semblaient acharnés les uns contre les autres.

« Le département de l'Yonne a donné l'exemple, exemple qui a été suivi, qui a été contagieux, puisque plus tard la France m'a donné six millions de suffrages.

« Il y a longtemps que je désirais me trouver au milieu de vous. Je désirais voir de mes yeux ceux dont les suffrages sont venus les premiers me chercher sur la terre étrangère.

« Je ne vous remercie pas de m'avoir donné le Pouvoir. Le Pouvoir est un lourd fardeau. Ce dont je vous remercie, c'est de m'avoir ouvert les portes de ma patrie.

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Messieurs, j'aurais voulu pouvoir aller jusqu'à Tonnerre, où j'aurais été plus au centre du département, pour lui témoigner toute ma reconnaissance; mais le temps m'a manqué. Je le regrette vivement.

<< Permettez-moi donc, Messieurs, de porter un toast non-seulement à la ville de Sens, mais au département de l'Yonne tout entier.

Croyez que je serai toujours digne de la con

fiance que vous m'avez témoignée d'une manière

si touchante.

« A la ville de Sens! »

« Au département de l'Yonne tout entier ! »

DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES AUX ARTISTES.

13 septembre 1849.

Le Président assiste à la distribution des récompenses décernées aux artistes, à la suite de l'exposition de 1849. Le Prince prononce l'allocution suivante :

« Messieurs,

« Je n'ai voulu céder à personne le plaisir et le droit de vous remettre les récompenses qui vous sont dues. La plus douce prérogative du Pouvoir, c'est d'encourager le mérite partout où il le ren

contre.

« J'ai admiré les chefs-d'œuvre que vous avez offerts au public, cette année, dans l'exposition de peinture et de sculpture, et je suis heureux de

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