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les dans les bons sentiments, dans les saines maximes, et, par la pratique de cette justice qui récompense chacun selon ses œuvres, apaisez leurs souffrances, rendez leur condition meilleure. Dites-leur que le Pouvoir est animé de deux passions également vives: l'amour du bien et la volonté de combattre l'erreur et le mensonge. Pendant que vous ferez ainsi votre devoir de citoyens, moi, n'en doutez pas, je ferai mon devoir de premier magistrat de la République. Impassible devant les calomnies comme devant les séductions, sans faiblesse comme sans jactance, je veillerai à vos intérêts, qui sont les miens, je maintiendrai mes droits, qui sont les vôtres. »

BANQUET DU PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE.

9 décembre 1849.

M. le Président de la République assiste à un banquet qui lui est offert par le Président de l'Assemblee législative, à l'occasion de l'anniversaire du 10 décembre.

Le Prince répond en ces termes au toast qui lui est porté :

« C'est d'un heureux augure pour la paix au dedans comme au dehors, de fêter le premier anniversaire du 10 décembre au milieu d'un grand nombre des membres de l'Assemblée et en présence du corps diplomatique. Entre l'Assemblée et moi, il y a communauté d'origine, communauté d'intérêts. Issus tous du suffrage populaire, nous aspirons tous au même but, le raffermissement de la société et la prospérité du pays. Permettez-moi donc de répéter le toast de votre Président :

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Le préfet de la Seine donne à l'occasion de l'anniversaire du 10 décembre une fête dans les salons de l'hôtel

de ville. Le Président de la République y assiste et répond en ces termes au toast du Préfet :

<< Messieurs,

<«< Je remercie le Corps municipal de m'avoir invité à l'hôtel de ville et d'avoir fait distribuer, aujourd'hui même, de nombreux secours aux indigents. Soulager l'infortune était à mes yeux la meilleure manière de célébrer le 10 décembre.

« Je ne viens pas récapituler ici ce que nous avons fait depuis un an. Mais la seule chose dont je m'enorgueillisse, c'est d'avoir, grâce aux hommes qui m'ont entouré et qui m'entourent encore, maintenu la légalité intacte et la tranquillité sans collision.

« L'année qui commence sera, je l'espère, plus fertile encore en heureux résultats, surtout si, comme l'a dit M. le Préfet de la Seine, tous les grands pouvoirs restent intimement unis. J'appelle grands pouvoirs ceux élus par le peuple : l'Assemblée et le Président. Oui, j'ai foi dans leur union féconde; nous marcherons au lieu de rester immobiles car ce qui donne une force irrésistible, même au mortel le plus humble, c'est d'avoir de

vant lui un grand but à atteindre et derrière une grande cause à défendre.

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<< Pour nous, cette cause, c'est celle de la civilisation tout entière.

<< C'est la cause de cette sage et sainte liberté qui tous les jours se trouve de plus en plus menacée par les excès qui la profanent.

« C'est la cause des classes laborieuses, dont le bien-être est sans cesse compromis par ces théories insensées qui, soulevant les passions les plus brutales et les craintes les plus légitimes, feraient haïr jusqu'à la pensée même des amélio

rations.

« C'est la cause du gouvernement représentatif, qui perd son prestige sanitaire par- l'acrimonie du langage et les lenteurs apportées à l'adoption des mesures les plus utiles.

« C'est la cause de la grandeur et de l'indépendance de la France; car, si les idées qui nous combattent pouvaient triompher, elles détruiraient nos finances, notre armée, notre crédit, notre prépondérance, tout en nous forçant à déclarer la guerre à l'Europe entière.

« Aussi, jamais cause n'a été plus juste, plus patriotique, plus sacrée que la nôtre.

« Quant au but, que nous avons à atteindre, il

est tout aussi noble que la cause. Ce n'est pas la copie mesquine d'un passé quelconque qu'il s'agit de refaire, mais il s'agit de convier tous les hommes de cœur et d'intelligence à consolider quelque chose de plus grand qu'une charte, de plus durable qu'une dynastie : les principes éternels de religion et de morale en même temps que les règles nouvelles d'une saine politique.

<< La ville de Paris, si intelligente, et qui ne veut se souvenir des agitations révolutionnaires que pour les conjurer, comprendra une marche qui, en suivant le sentier étroit tracé par la Constitution, permette d'envisager un vaste horizon d'espérance et de sécurité.

« On a dit souvent que, lorsqu'on parle honneur, il y avait écho en France. Espérons que, lorsqu'on y parle raison, on trouvera un retentissement égal dans les esprits comme dans les cœurs des hommes dévoués avant tout à leur pays.

« Je propose un toast à la ville de Paris et au Corps municipal.

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