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INAUGURATION DE LA SECTION DU CHEMIN DE FER DE LYON

ENTRE TONNERRE ET DIJON.

4er juin 1851.

Le Président se rend à Dijon pour inaugurer la section du chemin de fer de Lyon entre Tonnerre et Dijon. Au banquet offert par la ville, le maire prononce un discours auquel le Prince répond dans les termes sui

vants :

« Je voudrais que ceux qui doutent de l'avenir m'eussent accompagné à travers les populations de l'Yonne et de la Côte-d'Or; ils se seraient rassurés en jugeant par eux-mêmes de la véritable disposition des esprits. Ils eussent vu que ni les intrigues, ni les attaques, ni les discussions passionnées des partis ne sont en harmonie avec les sentiments et l'état du pays. La France ne veut ni le retour à l'ancien régime, quelle que soit la forme qui le déguise, ni l'essai d'utopies funestes et impraticables. C'est parce que je suis l'adversaire le plus naturel de l'un et de l'autre, qu'elle a placé sa confiance en moi. S'il n'en était pas ainsi, comment expliquer cette touchante sympathie du

peuple à mon égard, qui résiste à la polémique la plus dissolvante et m'absout de ses souffrances?

« En effet, si mon Gouvernement n'a pas pu réaliser toutes les améliorations qu'il avait en vue, il faut s'en prendre aux manœuvres des factions qui paralysent la bonne volonté des assemblées comme celle des gouvernements les plus dévoués au bien public. Depuis trois ans, on a pu remarquer que j'ai toujours été secondé quand il s'est agi de combattre le désordre par des mesures de compression. Mais lorsque j'ai voulu faire le bien, fonder le crédit foncier, prendre des mesures pour améliorer le sort des populations, je n'ai rencontré que l'inertie. C'est parce que vous l'avez compris ainsi, que j'ai trouvé dans la patriotique Bourgogne un accueil qui est pour moi une approbation et un encouragement.

Je profite de ce banquet comme d'une tribune pour ouvrir à mes concitoyens le fond de mon cœur.

« Une nouvelle phase de notre ère politique commence. D'un bout de la France à l'autre des pétitions se signent pour demander la révision de la Constitution. J'attends avec confiance les manifestations du pays et les décisions de l'Assemblée, qui ne seront inspirées que par la seule pensée du bien public. Si la France reconnaît qu'on n'a pas

eu le droit de disposer d'elle sans elle, la France n'a qu'à le dire mon courage et mon énergie ne lui manqueront pas.

«

Depuis que je suis au pouvoir, j'ai prouvé combien, en présence des grands intérêts de la société, je faisais abstraction de ce qui me touche. Les attaques les plus injustes et les plus violentes n'ont pu me faire sortir de mon calme. Quels que soient les devoirs que le pays m'impose, il me trouvera décidé à suivre sa volonté; et, croyez-le bien, Messieurs, la France ne périra pas dans mes

mains. >>

INAUGURATION DU MUSÉE DU LOUvre.

5 juin 1851

Le Président assiste à l'inauguration des travaux exécutés dans les différentes parties du musée du Louvre, et répond ainsi au discours du ministre de l'intérieur:

« Monsieur le Ministre,

« En inaugurant l'ouverture de ce vieux monument si riche en souvenirs historiques et en objets

d'art, ma première pensée est de me réjouir de ce que, malgré les révolutions, malgré les préoccupations politiques, la France soit restée la patrie des arts et des sciences, toujours prête à admirer, à provoquer, à suivre ce qu'il y a de grand, de beau, de généreux. Je dois ensuite adresser mes félicitations sympathiques à ceux qui ont restauré ce monument avec tant d'habileté, et classé ses chefs-d'œuvre avec tant de goût. Enfin, je suis heureux qu'une cérémonie, qui a son importance et son éclat, se fasse sous les auspices d'un ministre qui a tant de titres à ma confiance et à ma reconnaissance. >>

INAUGURATION DU CHEMIN DE FER DE TOURS.

A POITIERS.

1er juillet 1854.

M. le Président de la République se rend à Poitiers pour inaugurer la section du chemin de fer comprise

entre Tours et cette ville.

Un banquet est offert par la ville. Le Prince répond en ces termes au toast porté par le maire :

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« Monsieur le Maire,

Soyez mon interprète auprès de vos concitoyens pour les remercier de leur accueil si empressé et si cordial.

« Comme vous, j'envisage l'avenir du pays sans crainte, car son salut viendra toujours de la volonté du peuple, librement exprimée, religieusement acceptée. Aussi j'appelle de tous mes vœux le moment solennel où la voix puissante de la nation dominera toutes les oppositions et mettra d'accord toutes les rivalités; car il est bien triste de voir les révolutions ébranler la société, amonceler les ruines, et cependant laisser toujours debout les mêmes passions, les mêmes exigences, les mêmes éléments de trouble.

« Quand on parcourt la France, et que l'on voit la richesse variée de son sol, les produits merveilleux de son industrie; lorsqu'on admire ses fleuves, ses routes, ses canaux, ses chemins de fer, ses ports que baignent deux mers, on se demande à quel degré de prospérité elle n'atteindrait pas, si une tranquillité durable permettait à ses habitants de concourir de tous leurs moyens à ce bien général, au lieu de se livrer à des discussions intestines.

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