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ANNÉE 1852

SOMMAIRE:

Préambule de la Constitution. Constitution faite en vertu Allocution

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des pouvoirs délégués par le peuple français. aux soldats et aux sous-officiers lors de la distribution de la nouvelle médaille militaire. Discours à l'ouverture de la

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session du Sénat et du Corps législatif. Distribution des Drapeaux à l'armée. Allocution aux délégués de l'armée. Message du 28 juin au Corps législatif. Allocution aux officiers de cinq régiments de la garnison de Paris. — Voyage dans les départements du centre et du midi. Inauguration de la statue de l'Empereur à Lyon.

Réponse à l'évêque de Viviers. Discours de Marseille. Discours de Bordeaux. Allocution à Abd-el-Kader.

Seine.

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Réponse au Préfet de la

Message du 4 novembre au Sénat. - Présentation du sénatus-consulte relatif au rétablissement de l'Empire. Message du 25 novembre au Corps législatif. Proclamation de l'Empire.

PRÉAMBULE

DE LA CONSTITUTION.

14 janvier 1852.

LOUIS-NAPOLÉON, PRÉSIDENT DE LA REPUBLIQUE,

AU PEUPLE FRANÇAIS.

FRANÇAIS,

Lorsque, dans ma proclamation du 2 décembre, je vous exprimai loyalement quelles étaient, à mon sens, les conditions vitales du pouvoir en France, je n'avais pas la prétention, si commune de nos jours, de substituer une théorie personnelle à l'expérience des siècles. J'ai cherché, au contraire, quels étaient, dans le passé, les exemples les meilleurs à suivre, quels hommes les avaient donnés, et quel bien en était résulté.

Dès lors, j'ai cru logique de préférer les préceptes du génie aux doctrines spécieuses d'hommes à idées abstraites. J'ai pris comme modèle les institutions politiques qui déjà, au commencement de ce siècle, dans des circonstances analogues, ont raffermi la société ébranlée et élevé la France à un haut degré de prospérité et de grandeur.

J'ai pris comme modèle les institutions qui, au lieu de disparaître au premier souffle des agitations populaires, n'ont été renversées que par l'Europe entière coalisée contre nous.

En un mot, je me suis dit : Puisque la France ne marche depuis cinquante ans qu'en vertu de l'organisation administrative, militaire, judiciaire, religieuse, financière, du Consulat et de l'Empire, pourquoi n'adopterions-nous pas aussi les institutions politiques de cette époque? Créées par la même pensée, elles doivent porter en elles le même caractère de nationalité et d'utilité pratique.

En effet, ainsi que je l'ai rappelé dans ma proclamation, notre société actuelle (il est essentiel de le constater) n'est pas autre chose que la France régénérée par la révolution de 89 et organisée par l'Empereur. Il ne reste plus rien de l'ancien régime que de grands souvenirs et de grands bienfaits. Mais tout ce qui alors était organisé a été

détruit par la révolution, et tout ce qui a été organisé depuis la révolution et qui existe encore l'a été par Napoléon.

Nous n'avons plus ni provinces, ni pays d'états, ni parlements, ni intendants, ni fermiers-généraux, ni coutumes diverses, ni droits féodaux, ni classes privilégiées en possession exclusive des emplois civils et militaires, ni juridictions religieuses différentes.

A tant de choses incompatibles avec elle, la révolution avait fait subir une réforme radicale, mais elle n'avait rien fondé de définitif. Seul, le premier Consul rétablit l'unité, la hiérarchie et les véritables principes du gouvernement. Ils sont encore en vigueur.

Ainsi l'administration de la France confiée à des préfets, à des sous-préfets, à des maires, qui substituaient l'unité aux commissions directoriales; la décision des affaires, au contraire, donnée à des conseils, depuis la commune jusqu'au département; ainsi, la magistrature, affermie par l'inamovibilité des juges, par la hiérarchie des tribunaux ; la justice rendue plus facile par la délimitation des attributions, depuis la justice de paix jusqu'à la cour de cassation. Tout cela est encore debout.

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