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nations continueront d'être unies dans la paix comme dans la guerre; car je suis convaincu que cette union sera profitable au bonheur du monde entier et à leur propre prospérité. Je vous suis extrêmement reconnaissant pour les sentiments que vous avez exprimés pour moi-même et pour l'Impératrice; je vous prie d'être l'interprète de nos sentiments envers vos concitoyens. »>

RÉPONSE A L'ADRESSE DU CONSEIL MUNICIPAL

DE WINDSOR.

17 avril 1855.

L'Empereur se rend à Windsor. Le conseil municipal présente une adresse à laquelle Sa Majesté répond en

ces termes :

<< Monsieur le Maire,

<«< J'accueille avec le plus grand plaisir les sentiments contenus dans votre adresse, et j'ai la confiance que l'alliance si heureusement établie entre les deux pays durera de longues années.

« Je vous remercie de la réception cordiale que j'ai trouvée dans votre ville; mais je suis sûr que je dois l'attribuer moins à moi-même qu'à mon titre d'hôte de votre Reine. J'ai été on ne peut plus touché du spectacle de votre ville, hier au soir, et je vous prie d'exprimer aux habitants de Windsor combien j'ai été sensible à leur accueil sympathique.

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BANQUET DE LA CITÉ DE LONDRES.

19 avril 1855.

Au banquet offert à Leurs Majestés par la Cité de Londres, l'Empereur répond en ces termes au LordMaire.

« Milord,

« Après l'accueil cordial que j'ai reçu de la Reine, rien ne pouvait me toucher davantage que les sentiments que vous venez, au nom de la Cité de Londres, d'exprimer à l'Impératrice et à moi; car la Cité de Londres représente tout ce qu'il y a de ressources, pour la civilisation comme pour la

guerre, dans un commerce qui embrasse l'univers. Quelque flatteurs que soient vos éloges, je les accepte, parce qu'ils s'adressent bien plus à la France qu'à moi-même; ils s'adressent à la nation dont les intérêts aujourd'hui sont partout confondus avec les vôtres; ils s'adressent à l'armée et à la marine, unies aux vôtres par une si héroïque communauté de périls et de gloire; ils s'adressent à cette politique des deux Gouvernements, qui s'appuie sur la vérité, sur la modération, sur la justice.

Quant à moi, j'ai conservé sur le trône pour le peuple anglais les sentiments d'estime et de sympathie que je professais dans l'exil, lorsque je jouissais ici de l'hospitalité de la Reine; et si j'ai conformé ma conduite à ma conviction, c'est que l'intérêt de la nation qui m'avait élu, comme celui de la civilisation tout entière, m'en faisait un devoir.

<< En effet, l'Angleterre et la France se trouvent naturellement d'accord sur les grandes questions de politique ou d'humanité qui agitent le monde. Depuis les rivages de l'Atlantique jusqu'à ceux de la Méditerranée, depuis la Baltique jusqu'à la mer Noire, depuis l'abolition de l'esclavage jusqu'aux vœux pour l'amélioration du sort des contrées de

l'Europe, je ne vois dans le monde moral comme dans le monde politique, pour nos deux nations, qu'une même route à suivre, qu'un même but à atteindre. Il n'y a donc que des intérêts secondaires ou des rivalités mesquines qui pourraient les diviser. Le bon sens à lui seul nous répond de l'avenir.

<«< Vous avez raison de croire que ma présence parmi vous atteste encore mon énergique concours pour la guerre, si nous ne parvenons pas à obtenir une paix honorable; et dans ce cas, malgré des difficultés sans nombre, nous devons compter sur le succès; car, non-seulement nos soldats et nos marins sont d'une valeur éprouvée, non-seulement nos deux pays possèdent d'incomparables ressources, mais surtout, et c'est là leur immense avantage, ils sont à la tête de toutes les idées généreuses. Les regards de ceux qui souffrent se tournent toujours instinctivement vers l'Occident. Aussi nos deux nations sont encore plus fortes par les idées qu'elles représentent que par les bataillons et par les vaisseaux dont elles dispo

sent.

« Je suis bien reconnaissant envers la Reine de ce qu'elle m'a procuré cette occasion solennelle de vous exprimer mes sentiments et ceux de la France,

dont je suis l'interprète. Je vous remercie, en mon nom et en celui de l'Impératrice, de la franche et chaleureuse cordialité avec laquelle vous nous avez accueillis. Nous remporterons en France l'impression profonde que laisse dans les âmes faites pour le comprendre le spectacle imposant qu'offre l'Angleterre, où la vertu sur le trône dirige les destinées du pays, sous l'empire d'une liberté sans danger pour sa grandeur.

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ATTENTAT CONTRE LA PERSONNE DE L'EMPEREUR.

29 avril 1855.

A la clôture de la session du Sénat, les sénateurs viennent prendre congé de l'Empereur. S. Exc. le Président félicite l'Empereur d'avoir échappé aux coups d'un lâche

assassin.

Sa Majesté le remercie en ces termes :

« Je remercie le Sénat des sentiments qu'il vient de m'exprimer. Je ne crains rien des tentatives des assassins. Il est des existences qui sont les instruments des décrets de la Providence. Tant

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