Page images
PDF
EPUB

1815.

dans ses murs attireroit sur les habitants.

« Nous nous retirons avec quelques braves que l'intrigue et la perfidie ne parviendront point à détacher de leurs devoirs, et puisque nous ne pouvons pas défendre notre capitale, nous irons plus loin rassembler des forces et chercher sur un autre point du royaume, non pas des sujets plus aimants et plus fidèles que nos bons Parisiens, mais des François plus avantageusement placés pour défendre la bonne cause.

<< La crise actuelle s'apaisera. Nous avons le doux pressentiment que les soldats égarés, dont la défection livre nos sujets à tant de dangers, ne tarderont pas à reconnoître leurs torts, et trouveront dans notre indulgence et dans nos bontés la récompense de leur retour.

« Nous reviendrons bientôt au milieu de ce bon peuple, à qui nous ramènerons encore une fois la paix et le bonheur.

« A ces causes, nous avons déclaré et déclarons, ordonné et ordonnons ce qui suit :

Art. Ier « Aux termes de l'article L de la charte, la session des deux chambres, pour l'année 1814, est close. Les pairs et les députés se sépareront à l'instant.

II. « Nous convoquons une nouvelle session pour l'année 1815, dans un lieu que nous indiquerons. Toute assemblée

de l'une ou de l'autre chambre, qui se réuniroit ailleurs sans notre autorisation, est dès à présent déclarée nulle et illicite.

« Donné à Paris le 19 mars 1815.

Signé LOUIS. "

FIN DE LA SEPTIÈME ÉPOQUE.

1815.

[ocr errors]

DE FRANCE

DEPUIS LA MORT DE LOUIS XVI

JUSQU'AU TRAITÉ DU 20 NOVEMBRE 1815.

HUITIÈME ÉPOQUE.

DEPUIS LA RÉVOLUTION DU 20 Mars 1815 Jusqu'AU TRAITÉ
DE PARIS DU 20 NOVEMBRE DE LA MÊME ANNÉE.

CETTE dernière époque de notre histoire ne comprend qu'un espace de huit mois; mais ces huit mois ont été remplis par des événements tels qu'heureusement on en voit peu de semblables dans le cours de plusieurs siècles.

Un roi qu'entouroit l'amour de vingthuit millions de sujets, et que défendoit une armée de quatre cent mille hommes, chassé de ses états par un aventurier qui n'avoit, pour l'attaquer, d'autres forces que le bruit de ses anciens forfaits, et une armée de onze cents hommes.

Cet aventurier, qui redevient empereur,

1815.

1815.

Examen

ses de la

et qui, remonté sans violence apparente, et sans brûler une amorce, sur un trône qu'il avoit occupé pendant quatorze ans, et non sans quelque gloire, en est précipité à son tour, non par une poignée de onze cents aventuriers comme lui, mais par une armée de huit cent mille hommes, composée de tous les peuples de l'Europe; voilà, certes, des événements fort extraordinaires, et dont nous pensons que le récit doit être précédé de l'examen des causes qui les ont amenés.

Jamais, peut-être, aucun roi ne fut acdes cau- cueilli par son peuple avec une ivresse de révolu joie plus générale et plus pure que celle tion du dont Louis XVIII fut l'objet, lors de sa 20 mars. rentrée à Paris, le 4 mai 1814.

Hélas! cette expansion d'amour eut l'éclat, et n'eut que la durée d'un beau jour. L'enchantement qu'une entrée si brillante avoit produit dans tous les cœurs ne tarda pas à se dissiper.

Dès que le monarque fut assis sur son trône, où l'appeloient ses droits héréditaires, moins encore que le vœu unanime de ses sujets, il voulut reconnoître leur amour en s'occupant exclusivement de leur bonheur.

Il étudia leur caractère, leurs mœurs et leurs lois; il se fit rendre compte de leurs besoins et de leurs habitudes; il écouta leurs plaintes et leurs réclamations; il

« PreviousContinue »