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1815.

rent très onéreuses, et l'étoient en effet. Elles excitèrent de longues et vives réclamations, sur-tout de la part des libéraux et des militaires (1). Mais avant de les juger au fond, et pour savoir jusqu'à quet point nous avions droit de nous en plaindre, ne conviendroit-il pas d'examiner de sang-froid et de bonne foi les charges que nous avions imposées nous-mêmes aux vaincus, lorsque nous dictions des lois à l'Europe, et de faire entrer dans cet examen l'esprit turbulent qui continuoit d'agiter sourdement la France, et contre lequel les alliés, dans leur intérêt, devoient prendre des sûretés ?

Il seroit encore bon de comparer ces mêmes charges avec celles que nous imposèrent les Anglois par le traité de Bretigny, après la bataille de Poitiers.

Par le traité de Bretigny, la France fut obligée de payer la rançon de son roi moyennant trois millions d'écus d'or (2), et six belles province

Par le traité de Paris de 1815, c'est le

(1) Lorsque le temps, qui calme toutes les passions, aura calmé celles des militaires et des liberaux, ils ne seront plus si disposés à rejeter sur les royalistes et les causes de la guerre et les conditions du traité de paix, qui mit un terme à ses dé

sastres.

(2) L'écu d'or, sous le roi Jean, valoit 22 sous 6 deniers; cette monnoie étoit d'or fin, de 60 au marc, et vaudroit aujourd'hui 13 francs 40 centimes.

roi qui a payé la nôtre, qui l'a payée avec de grosses sommes d'argent, il est vrai, mais sans livrer de provinces, et sans donner d'autres garanties que des gages temporaires.

1815.

FIN.

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