se rendre ces jours-ci à Berlin, pour voir s'il obtiendrait plus par des paroles que par des télégrammes.

L'Assemblée aurait mieux fait d'accepter purement et simplement la convention qu'on lui proposait; mais rien ne prouve, nous le répétons, que même dans ce cas le gouvernement de Berlin eût été plus accommodant. C'est toutefois fort inutilement, pensons-nous, que la Chambre a voulu faire acte d'autorité en introduisant cette clause. Elle a tout aussi mal employé son temps à vouloir discuter, à propos de cette convention qu'elle n'était pas libre de modifier, et que la majorité eût voulu accentuer dans un sens plus protectionniste, c'est-à-dire plus opposé à l'intérêt de l'Alsace-Lorraine, à l'intérêt des six départements à évacuer, et par conséquent moins politique. C'est ce que lui a très-bien fait sentir M. le Président de la République qui, dans cette occasion, a manœuvré à la manière de Robert Peel, lorsqu'il dissolvait le parti tory-protectionniste dont il était le grand chef, pour former le parti peeliste au sein duquel s'accordaient les protectionnistes modérés et les free-traders à la fois radicaux et pratiques de Manchester.

Nous aurons peut-être à revenir sur la partie doctrinale du discours de M. Thiers. Ici, nous n'avons qu'à constater le résultat qu'il a eu sur l'Assemblée. La convention relative au régime douanier provisoire de l'Alsace-Lorraine a été votée dans la séance de nuit du 16 septembre par 502 membres contre 32 opposants. Ces opposants ne sont pas tous des protectionnistes. D'autre part, il faut remarquer que les abstentions ont été au nombre de 120. C'est dans cette dernière liste que nous trouvons le nom de l'honorable M. Buffet, député des Vosges, porte-étendard des opposants à la convention.

- Avant de se séparer, l'Assemblée a voté à la hâte les lois financières indispensables: la loi portant fixation des contributions directes à percevoir pendant l'exercice 1872; une loi portant création d'un impôt sur les allumettes, la racine de chicorée, les papiers; la loi relative au budget de 1871, dans laquelle ont été inscrits, sans discussion, de nombreux impôts sur l'huile de schiste, sur le sucre extrait des mélasses, sur les chevaux et voitures, sur les billards publics et privés, sur les cercles et lieux de réunions; plus des augmentations de droits sur les titres de valeurs nominatifs, sur les voyageurs et bagages, transportés par chemins de fer. Le texte de ces lois est reproduit au Bulletin.

-La mort a amené un changement dans le personnel du gouvernement français. M. Casimir Périer succède à M. Lambrecht ministre de l'intérieur, frappé d'apoplexie. L'honorable député de l'Aube, rapporteur de la Commission des finances, contribuera à modifier avantageusement les plans de M. Pouyer-Quertier. Mais

nous avons malheureusement à constater qu'il est, lui aussi, un des chefs du parti protectionniste.

- Le nouvel emprunt de la ville de Paris, de 350 millions de francs, autorisé par l'Assemblée nationale (loi du 6 septembre) s'est effectué le 26 et le 27 septembre avec le plus grand succès. Le nombre des obligations mises en souscription était de 1 million 296,300. Le nombre des obligations souscrites a été de 18 millions, pour lesquelles il a été déposé en garantie de premier versement environ 900 millions de francs. Le lecteur peut se reporter au sujet de ces curieux mouvements de fonds à un article sur les opérations de la Banque contenu dans ce numéro.

Le mois qui vient de s'écouler aura été illustré par un des plus heureux événements de ce siècle, l'inauguration du tunnel du Mont-Cenis (17 septembre 1871), qui ouvre une voie nouvelle et rapide entre la France et l'Italie (1). A cette occasion, le gouvernement italien, représenté par M. Visconti-Venosta, etc., et le gouvernement français, représenté par MM. Victor Lefranc et de Rémusat, ont eu occasion d'affirmer des sentiments favorables à la paix internationale et de dissiper des nuages qui semblaient provenir de la question romaine, qui, Dieu soit loué, va s'évanouissant.

M. Louis Veuillot, le brillant écrivain des ultramontains, ne voit dans ce beau travail qu'un « grand trou » transformant les voyageurs en «taupes » et favorable seulement à la rapidité des ballots. Il y a quelque vingt ans, nous entendions, à l'Athénée de la rue de Valois, le romancier Raymond Brucker, converti à la même école, formuler des plaisanteries analogues contre les rails destinés à supprimer les voyages pittoresques et les splendeurs de la nature!

Nos lecteurs trouveront plus haut (p. 128) un compte-rendu du congrès que les économistes allemands ont tenu à Lubeck, et dans lequel il a été question des traités de commerce, de l'unification de la monnaie, de la liberté des banques, des moyens de prévenir les grèves, de la durée des fondations pieuses et philanthropiques.

Ils trouveront aussi, dans un des articles de cette livraison, l'appréciation, par un de nos collaborateurs les plus autorisés, du congrès tenu à Lausanne par la Ligue dite de la paix et de la liberté, et qui a eu jusqu'ici pour spécialité l'exhibition des excentricités du socialisme international.

Paris, le 14 octobre 1871.

JOSEPH GARnier.

(1) Voir une notice sur ce travail dans le numéro de février 1871.

Bulletin bibliographique

1871.

(Voir le numéro d'août 1871, t. XXIII, p. 335.)

ALLIX (Jules). Au peuple. La Commune de Paris. Manifeste social pour la démocratie de Paris. Infolio à 4 colonnes, 2 p. Châtelain. AMIABLE (Louis). De la responsabilité de l'ex-empereur et de ses ministres. In-8, 79 pages. Thorin

AMIGUES (Jules). La France à refaire. I. La Commune. Dédié aux ouvriers et aux bourgeois de Paris. In-8, 48 p. Lachaud.

Ce que doit être la Constitution de

Le cri du cœur. In-folio à 3 colonnes, 2 pages. Châtelain. CHEVALIER (Henri). Projet de con

1871. In-12, 23 p. Librairie inter-stitution française. In-8, 31 p. Lanationale.

ARDOIN (Alphonse). Les Français de l'avenir, nouveau gouvernement. in-8, 32 p. Imp. Berthelemy et C. |

Les nouveaux impots. Impôt sur le luxe; impôt sur ces petites dames; in-folio à 3 col. 2 pages, Châtelain (par le même auteur, sergent-fourrier, 3e comp., 229 bataillon.

BADER (Clarisse). Une question vitale. L'élément religieux est-il indispensable à l'enseignement scolaire dans un état libre? In-8, 31 p. Dentu, Didier et Ce.

BANET-RIVET (membre de l'Association internationale des travailleurs). Socialisme democratique. Protestation d'un Gaulois patriote contre les envahissements de la race germanique, contre toutes les usurpations du passé et l'avenir. In-8, 12 p. Berthelemy et Ce.

BERNIER (de Vincennes). Les vues sociales d'un des membres de la société française: 1° situation commerciale et française; 2° organisation sociale, force et moralité; 3° principes républicains. In-8, 15 p. A. Chaix et Co.

BLANQUI (A.). Un dernier mol. Infolio à 4 colonnes, 2 pages. Châtelain.

BONNET-DUFRIER. Faut-il pendre les propriétaires? Plus de propriété!

croix, Verbackhoven et C.

Combinaison financière pour le payement immédiat de l'indemnité de guerre sans emprunts. In-8, 8 p. Châtelain.

Conditions (les) de la paix. Discours prononcé à l'Assemblée nationale de Bordeaux, par le paysan du Danube. In-8, 23 p. Imp. Rouge frères.

Construction d'un réseau de chemins de fer dans l'intérieur de Paris. In-8. 16 p. et un plan. Le Chevalier.

Crise (la) financière. Moyen de payer ses billets. In-folio à 3 colonnes, 1 page. Imp. Ve Poitevin.

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Du choix d'une Compagnie d'assurances sur la vie. In-8, 8 p. SaintEtienne, imp. V• Théolier et C.

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Question (la) des loyers par un industriel de Paris (D.-M.). In-8, 15 p. Imp. Berthelemy et C.

MORE (Charles). Suppression des loyers pendant le siége par l'Assemblée nationale. In-folio à 3 col. 2 p. Châtelain. Suivi de: Après Sedan (vers).

Notes et chiffres concernant l'organisation de la Republique. La question sociale, les finances de l'Etat et de la liquidation de l'Empire.

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Réorganisation de l'armée. La garde nationale et le plan du général d'Aurelles, (par G. D'H.). In-folio à 3 colonnes, 2 pages. Chatelain, Lachaud.

Réorganisation de l'armée. La mobile des départements après la guerre (par G. d'H). In-8, 14 pages. Lachaud, Châtelain.

Reprise de la guerre, nouvelle organisation de l'armée. In-folio à 2 colonnes, 1 page. Heymann.

RAVOUX. Question des échéances. Trois ans pour payer ses dettes.

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Souvenir du rationnement auquel a été soumise la population courageuse pendant le mémorable siége de Paris (1870-71), par L.-B. Infolio, une page. Imp. Blot.

Speculateurs (les) conjurés pour ruiner le peuple de Paris, liés au pilori. Souvenir à conserver de 1870 et de 1871. Détails exacts, recueillis et publiés par J.-D.-S. Tableau no 2. In-folio, une page. Saillant.

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Spécimen authentique des infámes spéculations auxquelles a donné lieu le siège de Paris (1878-74) par L. G. In-folio, 1 page. Pigeol.

Speculateurs (les conjurés pour ruiner le peuple de Paris liés au pilori. Souvenir du siége de 1870 et 1871, par J. D. S. In-folio, 1 page. Saillant.

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VEYSSIÈRE (Dr). Excursion agronomique dans la Meuse. Observations comparatives sur la puissance de l'agriculture. In-8, 19 p. Périgueux, P. Dupont.

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Le Gérant, PAUL BRISSOT-THIVARS.

Paris. Typ. A. PARENT, rue Monsieur-le-Prince, 31,