du traité du 11 avril, s'emporte contre Murat et promet son appui pour le chasser de son royaume. Lord Castlereagh quitte Vienne complètement gagné à la politique française. Note commina- toire de Murat à la chancellerie autrichienne. Personne, au con- grès, ne s'occupait de Napoléon. La lettre de Murat, communi- quée par lord Wellington, réveille les craintes. Le général de Pozzo propose la déportation loin de l'Europe. Cette conduite mala- droite détermine Napoléon à agir. Fautes du gouvernement royal. — Débarquement de l'Empereur au golfe Jouan. — Incurie de la police des Bourbons. Maladresse du ministre de la guerre qui rassemblait des troupes dans le Midi sans s'inquiéter de leur esprit. Effet produit à Paris par la nouvelle du débarquement.
Les craintes se font jour rapidement. - Le gouvernement con- voque les Chambres. Un corps d'armée se rassemble en Franche- Comté sous le maréchal Ney. Marche de Napoléon; il arrive à Lyon. Conspiration militaire dans le Nord; elle échoue. — La trahison couve de tous côtés. Le maréchal Soult cède le minis- tère de la guerre au duc de Feltre. Le duc de Berry rassemble
une armée en Bourgogne pendant que le duc et la duchesse d'An- goulême tentent de soulever le Midi..
Napoléon à Lyon; son succès est dès lors assuré. Désarroi du ministère. Le gouvernement royal n'a plus d'espoir que dans l'armée du maréchal Ney. - Sentiments des populations : le retour de l'Empereur cause presque partout un véritable effroi. - Par ses aveux tardifs le ministère compromet inutilement la dignité royale. Exposé de la situation fait par le chancelier à la Chambre des pairs. - Discours de M. Lainé à la Chambre des députés. — Le duc de Feltre rend compte des mesures prises contre Bonaparte. — La place de préfet de police est rétablie et confiée à M. de Bourrienne.
Séance royale à la Chambre des députés; discours de Louis XVIII; serment prononcé par les princes du sang. Allocution de M. Lainé. M. de La Fayette rentre sur la scène politique. Le parti de MM. Benjamin Constant et Lainé songe à lui pour le ministère. Présentation des adresses au Roi. On tente, par des rapports mensongers, de cacher les progrès de Napoléon. La garde natio- nale montre de bonnes dispositions; zèle ardent de la jeunesse des écoles.-M. Fouché échappe aux agents de police chargés de l'arrê- ter. A l'annonce de la défection du maréchal Ney et du soulève- ment de la garde, le Roi se décide à partir. — Profond abattement de la cour. M. de Montesquiou considère la cause des Bourbons comme perdue à tout jamais. Préparatifs du départ. Ils sont faits avec une telle précipitation que beaucoup de notes et de papiers importants sont oubliés dans les ministères et même dans le cabinet du Roi. M. Louis abandonne cinquante millions dans les caisses du Trésor. Fuite du Roi. Paris le 20 mars 1815. - Entretien de M. Pasquier avec M. de La Valette. Dernières mesures prises le gouvernement de Louis XVIII; ajournement des Chambres.
M. Cambacérès augure mal de la tentative de Napoléon. Réapparition de l'agent Veyrat.
Arrivée de Napoléon aux Tuileries. - Impression produite à Vienne par la nouvelle de sa descente à Cannes. Déclaration des puis- sances (13 mars 1815). Elle dément les assertions de l'Em- pereur qui se prétendait d'accord avec l'Autriche. Formation du ministère. M. Fouché obtient le portefeuille de la police; M. Carnot reçoit celui de l'Intérieur. — M. Molé se refuse obstiné- ment à accepter un ministère et retourne à la direction des ponts et chaussées. — Fréquents rapports de M. Pasquier avec M. de La Valette; ce dernier se montre très inquiet de la conduite du général Lion, chargé de surveiller la marche de l'escorte royale. Le préfet de police Réal signifie à M. Pasquier un ordre d'exil. - Au nom du Conseil d'État, M. Regnaud intercède en faveur de son ancien col- lègue auprès de l'Empereur, qui se montre inflexible. M. Pas- quier demande un sursis à M. Fouché. — Ce dernier juge Napoléon perdu et se montre favorable au retour des Bourbons. - M. Pasquier écrit à l'Empereur pour protester contre l'exil dont il est frappé; sa lettre reste sans réponse. Il prend congé de M. Regnaud qui lui confie ses craintes pour l'avenir. La déclaration du Conseil d'État. MM. Chauvelin et Molé ne veulent pas la signer. — M. Pasquier fait ses adieux à M. de Bassano qui se montre mécon- tent du poste de ministre secrétaire d'Etat. - M. de Vicence est plus pessimiste encore; il juge la position désespérée. La famille royale sort de France. Lettre du duc d'Orléans aux généraux sous ses ordres. — M. Benjamin Constant, après un court voyage en Vendée, revient à Paris et se rallie au gouvernement impérial. Départ de M. Pasquier pour le Maine.
Il s'y trouve dans un milieu
- M. le duc de Bourbon est
embarqué à Paimbeuf. La duchesse d'Angoulême se voit égale- ment obligée de quitter Bordeaux.
M. Pasquier modère le zèle royaliste de son frère. - Après quelques succès dans le Midi, le duc d'Angoulême se rend au général Gilly. M. de Grouchy refuse d'exécuter la capitulation. Sur l'ordre formel de l'Empereur, le duc d'Angoulême est conduit à Cette et embarqué pour l'Espagne.
Arrestation de M. de Vitrolles à Toulouse; il est amené à Vin- cennes. - Le préfet de la Haute-Garonne, qui lui avait prêté son appui, donne sa démission, et, dans une proclamation, engage les habitants à se soumettre à Napoléon. La nouvelle du désastre du duc d'Angoulème refroidit le zèle royaliste du Maine. Des corps francs, levés dans le Morbihan, n'ont aucun succès. Le mouvement fédératif, né en Bretagne, s'étend rapidement à toute la France. Bons procédés du préfet du Mans à l'égard de la
Retour de Napoléon à Paris.
Il cherche à se procurer de nouvelles Les ministres l'engagent à s'adresser aux Chambres. - Résolution prise
M. Regnaud prononce déjà le mot d'abdication.
par la Chambre des représentants, sur la proposition de La Fayette; elle s'empare du gouvernement. Des commissions sont nommées et se réunissent aussitôt. Abdication de l'Empereur. - M. Fou- ché se trouve surpris dans ses négociations avec les Bourbons par le rapide dénouement de Waterloo. M. Gaillard, qu'il avait envoyé à Gand, n'était pas encore arrivé dans cette ville. Le parti royaliste n'a pas eu le temps de s'organiser dans la Chambre et M. de La Fayette s'est mis à la tête du mouvement libéral. M. Dupin propose l'établissement d'un gouvernement provisoire. MM. Carnot, Fouché et le général Grenier sont nommés par la Chambre des représentants, le duc de Vicence et M. Quinette par la Chambre des pairs, membres de la commission de gouvernement. Le maréchal Ney fait à la Chambre des pairs un tableau lamen- table de notre situation militaire." Napoléon insiste sur ce fait qu'il n'a abdiqué qu'en faveur de son fils. - Vif débat entre le prince Lucien et M. de Pontécoulant, à la Chambre haute. Par son emportement M. de La Bédoyère compromet la cause qu'il vou- lait servir. Satisfaction de M. Fouché après l'abdication; il se porte garant du retour des Bourbons, ne demande que du temps et déploie tous ses efforts pour empêcher la reconnaissance des droits de Napoléon II. . 235
Proposition de M. Dupin, relative au serment. A qui prêtera-t-on ce serment? - La Chambre des représentants, dans un ordre du jour, reconnaît Napoléon II empereur des Français. Influence de M. Fouché dans la commission provisoire. — Il choisit les commis- saires chargés de négocier avec les souverains. Le maréchal Masséna reçoit le commandement de la garde nationale de Paris. - Manifestation des fédérés en faveur de Napoléon. - M. Fouché parvient à lui faire quitter Paris; il se retire à la Malmaison. Élargissement de M. de Vitrolles.-M. Hyde de Neuville, envoyé secrètement par Louis XVIII, remet à M. Pasquier et à plusieurs autres membres éminents du parti de pleins pouvoirs signés du Roi. M. Pasquier les considère comme absolument inutiles et ne donne pas connaissance de ces faits à M. Fouché. L'agent Fou- dras le met au courant de ce qui se passe à la Malmaison. craint que Napoléon ne se remette à la tête de l'armée. clamation aux troupes n'est pas insérée dans le Moniteur. général Beker est commis à la garde de sa personne. - M. Pasquier et le général de Girardin partent pour étudier l'état d'esprit des soldats de Grouchy. Ils apprennent en route que ce dernier a cédé le commandement au maréchal Soult et se décident à rentrer
De nouveaux commissaires sont envoyés auprès des alliés pour négo- cier un armistice. Lettre.de M. Fouché au duc de Wellington. Les armées ennemies approchent de Paris; la ville est mise en état de siège; le maréchal Davout prend le commandement des troupes. Déclaration de l'état-major aux deux Chambres. — Dis- cussion de l'adresse de la Chambre des représentants au peuple français; protestation de M. Bérenger contre l'oubli des droits de Napoléon II. Le lendemain, nouveau discours de M. Bory de Saint-Vincent dans le même sens. Les Chambres reconnaissent Napoléon II empereur des Français. Les commissaires appren- nent de lord Wellington que les alliés sont décidés à rétablir Louis XVIII. Malgré le départ de Napoléon, ils refusent de con- clure un armistice. Anxiétés de la cour de Gand pendant la bataille de Waterloo. M. de Vicence avait dévoilé l'existence du traité du 3 janvier à un secrétaire de l'ambassade russe. La découverte d'une copie littérale de ce traité dans les papiers de M. Reinhard fait évanouir les doutes qui subsistaient dans l'esprit d'Alexandre. Il dédaigne de se plaindre à Louis XVIII. Le Roi, sur le conseil de Wellington, quitte Gand pour rentrer en France. Haine des Prussiens pour notre pays; ils partagent toutes les
rancunes de la Russie contre les Bourbons. — M. de Talleyrand
rejoint le Roi à Mons. Depuis longtemps, il insistait sur la néces-
sité de nommer un ministère responsable. - Louis XVIII sacrifie
M. de Blacas. — Décidés à assurer leur influence exclusive sur le Roi,
MM. de Metternich et de Talleyrand ne veulent le laisser rentrer en
France qu'après la cessation complète des hostilités, et, jusque-là,
ils lui proposent de résider à Lyon. Louis XVIII persiste dans sa
résolution primitive. - M. de Talleyrand, froissé en voyant ses avis
si peu écoutés, reste à Mons, et avec lui une partie du conseil du Roi.
Au reçu d'une lettre de lord Wellington il se détermine cepen-
dant à rejoindre son souverain à Cambrai.
Entrevue entre M. de Vitrolles et le maréchal Davout à la Villette. Les officiers de l'état-major refusent d'écouter l'émissaire de Fouché et se prononcent hautement contre une nouvelle restaura-
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