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Ils recevront, à cette occasion, les indemnités réglementaires de déplacement et de séjour.

Les épreuves comprennent uniquement des compositions écrites, faites sous la surveillance de deux agents désignés par le conservateur.

Les sujets des compositions et les imprimés nécessaires sont envoyés au conservateur sous plis cachetés.

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20 Une composition sur un sujet visant le service des préposés (délits forestiers, de chasse et de pêche, travaux, exploitations, défrichements, reboisements).

2o séance.

Une composition d'arithmétique portant sur les quatre règles, les règles de trois et le système métrique.

L'enveloppe contenant chaque sujet de composition est décachetée à l'ouverture de chaque séance par les agents délégués, en présence des

intéressés.

Toutes les compositions sont faites sur des feuilles à têtes imprimées délivrées aux candidats au commencement de la séance. Chacun d'eux, en recevant sa feuille, inscrit son nom sur la tête imprimée et signe à l'endroit indiqué; un des agents délégués appose immédiatement son visa.

Il est accordé aux candidats :

Pour relire la dictée : un quart d'heure.

Pour la composition sur le service des préposés : deux heures.
Pour la composition d'arithmétique deux heures.

Les feuilles sont, à l'expiration de ce temps, remises aux agents chargés de la surveillance, qui les visent au-dessous de la dernière ligne et les adressent, sous enveloppe, au Directeur général des Eaux et Forêts, en certifiant, sous leur propre responsabilité, que les épreuves ont été sincères et en rendant compte, s'il y a lieu, des incidents qui se sont produits.

Les compositions sont soumises aux correcteurs nommés par le Directeur général des Eaux et Forêts, qui les cotent dans l'échelle de 0 à 20.

Les coefficients ci-après sont appliqués aux différentes épreuves, savoir :

Dictée.....

Service des préposés

Arithmétique....

Paris, le 28 octobre 1904.

IO
5

5

LEON MOUGEOT.

UN NOUVEL ENNEMI DU SAPIN

Au sujet de dégâts commis par des chenilles dans des sapinières particulières du cantonnement d'Ambert (Puy-de-Dôme), M. le garde général Eon écrivait, le 29 octobre, une lettre dont nous extrayons les passages principaux: « Les chenilles ont fait leur apparition au printemps de 1902 dans une forêt particulière de 250 hectares, peuplée de sapins et traitée par le jardinage. Elles ont commis des ravages sur 5 ou 6 ares. Personne ne s'en est inquiété. Au printemps de 1903, elles ont recommencé, fait tache d'huile et dévoré une cinquantaine d'hectares d'un seul tenant sans sortir de la forêt et sans se répandre par taches dans son ensemble. Il y a quelques jours seulement que les pouvoirs publics se sont émus et nous ont adressé une demande de renseigne

ments.

<< La chenille a dévoré d'abord les feuilles des airelles myrtilles, puis elle a monté sur les arbres, rongeant les aiguilles des sapins, même des plus gros arbres, jusqu'à une hauteur de huit à dix mètres. La forêt, dans ces parties, semble avoir été parcourue par le feu... »

Malheureusement M. Eon n'a pu se procurer de chenilles, à cause de l'époque tardive, ni donner des renseignements sur elles, ni sur le papillon. Mais il envoya, en novembre 1902, à l'Ecole forestière, un grand nombre de chrysalides. C'est à cet état que l'insecte passe l'hiver. « A la fin de l'été, les chenilles descendent à l'aide d'un fil et se tranforment en chrysalides, dans la mousse, où l'on en trouve des quantités énormes. Les ravages se sont étendus en faisant tache d'huile; on en suit le périmètre comme celui d'un incendie et en dehors de ce périmètre il n'y a pas de bois attaqués. La chenille dévore les airelles, les aiguilles de sapin, mais respecte les chênes et les hêtres. » D'après les renseignements fournis à l'agent forestier, elle est brun marron.

Pour pouvoir déterminer l'insecte il fallait attendre les éclosions.

1.- Bois de Mouchet. appartenant à M. Demas de Lezoux, et situé sur le territoire de la commune d'Echandelys.

Les premiers papillons se montrèrent à partir du 1er avril et les éclosions continuèrent jusque vers le 20; presque toutes les chrysalides donnèrent des papillons; nous obtinmes seulement 4 ichneumonides d'une même espèce d'assez grande taille (14 millim. de longueur).

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Ces papillons appartiennent à la famille des PHALENIDES OU GEOMÈTRES et au genre Boarmia dont voici les caractères principaux : corps svelte avec des ailes relativement grandes dans les deux sexes notre espèce a 40 mm. d'envergure. Ailes grises à dessins communs, non anguleuses, les supérieures triangulaires à angle apical prolongé, les inférieures arrondies, dentées. D'après Hofmann1, les antennes sont pectinées chez les mâles des 17 premières espèces du genre Boarmia décrites dans son ouvrage, tandis que, chez les 5 dernières, elles sont munies de faisceaux de poils égaux et courts. C'est dans ce dernier groupe que se range notre papillon, puisque, parmi la trentaine de papillons éclos, aucun n'a les antennes pectinées et il y a sûrement des mâles; car dans la boîte à éclosion circulent déjà (25 avril 1904) de nombreuses petites arpenteuses.

Si la liste d'Hofmann est complète, on ne peut hésiter qu'entre ces cinq espèces. La couleur et la taille du papillon font écarter de suite trois de ces formes; elles s'accordent au contraire avec les descriptions et les figures que donne l'auteur allemand pour deux espèces très voisines l'une de l'autre, Boarmia crepuscularia Hb. et B. consonaria Hb2.

C'est à l'une d'elles 3 qu'appartient la chenille qui vient de commettre ces dégâts intenses, mais heureusement localisés, dans quelques sapinières du Puy-de-Dôme.

Ces chenilles, adultes, ont 3 cm. 5 à 4 cm. de longueur et des teintes très variables; ces teintes semblent être en relation avec les plantes très diverses sur lesquelles vivent les chenilles; en Auvergne, elle est gris brun. Hofmann ni aucun traité d'entomologie forestière ne les cite parmi les ennemis, même accidentels, du sapin.

Il semble donc que l'invasion des sapinières du Puy-de-Dôme soit un fait nouveau, méritant déjà par là d'attirer l'attention des entomologistes et des forestiers.

1.— Die Gross-Schmetterlinge Europas, par le professeur ERNST HOFMANN, 2° ėdition. Stuttgart, 1894, p.180.

2. Ce nom spécifique fait précisément allusion à la ressemblance avec l'espèce précédente qui, elle, tire son nom de l'heure (le crépuscule) à laquelle voltige le papillon.

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3. N'ayant pas eu de chenilles à ma disposition, je n'ai pu déterminer par ce moyen laquelle des deux espèces faisait invasion. Hofmann ne figure, du reste, dans son ouvrage sur les chenilles, que celle du Boarmia crepuscularia.

En 1904, les dégâts ont encore augmenté 1. « La population est très effrayée de ce fléau qui s'est répandu avec une rapidité extraordinaire. De 20 ares il y a 2 ans nous en sommes maintenant à 100 hectares. Il ne reste dans les endroits dévastés absolument rien de vert; les chenilles s'attaquent à toutes les plantes du sous-bois sans exception *. » Heureusement il est assez facile d'enrayer de suite la multiplication de ce nouvel ennemi du sapin.

Comme les chenilles descendent le long d'un fil vers la fin de l'été vers le 1er septembre en 1903 - pour se chrysalider en masse dans un cocon très lâche sous la couverture au pied des arbres qu'elles ont dévastés et que les papillons apparaissent en avril-mai, il est possible, en conduisant souvent sur ces points des troupeaux de porcs avant ou après les neiges, et en les y laissant stationner longtemps, de détruire la majeure partie des chrysalides. Les porcs en sont assez friands et, en fouissant le sol, en bouleversant la couverture, ils écrasent ou font avorter le plus grand nombre de celles qu'ils n'ont pas dévorées.

<< Les volailles3 se jettent avec avidité sur les cocons. Les blaireaux les recherchent aussi beaucoup. Cet hiver même, alors qu'il y avait de la neige, et malgré leur aversion pour le froid, ils sortaient de leurs terriers pour venir en manger.

<< La chenille a pour parasite un ichneumon d'assez grande taille qui voltige maintenant en quantités innombrables dans le bois de Mouchet.>> Voilà une constatation bien rassurante et, comme le pensent avec raison les agents locaux, il est probable qu'en 1905 l'invasion qui aura duré trois ans sera terminée ou, en tout cas, très réduite et qu'il n'y aura pas besoin de recourir au seul moyen pratique de destruction que nous venons d'indiquer, l'introduction répétée de troupeaux de porcs dans les cantons ravagés.

E. HENRY.

1. « Il y a des arbres qui,autour de leur quille, en contiennent des milliers; ils sont collés à l'écorce, les ailes ouvertes, et restent sans mouvement; leurs ailes sont absolument teintées de la mème couleur que l'écorce du sapin, si bien que, pour les distinguer sur l'écorce, il faut se mettre bien près et mieux les toucher avec la main pour être certain que l'on a bien un papillon devant soi. » Lettre du garde, du 13 mai 1904.- Au 8 juin les chenilles très nombreuses sont en pleine activité.

2. Lettre de M. de Garidel-Thoron, chef du cantonnement d'Ambert, du 9 juin 1904.

3. Lettre de M. de Garidel-Thoron, 21 septembre 1904.

REBOISEMENT DU BASSIN SUPÉRIEUR DE LA GARONNE1

PRELIMINAIRES

Si on fait une exception pour les quelques travaux importants de restauration de combes, de correction de torrents, d'endiguement de cours d'eau ou de protection contre les avalanches qui font le plus grand honneur à l'Administration forestière et qui ont été exécutés sur certains points isolés de la chaîne pyrénéenne, au Péguère de Cauterets et dans la vallée du Bastan, au Laou d'Esbas en amont de Luchon et dans la vallée de la Layrisse, dans celle de Vicdessos et à Verdun dans l'Ariège, on peut affirmer hautement que la question du Reboisement des montagnes n'a jamais fait un pas sérieux dans notre région, depuis qu'elle y est posée. On a donc perdu près d'un demi-siècle pour l'exécution d'une œuvre vitale qui devrait être aujourd'hui terminée, si elle avait été résolument entreprise! C'est là un fait éminemment fâcheux. Mais il en résulte au moins un avantage; c'est que cette question y a conservé toute son actualité du premier jour et qu'elle justifie par conséquent tous les plaidoyers qui peuvent être présentés dans le but de lui imprimer l'essor vigoureux qu'elle n'a jamais pris.

Elle est d'ailleurs aujourd'hui si étroitement liée à l'œuvre du Congrès du Sud-Ouest navigable qu'elle fait pour ainsi dire corps avec elle et qu'on s'explique très naturellement la place favorisée que les organisateurs de ce Congrès ont bien voulu lui réserver dans le programme qu'ils ont élaboré.

Il est évident, en effet, et il semble presque puéril d'écrire que, si on parvenait par un moyen pratique à retenir dans nos bassins montagneux la plus grande partie des matériaux que la torrentialité des cours d'eau arrache à leurs versants dénudés et transporte, à chaque crue, dans nos vallées et dans nos plaines, on atténuerait dans une très grande mesure l'intensité de l'exhaussement progressif des lits des rivières devenu, en ce qui concerne particulièrement la navigation de la Gironde, l'objet de si vives et si légitimes alarmes.

Il est non moins évident que, si on parvenait par le même moyen pratique à reconstituer à l'origine des sources de nos cours d'eau les réserves hydrauliques naturelles qui n'y existent plus et à augmenter leur

Communication faite au Congrès du Sud-Ouest navigable, tenu à Tou

1. louse en 1903.

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