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et autant en contributions indirectes, enregistrement, postes et coupes de bois de l'État.

S 2. Configuration du sol, son altitude, pente des eaux.

Ce qui frappe d'abord, quand on jette les yeux sur une carte du département coloriée suivant la nature diverse des terrains, c'est le parallélisme qu'ils affectent; toutes leurs zônes, au nombre de huit, traversent le département du nord-est au sud-ouest.

La rivière d'Yonne, qui coule du sud au nord, les coupe toutes perpendiculairement et par le milieu, formant elle-même, par ses alluvions et celles de ses affluents, la neuvième espèce de terrain qu'offre le département.

Le point le plus élevé du plateau qui sépare le bassin de l'Yonne du bassin de la Loire, et correspondant à peu près à la latitude du milieu du département, pris sur la route royale de Paris à Lyon par le Bourbonnais, par 47° 48' 18" 22 de latitude boréale et 0° 24' 58" 27 de longitude orientale, est de 168 met. 42 cent. (518 pieds) au-dessus du niveau de l'Océan,

On peut ainsi, sans s'éloigner beaucoup de la vérité, porter à cette hauteur les points les plus élevés du département de l'Yonne.

La pente de l'Yonne, sur une longueur de quarante mille mètres prise entre Raveuse en amont du confluent de la rivière du Serein et l'embouchure du ruisseau de Rousson entre Villeneuve-le-Roi et Marsangis, est de 14 mèt. 450 (45 pieds) ce qui donne une pente moyenne de 0 mèt. 361 pour mille mètres (un tiers de ligne par toise et exactement 0 lig. 3202). La pente générale de la Loire, suivant M. Cordier, d'Orléans à son embouchure, est de 0 mèt. 382 pour mille mètres et ainsi un peu plus forte que celle de l'Yonne dans le milieu de son cours.

§ 3. Constitution géognosique.

Le sol du département de l'Yonne offre la constitution géognosique la plus intéressante, on y trouve successivement en partant du midi et descendant au nord.

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DESCRIPTION DE CHACUN DES TERRAINS ET DES FOSSILES Que l'on

Y RENCONTRE.

10 Terrain primitif.

Le terrain primitif se montre seulement à la partie sud-est du département. Il commence à Avallon et s'étend, au midi, jusqu'à Quarré-lesTombes. Il est presque tout entier compris entre le lit du Cousin au levant et celui de la Cure au couchant, et forme le sol des communes d'Avallon, Magny, Cussy-les-Forges, Sainte-Magnance, Bussières, Beauvilliers, Saint-Léger, Quarré-les-Tombes, Saint-Brancher, Saint-Germaindes-Champs et Chastellux.

Le sol de ces communes repose sur des roches de granit dont on ne peut apprécier l'épaisseur; n'étant pour ainsi dire formé que de leurs détritus, il est peu productif, et on ne peut y récolter que de rares froments. De toutes parts surgissent les roches de granit. A Avallon, les murs de la ville, au midi, sont assis sur ces rochers, les pentes escarpées ne montrent que des granits et des gneiss, et le Cousin roule ses eaux pures au pied de blocs énormes de roches micacées, feldspathiques et quartzeuses. Le petit plateau sur lequel est bâtie la ville d'Avallon est un terrain d'arkose. (Voir le Mémoire de M. Moreau, Annuaire de 1838, pages 342 et suivantes).

Que si d'Avallon, marchant droit au midi, on traverse dans sa plus grande largeur ce terrain primitif en rejoignant la Cure à Chastellux, on trouve celle-ci, comme le Cousin, roulant ses eaux écumeuses sans cesse barrées par des blocs de granit. Les sommets arides de ces roches d'une teinte sévère resserrent l'horizon et laissent une impression profonde et triste.

A Chastellux, de l'autre côté de la Cure, sur la plate-forme des roches de granit qui s'élèvent les unes sur les autres, l'antique château des Comtes de Chastellux montre ses tours élevées couvertes d'ardoises et laissant pourtant paraître les mâchi coulis des constructions du moyenâge; mais de ce côté-ci du vallon les chétives habitations rappellent à la réalité du sol que vous foulez; et, malgré vous, des idées tristes vous assaillent au milieu de cette nature pauvre et d'habitations délabrées.

Le plateau, qui sépare, le lit de la Cure à l'ouest de celui du Cousin à l'est, est peu productif et l'on n'y cultive guère, en céréales, que du şeigle qui ne donne que de faibles récoltes.

Le mica, le feldspath et le quartz, éléments du granit, composent à peu près seuls le sol cultivable, et l'absence de l'argile et de la chaux carbonatée est la principale cause de la stérilité de ces terrains.

Ici, il y a absence totale de fossiles.

Le minéralogiste peut encore y faire quelque récolte; les roches granitiques ne sont pas toujours les mêmes : là elles se présentent sous une couleur rouge de brique, ailleurs elles sont d'un gris pailleté de mica tantôt noir tantôt argentin (Nos 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9.) (1).

On peut y recueillir du gneiss, du micaschiste, de la phyllade, de la diorite, de la pegmatite; et peut être des recherches long-temps continuées y feraient-elles découvrir quelques-uns de ces produits si utiles aux arts, et que d'autres contrées granitiques ont fournis, comme le kaolin et le petunzé, bases de la porcelaine pétumé; des marbres plus ou moins précieux, l'albâtre de formation primitive, et enfin quelques-unes de ces pierres précieuses que renferment souvent les flancs de ces roches, comme l'aigne-marine, la tourmaline, la topaze, l'émeraude, le corindon et l'améthiste.

M. Moreau, régent de mathématiques à Avallon, a trouvé dans la roche d'arkose, sur laquelle repose une partie de la ville, de la baryte sulfatée ou barytine (n° 9) et de la célestine (strontiane sulfatée) (no 9 bis).

J'ai trouvé entre Sainte-Magnance et Cussy-les-Forges du minerai de plomb, galène à grandes facettes (nos 10 et 11).

A Usy, près du hameau de Cure, on a trouvé du plomb sulfuré argentifère l'exploitation, commencée par M. de Chastellux, n'a pas été continuée.

A Saint-Léger du Foucheret, le mica est assez abondant et l'on y recueille du sable micacé jaunâtre que l'on emploie, comme poudre d'or, pour le service des bureaux (no 12).

Auprès de Sainte-Magnance, sur le côteau à droite en marchant au midi, on recherche un gisement de houille et déjà l'on a percé le sol à plus de vingt mètres; les roches, que l'on fait sauter à la mine ou que l'on entame avec le pic, présentent un calcaire gris noirâtre dont les délits semblent montrer du carbure de fer (no 14). On a trouvé quelques fragments d'anthracite qui donnent l'espérance d'une exploitation lucrative (no 15) (2).

(1) Les nos indiqués dans le cours de cette Notice sont ceux de la collection d'échantillons du cabinet de l'auteur: il les communiquera avec plaisir aux personnes qui désireront les voir.

(1) Le filon d'anthracite, exploité sur la propriété de mad. de Candras à la Charmée (Côte-d'Or), est enfermé entre deux parois de granit et se dirige sur Sainte-Magnance et Villiers-les-Nonnains, hameau de SaintBrancher (Yonne). On emploie ce combustible dans les fours à chaux de Vassy concurremment avec le bois. On y rencontre assez fréquemment des empreintes de grandes fougères (n° 15).

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