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souche, nombre à-peu-près égal à celui des brins qu'on trouve à la place d'une souche exploitée d'après la méthode de M. Douette.

Ainsi, en comparant les dimensions des rejets résultant de chacune de ces exploitations, on a le rapport exact des produits et de la valeur respective des taillis.

Les brins qui ont repoussé entre deux terres, ont une hauteur de 6 à 7 mètres (18 à 21 pieds), et une circonférence de 24 à 33 centimètres (9 à 12 pouces), prises à 15 centimètres de hauteur.

Ceux qui ont repoussé sur des souches coupées hors de terre, ont une hauteur de 4 à 5 mètres (12 à 15 pieds), et une circonférence de 19 à 24 centimètres (7 à 9 pouces ).

D'où il résulte que, dans l'espèce de chêne et à l'âge de 10 ans, le volume de taillis qui couronne une souche coupée hors de terre, ne forme pas la moitié du volume d'un taillis reproduit par les racines d'une souche exploitée entre deux terres, le nombre de brins étant égal de part et d'autre.

Même recherche faite sur des charmes et des érables de même âge, a donné même résultat, quant à la force des brins; mais le nombre de ces brins étoit plus grand sur les deux essences que sur le chêne, dans la proportion de 5 à 3.

Les commissaires rendent compte de plusieurs autres expériences et remarques qu'ils ont faites. Nous renvoyons le lecteur au rapport qu'ils en ont rendu; nous ajouterons seulement, pour terminer cet article, qu'ils ont reconnu, 1°. qu'il étoit important, dans la coupe entre deux terres, de laisser, en faisant enlever la souche, les racines se communiquer entr'elles, au moins par une petite partie du corps ligneux et par l'écorce inférieure; 2°. qu'il

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faut laisser la racine pivotante, puisqu'elle contribue comme les autres à la reproduction, en la dégageant toutefois de sa partie cariée; 3o. que la méthode de M. Richardot pourroit être avantageuse dans l'exploitation du hêtre, comme dans celle des autres bois, parce que, dans cette essence, la hauteur des pousses est ordinairement en raison inverse de la hauteur de la souche, et que des souches qui avoient été exploitées au niveau du sol et ensuite recouvertes de terre ou ombragées par des arbrisseaux, des mousses et des feuilles, ont donné de plus belles pousses que celles qui ne réunissoient point ces circonstances; 4. que le noyer qui ne repousse pas, exploité suivant la méthode usitée, pourroits produire des rejetons s'il étoit coupé suivant la nouvelle méthode; 50. que les taillis venus entre deux terres, ont une valeur double de celle des taillis exploités sur souche, les uns et les autres âgés de dix ans et placés dans les mêmes circonstances, mais que cette proportion ne sera pas constante dans tous les âges futurs de ces taillis, tandis que la valeur des premiers sera toujours supérieure ; 6°. que. la méthode, qui a été enseignée aussi, de recouvrir de terre la souche coupée au niveau du sol, ne donneroit point un résultat aussi utile que celle de M. Richardot; 70. que la saison la plus convenable à cette dernière méthode, est l'hiver, avant que la sève n'éprouve de mouvement sensible; 8°. que les frais qu'entraîne ce mode sont compensés et au-delà par l'augmentation des produits du bois.

Les commissaires ont examiné aussi les plantations de M. Douette-Richardot, et en ont rendu un bon témoignage. Leur rapport est terminé par une lettre transmissive de ce rapport, à la société d'agriculture.

On lit aussi, dans la petite brochure que nous annonçons, la réponse et les observations de la société, et des notes excellentes rédigées par les commissaires, sur la partie de leur rapport qui regarde la coupe entre deux terres. Nous ne pouvons qu'engager nos lecteurs à se procurer cette brochure.

S. VI. Ouvrages nouveaux.

10. Des Bois propres aux constructions navales.

Manuel à l'usage des Agens forestiers et maritimes, contenant les lois, règlemens et instructions relatifs à la disposition et à l'usage des bois de marine;

Accompagné de vingt-sept figures gravées et enluminées, réduites sur celles données par l'administration générale des forêts, à la suite de ses instructions officielles du 20 messidor an XI. Suivi d'un Dictionnaire des principaux termes d'Architecture navale;

Par GOUJON (de la Somme ), ancien jurisconsulte, éditeur du Mémorial forestier (1).

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Au moment où les chantiers de la marine sont en si grande activité, nous croyons utile de rappeler au public l'ouvrage dont il s'agit, qui a paru il. a quelques années, et dont l'empressement avec lequel on vient de l'accueillir pour le service de la Toscane, prouve de nouveau l'utilité.

Ce Manuel, quoique plus particulièrement offert à MM. les agens forestiers, ainsi qu'aux fonction

(1) Prix 3 fr., et 3 fr. 50 c. franc de port par la poste; se trouve à Paris chez DEMONVILLE, libraire, rue Christine, et chez ARTHUS-BERTRAND, libraire, rue Hautefeuille, n. 23.

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naires chargés de diriger, de concert avec eux, l'exploitation des bois de marine, ne sauroit être étranger aux propriétaires particuliers; c'est même dans le rapport avec l'intérêt de la propriété privée, que l'auteur a considéré le droit de disposer, au profit de l'Etat, des bois des particuliers propres aux constructions navales: il a donc regardé comme important de fixer les idées à cet égard.

İl a fait remarquer d'abord que l'ordonnance de 1669 établit en faveur de la marine une double réserve, l'une qui s'applique aux forêts domaniales, l'autre concernant les bois des particuliers; mais que rien, dans les termes de cette loi, ne garantissoit aux propriétaires le paiement de la valeur de leurs bois, avant que l'enlèvement en fût fait.

La loi du 9 floréal an XI, en remplissant cette lacune, assure ce paiement préalable, et porte que l'enlèvement ne sera pas retardé plus d'un an après la coupe ce délai passé, elle autorise le proprié taire à disposer de ses bois.

L'art. 6 du titre 1er. de la loi du 29 septembre 1791 en rendoit à chaque propriétaire la libre disposition; les lois et règlemens postérieurs sont revenus aux vrais principes, en rétablissant l'ancien droit de recherche pour le service de la marine dans les bois des particuliers, et en assurant aux propriétaires de ces bois le paiement de la valeur des arbres qu'ils fourniroient.

Tel est, quant à la partie réglementaire, l'esprit dans lequel l'idée du Manuel a été conçue, et l'auteur pense qu'il est peu de classes de propriétaires dont cet ouvrage ne doive fixer l'attention.

Il l'a divisé en trois parties:

La . contient les lois, arrêtés et instructions concernant cet objet de service.

No. 3,

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La 2., les planches qui facilitent l'intelligence du mode d'emploi des bois pour les constructions navales.

La 3., le dictionnaire des noms sous lesquels les diverses pièces de service sont désignées.

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La partie rappelle les titres XXI et XXVI de l'ordonnance de 1669, et donne littéralement le texte des articles de ces titres qui concernent les bois de marine. La loi du 9 floréal an XI s'y trouve

aussi.

Viennent ensuite les arrêts du conseil du 21 septembre 1700 et du 23 juillet 1748, les arrêtés du gouvernement, les décisions du ministre, les circulaires et instructions de l'administration générale des forêts, le tout relatif à ce genre de service.

La seconde partie, formée de 27 planches, en contient 23 figurant les bois sur pied, sous les différentes formes qu'ils ont reçues de la nature, et qui les rendent propres à l'usage de la marine.

Trois autres planches représentent le bâtiment de mer, d'abord dans une position qui met à même de distinguer, dans la charpente, les pièces que les arbres doivent fournir; puis dans un degré de construction plus avancée, mais ne formant encore par l'assemblage de toutes les pièces réunies, que ce qu'on peut appeler le squelette du vaisseau, et ce qu'en termes de marine on nomme sa carcasse; puis enfin, le bâtiment est présenté tout-à-fait achevé, et c'est, dans ce dernier état, une frégate prête à recevoir ses agrès.

La dernière planche fait voir l'arbre à terre, dépouillé de ses branches, et sous la main de l'équar risseur qui le travaille.

La troisième partie forme un dictionnaire des termes reçus pour désigner les principales pièces de

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