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«< monies, nous inspire une vénération religieuse; «< aussi Pline_nous dit qu'elles ont été les premiers temples des dieux dans les premiers âges du monde ; « elles contribuent beaucoup à la salubrité de « l'air. » On ne demandera pas à l'auteur ce qu'il entend par toutes les harmonies d'une forêt; cette locution amphigourique est du néologisme tout pur, du pathos inintelligible. Mais quel rapport y a-t-il entre la salubrité de l'air et la vénération religieuse' qu'inspire une forêt antique avec toutes ses harmonies? Cette fausseté d'expression, cette incohérence d'idées, ne sont pas encore les seuls vices de la phrase. Pourquoi l'auteur emploie-t-il le pluriel elles, après avoir parlé d'une forêt?

Voici une période que nous abandonnons volon tiers à toute la sagacité du lecteur: « On connoît << dit l'auteur (page 136), l'âge du sapin par l'aug«mentation du volume du tronc, de distance en

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distance, de douze à quinze pouces d'intervalle, « qui présente l'accroissement de l'arbre chaque «< année, que l'on distingue aisément par cette es«pèce de bourrelet qui s'élève jusqu'à la cime ». Fiat lux....

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Le paragraphe qui précède cette période (p. 135), seroit un peu plus intelligible, sans le motif que l'auteur semble tirer d'une qualité du sapin, pour, engager à multiplier cet arbre; motif qui, comme on va le voir, n'est cependant pas d'un très-grand poids. « Quoique cet arbre, dit-il, réussisse sur les terrains les plus arides, il distille l'eau à ses pieds, produit, par sa seve coagulée, la résine, la poix et la térébentine. En Savoie, on se sert du bout « de ses branches, sans étre soufrées, comme " on se sert ici d'alumettes. Il seroit donc trèsimportant de le propager dans les forêts septen

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trionales les plus voisines des villes maritimes. On avouera que cette conséquence n'est pas heureusement déduite. On est tenté de se demander si c'est pour faire des alumettes, qu'il faut multiplier le sapin dans les forêts septentrionales les plus voisines des villes maritimes, ou si c'est parce qu'il distille l'eau à ses pieds. M. Chevalier dit que la sève coagulée du sapin produit la résine, la poix et la thérébentine. Il auroit dû faire attention que la résine est une substance particulière que secrètent les vaisseaux propres des pins et des sapins, et que cette substance ne doit pas être confondue avec la séve qui est charriée dans des vaisseaux différens qu'on appelle vaisseaux séveux. Voici ce qu'en dit M. Dutour: «Quoique la résine, dit cet auteur dans le nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, soit un des maté«riaux immédiats des végétaux, sa nature n'est pas encore très-bien connue. Il paroît qu'elle est le produit de l'huile volatile épaissie dans les cellules de «ces corps organiques. Elle est ordinairement sèche, cassante, fusible à un certain degré de chaleur 魏 plus ou moins colorée, depuis le jaune jusqu'au brun, inflammable, soluble dans les huiles et dans l'alcohol. Combinée avec un sel essentiel, elle forme les baumes; unie au corps muqueux ou • extractif, elle devient et s'appelle gomme résine. On donne souvent le seul nom de résine à celle K que fournit le pin; les autres portent communément, avec ce nom, les noms des arbres qui les produisent; toutes en découlent, ainsi que les ❝ gommes, naturellement ou par incision. Elles sont « plus ou moins pures, selon l'espèce, ou la manière de les recueillir. Elles different aussi entre • elles, par leur couleur et le degré de leur consis«tance. On emploie les plus grossières aux usages

communs, comme pour goudronner les bateaux, «<les vaisseaux, etc. Les résines fines, claires, ou << odorantes, entrent dans la composition des vernis « ou des parfums.» Voyez Duhamel, Traité des arbres et arbustes, pour la manière de recueillir et de préparer les résines.

Revenons au livre de M. Chevalier. On y trouve (page 150), une fable, qu'il donne comme une anecdote, c'est celle du gland et de la citrouille; mais il n'a pas jugé à propos de la rapporter en vers: apparemment que ce trait n'étoit chez lui qu'une réminiscence confuse; car on ne peut pas raisonnablement croire, qu'il se soit privé à dessein du plaisir de copier les vers de La Fontaine, et il seroit injuste de supposer qu'il ait préferé y substituer sa prose.

Nous avons commencé par examiner l'ouvrage sous le rapport du style. Nous passerons,'dans un prochain article, à l'examen du fond. Sous ce dernier rapport, nous aurons quelquefois l'occasion de dire du bien des principes de l'auteur, et toujours des motifs pour louer ses bonnes intentions.

Manuel de l'Ingénieur du Cadastre, par M. POMMIÉS, Professeur au Lycée Napoléon, Examinateur des Ingénieurs du Cadastre, etc.; précédé, 10. d'un Traité de Trigonométrie rectiligne,par M. REYNAUD, Répétiteur d'analyse à l'Ecole Polytechnique, Professeur des Elèves du Cadastre; 2o. des Instructions publiées pour les Arpentages parcellaires, approuvées par le Ministre des Finances. De l'lmprimerie Impériale, 1808 (1).

(1) Un volume in-4°., accompagné de planches. Prix 12 fr., et 15 fr., franc de port; à Paris, chez COURCIER, imprimeurlibraire pour les mathématiques, quai des Augustins, no. 57; et chez ÁRTHUS - BERTRAND, libraire, rue Hautefeuille, no. 23.

Les travaux du cadastre sont si intimément liés à ceux dont se trouvent le plus ordinairement chargés les arpenteurs forestiers, et se rattachent d'ailleurs d'une manière si particulière à la reconnoissance et à la fixation des limites des bois, opérations qui, pour leur validité, exigent l'intervention de MM. les agens de l'administration des forêts, qu'il doit importer, soit à ceux-ci, soit aux arpenteurs, de connoître la marche prescrite pour les plans parcellaires formant le travail préparatoire du cadastre.

Il sera d'ailleurs d'autant plus aisé aux uns et aux autres de se mettre au courant des instructions données sur cette partie de service, qu'elles rentrent absolument dans celles que l'administration des forêts a successivement données à ses arpenteurs.

Mais l'opération du parcellaire ayant apporté quelques changemens, soit à la marche, soit au mode d'exécution des travaux entrepris jusqu'alors, il devenoit nécessaire de réunir en un seul ouvrage, l'ensemble des règles à suivre, et d'indiquer la manière la plus simple comme la plus sûre d'en remplir utilement l'objet.

C'est ce qu'on a cherché à faire dans l'ouvrage que nous annonçons; il paroît sous l'approbation du Ministre, et M. Pommies en a fait hommage à M. Hennet, commissaire impérial du cadastre.

Nous reviendrons incessamment sur ce livre utile, et nous en indiquerons les parties qui concernent plus particulièrement le service de l'administration des forêts.

ANNALES FORESTIÈRES,

FAISANT SUITE AU MÉMORIAL FORESTIER,

No. IV.

PREMIÈRE PARTIE.

RÈGLEMENS.

SECTION Iere. LÉGISLATION.

S. Ier. Sénatus-Consultes.

2 novembre 1808. Sénatus-consulte, relatif à la formation du département créé sous le nom de département de Tarn et Garonne

E

Le sénat-conservateur, réuni au nombre de membres prescrit par l'article XC de l'acte des constitutions de l'an VIII;

Vu le projet de sénatus-consulte, rédigé en la forme prescrite par l'article LVII de l'acte des constitutions de l'empire, en date du 16 thermidor an X.

·Après avoir entendu, sur les motifs dudit projet, les orateurs du Conseil d'Etat, et le rapport de sa commission spéciale, nommée dans la séance du 28 octobre dernier ;

L'adoption ayant été délibérée au nombre de voix prescrit par l'article LVI du sénatus-consulte organique, du 16 thermidor an X;

Décrète ce qui suit:

er

Art. 1. Il sera formé un nouveau département,

No. 4.

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