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Si l'on avoit à décider entre le degré d'utilité que présente une plantation nouvelle, et celui qu'offre un procédé économique, découvert pour l'emploi du bois, ne faudroit-t-il pas examiner avec soin les motifs que d'un côté le planteur, et de l'autre l'auteur de la découverte pourroient respectivement faire valoir pour obtenir la préférence.

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Celui-ci ne pourroit-il pas dire à l'autre ; « votre plantation ne présente que l'espérance d'avoir, dans « un délai plus ou moins long, et en admettant « qu'aucune circonstance défavorable ne s'y oppose, « une quantité déterminée de bois. Mais combien de <«< chances n'avez-vous pas à courir, pour arriver à << votre but de la manière la plus utile?

Qu'est-ce au contraire, qu'une découverte qui tend à économiser l'emploi du combustible et à tirer le plus grand parti de sa dissolution? c'est un procédé qui a pour but de conserver pour l'usage, le meilleur et le plus complet, le bois tout venu, le bois tout prét à être employé, et duquel on peut sur le champ tirer parti.

D'où l'auteur de la découverte ne manqueroit pas de conclure que si on encourage les plantations, on ne doit pas moins encourager les procédés économiques.

Sans nous permettre de prononcer, bornons-nous à dire que celui qui s'occupe soit de plantations, soit de découvertes de la nature de celles dont il s'agit ici, nous semble digne de reconnoissance.

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Parmi les auteurs de découvertes de ce genre, se distingue éminemment M. le comte de RUMFORD, qui l'on doit celle de la nouvelle chaudière qui nous occupe, et dont la bibliotheque physico-économi que offre la description de la manière suivante,

Le but principal qu'il se proposoit, étoit de donner au vase une forme telle, que la surface exposée à

l'action du feu, fût considérable en comparaison de son diamètre et de sa capacité, tellement que le liquide ne pût être en contact avec l'atmosphère, que par une petite portion de sa surface.

Le corps de la chaudière a la forme d'un tambour; c'est un cylindre vertical de cuivre d'un pied de diamètre, et d'autant de hauteur, fermé en haut et en bas par des plaques circulaires.

Au centre du disque supérieur, est adapté un tube cylindrique de six pouces de diamètre sur trois de haut, fermé par-dessus au moyen d'une plaque de cuivre de trois pouces de diamètre, et de trois lignes d'épaisseur, attachée avec des vis..

Cette dernière est percée de trois trous qui ont chacun environ trois lignes de diamètre, le premier, qui est au centre, reçoit un tube vertical qui fait arriver, dans la chaudière, l'eau d'un réservoir placé au-dessus; ce tube qui descend jusqu'à un pouce près du fond de la chaudière, porte un robinet vers son extrémité inférieure, ce robinet est alternativement ouvert et fermé par un flotteur qui nage dans l'eau de la chaudière.

Le second des orifices, pratiqués dans la plaque qui couvre le col de la chaudiere, reçoit l'extrémité inférieure d'un autre tube vertical qui sert à faire passer la vapeur de la chaudière jusqu'à l'endroit où elle doit être employée.

Le troisième trou est fermé par une soupape de

sûreté.

On voit par cette description qu'il n'y a rien de nouveau dans la construction de la partie supérieure de cette chaudière; mais il y a dans la partie inférieure une disposition particulière, imaginée dans le but d'augmenter sa surface, disposition qui a été trouvée utile.

Le fond plat circulaire du corps de la chaudière quia, comme on l'a dit tout-à-l'heure, un pied de diamètre, est percé de sept trous, chacun de trois pouces de diamètre; à ces trous sont adaptés autant de tubes cylindriques de cuivre mince battu qui ont neuf pouces de long et sont fermés en bas par des rondelles circulaires. Ces tubes sont soigneusement rivés et soudés ensuite au fond plat de la chaudière.

Lorqu'on ouvre la communication entre la chaudière et son réservoir, l'eau remplit d'abord les sept tubes, et elle s'élève ensuite jusqu'au corps cylindrique de l'appareil, mais jamais au delà de six pouces de haut dans cette cavité; car lorsqu'elle a atteint ce terme, le flotteur s'élève à la hauteur nécessaire pour fermer le robinet qui donne entrée à l'eau.

Lorsque la vaporisation de l'eau a diminué de quelques lignes de hauteur le liquide dans la chaudière, le flotteur descend un peu, le robinet se r'ouvre, et l'eau descend du réservoir.

Comme les sept tubes qui descendent, du fond de la chaudière dans le foyer, sont environnés de tous côtés par la flamme, le liquide qu'ils renferment, est bientôt porté à l'ébullition avec une quantité de conbustible relativement moindre; et si l'on garnit d'une enveloppe convenable, les côtés et le dessus de la chaudière, pour prévenir la perte de la chaleur qui auroit lieu par ces surfaces; cet appareil devient susceptible d'être employé avec beaucoup d'avantage dans tous les cas où il est question de faire bouillir de l'eau pour se procurer de la vapeur.

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Et comme dans le cas ou la chaudière est construite sur de grandes dimensions, les sept tubes qui descendent, de son fond dans le foyer, peuvent être fabriqués en fer, de fonte, tandis que le corps de la chaudière seroit de fer battu ou de cuivre, il est

certain qu'une chaudière de cette construction, assez grande pour l'usage d'une pompe à feu, d'un attelier de teinture ou d'une distillerie, coûteroit beaucoup moins qu'une chaudière de même effet, établie dans la forme ordinaire.

La chaudière que M. DE RUMFORD a mise actuellement sous les yeux de l'Institut, est d'une forme convenable ou fourneau portatif, et c'est à un appareil de ce genre qu'elle est effectivement adaptée.

Son fourneau fait de brique, avec une grille circulaire de 6 pouces de diamètre, est construit dans un cylindre de fer battu de 17 pouces de diamètre, et de 3 pieds de haut. Deux hommes peuvent aisément le transporter.

Pour estimer davantage ce que peut procurer la forme particulière du fond de cette chaudière sous le rapport de l'action calorifique, on peut comparer la surface qu'elle présente à cette action, à la surface plane d'une chaudière ordinaire de même capacité.

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Le diamètre du fond cylindrique étant de 12 pouces, la surface est de 113, 88 pouces carrés la surface des parois des sept tubes, qui descendent dans la nouvelle chaudière du même diamètre de 59376 pouces carrés; la surface exposée à l'action du feu, est donc de plus de cinq fois plus grande dans cette forme, que dans la forme ordinaire; il est facile de comprendre combien cette différence doit contribuer à accelerer l'effet calorifique.

Nous n'ajouterons rien à ces détails, qui paroissent suffisans pour donner une idée exacte de l'appareil dont il s'agit, et en montrer toute l'utilité.

Mémoire sur les MicOCOULIERS Ou CELTIS de Linné, par M. DE CUBIÈRES, l'aîné (1).

Pour faire connoître le mérite du Mémoire, il nous suffira de donner un extrait du rapport qui en a été fait à l'Institut national, par MM. Thouin et Desfontaines.

Les rapporteurs, après avoir retracé les caractères botaniques des micocouliers, rendent compte du travail soumis à leur examen.

<«< L'auteur, disent-ils, ne fait qu'indiquer, dans son Mémoire, les espèces qui, originaires des zones chaudes et brûlantes, ne peuvent être conservées dans nos climats, que par le secours des orangeries et des serres chaudes. Il s'étend davantage sur le mérite et les usages des espèces que l'on peut cultiver en pleine terre en France; parce qu'elles sont de pays analogue à la température du nôtre, et qu'elles y sont naturalisées; mais son but principal est de faire connoître avec détail la culture et les divers usages du micocoulier de Provence, le plus interessant de tous ces arbres; de mettre les propriétaires à portée de juger de son mérite, sous tous les rapports, et de le cultiver avec succès.

« Duhamel, dans son excellent Traité des arbres et arbustes qui peuvent croître en pleine terre sur le sol de la France, a indiqué, mais du manière trèsabrégée, la théorie de la culture du celtis austral. Il se contente de dire que cet arbre se multiplie aisément de semences; que dans les terrains gras et humides, il devient presqu'aussi grand que l'orme,

(1) Chez MARCHAND, libr., rue des Grands-Augustins, no. 20. Et chez ARTHUS-BERTRAND, libraire, rne Hautefeuille, no. 23.

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